Mendiant

Mendiant
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Quatre mendiants au Pont au Change ; gravure de Marlet, XIXe siècle.

Un mendiant est une personne qui vit matériellement d'aumônes, ou de l’argent ou de la nourriture donnée par charité.

Le mendiant est habituellement sans domicile fixe et se déplace dans la campagne ou dans une ville qui est devenue son territoire. Les enfants peuvent mendier, seuls ou en compagnie d’adultes. Certains artistes de rue font appel à la générosité publique, sans être considérés généralement comme mendiants.

Sommaire

Causes et formes

  • Pénurie d’emploi ou chômage : sous-industrialisation,…
  • Vice et fainéantise : refus de la société[réf. nécessaire]
  • Coutume ethnique : roms, gens du voyage
  • Coutume religieuse : sadhu, moines mendiants de l’ordre mendiant en France au Moyen Âge. Aujourd’hui moines mendiants principalement dans les pays asiatiques.
  • Besoin d’argent supplémentaire ou momentané : étudiants, ouvrier sous payé, vacancier fauché,…
  • Par profession : mendiant possédant ou accumulant des biens
  • Contrainte : enfants loués ou abandonnés
  • Surendettement
  • Eclatement familial : divorce puis vie en SDF
  • Alcoolisme et toxicomanie : impossibilité de conserver un emploi, besoin de toujours plus d’argent,…

Vrai[réf. nécessaire] mendiant

Article détaillé : Pauvreté.

Par le passé, on distinguait le vrai mendiant[réf. nécessaire] qui, faute de capacité d’emploi, de revenus ou de solidarité familiale ou autre, ne pouvait compter que sur les dons pour subsister. C’était bien souvent une activité reconnue, honorée et respectée ; le mendiant recevait nourriture et hospitalité selon des lois et des principes bien définis. Dans certains pays, notamment en France, des villes organisaient l’aide aux pauvres par la création de « chambre de charité » dont le financement était assuré par un impôt prélevé sur les bourgeois de la ville (dès le XVIe siècle dans le Comté de Montbéliard). Cette charité n’était octroyée qu’aux mendiants originaires du lieu, les autres étaient chassés hors des limites de la ville.

  • Portrait du mendiant de Paris en 1839 [1]:

"La mendicité est la forme la plus sensible et la plus grossière de l'indigence solliciteuse. Elle s'adresse indifféremment à tous et à chacun; elle erre de porte en porte, de lieu en lieu; elle s'établit sur la voie publique, sur le seuil des temples; elle cherche les endroits les plus fréquentés; elle ne se borne pas à exprimer ses besoins, elle en étale les tristes symptômes; elle cherche à émouvoir par ses dehors autant que par son langage; elle se rend hideuse pour devenir éloquente; elle se dégrade pour triompher. Le mendiant quitte sa demeure, son pays même; il cherche des visages inconnus, des personnes qui ne l'ont jamais vu et qui ne le reverront jamais; il s'abreuve d'humiliations comme à plaisir: l'indigence alors ne reçoit plus des bienfaits, elle perçoit des tributs; elle ne doit rien à la charité, elle doit tout à la fatigue ou à la crainte."

L’ordre mendiant ou les « quatre mendiants » : ordres religieux qui vivaient de la charité publique et qui comprenaient les Dominicains (ou Jacobins), les Franciscains (ou Cordelier), les Augustins et les Carmes.

Aujourd’hui la mendicité revêt toujours le même aspect que par le passé, à part que les lieux où se déroule l’action évolue avec la société. Aux porches des églises se sont ajoutés les lieux touristiques (plages, villes anciennes) et les lieux de passage (dans et à la sortie du métropolitain, dans les gares) .

Faux[réf. nécessaire] mendiant

Article détaillé : mendicité organisée.

dans le passé

Le plus bel exemple de faux mendiants[réf. nécessaire] nous est donné, en France, par les locataires de la cour des miracles qui dès le XIIIe siècle avaient choisi ce quartier de Paris pour en faire un quartier de non-droit. Ceux-ci, la nuit venue, venaient s’y défaire de leurs infirmités simulées, grâce auxquelles ils avaient pendant le jour sollicité la compassion, effectuant ainsi des miracles aisés, dont leur repaire prit le nom[2]. Voir Notre-Dame de Paris (Victor Hugo).

Aujourd’hui

Aujourd’hui, la mendicité revêt toutes les formes et relève de toutes les causes de la rubrique « causes et formes » citée plus haut.

Les faux mendiants, qui aptes au travail, choisissaient ce mode de vie au lieu de travailler. Il existe également une fausse mendicité organisée en réseaux. Ce type de mendiant se distingue par son refus de travailler et préfère la situation de sans domicile fixe.

  • C’est le cas de certains mendiants, qui après leur décès, se révèlent en possession de sommes d’argent assez considérable.[réf. nécessaire]
  • C’est le cas du Maroc[3]. où la mendicité infantile, qui bien que coutume ancestrale, est extrêmement gênante pour le touriste qui se voir sollicité à chaque pas. Au Maroc, le nombre d’enfant faisant la manche pour le compte d’autrui est évalué à environ 500.000. Certains enfants sont loués par leur famille à des bandes organisées dans la mendicité.

Méthodes

  • la fausse infirmité était la plus employée dans le passé (faux cul-de-jatte, faux aveugle,..);[réf. nécessaire]
  • l'utilisation d'un enfant d'apparence chétive;[réf. nécessaire]
  • la compagnie d'un animal, chien par exemple, qui attire plus la compassion des passants;[réf. nécessaire]
  • l'étudiant étranger qui, soi-disant, n'a pas reçu sa dernière bourse et qui a besoin de prendre le train ou acheter à manger;[réf. nécessaire]
  • la demande de signature pour une cause humanitaire qui débouche sur la quête d'une somme d'argent.[réf. nécessaire]

Lutte contre la mendicité

Plaque d'interdiction de la mendicité

Dès le XVIe siècle des ordonnances ont tenté de régir la mendicité [4]. Des structures ont été créées pour accueillir les mendiants, et les réinsérer, comme les dépôts de mendicité des grandes villes françaises au XVIIIe siècle et au siècle suivant

  • 1556, parution en France de l’ordonnance de Moulins, la première qui s’occupa sérieusement de l’extinction de la mendicité.
  • 1561, une ordonnance de Charles IX de France avait édicté contre les mendiants la peine des galères.
  • 1584, l’ordonnance du comte Frédéric édicte que les étrangers mendiant à Montbéliard seront conduits hors de la ville par les gens de police (dit chasse-pauvres ou tue-chiens) et emprisonnés en cas de récidive. Les pauvres de la ville devaient être assistés par la Chambre de charité et les passants par les distributeurs des deniers des pauvres. Les habitants des villages sont tenus de fournir aux besoins de leurs pauvres, sans que ceux-ci aient la faculté d’aller mendier leur pain au dehors.
  • 1591, la bourgade des Chaudes Aigues voyant doubler sa population de musiciens misèreux, édite le procès du 13 Novembre stipulant la non-régularité des pauvres. Ceux-ci seront conduit par le tue-fourbe en direction du moulin pour qu'ils se jetent dans la fosse aux huitres.
  • La ville de Grenoble avait un fonctionnaire, le chasse-gueux ou chasse-coquins, dont l’unique mission était de parcourir les rues de la ville et de renvoyer les mendiants [5].
  • 18 janvier 1606, un arrêt du Parlement de Paris décida que les mendiants seraient fouettés en place publique par les valets du bourreau ; de plus on leur mit une marque au fer rouge particulière (la lettre M) sur les joues, l’épaule ou le front (supprimé par le code pénal de 1791 à 1802), et, en vertu d’une ordonnance de 1602, on leur rasa la tête.
  • 1656, création à Paris de l' Hôpital général, qui prétend abolir la mendicité par le renfermement des pauvres[6]. Insitution ruineuse et véritable Etat dans l'Etat, l'Hôpital général ne résoudra rien.
  • 5 juillet 1808, Napoléon Ier signa le décret organique sur l’extinction de la mendicité en France, décret qui n’a jamais reçu qu’une extinction partielle ou insuffisante.
  • En mars 2003, la loi française sur la sécurité intérieure a modifié les droits concernant la mendicité.

Citations

« Sans mendiants, le vaste monde, asile de la pitié, serait allées et venues de pantins en bois. »

— Tiruvalluvar (Inde, Tamoul, VIe siècle)

« Après tant d'imposture et de fraude, il est réconfortant de contempler un mendiant. Lui, du moins, ne ment ni ne se ment : sa doctrine, s'il en a, il l'incarne ; le travail, il ne l'aime pas et il le prouve ; comme il ne désire rien posséder, il cultive son dénuement, condition de sa liberté. Sa pensée se résout en son être et son être en sa pensée. Il manque de tout, il est soi, il dure : vivre à même l'éternité c'est vivre au jour le jour. Aussi bien, pour lui, les autres sont-ils enfermés dans l'illusion. S'il dépend d'eux, il se venge en les étudiant, spécialisé qu'il est dans les dessous des sentiments « nobles ». Sa paresse, d'une qualité très rare, en fait véritablement un « délivré », égaré dans un monde de niais et de dupes. Sur le renoncement, il en sait plus long que maint de vos ouvrages ésotériques. Pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à sortir dans la rue... Mais non ! vous préférez les textes qui prônent la mendicité. Aucune conséquence pratique n'accompagnant vos méditations, on ne s'étonnera pas que le dernier des clochards vaille mieux que vous. Conçoit-on le Bouddha fidèle à ses vérités et à son palais ? On n'est pas un « délivré vivant » et propriétaire. »

— Cioran, la tentation d'exister[7].

Mendiants célèbres

Mahavira et les autres Tirthankara, Bouddha, Adi Shankara, Chaitanya, Kabîr et bien d'autres sages de l'Inde, mais aussi Diogène de Sinope, Saint François d'Assise sont des mendiants reconnus et incontournables dans la culture humaine.

Voir aussi

Notes et références

De l'assistance et de l'extinction de la mendicité par ME de MAGNITOT,préfet de la Nièvre,Firmin Didot Paris 1861

Mendiants notables

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