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Les Contemplations
Les Contemplations Auteur Victor Hugo Genre Poésie Pays d'origine France Lieu de parution Paris Date de parution 1856 Les Contemplations sont un recueil de 158 poèmes rassemblés en 6 livres que Victor Hugo a publié en 1856.
Il est considéré comme le chef-d’œuvre lyrique de cet auteur. La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855. Mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1834. Les Contemplations sont un recueil du souvenir, de l’amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil et même mystique.
Sommaire
Autrefois : 1830-1843
Les Contemplations comme recueil de l’amour
L’amour dans les Contemplations peut prendre différentes formes. Il peut s’agir de l’amour naïf d’adolescent (Vieille chanson du jeune temps)[1]. C’est un amour où l’expression des sentiments est maladroite et hésitante.
L’amour sensuel aussi est important. La sensualité est soit discrète (comme dans la majorité des poèmes[2]) voire de manière exceptionnelle érotique[3]. L’amour est ainsi source de bonheur et de joie[4].
Le lyrisme amoureux et la nature
Mais les poèmes de l’amour sont aussi des poèmes de la nature [5]: « nous allions au verger cueillir des bigarreaux ». Lyrisme amoureux se mêle au lyrisme de la nature sans qu’ils se confondent. Ce n’est pas l’amour malheureux que Hugo chante mais au contraire l’amour comme source de plénitude, de bonheur à deux et de communion avec la nature [6].
Comment est-ce que le poète parle de l’amour et de la nature ? Sous formes de poèmes souvent brefs comme si Hugo cherchait plus à capter un moment fugitif qu’à donner une longue peinture de ses sentiments [7]. Hugo se concentre souvent sur quelques parties de la réalité en donnant ainsi une image fragmentée : il ne fait pas de portrait de pied en cap de la femme qu’il aime mais évoque sa nuque [8] ou ses pieds et ses cheveux [9]. La nature elle-même est décrite de façon très fragmentaire: Hugo évoque un arbre et ses branches [10], la rive et les joncs [11]. Dans les poèmes d’amour, l’amour et la nature sont intimement liés. C’est comme si la seule fonction de la nature était d’être le lieu des moments partagés entre Hugo et la femme qu’il aime.
Les Contemplations comme œuvre du deuil
Les Contemplations sont aussi un recueil du souvenir de Léopoldine et de la nostalgie :
Les souvenirs racontés sont ceux de moments heureux passés avec sa fille[12]: Hugo évoque les contes qu’il racontait à ses enfants et le titre pauca meae signifie « quelques vers »... pour Léopoldine.
Mais les moments passés ensemble sont toujours évoqués de façon vague et par fragments (sur les 17 poèmes de Pauca meae Hugo ne raconte que dans 4 poèmes des scènes du passé.)
Mais Hugo montre aussi clairement son refus de la mort et ne cesse d’interroger Dieu quant au sens du décès de Léopoldine. Pauca meae sont donc avant tout des poèmes de la souffrance : sur près de 9 poèmes sur 17 composant Pauca meae il est question de douleurs. La mort de Léopoldine fait vaciller la foi de Hugo et sa confiance en Dieu. [13] et même l’idée que le Poète doit se faire messager de Dieu et guide des peuples (idée pourtant ancienne chez Hugo).
Mais en même temps Hugo avoue son incapacité à comprendre les desseins de Dieu et sa soumission à la volonté divine. Hugo esquisse par là l’idée que la vie se termine par un mystère que nul ne peut comprendre[14].
Quant au ton et au style de Hugo, sa langue et sa poésie se caractérisent par leur simplicité. Les mêmes rimes reviennent d’un poème à un autre[15].
Hugo refuse en outre tout pathos. Il a recours à un double pour parler de ses propres souffrances donnant ainsi l’impression de parler d’un autre[16]. Il refuse tout lyrisme personnel exagéré. Il écrit par exemple dans [17] : « Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe/ Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur » et semble par là rejeter tout sentimentalisme facile.
Quel est le destinataire de Pauca meae ? Sa fille Léopoldine d’abord à laquelle Hugo s’adresse. Hugo écrit par exemple « vois-tu, je sais que tu m’attends »[18]. Une façon d’interpréter ce vers est de penser que Hugo s’adresse à Dieu. C’est comme si le Poète n’était plus messager de Dieu mais n’était plus à même de comprendre les desseins de Dieu. La Poésie se fait prière rappelant la Bible [19]. Hugo s’adresse aux autres hommes : ses souffrances sont celles de tous : « homo sum » écrit-il dans la Préface. La Poésie se fait appel à des sentiments universels.
Conclusion
Place des Contemplations dans l’œuvre de Hugo
Les Contemplations et les Châtiments forment un bloc bien plus homogène qu’on ne pourrait croire. La mélancolie se fait peine inconsolable née tout à la fois de la perte de Léopoldine et de l’Exil qui semble devoir être sans fin. Le lyrisme traverse ces deux recueils : lyrisme amoureux et lyrisme né du deuil et d’autre part dans les Châtiments lyrisme qui tente malgré la colère de reprendre ses droits [20]). Enfin, c’est la confiance dans les desseins divins –fussent-ils incompréhensibles- qui traverse les deux recueils : Lux et À Villequier sont tous deux des poèmes de la confiance en Dieu.
Notes et références
Remarque : pour tous les poèmes sans titre, nous citons le numéro du livre en chiffre romain et le numéro du poème en chiffre arabe ainsi que le premier vers du poème.
- ↑ Lise, I, 11, la Coccinelle, I, 15
- ↑ cf. II, 8 ; II, 2 ; II, 10 entre autres
- ↑ cf. pour le dernier cas « elle était déchaussée, elle était décoiffée », I, 21
- ↑ cf. II, 8 ; II, 11
- ↑ cf. la Coccinelle et cf. II, 7
- ↑ (cf. par exemple II, 11)
- ↑ cf. II, 7 ; II, 10
- ↑ cf. La Cocinelle ainsi que II, 7
- ↑ I, 21
- ↑ cf. II, 7
- ↑ I, 21
- ↑ cf. Pauca meae, IV, 9
- ↑ voir Trois ans après
- ↑ cf. À Villequier, IV, 12
- ↑ par exemple « tombe » comme substantif rime avec « tombe » comme verbe dans Trois ans après (IV, 3), et dans « Demain, dès l'aube... » (IV, 14).
- ↑ À quoi songeaient les deux cavaliers de la forêt, IV, 12
- ↑ IV, 14 : « Demain, dès l'aube... »
- ↑ cf. IV, 14 et 15 Février 1843, IV, 2
- ↑ cf. À Villequier
- ↑ cf. Aube et Floréal dans les Châtiments
Liens externes
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