- Andronic Ier Comnène
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Andronic Ier Comnène Empereur byzantin
Pièce à l'effige d'Andronic Ier ComnèneRègne 24 septembre 1183 - 12 septembre 1185
1 an, 11 mois et 18 joursPériode Comnène Prédécesseur(s) Alexis II Comnène Successeur(s) Isaac II Ange Biographie Naissance v. 1118 Décès 12 septembre 1185 (~67 ans) Père Isaac Comnène Mère Irène de Kiev ou Cata de Georgie Épouse(s) Inconnue
Agnès de France
Théodora Comnène (maitresse)Descendance Manuel Comnène
Jean Comnène
Marie Comnène
Alexis Comnène
Irène ComnèneListe des empereurs byzantins Andronic Ier Comnène (en grec byzantin: Ανδρόνικος Α’ Κομνηνός), né v. 1118, tué le 12 septembre 1185, empereur byzantin de septembre 1183 au 12 septembre 1185, fils du sébastocrator Isaac Comnène et petit-fils d’Alexis Ier Comnène.
Sommaire
Jeunesse
Andronic, qui vécut son enfance chez le sultan d’Iconium, est élevé avec son cousin germain le futur empereur Manuel Ier Comnène. Andronic n’était jamais d'accord avec ce dernier et pendant son règne a passé la plupart de son temps en disgrâce, en prison et en exil. Andronic est à la fois intelligent, instruit, pratiquait les exercices de corps en plus d'être un cavalier accompli d’un très grand courage. Ces qualités font de lui un homme populaire dans l’armée.
Son cousin, cherchant à l’éloigner, le nomme duc de Cilicie en 1151, mais il échoue dans cette tâche. Il est ensuite condamné pour avoir tenté de fomenter un complot contre l’empereur et jeté en prison en 1154. Il s’évade une première fois en 1158, est repris et s’évade une deuxième fois, définitivement, en 1164. Parvenant à gagner la cour du prince russe Iaroslav II de Kiev, il est rappelé par Manuel avec qui il se réconcilie. Ce dernier le renvoie une nouvelle fois en Cilicie (1166) mais le destitue très vite à cause de sa conduite désastreuse. Mais Andronic s’enfuit en Palestine avec le produit des impôts. À Saint-Jean-d'Acre, il séduit Théodora Comnène, veuve de Baudouin III de Jérusalem. Elle se décide à suivre Andronic. Ce dernier reçoit le fief de Beyrouth par le roi Amaury de Jérusalem mais apprenant sa recherche par les Byzantins qui ont reçu l’ordre de lui crever les yeux il s’enfuit avec Théodora (1167).
Pendant treize ans il mène une vie errante. On le croise successivement à Damas, Bagdad, en Géorgie, à Mardin, à Erzurum puis chez un émir turc de l’ancien thème de Chaldée qui lui donne une forteresse à la frontière turco-byzantine. De là il mène la vie d’un chevalier brigand, rançonnant les caravanes et pillant le territoire impérial. Mais dans une de ces incursions Théodora est capturée par le duc de Trébizonde. Andronic implorant la grâce de Manuel qu’il obtint, reçoit de lui une résidence dans une ville de mer Noire après avoir prêté serment au basileus et à son fils Alexis II. De sa résidence, il observe attentivement les événements qui se passent à Constantinople.
Règne
Accession au trône
C’est en 1182, après avoir levé une armée, qu’il bat l’armée d’Andronic Ange à la bataille de Nicomédie. Devant la gravité de la situation, le protosébaste Alexis Comnène, le régent demande un compromis à Andronic mais ce dernier lui répond par un ultimatum : destitution d’Alexis II et entrée dans un monastère de la régente.
Mais ce qu’attendait Andronic se produit, le peuple de Constantinople exaspéré par la politique des deux régents entre en révolte et le protosébaste a les yeux crevés. Mais la révolte ne s’arrête pas là, les Constantinopolitains déchaînés ravagent les quartiers habités par les Occidentaux qui sont massacrés : c’est le massacre des Latins de Constantinople de 1182. Cependant, quelques-uns peuvent s’échapper grâce aux navires vénitiens qui ravagent l’Hellespont et les îles de la mer Égée.
La haine des Grecs se porte sur les ecclésiastiques de rite latin à l’image du cardinal Jean, légat du pape Alexandre III qui est décapité et à qui l’on attache la tête à la queue d’un chien. Andronic, favorable au mouvement, envoie des troupes en soutien aux émeutiers.
Politique intérieure
Il entre dans Constantinople peu après, fait exécuter la régente Marie d’Antioche, se fait associer au trône et est couronné en septembre 1183. Destiné à éliminer tous ceux qui se dressent entre lui et le trône, il fait ensuite empoisonner la fille de Manuel Ier, Maria et son époux avant de faire étrangler le jeune empereur Alexis, avec une corde d’arc. Il se remarie ensuite avec la jeune impératrice Anna, veuve d’Alexis. Andronic Ier Comnène se fait ensuite absoudre de ses parjures par le nouveau patriarche Basile II Kamatéros qui est sa créature.
Andronic monte sur le trône avec une volonté réformatrice. Les chroniqueurs de l’époque le blâme comme lui font les plus grands louanges. Il change en effet totalement l’administration, supprime la vénalité des charges, interdit de lever arbitrairement des impôts, donne des sécurités aux cultivateurs, supprime le droit d’épave, envoie des juges réformateurs dans les provinces. Andronic veut mettre fin d’une manière radicale aux abus de l’administration, aux exactions commises par les puissants sur les pauvres (surtout au niveau financier).
Ces changements ne sont pas au goût de tout le monde et son comportement discordant entraîne des rébellions internes, notamment de la noblesse. Il doit d’ailleurs en 1184 partir en campagne réprimer une révolte des gouverneurs des villes d’Asie Mineure (ainsi, son cousin Isaac Comnène gouverneur de Tarse s’établit officiellement à Chypre et se déclare politiquement indépendant). Comme vengeance il s’en prend à ses parents et exaspéré par les révoltes dans l’empire, il fait régner la terreur à Constantinople. Bientôt il est détesté par la plupart des habitants de l’empire.
Politique extérieure
La politique étrangère d’Andronic est tout à fait différente de celle de Manuel, il a une attitude haineuse envers les populations franques de Syrie. Il signe d’ailleurs un traité avec Saladin par lequel il s’engage à aider le sultan à conquérir les États croisés. Mais en Occident, le mariage du roi Henri VI, fils de Frédéric Barberousse, avec Constance, tante et héritière de Guillaume II de Sicile, le 29 octobre 1184 rapproche deux des principaux ennemis de Byzance.
Andronic tente de se rapprocher de Rome et signe un traité avec Venise mais ceci ne suffit pas à empêcher Guillaume II de partir en campagne contre l’empire byzantin. Le roi de Sicile part le 11 juin 1185 de Messine et Guillaume remporte rapidement de nombreuses victoires : le 24 juin, Durazzo est prise ; le 6 août l’armée normande arrive devant Thessalonique rejointe ensuite par la flotte le 15 août. Le 24 août, les Normands prennent d’assaut la ville, la panique gagne Constantinople et Andronic demanda que l’on tue les détenus qui sont en prison mais il n’a pas le temps de publier son édit car le favori d’Andronic Ier, voulant arrêter Isaac Ange, se fait tuer par ce dernier. Ceci provoque la chute d’Andronic, Isaac se réfugie à Sainte Sophie où il est rejoint par une population déchaînée.
Mort
Une diseuse de bonne aventure ayant désigné son cousin Isaac Ange comme successeur au trône, il envoie un homme de main l’arrêter mais Isaac le transperce de son épée avant de se réfugier dans la basilique Sainte-Sophie et d’ameuter la foule contre Andronic (12 septembre 1185).
Lorsque la nouvelle de la rébellion parvient à lui, Andronic tente de fuir avec son épouse et ses concubines sur une galère, en direction du Bosphore mais il est rattrapé et arrêté en pleine Mer Noire en septembre 1185. On le conduit devant Isaac Ange pour connaître son châtiment : on lui coupe la main droite, on l’attache sur le dos d’un chameau malade et on l’exhibe dans Constantinople pendant plusieurs jours sans eau ni nourriture.
Le peuple de Constantinople s’acharne alors contre lui : on lui jette de l’eau bouillante au visage, on lui arrache un œil et on le pend par les pieds entre deux piliers sur l’Hippodrome. Il n’arrête pas de répéter : « Aie pitié, mon Dieu ! Pourquoi s’acharner sur un roseau brisé ? ». Un soldat italien met fin à ses souffrances en lui plongeant une lame dans le ventre.
Isaac II Ange refuse de le laisser inhumé dans l'église des Quarante-Martyrs qu'il avait fait construire et richement décorer pour lui servir de sépulture. Ses restes sont déposés par des âmes charitables dans un cimetière situé non loin d'un petit monastère.
Unions et postérité
- vers 1144 Ne princesse géorgienne fille de Démétrius Ier de Géorgie dont
- Manuel père de Alexis Ier de Trébizonde et de David Ier de Trébizonde
- Jean
- Marie
- liaison à partir de 1166 avec Théodora Comnène
- Alexis
- Irène
- en 1183 Agnès de France la jeune veuve d'Alexis II Comnène
Sources
- Louis Bréhier, Vie et Mort de Byzance, Albin Michel, mai 2006, 632 p. (ISBN 2-226-17102-9) [présentation en ligne]
- John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453) [détail des éditions]
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- vers 1144 Ne princesse géorgienne fille de Démétrius Ier de Géorgie dont
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