- Mouvement flamand
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On appelle collectivement mouvement flamand l'ensemble des associations et des individus qui mettent l'accent sur l'émancipation du peuple flamand dans le contexte belge. Sur le plan social, cette aspiration se traduit généralement par un combat en faveur d'une décentralisation de la structure de l'État.
Sommaire
Histoire
Contexte historique
La Belgique, à partir de son indépendance en 1830, devient un État unilingue francophone, car les classes dominantes, tant en Flandre qu'en Wallonie, parlent le français. La vie publique en Flandre était donc dominée par le français (dans la politique, la justice, l'enseignement supérieur, l'armée, etc.). La connaissance du français constituait une sorte de barrière sociale.
L'émergence du mouvement flamand
Les premières réactions contre la domination du français vint des milieux artistiques, avec des écrivains tels que Hendrik Conscience, Albrecht Rodenbach et Guido Gezelle. Progressivement s'établit un flamingantisme culturel généralisé, bien que les artistes eux-mêmes appartiennent à la bourgeoisie.
À partir de 1870, le mouvement flamand reçut une base populaire plus large. Il s'apparenta de plus en plus à un mouvement politique avec des exigences telles que la néerlandisation totale de l'enseignement et de la vie publique en Flandre. Le mouvement étudiant flamand était à la base de cette évolution. Une intelligentsia catholique émergea avec des figures telles que August Vermeylen, Hugo Verriest, Cyriel Verschaeve, Frans Van Cauwelaert et Julius Vuylsteke.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, le mouvement flamand se divisa en trois groupes : les activistes, qui collaborèrent avec l'occupant allemand pour atteindre leurs objectifs, les passivistes , qui refusèrent toute collaboration avec l'occupant et le mouvement frontiste, qui lutta au front contre la domination du français au sein de l'armée belge. Ces derniers signalèrent leur mécontentement en plaçant des tombes portant les pierres AVV-VVK (Alles voor Vlaanderen-Vlaanderen voor Kristus, « Tout pour la Flandre – la Flandre pour le Christ ») sur les tombes de centaines de soldats flamands morts sur le front.
Collaboration
Durant l'entre-deux-guerres, le mouvement flamand s'organisa politiquement autour du Frontpartij. Le 9 décembre 1928, Auguste Borms, un ancien activiste, fut plébiscité à Anvers lors d'une élection partielle. En 1932, le mouvement flamand obtint une première victoire : les premières lois linguistiques. Il connut aussi une évolution : alors qu'au départ il s'agissait d'un mouvement démocratique et progressiste, il s'apparenta de plus en plus à la droite autoritaire avec comme émanation le Vlaamsch Nationaal Verbond (VNV) et le Verdinaso. Pendant la Seconde Guerre mondiale, certaines composantes du mouvement flamand collaborèrent à nouveau avec les Allemands. À l'armistice, les collaborateurs furent pousuivis ; certains furent condamnés à mort comme Leo Vindevogel et Auguste Borms.
Le Walen Buiten
La destruction de la tour de l'Yser en 1946 et la Question royale donnèrent une nouvelle impulsion au mouvement flamand. Il reçut à nouveau un important soutien populaire entre 1957 et 1965. L'opposition au recensement linguistique conduisit à deux importantes marches sur Bruxelles rassemblant des dizaines de milliers de manifestants. La frontière linguistique fut fixée définitivement en 1962. En 1968 suivit le combat pour la néerlandisation de l'Université catholique de Louvain (voir affaire de Louvain).
Participation au pouvoir
En 1977, la Volksunie, fondée en 1954, fut impliquée dans les négociations de la deuxième réforme de l'État. Les négociations aboutirent au pacte d'Egmont, nommé d'après le palais d'Egmont, où se tinrent, de nuit, les réunions secrètes. L'accord dut faire face à d'importantes protestation : l'aile droitière, radicale et antibelge du mouvement flamand estima qu'il était trop avantageux pour les francophones. Malgré les protestations, l'assemblée de la Volksunie approuva l'accord par une majorité des deux tiers. Néanmoins le Premier ministre Leo Tindemans finit par démissionner. Le pacte ne fut donc jamais appliqué. Le pacte d'Egmont provoqua finalement une scission au sein de la Volksunie, qui mena à la création du Vlaams Blok en 1978. Après la troisième réforme de l'État en 1988, un régime fédéral fut définitivement instauré en Belgique, ce qui fut officiellement entériné par les accords de la Saint-Michel en 1993.
Aujourd'hui
Le nationalisme flamand est actuellement la tendance dominante du mouvement flamand. Une tendance très récente dans le mouvement est l'attention accordée aux immigrants (appelés « nouveaux Flamands »), notamment au sein du comité du pèlerinage de l'Yser, de l'OVV et du VOS.
Partis politiques liés au mouvement
Parti Abréviation Idéologie Christen-Democratisch en Vlaams CD&V Démocratie chrétienne Nieuw-Vlaamse Alliantie N-VA Droite conservatrice Vlaams Belang VB Extrême droite Liste Dedecker LDD Populisme L'Open VLD, Groen! et le SPA possède également une aile proche du mouvement flamand.
À l'Open VLD, cette aile se concentre notamment autour de ses élus locaux du Brabant flamand et du think tank Nova Civitas. Au SPA, il s'agit principalement des figures suivantes : Bert Anciaux, Leo Peeters, Frank Vandenbroucke et surtout Norbert De Batselier. Ce dernier est l'auteur de Het Sienjaal, avec Maurits Coppieters.
Les petits partis suivants sont également liés au mouvement flamand :
- Vlaams-Socialistische Beweging (nationalisme de gauche),
- Vrij Vlaanderen,
- VLOTT (libéral de droite, indépendantiste).
Associations liées au mouvement
- Aktiekomitee Vlaamse Sociale Zekerheid (AK-VSZ)
- Comité Vlaanderen Onafhankelijk (pluraliste)
- Davidsfonds
- Groupe de réflexion In de Warande
- Deltastichting
- Forum van Vlaamse Vrouwen
- Gravensteengroep
- Comité du pèlerinage de l'Yser
- IJzerwake
- Jonge Vlamingen
- Katholiek Vlaams Hoogstudenten Verbond (KVHV)
- Marnixring
- Masereelfonds
- Meervoud
- Nationalistisch JongStudentenVerbond (NJSV)
- Nationalistische Studentenvereniging (NSV)
- Orde van de Vlaamse Leeuw
- Overlegcentrum van Vlaamse Verenigingen (OVV)
- Het Pennoen
- Rodenbachfonds
- Rode Leeuwen
- Sociaal Flamingantische Landdag (SFL)
- Taal Aktie Komitee (TAK)
- Taalminnend Studentengenootschap 't Zal Wel Gaan
- Verbond der Vlaamse Academici (VVA)
- Vlaamse Hoop
- Het Vlaamse Kruis
- Vlaamse Volksbeweging (VVB)
- Vlaams Nationaal Jeugdverbond (VNJ)
- Vlaanderen Vlagt
- Volk in Nood (VIN)
- Voorpost
- VOS - Vlaamse Vredesvereniging
- Vlaams-Socialistische Beweging (V-SB)
- Vrijbuiter
- Werkgroep Randbelangen
- Willemsfonds
Liens internes
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