- Litterature d'enfance et de jeunesse
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Littérature d'enfance et de jeunesse
La littérature d'enfance et de jeunesse (LEJ) est le secteur de l'édition spécialisé dans les publications destinées à la jeunesse (enfants et adolescents). C'est un genre littéraire qui a émergé à partir du XIXe siècle et a pris de l'importance au cours du XXe siècle. Ce secteur, régi par des lois différentes des autres éditions, est issu d'une histoire spécifique. En France, la loi qui régit les publications pour la jeunesse est la loi pour la jeunesse du 16 juillet 1949 modifiée par l'article 14 de l'ordonnance du 23 décembre 1958 et par la loi du 4 janvier 1967.
Sommaire
Histoire de la littérature d'enfance et de jeunesse
Les premiers écrits pour la jeunesse, comme ceux de Charles Perrault, ne leur étaient en fait pas réservés mais s'adressaient aux adultes autant qu'aux enfants. Le premier livre destiné à un enfant (le Dauphin) est Les aventures de Télémaque (1699) de Fénelon. C'est avec Jeanne-Marie Leprince de Beaumont que sont écrits les premiers contes spécifiquement destinés à la jeunesse. À la même époque, le jeune public s'approprie les Gulliver, Don Quichotte et bien sûr Robinson Crusoé recommandé par Rousseau.
Au XIXe siècle apparaissent les libraires d'éducation (éditeurs). Louis Hachette, d'abord spécialisé dans les manuels scolaires, investit l'édition de loisir à partir de 1850. C'est le développement des voyages qui lui donne l'idée d'implanter des kiosques dans les gares, dans lesquels il vendra à partir de 1853 sept collections destinées aux voyageurs dont une seule, à couverture rose, durera, avec des auteurs tels que la comtesse de Ségur ou Zénaïde Fleuriot. Appelée par la suite La bibliothèque rose elle est depuis rénovée régulièrement et continue à connaître le succès.
En 1843, Jules Hetzel publie le Nouveau magasin des enfants. Puis, en 1864, de retour d'exil, il publie le Magasin d'éducation et de récréation destiné à la lecture en famille. Le projet est de faire collaborer les savants, les écrivains et les illustrateurs dans le but de réconcilier la science et la fiction, de mettre l'imagination au service de la pédagogie. C'est une position difficile à tenir dans un climat positiviste, mais grâce à la rencontre avec Jules Verne, Hetzel réussit à imposer un nouveau genre.
Après 1870 on assiste à une multiplication des titres et des éditeurs, c'est l'époque des romans à succès d'Hector Malot : Sans famille, Erckmann-Chatrian : L'Ami Fritz et de Frances Hodgson Burnett : Le Petit Lord Fauntleroy (1886). Le Tour de la France par deux enfants, est connait un succès sans précédent. Cependant, lorsque qu'au tout début du XXe siècle, l'engouement pour la littérautre de jeunsse semble faiblir [réf. nécessaire], on accuse tantôt des facteurs économiques bien que dans le même temps l'édition adulte ne connaisse pas la même crise[réf. nécessaire]. Tantôt enfin, c'est la bicyclette qui est accusée de concurrencer la lecture dans les loisirs de la jeunesse: au sujet de celle-ci, certains disaient alors que cette activité futile vaporise sur les grandes routes l'intellect national[réf. nécessaire].
L'explosion de l'Image d'Épinal et des recueils de contes en images aussi bien que des recueils de textes patriotiques après 14/18 relancent l'intérêt pour la lecture et du même coup, pour ce qui deviendra l'ancêtre de la bande dessinée.
A l'entre-deux-guerres, il faut signaler (en France) le Père Castor (Paul Faucher), Les Contes du chat perché de Marcel Aymé, Le Petit Prince de Saint-Exupéry et quelques livres de Jacques Prévert.
Et tout de suite après la deuxième guerre mondiale, Madeleine Gueydoux et Louis Mirman auront l'idée d'utiliser du simple papier journal pour imprimer des livres à coût réduit qui permettront de mulitiplier les publications dans la bibliothèque verte et bilbliothèque rose chez Hachette.
Durant les années 70, François Ruy-Vidal avec l'aide d'Harlin Quist, aborde des thèmes qui étaient jusque-là réservés aux adultes et considère qu'"il n'y a pas de littérature pour enfants, il y a la littérature"; Françoise Dolto a fortement critiqué sa vision des choses.
A la fin du XXe siècle, avec une liberté plus grande pour les auteurs et les illustrateurs, dès le début des années 80 , une littérature humoristique a vu le jour avec les jeux de mots de Pierre Elie Ferrier : le Prince de Motordu, ou encore Le Monstre Poilu dont l'insolence maîtrisée est très appréciée dans les écoles primaires et chez les Orthophonistes.A la même époque, pour amener les pré adolescents amateurs de jeux vidéo à se rapprocher du livre, on a vu fleurir une nouvelle variété de romans pour lecteurs-zappeurs : les livres dont vous êtes le héros dont la lecture s'apparentait à un jeu de piste. En majorité traduits de l'anglais, ces livres connurent un immense succès feu-de-paille pendant dix ans.
Depuis le début du XXIe siècle, on assiste à un regain d'intérêt pour la littérature de jeunesse, principalement sous l'effet des livres de la série Harry Potter. Cette série ayant redonné le goût de la lecture à certains enfants, d'autres auteurs ont vu les ventes de leurs livres augmenter. Mais aussi parce qu'il y a un essor du choix et de la créativité chez les nouveaux auteurs de jeunesse. La Corée s'impose comme un des principaux acteurs du marché grâce à la richesse et la diversité de ses illustrateurs. Les rapports annuels sur le taux d'illettrisme, (10%) en France , restent malgré tout désespérement identiques depuis plus de trente ans.
Les albums de littérature de jeunesse
Depuis quelques années, les auteurs de littérature de jeunesse ont grandement accru et étoffé les rayons des librairies. En effet, on peut y trouver un choix et une créativité abondants. L'un des genres dans lequel s'épanouissent particulièrement les auteurs de jeunesse contemporains comme Grégoire Solotareff sont les albums illustrés. Une véritable culture de l'album, tant dans les foyers qu'à l'école, est en train de se mettre en place. En effet, c'est là l'un des premiers objets culturels que l'enfant va pouvoir manipuler et même posséder dès son plus jeune âge. Certains enseignants utilisent même la littérature d'enfance et de jeunesse comme support à l'apprentissage de la lecture.
De plus, beaucoup d'éditeurs comme Gallimard, Hachette, Circonflexe, Thierry Magnier ou l'École des loisirs proposent de magnifiques albums (textes poétiques et / ou symboliques, illustrations artistiques...) sur des thèmes variés et intéressants (la différence, la tolérance, la mort...). Il s'agit parfois de petites maisons d'édition misant sur la qualité : on peut en particulier citer dans ce registre les Editions du Jasmin (crées en 1997), qui se sont révélées par la publication des "Contes de l'alphabet" d'Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas. Aussi bien que de grandes maisons prenant le risque d'éditer des textes politiquement incorrects, mais dont le contenu amuse les adultes et les enfants comme Le Dragon dégoûtant (Gallimard ).
Les livres de poche pour la jeunesse
Les livres pour enfants bon marché ont existé dès le XIXe siècle mais ce secteur éditorial se voit touché à la fin des années 1970 par le phénomène du livre de poche, une vingtaine d'années après le secteur adulte cependant, comme si le public enfantin (ou les parents ?) avaient jusqu'alors répugné à (s')offrir du petit roman jetable. Les Éditions de l'Amitié (Hatier) lancent en effet leur collection « Jeunesse poche » dès 1971 puis l'École des Loisirs ses « Renard Poche », collection où paraissent, à partir de 1976, Le voyage en ballon et Crin-Blanc d'Albert Lamorisse, des titres de Tomi Ungerer ou Arnold Lobel et des classiques (Robinson Crusoé de Daniel Defoe, L'homme à l'oreille cassée d'Edmond About, Le roman de la momie de Théophile Gautier, Gulliver / Voyage à Lilliput de Jonathan Swift, Quentin Durward de Walter Scott, Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet...)
Mais le véritable coup de tonnerre dans le petit monde de l'édition enfantine est la parution du premier « Folio junior » en 1977, pour un public d'adolescents et pré-adolescents. Cette collection publie notamment les œuvres d'Henri Bosco, Roald Dahl, Claude Roy, Michel Tournier,Marcel Aymé etc. Désormais les enfants connaissent eux aussi le charme du livre dont les pages se décollent, les premières éditions de Folio junior étant particulièrement fragiles. Le succès de la collection incite Gallimard à lancer en 1980 des livres de poche illustrés en couleurs pour les 5-7 ans (« Folio Benjamin ») puis la collection « Folio Cadet » pour la tranche d'âge intermédiaire en 1983 Hachette suit le mouvement avec le « Livre de poche jeunesse » en 1979 Erich Kästner avec Emile et les détectives, Hans Peter Richter, José Mauro de Vasconcelos avec Mon bel oranger, Henriette Bichonnier avec Emilie et le crayon magique, Paul Berna, etc. Viennent ensuite, en 1980, le tour de Flammarion avec « Castor Poche » (et l'édition de Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach illustré par Gérard Franquin), et Casterman avec « L'Ami de poche ». Dans les années 1980, tous les grands éditeurs pour la jeunesse lancent leur collection de poche. Depuis les années 1990 la plupart des romans pour jeunes et adolescents ne connaissent pas d'autre édition que le livre de poche. Celui-ci cependant a tendance en ce début du XXIe siècle à grandir. Ainsi les poches de la collection Folio benjamin sont-ils réédités dans un format qui se rapproche de celui de l'album.Ces dernières années, la frontière entre livres de poche et autres livres a tendance, en littérature de jeunesse, à se brouiller : certains éditeurs[réf. nécessaire] font paraître de courts romans pour des élèves de cours préparatoire (CP) ou des classes suivantes qui reprennent les personnages de certaines méthodes de lecture du CP (Ratus, Gafi, …). D'autres éditeurs font paraître en petits livres de poche des œuvres qui relèvent autant de l'album que du roman, c'est-à-dire qu'ils ont beaucoup d'illustrations et un texte souvent court (Le loup rouge de Friedrich Karl Waechter ou Du commerce de la souris d'Alain Serres par exemple). Enfin, alors que le livre de poche avait tendance à privilégier les romans, les recueils sont devenus très fréquents (recueils de textes courts comme Histoires pressées de Bernard Friot, recueils de textes poétiques, recueils de nouvelles policières comme Drôle de samedi soir de Claude Klotz, recueils de contes comme Contes d'un royaume perdu d'Erik L'Homme et François Place.
Les prix littéraires
L'essor de ce secteur éditorial a été accompagné d'une multiplication des prix littéraires décernés par des collectifs de libraires, des associations professionnelles, des salons et autres manifestations littéraires...On en recense pas moins de 114 en France.[réf. nécessaire]
Parmi les plus renommés, on peut citer :
- les prix décernés au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil
- * le prix Baobab
- * les prix Tam-Tams
- * le prix de la presse des jeunes
- les prix Sorcières
- les prix des Incorruptibles
- le prix Saint-Exupery valeur jeunesse
- le prix commémoratif Astrid Lindgren
- le prix Bernard Versele de la Ligue des Familles de Bruxelles
- le prix Raphaël Tardon
Littérature de jeunesse à l'école française
Dans les écoles et les collèges français, les professeurs doivent désormais être sensibilisés à la littérature de jeunesse. Les professeurs de français en collège doivent ainsi faire lire au moins une œuvre de littérature de jeunesse à leurs élèves. Des titres sont conseillés dans les programmes officiels édités par le Ministère de l'Éducation Nationale.
En Primaire, la demande est beaucoup plus importante : les enseignants de cycle 3 par exemple, doivent faire lire 10 œuvres (albums, romans, contes...) par an aux élèves (œuvres travaillées en classe avec tous les élèves). De plus, ils doivent permettre aux élèves de lire, en plus, 10 œuvres de façon plus libre ; pour ces 10 livres, les élèves ne choisissent pas tous les mêmes, les livres ne sont pas travaillés collectivement en classe ; les enseignants doivent permettre aux enfants de les lire en les aidant par exemple à choisir dans la bibliothèque de l'école.
Depuis 2002, le Ministère édite aussi une liste destinée aux enseignants des écoles élémentaires. Lors de son apparition cette liste a été vivement contestée aussi bien par des auteurs que par des libraires, des éditeurs ou par certains enseignants. Avec 180 titres elle était considérée comme trop restrictive, on pouvait craindre qu'elle ne fige le paysage littéraire. En 2004, une actualisation, sous la direction de Christian Poslaniec a élargi les recommandations à 300 titres.La liste de 300 livres proposés par le Ministère en 2004 ne concerne que le cycle 3 de l'école primaire (CE2-CM1-CM2) ce qui veut dire qu'il y a beaucoup plus que 300 livres si l'on tient compte des deux autres cycles (cycle 1 avec la maternelle et cycle 2 avec Grande section de maternelle, CP et CE1). Néanmoins, il est vrai que c'est surtout pour le cycle 3 que le Ministère a produit des documents (comme les documents d'application Littérature cycle 3 et le document d'accompagnement "LIre et écrire au cycle 3". Il faut préciser qu'il s'agit là d'une liste à titre indicatif.
Sur le site du CNDP on peut trouver la liste 2002, la liste 2004A noter que cette liste contient des classiques de la littérature de jeunesse qui sont tombés dans le domaine public et dont les textes sont donc librement photocopiables et diffusables auprès des élèves. Certains de ces textes sont d'ailleurs disponible sur Wikisource (comme Le stoïque soldat de plomb, La petite fille aux allumettes et La Petite sirène d'Hans Christian Andersen, L'Oiseau bleu de Madame d'Aulnoy, Dame Hiver, Le Pêcheur et sa femme et L'Oiseau d'Ourdi des frères Grimm, Ali Baba et les quarante voleurs et Sinbad le Marin, tous deux extraits des Mille et une Nuits, les Fables de La Fontaine, La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, plusieurs contes de Charles Perrault, dont Cendrillon et Barbe-Bleue).
Littérature jeunesse au Québec
On considère que la Littérature jeunesse au Québec commence avec Les Aventures de Perrine et Charlot, en 1923, paru pour la première fois dans la revue L'Oiseau bleu publiée par la Société Saint-Jean-Baptiste à l'intention des jeunes Canadiens français. À cette époque, la production était plutôt frugale et les années vingt n'ont connu que quelques titres jeunesse. Mais aujourd'hui, et depuis les années 80, la production en littérature jeunesse au Québec explose et se diversifie.
Bibliographie
- Jean Perrot , Art baroque art d'enfance, Presse Universitaires de Nancy, 1991.
- Larousse des littératures, article : enfance et jeunesse, tome I, pp.504 à 507 passim , 1988.
- Vos enfants ne m'intéressent plus, Maurice Maschino, 1983
- Marc Soriano, Guide de la littérature pour la jeunesse, Hachette, 1974. Rééd. Delagrave, 2002.
- Annie Renonciat (dir.), Livres d'enfance, livres de France, Hachette Jeunesse, 1998.
- Raymond Perrin, Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans, L'Harmattan, 2001. Rééd. 2003 et 2005.
- Annie Renonciat, L'image pour enfants, La Licorne, 2003.
- Raymond Perrin, Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle, L'Harmattan, 2007. Rééd. 2008.
- Marie-Claire Martin et Serge Martin, Quelle littérature pour la jeunesse?, Klincksieck, 2009.
- Raymond Perrin, Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, L'Harmattan, 2009.
Liens internes
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Liens externes
- (fr) Exposition virtuelle "Livres d'enfants d'hier et d'aujourd'hui : Babar, Harry Potter et Compagnie" Bibliothèque nationale de France
- (fr) Les Histoires Sans Fin - Site d'informations sur la littérature jeunesse : Nouveautés, Interviews, Actualités...
- Lirado: Des conseils de lectures pour ados : fiches de lecture, biographies et interviews d'auteurs jeunesse.
- Centre International d'Etudes en Littérature de Jeunesse: Ricochet (Ardennes - France).
- Les fictions historiques pour la jeunesse : Histoire d'En Lire
- Féeries, revue d'études sur le conte merveilleux français.
- Livres de jeunesse et apprentissages (Site de l'ONL)
- lab-elle label contre les stéréotypes sexistes dans la littérature enfantine
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