Notre-Dame de Paris (roman)

Notre-Dame de Paris (roman)
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Notre-Dame de Paris
« Une larme pour une goutte d'eau »
« Une larme pour une goutte d'eau »

Auteur Victor Hugo
Genre roman
Pays d'origine Drapeau de France France
Lieu de parution Paris
Date de parution 1831
Chronologie
Le Dernier Jour d'un condamné
Claude Gueux

Notre-Dame de Paris (titre complet : Notre-Dame de Paris. 1482) est un roman de l'écrivain français Victor Hugo, publié en 1831.

Le titre fait référence à la cathédrale de Paris, Notre-Dame, qui est un des lieux principaux de l'intrigue du roman.

Sommaire

Présentation

Structure

Le roman se compose de 59 chapitres répartis en dix livres de longueur inégale. Dans la première édition du roman, paru chez Gosselin en mars 1831, trois chapitres sont coupés en raison des contraintes de longueur imposées par l'éditeur : ce sont le chapitre « Impopularité » (VI, 4) ainsi que les deux chapitres formant le livre V (« Abbas beati Martini » et « Ceci tuera cela »). Ces chapitres sont publiés dans la deuxième édition, définitive, du roman, parue chez Renduel en décembre 1832[1].

Résumé

L'intrigue se déroule à Paris en 1482. Une jeune et superbe gitane appelée Esmeralda danse sur la place de Grève et sur la place du Parvis-Notre-Dame à Paris. Sa beauté bouleverse l'archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qui tente de l'enlever avec l'aide de son sonneur de cloches, le malformé Quasimodo, qui est bossu, borgne, sourd et difforme. Esmeralda est sauvée par une escouade d'archers, commandée par le capitaine de la garde Phœbus de Châteaupers. Quand Esmeralda retrouve Phoebus plusieurs jours plus tard, elle lui laisse voir l'amour qu'il lui a inspiré. Certes, Phoebus est fiancé à la jeune Fleur-de-Lys, mais il est également séduit par la gitane, et est de plus un homme très volage. Il lui donne rendez-vous dans une maison borgne, mais au moment où il va parvenir à ses fins, Frollo survient et le poignarde.

Accusée de meurtre, la belle Esmeralda ne veut pourtant pas, pour échapper à la mort, accepter de se donner à Frollo. Quand on l'amène devant la cathédrale pour subir sa peine, Quasimodo – qui l'aime aussi – s'empare d'elle et la traîne dans l'église, où le droit d'asile la met à l'abri. Là, il veille sur elle, jaloux et farouche, espérant peut-être la séduire, mais sans succès.

Cependant, les truands avec lesquels vivait Esmeralda viennent pour la délivrer. Jehan Frollo, écolier dissipé et jeune frère de l'archidiacre, est présent. Il se fait par la suite tuer dans le tumulte. Frollo profite du désordre qui règne sur le parvis de Notre-Dame pour emmener Esmeralda avec lui hors de la cathédrale, accompagné du philosophe Pierre Gringoire. Frollo, toujours ardent d'amour pour la gitane, essaie de la convaincre : il peut l'aider à s'échapper et ainsi la sauver de la mort si elle accepte de l'aimer. Mais Esmeralda refuse. Furieux, il la livre aux griffes de la vieille recluse du Trou-aux-rats, en attendant de l'arrivée en force de la Justice. Mais au lieu de cela, la recluse reconnaît en l'Egyptienne sa propre fille, Agnès, volée par des gitans quinze ans auparavant. Elle ne peut cependant en profiter, car les sergents de ville la retrouvent, et la traînent à nouveau au gibet.

Du haut de Notre-Dame, Quasimodo et Frollo assistent à l'exécution, par pendaison, d'Esmeralda. Quasimodo, furieux, désespéré, précipite le prêtre du haut de la tour, et va lui-même se laisser mourir dans la cave de Montfaucon, tenant embrassé le cadavre d'Esmeralda, enfin uni à lui pour l'éternité.

Personnages

  • Esmeralda : très belle gitane (aussi appelée « Égyptienne »), elle est courtisée par Phœbus de Châteaupers, le capitaine de la garde, par Quasimodo, le difforme sonneur de cloches, et par l'archidiacre Claude Frollo.
  • Quasimodo : abandonné par ses parents alors qu'il avait quatre ans pour cause de difformité, il a été élevé par Frollo. Borgne, sourd et boiteux, il tombe amoureux de la belle Esmeralda qui est alors éprise de Phoebus de Châteaupers. C'est un personnage complexe, qui apparait au début du roman comme un monstre sans cœur, à la botte de Frollo.
  • Claude Frollo : archidiacre, déchiré entre son amour pour Dieu et celui qu'il voue à Esmeralda. Il a élevé Quasimodo et l'a fait sonneur de cloches.
  • Phœbus de Châteaupers : capitaine de la garde, il est attiré par la gitane Esmeralda sans avoir de réels sentiments pour elle, malheureusement pour lui, il est déjà fiancé à Fleur-de-Lys, qui s'avère très jalouse de sa rivale.
  • Pierre Gringoire : poète, il est sauvé de la pendaison par Esmeralda qui accepte de se marier avec lui. Il se fait alors truand.
  • Fleur-de-Lys : fiancée de Phœbus, elle est très jalouse d'Esmeralda. Elle ne pardonne à ce dernier qu'après la mort de sa rivale.
  • Jehan Frollo  : C'est un écolier, il est le frère de Claude Frollo. En voulant sauver Esmeralda, il meurt fracassé contre la muraille de la cathédrale puis jeté dans le vide par Quasimodo.

Genèse et publication du roman

En 1828, l'éditeur parisien Gosselin propose à Victor Hugo d'écrire un roman dans la lignée de l'auteur écossais Walter Scott, alors très à la mode en France, et que Hugo apprécie beaucoup (il lui a consacré un article, « Sur Walter Scott, à propos de Quentin Durward », dans la revue La Muse française, en 1823)[2]. Le 15 novembre 1828, Victor Hugo signe un contrat avec l'éditeur Gosselin. Dans ce contrat, Hugo s'engage à livrer à Gosselin « un roman à la mode de Walter Scott »[3]. Le contrat d'origine prévoit la livraison du roman en avril 1829 ; en contrepartie, Gosselin s'engage à publier aussi deux autres projets d'Hugo, Le Dernier Jour d'un condamné et Les Orientales, et à rééditer ses deux romans précédents, Bug-Jargal et Han d'Islande[4]. Mais très vite, les retards s'accumulent et les rapports entre Hugo et Gosselin se détériorent complètement à partir du printemps 1830. Hugo est alors occupé par ses autres projets littéraires : l'écriture de la pièce Marion de Lorme, qui n'est finalement pas créée au théâtre, et l'écriture et la création du drame romantique Hernani, puis la « bataille » à laquelle la pièce donne lieu à sa création le 25 février 1830. En mai 1830, après des menaces de procès de la part de Gosselin puis plusieurs médiations, Hugo s'engage à terminer le roman au plus tard le 1er décembre 1830, sous peine de devoir verser à l'éditeur des indemnités de retard de 10 000 francs ; la livraison du roman terminé doit valoir à Hugo 2 000 francs comptant, 2 000 à nouveau un peu plus tard, et un franc par exempaire vendu[5].

En juin 1830, Hugo commence à rassembler la documentation nécessaire au roman, et rédige, en juin ou en juillet, un premier scénario. Fin juillet, il commence à peine la rédaction du premier chapitre lorsque la Révolution de Juillet éclate à la suite des ordonnances impopulaires prises par le roi Charles X. Hugo met précipitamment sa famille à l'abri et confie ses biens, dont ses manuscrits, à son beau-frère ; pendant ces déménagements, il égare un cahier contenant deux mois de notes de recherches documentaires. Il parvient à négocier un nouveau délai de deux mois, portant l'échéance au 1er février 1831[6]. Début septembre, il reprend la rédaction du roman, qui se poursuit cette fois sans nouvelle interruption majeure[7]. Dans une lettre à Gosselin le 4 octobre, Hugo indique que le roman sera probablement plus long que prévu, et demande à disposer de trois volumes, au lieu des deux prévus initialement : Gosselin refuse catégoriquement, à cause des dépenses supplémentaires que cela occasionnerait, ce qui contraint Hugo à mettre de côté trois chapitres (« Impopularité », « Abbas beati Martini » et « Ceci tuera cela »), qu'il compte bien publier plus tard dans une édition complète chez un autre éditeur[8]. La rédaction du roman est achevée le 15 janvier[7].

La première édition de Notre-Dame de Paris paraît ainsi chez Gosselin le 16 mars 1831, précédé d'une brève préface où Hugo évoque l'inscription « ἈΝΑΓΚΗ » (« Fatalité ») qu'il aurait vue « dans un recoin obscur de l'une des tours » et qui lui aurait inspiré le roman[7]. Dans sa préface, Hugo En décembre 1832, Hugo publie chez Renduel une deuxième édition, définitive, intégrant les trois chapitres laissés de côté par l'édition Gosselin, ainsi qu'une « Note ajoutée à l'édition définitive »[9]. Dans cette Note, Hugo invente l'histoire d'un cahier contenant les trois chapitres qui se serait égaré et n'aurait été retrouvé qu'après la parution de la première édition, ce qui lui permet de passer sous silence les démêlés avec Gosselin[10]. Il insiste par ailleurs sur le fait que les chapitres sont inédits et non pas nouveaux.

Adaptations

Ce roman a fait l'objet de plusieurs adaptations :

Voir aussi

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Notes et références

  1. Repères chronologiques dans l'édition Pocket du roman (1989), p. 605-606.
  2. Scépi (2006), p. 20-21.
  3. Contrat cité par G. Malandain dans la préface à l'édition Pocket (1989), p. 7.
  4. Scépi (2006), p. 21-22.
  5. Scépi (2006), p. 23-24.
  6. Scépi (2006), p. 26.
  7. a, b et c Repères chronologiques dans l'édition Pocket du roman (1989), p. 605.
  8. Scépi (2006), p. 27.
  9. Repères chronologiques dans l'édition Pocket du roman (1989), p. 606.
  10. Scépi (2006), p. 28.

Bibliographie

Éditions du roman utilisées

  • Notre-Dame de Paris, 1842, Éd. Samuel Silvestre de Sacy, Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 978-2-07-042252-4)
  • Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, préface et commentaire de Gabrielle Malandain, Paris, Pocket, 1989.

Commentaires et études

  • Edmond Huguet, Quelques sources de Notre-Dame de Paris, Paris, Armand Colin, 1902.
  • Henri Scépi, Henri Scépi commente Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, Paris, Gallimard, « Foliothèque », 2006.
  • Pascal Tonazzi, Florilège de Notre-Dame de Paris, Paris, Arléa, 2007. (ISBN 2869597959)

Articles connexes

Liens externes