Françoise Bettencourt-Meyers

Françoise Bettencourt-Meyers, née le 10 juillet 1953 à Neuilly-sur-Seine, est la fille unique d'André et Liliane Bettencourt. Membre du comité de direction du groupe L'Oréal, elle est également l'auteur de plusieurs ouvrages sur la Bible et les relations entre judaïsme et christianisme^[1]. Depuis 2007, un litige l'oppose à sa mère, qui a fait don de près d'un milliard d'euros à l'écrivain-photographe François-Marie Banier.

Biographie

Élevée dans la religion catholique, Françoise Bettencourt rencontre à Megève son futur époux, Jean-Pierre Meyers, lui-même petit-fils de l'ancien rabbin de Neuilly-sur-Seine, Robert Meyers, déporté avec son épouse à Auschwitz. Ils se marient civilement le 6 avril 1984 à Fiesole, en Toscane^[2]. Ils ont deux fils, Jean-Victor (né en 1986) et Nicolas (né en 1988), élevés dans le judaïsme^[1].

Tout en assurant son rôle aux côtés de son mari à la direction de L'Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers se consacre au piano et à l'étude de l'exégèse biblique. Elle publie notamment une « somme » en cinq volumes, dont Bernard-Henri Lévy salue l'érudition^[3], et dont les droits sont « intégralement versés à l'association Médecins sans frontières »^[4].

Par ailleurs, Françoise Bettencourt-Meyers fait du mécénat dans le domaine de la recherche sur la surdité.

Plainte contre François-Marie Banier

Le 19 décembre 2007, à la suite des donations effectuées par sa mère, Liliane Bettencourt, au profit de François-Marie Banier^[5], Françoise Bettencourt-Meyers accuse ce dernier d'« abus de faiblesse » envers sa mère^[6]. L'affaire est placée sous la responsabilité de Philippe Courroye, procureur de la République au tribunal de grande instance de Nanterre^[7], Mme Bettencourt étant domiciliée à Neuilly-sur-Seine. En 2008, une tentative de conciliation échoue^[8].

Le dossier est classé sans suite en septembre 2009. Françoise Bettencourt-Meyers saisit alors le juge des tutelles^[9]. Le procès prévu pour le 1^er juillet 2010 a été renvoyé pour complément d'information^[10]. Les intérêts de Françoise Bettencourt-Meyers sont représentés par M^e Olivier Metzner, et ceux de sa mère par M^e Georges Kiejman.

En juin 2010, Françoise Bettencourt-Meyers transmet à la police des enregistrements de conversations au domicile de sa mère, mettant en cause plusieurs personnalités du gouvernement français^[11]. Ces enregistrements clandestins ont été réalisés en 2009-2010 par le majordome de Mme Bettencourt. L'ancien majordome explique qu'il souhaitait « venger » les employés de maison que Mme Bettencourt a licenciés lorsque ceux-ci ont témoigné de la faiblesse psychologique de leur employeuse^[12],[13]. Une partie de ces enregistrements est diffusée sur le site Mediapart.

À la suite de ces révélations, Liliane Bettencourt porte plainte pour « atteinte à la vie privée », « vol » et « faux témoignages »^[14], et déplore dans un entretien accordé au Monde que sa fille ait pu disposer de ces enregistrements^[15],[16], son avocat Georges Kiejman ajoutant parallèlement que sa cliente considèrerait sa fille et l'avocat de celle-ci, Olivier Metzner, comme les « instigateurs » de cet « espionnage », dont son confrère serait, selon ses vues, « le cerveau et le complice »^[16]. Cette dernière accusation conduit Olivier Metzner à annoncer son intention de porter plainte en diffamation contre Georges Kiejman.

Le 7 juillet 2010, Françoise Bettencourt-Meyers réitère la demande de placement sous tutelle de sa mère^[17] alors que la juge Isabelle Prévost-Desprez est autorisée à enquêter^[18] sur un éventuel abus de faiblesse de la milliardaire, sur la base d'enregistrements clandestins.

En décembre 2010, elle signe un accord avec François Marie Banier et elle renonce à ses poursuites^[19] Cet accord engage ce dernier à restituer une partie des dons perçus et à ne plus en percevoir.

Œuvres

Tous les ouvrages de Françoise Bettencourt Meyers recourent au nom d'auteur « Françoise Bettencourt Meyers », sans trait d'union entre le nom de famille de l'auteur et celui de son mari.

• Les Dieux grecs. Généalogies (avec une préface de Hélène Ahrweiler^[20] éditions Christian, Paris :
  • Première édition : 1994, xiii + 510 p., (ISBN 2-86496-061-3), (notice BNF n^o FRBNF37032502h) ;
  • Réédition : 2001, xiv + 511 p. + 42 p. de tableaux, (ISBN 2-86496-061-3) (erroné selon le catalogue de la BNF), (notice BNF n^o FRBNF37641281t).
• Les Trompettes de Jéricho : Regard sur la Bible : Mieux se comprendre entre juifs et catholiques (avec une préface d'Alain Decaux), éditions de l'Œuvre, Paris, 21 novembre 2008, 6 volumes (selon le catalogue de la BNF) ou 4 volumes (selon l'éditeur)^[4], 576 p. (selon l'éditeur)^[4] ou 755 p. (selon Amazon.fr)^[21], (ISBN 978-2-35631-019-4), (notice BNF n^o FRBNF41416075v). — Ouvrage lauréat, en 2009, d'un prix littéraire Les Lauriers Verts, section « Spiritualité »^[22] :
  • Vol. I : Mots et expressions d'origine biblique
  • Vol. II : Arbre généalogique, d'Adam et Ève aux tribus d'Israël
  • Vol. II bis : Index généalogique
  • Vol. III : D'un Testament à l'autre, judaïsme et catholicisme
  • Vol. IV : Animaux, plantes, mesures, monnaie, nombres dans la Bible
  • Vol. non numéroté : Annexes

Citation

« Élevée dans une famille où la foi faisait partie du quotidien, j'ai reçu une éducation religieuse à la maison comme à l'école. À cette époque, la messe se disait en latin, l'ayant apprise ainsi elle me reste en mémoire; la compréhension incomplète que j'en avais apportait du mystère à la liturgie. Un souvenir merveilleux.
L'Eucharistie, symbole de communion parfaite avec le Christ, était reçue à jeun. Préparée par la confession, on s'en faisait une joie. Le respect nous obligeait à faire fondre l'hostie sans la briser. La joie demeure.
La confession est en diminuendo et être à jeun est devenu presque démodé. Un souvenir qui peut faire bondir : celui des sermons politiques les jours de vote ... »^[23]

Notes

Annexes

• Entretien avec Françoise Bettencourt-Meyers, lejdd.fr, 24 juin 2010

Bibliographie

• Christophe d'Antonio, La Lady et le Dandy, éditions Jacob-Duvernet, Paris, juin 2010, 213 p., (ISBN 978-2-84724-287-4).