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Kabîr
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Cette légende affirme que Kabîr est le fils abandonné d'un brahmane, retrouvé flottant sur un lotus sur le Lahar Talgo, un étang près de Vârânasî, par un couple de tisserands musulmans, Nîru et son épouse Nîmâ qui l'élèvent en lui enseignant leur art et dans la foi musulmane. Il est supposé avoir vécu la majeure partie de sa vie à Bénarès avant de s'installer à Maghar dans le district de Gorakhpur où il termine sa vie. Kabir n'a rien écrit de lui-même, étant probablement illettré[1]. Mais ses paroles (Kabir-Vani) ont été recueillies et transmises par ses disciples avant d'être compilées plus tard. On lui attribue également un livre intitulé "Anurag sagar" dont on peut trouver une traduction anglaise faite sous la direction de Ajaib Singh.[2]
Kabîr est censé avoir étudié sous la direction de Râmânanda, un maître vishnouite fameux de l'époque, fervent adepte de la bhakti mais qui refuse cependant d'instruire les musulmans et les hindous de basse caste. La légende raconte que désirant se faire admettre comme disciple, il se rend sur les ghâts où Râmânanda fait ses ablutions et le persuade de l'accepter parmi ses élèves. À la suite de cela, et comblé par l'intelligence de Kabîr, Râmânanda change d'avis et accepte tous les types de disciples.
Cette tendance au syncrétisme semble chose courante à l'époque dans l'Inde du nord. L'enseignement des premiers gourous Sikh, s'inspirant en partie de son enseignement, vise également la transcendance des distinctions entre les courants mystiques de l'hindouisme et de l'islam.
De plus, il affirme que toute religion qui n'est pas amour n'est qu'hérésie, que le yoga et la pénitence, le jeûne et l'aumône sans méditation sont vides de sens. Il refuse toute distinction de race, de caste, de religion et enseigne l'égalité absolue de tous les êtres humains. Il mêle dans sa pratique des éléments hindouiste et musulman, déclarant l'unité de dieu, utilisant le nom de Rāma qui pour lui signifie celui qui nous donne la joie et non en tant qu'avatar de Vishnou et le terme islamique « Rahim » signifiant le suprêmement miséricordieux. Il condamne aussi les quelques sacrifices d'animaux encore pratiqués par les brahmanes pour les besoins du culte, suivant en cela l'enseignement bouddhiste qui les avait quasiment fait disparaître d'Inde. Il préconise aussi le végétarisme.
Le râja de Vârânasî compte parmi ses élèves ce qui lui vaut de pouvoir enseigner sans craindre de persécution.
Vers la fin de sa vie, en contradiction avec l'aspiration hindouiste, il quitte Vârânasî, la ville où il faut mourir, pour s'installer dans la région de Gorakhpur censée être maudite car ceux qui y meurent sont supposés se réincarner en âne. À sa mort, hindous et musulmans réclament son corps pour pratiquer les rites funéraires conformes à leur religion. La légende raconte que sous le linceul, ne se trouve qu'un tas de fleurs qui sont partagées, une partie est enterrée, l'autre brûlée.
Notes et références
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