- Malcolm Little
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Malcolm X
Pour les articles homonymes, voir Malcolm.Malcolm X Malcolm X dans les derniers mois de sa vie.Nom de naissance Malcolm K. Little Surnom(s) Malcolm X
El-Hajj Malek El-Shabazz (الحاج مالك شباز)Naissance 19 mai 1925
Omaha, NEDécès Assassiné
le 21 février 1965 (à 39 ans)
l'Audubon Ballroom,
New YorkNationalité Américain Profession(s) Meneur musulman du
Mouvement des Droits CiviquesAutres activités Prêcheur
porte-parole de Nation of Islam
(1954 - 8 mars 1964)Formation Autodidacte Famille Marié (à Betty Shabazz), six enfants Malcolm X (né Malcolm Little le 19 mai 1925 - assassiné le 21 février 1965), surnommé "Red" à cause de ses cheveux roux lorsqu'il était jeune. Aussi connu sous le nom de El-Hajj Malek El-Shabazz (الحاجّ مالك الشباز en arabe), il fut un prêcheur musulman afro-américain et pendant une période le porte-parole national de Nation of Islam. Il fonda également Muslim Mosque, Inc. et l’Organisation pour l’unité afro-américaine (Organization of Afro-American Unity, OAAU). Pour ses admirateurs, il a été un courageux défenseur des droits afro-américains. Ses détracteurs l'accusent de prêcher le racisme et la violence. Il a été de nombreuses fois décrit comme l'un des plus grands et des plus influents Afro-Américains de l'Histoire.
Malcolm X est né à Omaha dans l'État du Nebraska. Alors qu'il est âgé de 13 ans, son père meurt et sa mère est transférée en hôpital psychiatrique. Son enfance, comprenant l'éducation de son père basée sur la fierté noire et ses propres expériences sur le sujet, a joué un rôle très important sur le Malcolm X adulte. Après avoir vécu dans de nombreuses familles adoptives, Malcolm rentre dans le milieu criminel de Boston et New-York City. En 1945, il est condamné à 10 ans de prison. Pendant son enfermement, il devient membre de Nation of Islam. Après sa Parole, il devient l'un des leaders et porte-parole du groupe. Pendant presque une douzaine d'années, il représente publiquement Nation of Islam. Les tensions entre Malcolm X et Elijah Muhammad, chef de Nation of Islam, mènent à son départ de l'organisation en 1964.
Suite à un pèlerinage à La Mecque cette même année, il devient sunnite. Moins d’un an plus tard, le premier jour de la National Brotherhood Week (semaine nationale de la fraternité), il est assassiné à New York. Trois membres de Nation of Islam ont été condamnés pour ce crime (l’un d’eux ayant avoué)[1].
Sommaire
Enfance et jeunesse
Malcolm Little est né à Omaha (Nebraska) le 19 mai 1925, de Earl Little et Louise Little (née Louisa Norton). Il vécut une courte période au 3448, Pinkney Street dans les quartiers nord d’Omaha. Le père de Malcolm était un prêcheur baptiste convaincu, fervent soutien de Marcus Garvey et charpentier. Celui-ci prônait le retour en Afrique (Libéria), refusant l’intégration à la société américaine, ce qui a très largement marqué les vues politiques de Malcolm sur ce sujet. Earl Little était également membre de l’Association universelle d’amélioration de la condition des Noirs (Universal Negro Improvement Association, UNIA). Malcolm, dans son Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, a décrit son père comme un imposant homme noir borgne (mais portant un œil de verre). Quatre de ses oncles avaient été tués par des Blancs, dont un lynché.
Earl Little, né en Géorgie, avait trois enfants (Ella, Mary et Earl Jr.) d’un premier lit. De son mariage avec Louise Norton naquirent sept enfants, Malcolm étant le quatrième. Leur nom était, par ordre de naissance : Wilfred, Hilda, Philbert, Malcolm, Reginald, Yvonne et Wesley[2].
Louise Norton était née à la Grenade aux Antilles, d'un père d'origine écossaise [réf. souhaitée], et, selon Malcolm, ressemblait plutôt à une femme blanche. Elle épousa Earl Little, entre autres, parce qu'il avait le teint très noir. Elle haïssait son teint clair, son sang blanc, et voulait des enfants beaucoup plus noirs. Son père était un homme blanc dont Malcolm ne savait rien, si ce n’est ce qu’il décrivait comme « la honte de ma mère ». C’est de lui que Malcolm tenait son teint relativement clair. D’abord, il pensait qu’être métissé était une chance, un « symbole de statut social ». Plus tard, il dira qu’il « haïssait chaque goutte de ce sang de violeur » en lui. Comme il était celui des enfants qui avaient le teint le plus clair, il pensait que son père le favorisait, mais sa mère était d’autant plus dure avec lui, pour la même raison. L’un de ses surnoms, « Red », lui venait de la rousseur de ses cheveux. À la naissance, il avait été décrit comme ayant des « cheveux blond-cendre… teints avec de la cannelle », et, à quatre ans, des cheveux « blond-roux ». Ses cheveux foncèrent avec le temps, mais ressemblaient à ceux de sa grand-mère paternelle, « rougissant sous le soleil d’été ».
Selon son autobiographie, sa mère avait été menacée par des membres du Ku Klux Klan (KKK) alors qu’elle était enceinte de lui, en décembre 1924. Elle se rappelait que la famille avait été sommée de quitter Omaha du fait des liens de son père avec l’UNIA, qui, selon les membres du KKK, « cherchait les ennuis ».
Peu après la naissance de Malcolm, en 1926, la famille emménagea à Milwaukee (Wisconsin), puis déménagea peu après vers Lansing, Michigan. En 1931, son père était retrouvé mort, un tramway lui ayant roulé dessus. Malcolm affirma que la cause de la mort avait à l’époque été remise en question par la communauté noire. Il la refusa lui-même par la suite, arguant que sa famille avait souvent été la cible de Black Legion, un groupe de suprématistes blancs affilié au KKK, que son père avait accusé d’avoir mis le feu à leur maison en 1929. L'État du Michigan comptait 70 000 membres du KKK, soit cinq fois plus que le Mississippi [3].
Bien que le père de Malcolm eût deux assurances-vie, sa mère ne toucha que la plus faible des deux. Malcolm affirma que la compagnie d’assurance auprès de laquelle avait été contractée la plus importante soutenait qu’il s’agissait d’un suicide et avait donc refusé de payer. Malcolm, à l'instar de l'ensemble de la communauté noire de la ville, se demandait comment son père avait pu se taper lui-même derrière la tête puis rester allongé sur les rails afin de se faire écraser. Louise Little tomba en dépression et fut déclarée folle au regard de la loi en décembre 1938. Malcolm et ses frères et sœurs furent éparpillés dans plusieurs foyers d’accueil. En 1939, leur mère fut admise à l’hôpital psychiatrique de Kalamazoo (Michigan), et y resta jusqu’à ce que Malcolm et ses frères et sœurs l’en fassent sortir vingt-six ans plus tard.
Toujours selon son autobiographie, à la suite de la mort de son père, Malcolm vécut à Charles Street, dans le centre d’East Lansing. Cependant, le recensement de 1930 (publié en 2002) montre qu’il vécut dans une tout autre Charles Street, dans un quartier urbain pauvre de Lansing Township, entre Lansing et East Lansing. Plus tard, alors qu’il était à l'école primaire, il vivait à Mason, une petite ville presque entièrement blanche située à 20 km au sud.
Scolarité dans la communauté blanche
Malcolm affirma avoir été l'un des Noirs les plus intégrés à la communauté blanche [4].
Malcolm obtint le diplôme de son école en tête de la classe, mais quitta le système scolaire après qu’un professeur qu’il admirait lui eut dit que ses aspirations à devenir avocat n’étaient « pas du tout réalistes pour un Nègre ». Il refusa d’être charpentier, comme son professeur le lui proposa. Il essaya de rendre ses cheveux moins crépus et son teint plus clair et malgré la souffrance endurée ce fut un échec. Après avoir voyagé d’une maison d’accueil à l’autre, Malcolm fut envoyé une première fois dans un centre de détention puis emménagea à Boston pour vivre avec sa demi-sœur, plus âgée, Ella Little Collins. À Boston, il accumula les petits emplois. Il fut également employé par intermittence par la New Haven Railroad, une compagnie de chemin de fer. En 1942, Malcolm fit partie de la pègre bostonienne. Il dut fuir Boston avec sa compagne de l'époque, Sophia, une jeune femme blanche, à cause d'une rivalité avec un meneur de la pègre.
Délinquance
Malcolm quitta Boston et vécut quelque temps dans le Michigan. Il emménagea en 1943 à New York. Il y travailla de nouveau brièvement à la New Haven Railroad. Il trouva même un travail de cireur de chaussures dans le Lindy Hop Nightclub. Dans son autobiographie, il affirme avoir ciré les chaussures de Duke Ellington et d'autres musiciens noirs célèbres. Peu de temps après, à Harlem, où il était alors appelé « Detroit Red »[5], il prit part à des activités de revente de drogue, de jeu, de racket et à des cambriolages. Entre 1943 et 1946, Malcolm voyagea entre Boston et New York à trois reprises. Il fut arrêté en 1946 à Detroit pour cambriolage et mis en prison dans le Michigan.
Lorsque Malcolm fut examiné pour l’enrôlement dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins militaires durent le réformer pour le motif 4-F (« mentalement inapte au service militaire »). Il expliqua dans son autobiographie qu’il dut jouer un rôle pour être réformé, et soutenir au médecin militaire qu’il était impatient de s’organiser avec les autres soldats noirs et mettre la main sur une arme afin de « tuer quelques crackers », c'est-à-dire des Blancs. Dans son dossier FBI apparait une lettre dans laquelle il se désigne comme communiste et dans lequel il explique certaines raisons de son vœu d'être réformé : « J'ai toujours été un communiste. J'ai essayé de m'enrôler dans l'armée japonaise, pendant la dernière guerre, maintenant ils ne m'enrôleront ni ne m'accepteront jamais dans l'armée américaine. Tout le monde a toujours dit... Malcolm est fou donc il n'est pas difficile de convaincre les gens que je le suis.[6] » Or l'armée japonaise n'a jamais été communiste.
Au début de 1946, il retourna à Boston. Il fut arrêté le 12 janvier pour avoir essayé de voler à nouveau une montre de près de mille dollars US[7] qu’il avait laissée dans une bijouterie pour la faire réparer. Deux jours plus tard, il fut également poursuivi en justice pour port d’arme. Le 16 janvier, il dut faire face aux charges de vol caractérisé et d’entrée par effraction. Il fut condamné à dix ans de prison (il n'en fera que sept) dans la prison d’État du Massachusetts à Charleston, dans laquelle il arriva le 27 février[8]. Ses relations sexuelles avec des femmes blanches (il y en avait deux dans sa bande, dont sa maitresse) faillirent lui valoir en plus une condamnation pour viol, mais elles refusèrent de l'accuser malgré les incitations de l'instance judiciaire. De plus, Malcolm fut accroc à la cocaïne, qu'il avait commencé à consommer lorsqu'il était dans la pègre.[9]
L'éducation en prison
En prison, Malcolm gagna le surnom de « Satan », du fait de sa haine inextinguible pour la Bible, Dieu et la religion en général[réf. nécessaire] . Il commença à lire les livres de la bibliothèque de la prison. Il développa bientôt un appétit féroce pour la lecture, puis un astigmatisme.
Dans plusieurs lettres de prison, mais aussi par la suite, Malcolm insistera sur l'importance de son éducation d'autodidacte. Ainsi, dans une lettre du 15 février 1950, il écrit à un certain Raymond : « Mon confinement est d'une autre nature ; je finis ma quatrième année d'une peine de prison de 8 à 10 ans... mais ces quatre ans de réclusion se sont révélées être les plus enrichissants de mes 24 ans sur cette terre et je ressens que ce "cadeau du Temps" était un cadeau qu'Allah me fit, sa manière de me sauver de la destruction certaine vers laquelle j'avançais.[10] »
On lui attribue également la phrase : « Sans éducation, on ne va nulle part dans ce monde » [11] ou encore « L'éducation est le passeport pour le futur, car demain appartient à ceux qui s'y préparent aujourd'hui » [12].
Pendant cette période, il correspondit avec son frère Reginald et échangea avec lui des idées à propos de Nation of Islam, mouvement auquel Malcolm se convertit par la suite. Ce sont ses frères, déjà membres, qui lui firent connaître l'organisation[13],[14]. La Nation de l'Islam était à l'époque une petite organisation de quelques centaines de membres, basés à Chicago. L'organisation avait une idéologie marquée par trois thématiques principales : une forme très hétérodoxe d'islam, un vigoureux nationalisme noir (revendication d'un État pour les noirs dans le sud des États-Unis) et un total rejet des Blancs considérés comme l'incarnation du démon sur la terre (la citation suivante d'un de ses dirigeants, Elijah Muhammad, illustre cette pensée : « Nous avons vu la race blanche (démons) dans le ciel, parmi les justes, causant des troubles [...], jusqu’à ce qu’ils aient été découverts. [...] Ils ont été punis en étant privé des conseils divins [...] presque ravalés au rang des bêtes sauvages. [...] sautant d’arbre en arbre. Les singes en procèdent. [...] Avant eux, il n’y avait rien comme les singes et les cochons »[15]).
La fin de son incarcération, après la conversion à l'Islam
Pendant le reste de son incarcération, Malcolm correspondit régulièrement avec Elijah Poole, dit Muhammad, le meneur de la Nation. Toujours selon son autobiographie, Malcolm commença à être renommé parmi les prisonniers, alors qu’il restait sous la surveillance attentive des autorités qui reconnaissaient en lui une source potentielle de troubles. On ne lui accorda pas la possibilité d’être libéré au bout de cinq ans pour bonne conduite car les autorités pensaient qu’il était trop dangereux de le libérer par avance.
En février 1948, largement grâce aux efforts de sa sœur, Malcolm fut transféré dans une prison expérimentale à Norfolk (Massachusetts), qui avait une bibliothèque bien plus fournie. Malcolm réfléchit par la suite sur ce temps passé en prison : « Les mois passaient, et il ne me semblait même pas être emprisonné. En fait, jusqu’à ce moment-là, je n’avais jamais été aussi libre de ma vie ». Le 7 août 1952, Malcolm fut libéré sur parole.
Malcolm X et Nation of Islam
Article détaillé : Nation of Islam.Peu après sa libération, Malcolm Little rencontra Elijah Muhammad à Chicago[16], ce qui marqua son intégration complète à Nation of Islam.
Assez rapidement, il changea son nom de famille pour « X ». Malcolm expliqua que ce nom représentait le rejet de son « nom d’esclave » en l’absence de son véritable nom d’origine africaine. Dans l’Amérique esclavagiste d’avant 1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses choses, d'où le rejet. Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l’inconnue mathématique, qui symbolise l'inconnue du nom d'origine[17]. Cette vision conduisit de nombreux membres de Nation of Islam à changer leur nom pour « X », comme sa future épouse, Betty X, ou à prendre des noms musulmans, supposés plus authentiques.
Le 17 février 1953, le FBI ouvrit un dossier sur la base de la lettre dans laquelle il se disait communiste (cf. supra) en 1950, soit en pleine période de Red Scare ou de Reds under the bed (peur du communisme marquant l’Amérique des années 1950, et résumée par les passions du maccarthysme et du procès des époux Rosenberg).
Selon le Church Committee, le FBI était habitué à surveiller, bloquer et réprimer des radicaux comme Malcolm. Sont incluses dans son dossier les deux lettres dans lesquelles Malcolm utilise le pseudonyme "Malachi Shabazz"[18]. Dans Message to the Blackman in America, Elijah Muhammad explique que le nom « Shabazz » était celui des descendants d’une « nation noire asiatique ». Le soupçon de communisme s'étant révélé sans fondement, Malcolm X ne fut ensuite plus surveillé que pour son appartenance à un culte nationaliste noir.En mai 1953, le FBI conclut que Malcolm X avait une « personnalité associale avec des tendances paranoïaques (paranoïa schizophrénique prépsychotique) »[19] et qu’il avait en réalité cherché à traiter son désordre mental[20]. Cela fut soutenu plus précisément par la lettre interceptée par le FBI, datée du 29 juin 1950 (cf. supra).
Responsabilités
Plus tard dans l’année, Malcolm quitta le foyer de sa demi-sœur Ella pour aller vivre chez Elijah Muhammad à Chicago. Il devint assez vite le prêcheur du onzième temple[21] de Nation of Islam. En 1954, Malcolm fut choisi pour diriger le temple N°7 de Nation of Islam sur Lenox Avenue à Harlem, NY[22] (appelé conjointement « Boulevard Malcolm X » depuis 1987). Il multiplia les effectifs des fidèles en peu de temps. Malcolm X dégageait une très grande énergie et était capable de travailler d’un jour sur l’autre avec seulement quatre heures de sommeil ou moins. Il lisait beaucoup, et lorsqu’il adhérait à une cause, il s’y dévouait entièrement.
C’était un orateur convaincant, et il devint connu nationalement après une émission de télévision locale consacrée à Nation of Islam, The Hate That Hate Produced, diffusée en 1959, émission ou il était interviewé[23]. L’organisation était jusqu’alors peu connue. Suite à l'émission, l'intérêt médiatique pour l'organisation et pour Malcolm X grandit considérablement. La presse, la radio et les émissions télévisées aux États-Unis puis dans le monde entier recherchèrent et retranscrire régulièrement ses déclarations les plus marquantes.
Dans l’intervalle qui sépare sa conversion à la cause de Nation of Islam en 1952 et sa séparation de l’organisation en 1964, il épousa pleinement les enseignements de Elijah Muhammad, notamment le fait de faire référence aux Blancs comme à des « diables », créés par un programme d’élevage mal orienté d'un scientifique noir, Yacoub[24]. X prédisait l’inévitable et imminent retour des Noirs à ce qu'il voyait comme leur place naturelle, à savoir en haut de l’échelle sociale et de l’ordre social.
Malcolm savait que sa renommée était une cause de jalousie considérable à Nation of Islam, et il s’efforça de ne pas l’alimenter lors de ses apparitions en public. Malcolm X apparut cependant bientôt comme le deuxième meneur le plus influent de Nation of Islam, après Elijah Muhammad lui-même. Il ouvrit des temples supplémentaires, et notamment un à Philadelphie. On lui attribue souvent un rôle important dans la croissance de l'organisation, passée de 500 membres en 1952 à 30 000 en 1963.
Mariage
Le 14 janvier 1958, Malcolm épousa Betty X (née Sanders) à Lansing, Michigan. Ils eurent six filles, toutes portant le nom de Shabazz. Leurs prénoms étaient : Attallah (née le 16 novembre 1958), Qubilah (née le 25 décembre 1960), Ilyasah (née le 22 juillet 1962), Gamilah Lumumbah (née le 4 décembre 1964) et les jumelles Malaak et Malikah (nées le 30 septembre 1965, sept mois après la mort de Malcolm).
Conversion de Cassius Clay
Malcolm X jouera un rôle important dans la conversion du boxeur Cassius Clay, qui rejoignit officiellement Nation of Islam en 1964, et changea son nom pour celui de Cassius X, en l'honneur de Malcolm. Elle se fit à un moment où Malcolm X n'était pas en très bons termes avec son organisation. Clay prendra ensuite le nom de Muhammad Ali, et critiquera X pour sa rupture avec Elijah Muhammad, avant de suivre son exemple et de rallier l'islam sunnite.
Rencontre avec Castro
En septembre 1960, Fidel Castro se rendit aux États-Unis afin de s’adresser à l’Assemblée générale des Nations unies.
Castro ne reçut pas un chaleureux accueil de la part du gouvernement des États-Unis durant son séjour à New York. La délégation cubaine dut se déplacer du Shelbourne Hotel au Hotel Theresa à Harlem car Castro s’était plaint qu’on lui eût demandé de payer par avance[25].
Malcolm X rencontra Castro en tant que membre de tête d’un comité d’accueil qui avait été mis en place à Harlem plusieurs semaines auparavant. Le but de ce groupe, qui rassemblait un nombre important de meneurs de la communauté noire, était de rencontrer les chefs d’État, particulièrement ceux venant d’Afrique, qui allaient s’adresser à l’Assemblée générale de l’ONU. Seize pays africains devinrent membre de l’ONU à l’occasion de cette session.
Tensions et séparation
À partir du début des années 1960, plusieurs controverses vont progressivement éloigner Malcolm X d'Elijah Muhammad.
Tout d’abord des affaires de mœurs : des rumeurs couraient depuis quelque temps sur les nombreux adultères commis par Elijah Muhammad avec de jeunes secrétaires du mouvement. Warith Deen Muhammad, le propre fils d’Elijah Muhammad, et un ami proche de X, informa ce dernier « en 1963, que son père Elijah Muhammad avait mis enceinte six de ses secrétaires »[26]. L’adultère est contraire aux enseignements de Nation of Islam. Après avoir écarté ces informations, Malcolm X aurait fini par en obtenir confirmation en 1963. Elijah Muhammad lui-même[27] aurait fini par indiquer qu’étant l’envoyé de Dieu sur terre, il n’était pas soumis aux même règles que le commun des mortels[28], et expliquant que cette activité avait pour but de suivre la lignée des prophètes bibliques. Malcolm X note qu’il ne fut pas satisfait par l’explication, mais que sa foi en Elijah Muhammad ne vacilla pas. Il indique aussi qu’il était navré de voir d’autres prêcheurs faire un usage personnel des fonds de Nation of Islam.
Le second sujet de divergence porte sur la politique : Malcolm X était intéressé par le mouvement pour les droits civiques des Noirs tels qu’il se développait depuis 1955. Si l’idéologie officielle du mouvement était opposée au nationalisme noir, et revendiquait simplement un statut d’américain normal pour les Noirs, X considérait qu’il devait y avoir une présence des nationalistes noirs et des black muslims dans ce qui apparaissait comme le premier grand mouvement de masse noir de l’histoire des États-Unis. Elijah Muhammad était en revanche hostile à la fin de la ségrégation raciale[29] et au soutien à un mouvement dans lequel se trouvaient de nombreux Blancs progressistes. Il craignait la dissolution des Noirs dans un ensemble américain dominé par les Blancs.
Conformément à la position officielle de la Nation, Malcolm X critiqua la Marche vers Washington pour le travail et la liberté (March on Washington for Jobs and Freedom) du 28 août 1963, ne comprenant pas pourquoi les Noirs s’ébahissaient d’une manifestation « menée par les Blancs devant une statue d’un président mort depuis cent ans et qui ne nous aimait pas lorsqu’il était en vie », mais la tentation d'un rapprochement avec les autres organisations noires semble avoir été forte, et un point de divergence avec Muhammad.Le troisième contentieux porte sur la religion : Malcolm X a commencé à s’intéresser à l’islam sunnite officiel, semble-t-il sous l'influence du propre fils de Muhammad, Warith Deen Muhammad, lequel indique qu'il s'était intéressé à l'islam orthodoxe dès les années 1950, en prison[30]. Or la religion prêchée par Elijah Muhammad en était très éloignée. L’intérêt montré par X à l’égard de l’islam orthodoxe ne pouvait donc que l’éloigner de son mentor.
On peut enfin citer des divergences d’ambitions : l’aura de X au sein de la communauté noire en général et de Nation of Islam en particulier, sa médiatisation importante, semblent avoir inquiété Elijah Muhammad.
Au printemps de 1963, Malcolm commença à collaborer avec Alex Haley pour écrire son autobiographie.
En novembre 1963, après l’assassinat du président Kennedy, toutes les divergences éclatèrent sur la place publique, après une déclaration controversée de X. Celui-ci déclara en effet que la violence que Kennedy n’avait pas pu arrêter se retournait contre lui. Il ajouta « Chickens coming home to roost never made me sad. It only made me glad » (« les poulets revenant au poulailler pour se faire rôtir ne me rendent jamais triste, ils me rendent seulement heureux » - En français, Chickens coming home to roost a une signification proche de « qui sème le vent récolte la tempête »). Cette phrase pouvait se comprendre comme une approbation de l’assassinat. Elijah Muhammad désavoua cette déclaration, et interdit à X toute déclaration publique pendant 90 jours, injonction à laquelle Malcolm X obéit. Mais les relations entre les deux hommes atteignaient leur point de rupture. Dans son autobiographie, X affirme même qu’un de ses assistants lui aurait alors dit avoir reçu l’ordre de la direction de la NoI de le tuer[31].
Le 8 mars 1964, il annonça officiellement le fait qu’il quittait Nation of Islam. Le 11 mars 1964, il fit peser la responsabilité de la rupture sur l'organisation : « Les officiels nationaux ici au siège de Chicago savent que je n'ai jamais quitté Nation of Islam de ma propre initiative. Ce sont eux qui ont conspiré avec le capitaine Joseph ici à New York pour me forcer à quitter la Nation. Afin de sauver les officiels nationaux et capitaine Joseph de la disgrâce d'avoir à s'expliquer... de m'avoir évincé, j'ai annoncé par voie de presse que j'étais parti de ma propre initiative. Je n'ai pas pris la faute sur moi pour protéger ces officiels nationaux, mais pour protéger la foi que vos fidèles ont en vous et en Nation of Islam.[32] ».
Le 12 mars, il annonça la fondation de sa propre organisation religieuse, « The Muslim mosque inc. ».
Peu de temps après, il se convertit à l’islam sunnite orthodoxe[33]. Le 13 avril 1964, Malcolm X partit de l’aéroport John Fitzgerald Kennedy pour faire le pèlerinage à La Mecque (le hajj) dont il revint sous le nom musulman de Malik El-Shabazz[34]. Son épouse et ses filles prirent alors le nom de famille de Shabazz.
Il condamna le racisme anti-blanc de la Nation de l'Islam. Il écrivit ainsi à propos de son pèlerinage :
« Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins, de partout dans le monde. Ils étaient de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus aux Africains à la peau noire. Mais nous étions tous les participants d'un même rituel, montrant un esprit d'unité et de fraternité que mes expériences en Amérique m'avaient mené à croire ne jamais pouvoir exister entre les blancs et les non-blancs. L'Amérique doit comprendre l'islam, parce que c'est la seule religion qui efface de sa société le problème des races [35]. »Mais Malcolm X resta fidèle à une action tournée de façon privilégiée vers le peuple noir. Il refusa aussi de condamner la violence des opprimés, et eut des paroles assez dures pour les tenants de la non-violence, qu’il accusa d’encourager à la soumission. C'est ainsi le cas dans son célèbre discours du 3 mai 1964, peu après son retour de la Mecque, The Ballot or the Bullet[36], où il menace de recourir à la violence, et traite certains politiciens blancs de crackers, un terme péjoratif anti-blanc. Dans le même discours, il déclare :
« Si l'homme blanc ne veut pas que nous soyons contre lui, qu'il cesse de nous opprimer, de nous exploiter et de nous dégrader. Que nous [les noirs] soyons chrétiens, ou musulmans, ou nationalistes, ou agnostiques, ou athées, nous devons d'abord apprendre à oublier nos différences. [...] Nous allons être forcés d'employer le vote ou la balle. [...] Je ne me considère même pas comme un Américain. Je ne suis pas un Américain. Je suis l'une de 22 millions de personnes noires qui sont les victimes de l'américanisme [...] Il y aura des cocktails Molotov ce mois-ci, des grenades à main le mois prochain, et autre chose le mois suivant. [...] Ce sera la liberté, ou ce sera la mort[37]. »Pour lui, la priorité n'est pas d'unir les Blancs et les Noirs, il faut d'abord que l'union des Noirs soit complète, et ensuite, il se battra pour l'union noir-blanc [réf. nécessaire].
Peu de temps après son retour de La Mecque, Malcolm X fonda l’« organisation pour l’unité afro-américaine », un groupe politique non religieux. Il affirme ainsi sa volonté de mener à la fois une lutte religieuse pour l’islam, et une lutte politique pour les Noirs, les deux fonctionnant de façon autonome.
Si Malcolm X rompt avec la NOI sur le plan religieux, il reste relativement fidèle aux idées socio-économiques de l'organisation nationaliste noir - insistant notamment sur l'importance de l'existence d'entreprises noires indépendantes des blancs et de l'auto-organisation de la communauté.
L'assassinat
La tension entre Malik El-Shabazz et Nation of Islam ne cessa de croître. Le 14 février 1965, sa maison fut l’objet d’un attentat à la bombe.
Deux mois avant son assassinat, Louis Farrakhan avait écrit « un tel homme est digne de mourir » [38].
Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de 400 personnes, dont son épouse et ses enfants. Le discours commence à peine lorsqu'une dispute éclate dans la foule, un homme en accusant un autre d'avoir les mains dans ses poches. Malcolm X, au micro, les appelle au calme lorsqu'un membre des Black Muslims s'avance vers lui avec un fusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres personnes lui tirent 16 fois dessus avec des revolvers. Malcolm X ne décède pas sur le coup. Il est emmené à l'hôpital le plus proche, mais les policiers empêchent son hospitalisation. Le temps de le transporter vers un second hôpital lui sera fatal. L'identité des commanditaires reste inconnue, bien que les soupçons se portent principalement sur Nation of Islam, infiltrée par plusieurs agents du FBI qui avaient appris l'existence d'un projet d'assassinat de Malcolm X.
Trois membres de Nation of Islam seront reconnus coupables en 1966 : Norman 3X Butler, Thomas 15X Johnson et Talmadge Hayer. L’organisation elle-même niera toute participation à l’assassinat. « Betty Shabazz [l'épouse de Malcolm X], qui est morte en 1997, a publiquement accusé Farrakhan d’un rôle dans le meurtre »[38]. Celui-ci a admis au début 2007 : « j’ai pu être complice en paroles », tout en niant une implication directe de l’organisation[38]. En 1994, Qubilah Shabazz, une des filles de Malcolm X sera arrêtée et inculpée pour avoir payé un tueur à gage chargé de tuer Farrakhan, accusation abandonnée en 1995 [39]. Il a également été envisagé que le FBI ait eu connaissance du projet d’assassinat et l’ait couvert, voire aidé. Cette hypothèse a été reprise par la NOI [40].
Voir aussi
Bibliographie
En français
- D. de Roulet, Malcolm X, par tous les moyens nécessaires, Desmaret Éditions, 2004. (ISBN 978-2-7427-2555-7)
- Malcolm X et G. Breitman, Le pouvoir noir, La Découverte, 2002 (ISBN ISBN 978-2-7071-3684-8). Une très bonne anthologie des écrits de Malcolm X. Le choix est éclairé et le panel est bien plus vaste que dans la plupart des livres anglophones, puisque cet ouvrage inclut des discours du "début" comme de la fin de la fin de la vie de Malcolm X. D'autant plus utiles que la plupart des discours de Malcolm X ne sont pas encore disponible en français en ligne.
- M. Rouabhi, Malcolm X, Actes Sud-Papiers, 2000 (ISBN 978-2-913675-27-8)
- F. Steiger et S. Molla, Malcolm : Les Trois Dimensions d'une révolution inachevée, Éditions L'Harmattan, 2003 (ISBN 978-2-7475-4522-8).
- Malcolm X et Alex Haley, L'autobiographie de Malcolm X, Presses Pocket, 1999 (ISBN 978-2-266-05633-5).
- Malcolm X, Sur l'histoire afro-américaine, Éditions Aden, 2008 (ISBN 978-2-930402-66-6). Traduction française de Malcolm X, On Afro-American History.
- Livres pour la jeunesse
- Malcolm X : Pensez par vous-mêmes, Philippe Godard, 2006, éd. Syros
- Bande-dessinée
En anglais
- The Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, Malcolm X & Alex Haley - Ballantine Books (10/1987) (ISBN 978-0345350688). LA référence.
- Malcolm X Speaks: Selected Speeches and Statements (ISBN 0-8021-3213-8) édité par George Breitman. Ses discours faits pendant les huit derniers mois de sa vie et qui manifestent le pouvoir de ses idéaux nouveaux.
- "Malcolm X: The Man and His Times" (ISBN 0-86543-200-7), édité avec une introduction et un commentaire de John Henrik Clarke. Une anthologie d'écrits, de discours et de manifestes complétée d'ajouts sur Malcolm X par un groupe international d'africains et d'afro-américains spécialistes et militants.
- "Malcolm X: The FBI File" (ISBN 0-88184-751-8), le commentaire est de Clayborne Carson, l'introduction de Spike Lee et l'édition de David Gallen. Une source d'informations provenant des dossiers du FBI sur ses débuts, en passant par sa sortie de prison en mars 1953, et se terminant en 1980 par l'enquête sur son assassinat.
- Dossier du FBI sur Malcolm X disponible sur leur site: [5]
Articles en anglais
Articles sur Malcolm X- Parks, Gordon. The White Devil's Day is Almost Over. Life, May 31, 1963.
- Speakman, Lynn. Who Killed Malcolm X? The Valley Advocate, November 26, 1992, pp. 3-6.
- Vincent, Theodore. The Garveyite Parents of Malcolm X. The Black Scholar, vol. 20, #2, April, 1989.
- Handler ,M.S.Malcolm X cites role in U.N. Fight. New York Times, Jan 2, 1965; pg. 6, 1.
- Montgomery, Paul L. Malcolm X a Harlem Idol on Eve of Murder Trial. New York Times, Dec 6, 1965; pg. 46, 1
- Bigart, Homer. Malcolm X-ism Feared by Rustin. New York Times, Mar 4, 1965; pg. 15, 1
- Arnold, Martin. Harlem is Quiet as Crowds Watch Malcolm X Rites. New York Times, Feb 28, 1965; pg. 1, 2
- Loomis, James. Death of Malcolm X. New York Times. Feb 27, 1965; pg. 24, 1
- n/a. Malcolm X and Muslims. New York Times, Feb 21, 1965; pg. E10, 1
- n/a. Malcolm X. New York Times, Feb 22, 1965; pg. 20, 1
- n/a. Malcolm X Reports He Now Represents Muslim World Unit. New York Times, Oct 11, 1964; pg. 13, 1
- Lelyveld, Joseph. Elijah Muhammad Rallies His Followers in Harlem. New York Times, Jun 29, 1964; pg. 1, 2
- n/a. Malcolm X Woos 2 Rights Leaders. New York Times, May 19, 1964; pg. 28, 1
- n/a. 1,000 In Harlem Cheer Malcolm X. New York Times, Mar 23, 1964; pg. 18, 1
- Handler, M.S. Malcolm X Sees Rise in Violence. New York Times, Mar 13, 1964; pg. 20, 1
- n/a. Malcolm X Disputes Nonviolence Policy. New York Times, Jun 5, 1963; pg. 29, 1
- Apple, R.W. Malcolm X Silenced for Remarks On Assassination of Kennedy. New York Times, Dec 5, 1963; pg. 22, 1
- Ronan, Thomas P. Malcolm X Tells Rally In Harlem Kennedy Fails to Help Negroes. New York Times, Jun 30, 1963; pg. 45, 1
- n/a. 4 Are Indicted Here in Malcolm X Case. New York Times, Mar 11, 1965; pg. 66, 1
- Handler, M.S. Malcolm X Seeks U.N. Negro Debate. Special to The New York Times; New York Times, Aug 13, 1964; pg. 22, 1
Essais
Essais sur Malcolm X- Acuna, Rodolfo. Occupied America: A History of Chicanos. New York: Harper & Row, 1981.
- Alkalimat, Abdul. Malcolm X for Beginners. New York: Writers and Readers, 1990.
- Als, Hilton. "The Women." (a chapter on Malcolm's mother)
- Asante, Molefi K. Malcolm X as Cultural Hero: and Other Afrocentric Essays. Trenton, N.J.: Africa World Press, 1993.
- Baldwin, James. One Day, When I Was Lost: A Scenario Based On Alex Haley's "The Autobiography Of Malcolm X". New York: Dell, 1992.
- Breitman, George, ed. Malcolm X Speaks. New York: Merit, 1965.
- Breitman, George. The Last Year of Malcolm X: The Evolution of a Revolutionary. New York: Pathfinder, 1967.
- Breitman, George and Herman Porter. The Assassination of Malcolm X. New York: Pathfinder, 1976.
- Brisbane, Robert. Black Activism. Valley Forge, Pennsylvania: Judson Press, 1974.
- Carson, Claybourne. Malcolm X: The FBI File. New York: Carroll & Graf, 1991.
- Carson, Claybourne, et al. The Eyes on the Prize Civil Rights Reader. New York: Penguin, 1991.
- Clarke, John Henrik, ed. Malcolm X; the Man and His Times. New York: Macmillan, 1969.
- Cleage, Albert B. and George Breitman. Myths About Malcolm X: Two Views. New York: Merit, 1968.
- Collins, Rodney P. The Seventh Child. New York: Dafina; London: Turnaround, 2002.
- Cone, James H. Martin & Malcolm & America: A Dream or A Nightmare. Maryknoll, N.Y.: Orbis Books, 1991.
- Davis, Thulani. Malcolm X: The Great Photographs. New York: Stewart, Tabon and Chang, 1992.
- DeCaro, Louis A. On The Side of My People: A Religious Life of Malcolm X. New York: New York University, 1996.
- DeCaro, Louis A. Malcolm and the Cross: The Nation of Islam, Malcolm X, and Christianity. New York: New York University, 1998.
- Doctor, Bernard Aquina. Malcolm X for Beginners. New York: Writers and Readers, 1992.
- Dyson, Michael Eric. Making Malcolm: The Myth and Meaning of Malcolm X. New York: Oxford University Press, 1996.
- Essien-Udom, E. U. Black Nationalism. Chicago: University of Chicago Press, 1962.
- Evanzz, Karl. The Judas Factor: The Plot to Kill Malcolm X. New York: Thunder's Mouth Press, 1992.
- Franklin, Robert Michael. Liberating Visions: Human Fulfillment And Social Justice In African-American Thought. Minneapolis, MN : Fortress Press, 1990.
- Friedly, Michael. The Assassination of Malcolm X. New York: Carroll & Graf, 1992.
- Gallen, David, ed. Malcolm A to Z: The Man and His Ideas. New York: Carroll and Graf, 1992.
- Garrow, David. Bearing the Cross: Martin Luther King, Jr. and the Southern Christian Leadership Conference. New York: Vintage, 1988.
- Goldman, Peter. The Death and Life of Malcolm X. Urbana: University of Illinois Press, 1979.
- Hampton, Henry and Steve Fayer. Voices of Freedom: Oral Histories from the Civil Rights Movement from the 1950s Through the 1980s. New York: Bantam, 1990.
- Harding, Vincent, Robin D. G. Kelley and Earl Lewis. We Changed the World: African Americans, 1945-1970. The Young Oxford History of African Americans, v. 9. New York: Oxford University Press, 1997.
- Hill, Robert A. Marcus Garvey: Life and Lessons. Los Angeles: University of California Press, 1987.
- Jamal, Hakim A. From The Dead Level: Malcolm X and Me. New York: Random House, 1972.
- Jenkins, Robert L. The Malcolm X Encyclopedia. Westport, Conn.: Greenwood Press, 2002.
- Karim, Benjamin with Peter Skutches and David Gallen. Remembering Malcolm. New York: Carroll & Graf, 1992.
- Kly, Yussuf Naim, ed. The Black Book: The True Political Philosophy of Malcolm X (El Hajj Malik El Shabazz). Atlanta: Clarity Press, 1986.
- Leader, Edward Roland. Understanding Malcolm X: The Controversial Changes in His Political Philosophy. New York: Vantage Press, 1993.
- Lee, Spike with Ralph Wiley. By Any Means Necessary: The Trials and Tribulations of The Making Of Malcolm X. New York, N.Y.: Hyperion, 1992.
- Lincoln, C. Eric. The Black Muslims in America. Boston, Beacon. 1961.
- Lomax, Louis. When the Word is Given. Cleveland: World, 1963.
- Maglangbayan, Shawna. Garvey, Lumumba, and Malcolm: National-Separatists. Chicago, Third World Press 1972.
- Marable, Manning. On Malcolm X: His Message & Meaning. Westfield, N.J.: Open Media, 1992.
- Martin, Tony. Race First. Westport, Connecticut: Greenwood, 1976.
- Myers, Walter Dean. Malcolm X By Any Means Necessary. New York: Scholastic, 1993.
- Perry, Bruce. Malcolm: The Life of A Man Who Changed Black America. New York: Station Hill, 1991.
- Randall, Dudley and Margaret G. Burroughs, ed. For Malcolm; Poems on The Life and The Death of Malcolm X. Preface and Eulogy By Ossie Davis. Detroit: Broadside Press, 1967.
- Sales, William W. From Civil Rights To Black Liberation: Malcolm X And The Organization Of Afro-American Unity. Boston, MA: South End Press, 1994.
- Shabazz, Ilyasah. Growing Up X. New York: One World, 2002.
- Strickland, William, et al. Malcolm X: Make It Plain. Penquin Books, 1994.
- Terrill, Robert. Malcolm X: Inventing Radical Judgment. Michigan State University Press, 2004.
- T'Shaka, Oba. The Political Legacy of Malcolm X. Richmond, Calif.: Pan Afrikan Publications, 1983.
- Tuttle, William. Race Riot: Chicago, The Red Summer of 1919. New York: Atheneum, 1970.
- Vincent, Theodore. Black Power and the Garvey Movement. San Francisco: Ramparts, 1972.
- Wood, Joe, ed. Malcolm X: In Our Own Image. New York: St. Martin's Press, 1992.
- Woodward, C. Vann. Origins of the New South. Baton Rouge: Louisiana State University Press, 1967.
Filmographie
- Malcolm X libre adaptation de son autobiographie, réalisé par Spike Lee en 1992. Le rôle de Malcolm est dévolu à Denzel Washington, Angela Bassett devient Betty Shabazz et Elijah Muhammad est joué par Al Freeman Jr..
- Ali de Michael Mann avec Will Smith dans le rôle principal : Mario Van Peebles joue le rôle de Malcolm X. Dans le film biographique, Malcolm X a influencé le boxeur.
Musique
- Du Panshir a Harlem, Médine (chanteur) (dans cette chanson, son parcours, son combat et sa destinée sont mis en parallèle, à la 1ère personne, avec celui du commandant Massoud)
- Self Défense, encore par Médine (dans cette chanson, il évoque les Black Panthers, mouvement inspiré de Malcolm X : La panthere a été choisi comme emblème parce que c'est un animal noir et magnifique qui n'attaque pas, mais se défend férocement et quelques paroles de Malcolm X traduite en français)
- Interview de Lino, dans laquelle il cite Malcolm X comme son personnage favori ("Malcolm le rouquin").
- Wake up de Rage Against The Machine ("They murdered X and try to blame it on Islam")
Articles connexes
Notes et références
- ↑ La plupart des informations de cet article sont tirées de The Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, par Malcolm X et Alex Haley parue en 1987 chez Ballantine Books. Rédigée par Alex Haley entre 1964 et 1965, elle est fondée sur des entretiens courts dirigés juste avant l'assassinat de Malcolm X (avec un épilogue rajouté après), et publiée en 1972. Le livre a été désigné par Time comme l'un des dix livres les plus importants de non-fiction du XXe siècle, et comme « appartenant à la petite étagère des plus grandes autobiographies » selon Wendy Smith d'Amazon.com. Les informations proposées ici sont dans leur grande majorité confirmées par le dossier FBI de Malcolm ou le documentaire Make It Plain produit par la chaîne britannique BBC. Se reporter à l'article pour des renvois plus précis à chacune de ces sources.
- ↑ Perry pages 3 et 4
- ↑ Make it Plain, BBC.
- ↑ Notamment dans une interview de 1963 dans l'émission City Desk, dont un enregistrement est visible sur Google Video.
- ↑ Il était appelé New York Red à Boston.
- ↑ "Tell … to go in shape. It looks like another war. I have always been a Communist. I have tried to enlist in the Japanese Army, last war, now they will never draft or accept me in the U.S. Army. Everyone has always said … Malcolm is crazy so it isn’t hard to convince people that I am." Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, page 7 ; disponible ici.
- ↑ Make it plain, un documentaire de la BBC, disponible sur Google Video
- ↑ Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 6-7 ; disponible ici
- ↑ Make it Plain, BBC.
- ↑ "My confinement is of a different type; I’m just completing my fourth year of an 8 to 10 year term in prison ... but these four years of seclusion have proven to be the most enlightening years of my 24 years upon this earth and I feel this ‘gift of Time’ was Allah’s reward to me as His way of saving me from the certain destruction for which I was heading." Lettre issue d'une vente aux enchères, disponible ici
- ↑ "Without education, you're not going anywhere in this world," tiré d'un site Internet qui rassemble des citations de Malcolm X.
- ↑ "Education is the passport to the future, for tomorrow belongs to those who prepare for it today," tiré de Wikiquote.
- ↑ Make it Plain, BBC.
- ↑ Voir aussi sur la conversion une lettre dans laquelle il demande à un certain Raymond : "Tell me all about yourself how you came to the Truth... and every thing else that you care to speak of" (Dis-moi tout de tout, comment tu en vins à la Vérité... and tout ce que tu veux me dire). Texte disponible ici.
- ↑ Chapitre 55 de Message to the Blackman in America, par Elijah Muhammad, 1965. Voir le chapitre 55.
- ↑ Voir une lettre du 23 septembre 1952 : "I had dinner in Chicago last week with our Leader. He is All-Wise. The words which flow from His Lips prove that Allah is the Best-Knower, and that Allah Himself taught our Leader." Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 9 ; disponible ici
- ↑ Voir l'introduction de l'interview par Playboy Magazine (Alex Haley).
- ↑ Dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 9-11 ; disponible ici
- ↑ "Malcolm Little... was suffering "a social personality with paranoid trends (pre-psychotic paranoid schizophrenia)"." Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 88 ; disponible ici
- ↑ Dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 6 ; disponible ici
- ↑ Le terme de Mosquée n'était pas encore utilisé par la NOI, à l'époque.
- ↑ Malcolm X est alors considéré comme le "Traveling Minister of Temple #7, NYC of the Muslim Cult of Islam, 102 West 116th Street, NY, NY." Tiré dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 61 ; disponible ici. L'adresse exacte, 113 Lenox Avenue, est donnée dans certaines lettres de Malcolm à d'autres meneurs du mouvement des droits civiques, comme cette lettre adressée à Martin Luther King (autre version ; lettre à Whitney Young : ici et ici).
- ↑ The Hate That Hate Produced ; voir sur ce point Make it Plain, BBC ou la vidéo de l'une des émissions sur Google Video.
- ↑ Chapitre 55 de Message to the Blackman in America, par Elijah Muhammad, 1965. Voir le chapitre 55.
- ↑ Cuba. A New History, Richard Gott, p. 185.
- ↑ Brother Minister: The Martyrdom of Malcolm X, Alona Wartofsky, Washington Post, 17 février 1995, [1]
- ↑ D’après l’autobiographie de Malcolm X, 1965, P. 299 de l’édition américaine.
- ↑ Nation of Islam conteste, et parle d’une « mauvaise interprétation de la vie domestique de l’honorable Elijah Muhammad ». Voir An historical look at the honorable Elijah Muhammad.
- ↑ « Nous croyons que les mariages mixtes ou le mélange des races devraient être interdits » : THE MUSLIM PROGRAM, texte d’Elijah Muhammad, sur le site officiel de la NOI.
- ↑ d'après [2].
- ↑ D’après l’autobiographie de Malcolm X, 1965, P. 308 de l’édition américaine.
- ↑ "The National Officials there at Chicago Headquarters know that I never left the Nation of Islam on my own free will. It was they who conspired with Captain Joseph here in New York to pressure me out of the Nation. In order to save the National Officials and Captain Joseph the disgrace of having to explain … for forcing me out, I announced through the press that it was my own decision to leave. // I did not take the blame to protect those National Officials, but to preserve the faith your followers have in you and the Nation of Islam". Texte complet de la lettre disponible ici (autre version).
- ↑ Voir sa déclaration de foi : lien vers le manuscrit. Malcolm X fait ici référence non pas à Elijah Muhammad, mais bien au prophète Mahomet. On remarquera donc que c'est une manière de revenir sur certaines des affirmations de membres de Nation of Islam qui associaient Elijah Muhammad à la notion de prophète. En réalité, Malcolm réfutait déjà cette idée dès 1963 (voir la vidéo disponible sur Google Video d'une interview dans l'émission City Desk où il explique ceci), qualifiant Elijah Muhammad de "messager" ("Messenger").
- ↑ Dans les dossiers du FBI apparaissent la reproduction de lettres du début des années 1950, que X signe sous le nom de Malachi Shabazz, une version très proche de son nouveau nom musulman de 1964. Voir par exemple la page 10 du dossier PDF [3].
- ↑ (en) Letter from Malcolm X
- ↑ (en) The Ballot or the Bullet.
- ↑ (en) The Ballot or the Bullet
- ↑ a , b et c Voir sur le site de CBS le compte rendu de son émission 60 Minutes de janvier 2007, ou Farrakhan a admis pour s’en excuser « que ce que j’ai dit a causé la perte de la vie d’un être humain ».
- ↑ Sur la vision de La NoI sur l’affaire, voir cette page [4]
- ↑ An historical look at the honorable Elijah Muhammad.
Liens externes
- (fr) Malcolm X à Hollywood, à propos du film "Malcolm X" de Spike Lee (1992)
- (fr) La violence de la fraternité, hommage à Malcolm X par Michael Hardt, suivi d'un discours à l'église de Corn Hill Rochester (1965).
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