- Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon
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Louise Marie Adélaïde de Bourbon
Louise Marie Adélaïde de Bourbon, dite « Mademoiselle d'Ivry », puis « Mademoiselle de Penthièvre », duchesse de Chartres (1769-1785) puis duchesse d'Orléans (1785-1821) est née à Paris à l'Hôtel de Toulouse le 13 mars 1753 et morte au château d'Ivry-sur-Seine le 23 juin 1821.
Fille de de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre et de la duchesse née Marie Thérèse Félicité d'Este-Modène, la mort de son frère aîné, le prince de Lamballe, Louis Alexandre de Bourbon (1747-1768), en fit le plus riche parti du royaume, héritière de la fortune de son grand-père, le comte de Toulouse, bâtard légitimé de Louis XIV.
Sommaire
Famille
Elle épousa à Versailles, le 5 avril 1769, le cousin du roi, Louis Philippe d'Orléans (1747-1793), le futur « Philippe-Égalité », alors duc de Chartres. Ils eurent pour enfants :
- N... d'Orléans, de sexe féminin (mort-née le 10 octobre 1771) ;
- Louis-Philippe d'Orléans (6 octobre 1773–26 août 1850), duc de Chartres, puis duc d'Orléans, roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier ;
- Antoine Philippe d'Orléans (3 juillet 1775–18 mai 1807), titré duc de Montpensier ;
- Louise Marie Adélaïde Eugénie (23 août 1777–31 décembre 1847), « Mademoiselle de Chartres » (1777), « Mademoiselle d'Orléans » (1782), puis Mademoiselle (1783-1812), Madame Adélaïde (1830) ;
- N... d'Orléans, de sexe féminin (23 août 1777-6 février 1782), « Mademoiselle d'Orléans » ;
- Louis Charles d'Orléans (7 octobre 1779–30 mai 1808), titré comte de Beaujolais.
Biographie
Le mariage fut rapidement malheureux, le duc prenant, peu après sa maîtresse, la comtesse de Genlis, comme préceptrice de leurs enfants[1]. Les époux se séparèrent le 25 juillet 1792.
Marie-Adélaïde se retira auprès de son père, le duc de Penthièvre, au château de Bizy en Normandie. Elle fut épouvantée par la fin horrible de sa belle-sœur, la princesse de Lamballe, victime des Massacres de septembre 1792. Le duc de Penthièvre, qui avait été jusqu'à proposer la moitié de sa fortune en échange de la vie de cette dernière, ne se remit pas du supplice atroce de cette princesse qu'il aimait comme une seconde fille, ni de l'exécution de Louis XVI en janvier 1793 et mourut deux mois plus tard. Sa fille, bien que séparée de Philippe Égalité, fut déclarée suspecte après la désertion du général Dumouriez, qui entraîna dans sa fuite le jeune duc de Chartres. Les Orléans furent tous arrêtés : Montpensier et Beaujolais furent emprisonnés à Marseille avec leur père ; Adélaïde fut enfermée au Luxembourg, à Paris.
Le duc d'Orléans fut guillotiné le 6 novembre 1793, et Adélaïde fut surnommée la « Veuve Égalité ». Elle impressionna ses geôliers par sa piété et son courage. Elle ne se laissait pas oublier au fond de son cachot. En 1794, après la fin de la Terreur, elle put quitter sa prison, et trouva refuge dans une ancienne pension où elle rencontra l'amour de sa vie, le conventionnel Rouzet. Ses fils furent libérés en 1796, mais s'expatrièrent aux États-Unis. Elle ne revit jamais Montpensier et Beaujolais, tous deux morts de maladie. Sa fille Adélaïde, naguère réfugiée en Suisse auprès de Mme de Genlis, avait trouvé asile en Allemagne auprès de sa grand-tante, la vieille princesse de Conti, née Marie Fortunée d'Este-Modène.
À Paris, Adélaïde et Rouzet vivaient le grand amour, dans une certaine aisance, grâce aux manœuvres de l'ex-conventionnel, membre du Conseil des Cinq-Cents. Mais, en 1797, un décret obligea tous les Bourbons à quitter la France. Adélaïde dut se réfugier en Espagne avec sa belle-sœur, Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon. Rouzet la rejoignit secrètement, et tous deux vécurent en Espagne, dans une petite maison, où Adélaïde ne tarda pas à les rejoindre.
En 1809, le couple apprit le mariage de Louis-Philippe d'Orléans avec Marie-Amélie de Bourbon-Siciles. En 1814, Rouzet et Marie-Adélaïde regagnèrent la France. Ils ne furent pas inquiétés pendant les Cent-Jours. Cette année-là, elle projeta de restaurer une digne sépulture à sa famille, dont les restes reposant à Dreux avait été jettés dans une fosse. Elle fit bâtir la partie basse (cryptes) de l'actuelle Chapelle royale Saint-Louis du château de Dreux.
Fortune
À la mort de son frère, le prince de Lamballe (1768), la fille du duc de Penthièvre est l'héritière de l'immense fortune de ses ancêtres. Sous la Restauration, elle tenta de reconstituer une partie de cette fortune, ce qui l'amena à intenter de nombreux procès. Rouzet mourut en 1820, suivi de peu par la duchesse d'Orléans en 1821, qui succomba à un cancer du sein après une longue et douloureuse agonie. Elle ne vit donc pas l'avènement de son fils Louis-Philippe Ier en 1830.
Nota : elle fut une des premières protectrices d'Élisabeth Vigée-Lebrun.
Notes
- ↑ Stéphanie-Félicité du Crest de Saint Aubin, comtesse de Genlis, fut à la fois la maîtresse du duc d'Orléans Philippe-Égalité et gouvernante des enfants d'Orléans. Elle avait trente-six ans en 1792, lorsqu'elle fut chargée de l'éducation des princes. Dans ses Mémoires, le roi Louis-Philippe détaille longuement l'éducation spartiate que donnait Mme de Genlis à ses frères et sœurs et à lui-même.
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