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André Joseph Abrial
Pour les articles homonymes, voir Abrial.André Joseph, comte Abrial est un homme politique français né le 19 mars 1750, à Annonay (Ardèche) et mort le 13 novembre 1828, à Paris.
Fils unique de Jean Pierre Abrial, maître chirurgien juré[1], et de Marie Christine Murol.
Sommaire
Chronologie
- 1771 : Chargé par le chancelier de Maupéou, de la gestion d'un comptoir français au Sénégal
- 1776 : Avocat au Parlement de Paris.
- 3 septembre 1791 : Nommé au tribunal de cassation (succède à Hérault de Séchelles)
- 20 février 1799 : Nommé à Naples, par le Directoire, commissaire civil pour organiser la République parthénopéenne, avec le général MacDonald.
- 25 décembre 1799, Nommé ministre de la Justice par le Consulat.
- 14 septembre 1802 : Quitte le ministère de la Justice et est nommé sénateur. Sénatorerie de Grenoble.
- décembre 1803 : Grand officier de la Légion d'honneur.
- 1804 : Envoyé en mission en Piémont, à Gênes et à Milan, pour proclamer le Code Napoléon.
- juillet 1811 : Épouse Marie Anne Rosalie Abrial, sa cousine (Napoléon est témoin du mariage et signe le contrat de mariage).
- 1813 : Grand croix de l'Ordre de la Réunion.
- 1814 : Vote la déchéance de l'Empereur.
- 4 juin 1814 : Pair de France héréditaire (Restauration).
- 1815 : Vote la mort du Maréchal Ney (avec 138 autres Pairs)
- 1819 : Devient quasiment aveugle, mais assiste toujours aux séances de la Chambre des pairs.
- 2 mars 1829 : Éloge funèbre à la Chambre des pairs par le Comte Lemercier.
Biographie
Le jeune Abrial obtint une bourse au Collège d'Autun qui avait été réuni à celui de Louis-le-Grand.
Après avoir été quelque temps avocat au parlement, il fut admis dans les bureaux du duc d’Aiguillon, ministre des affaires étrangères, par la protection de Monsieur Cothonay, gendarme de la garde du roi, qui était né à Saint-vallier, mais qui avait passé sa jeunesse auprès d’un de ses oncles, chanoine à la collégiale de Tournon.
Une sorte de bégaiement dont il était affecté lui rendant la plaidoirie difficile, il se joignit en 1771 à une compagnie qui s’était formée pour faire le commerce au Sénégal. Obligé de revenir en France, après une maladie grave, il reprit l’exercice de sa profession en 1776.
Lors de l’organisation des tribunaux, en 1791, il fut nommé le 18 janvier commissaire du roi au sixième arrondissement de Paris et passa très rapidement, le 3 septembre 1791, au tribunal de cassation, où il succéda à Hérault de Séchelles. Sa conduite et sa modestie le préservèrent durant cet intervalle des orages de la Révolution. Il eut soin de se renfermer strictement dans le cercle de ses devoirs, de ne tenir d’autre langage que celui de la justice et de ne céder à d’autre impulsion que celle de sa conscience.
Les consuls le nommèrent à Naples, le 20 février 1799, commissaire civil pour organiser la République parthénopéenne. Il se lia intimement avec le général MacDonald et son administration fut si sage que le roi des Deux-Siciles conserva à sa rentrée quelques unes des améliorations apportées par Abrial.
A son retour de Naples, sa place de commissaire à la cour de cassation était pourvue, mais la démission volontaire de M. Jourde qui l’occupait, la rendit vacante pour Abrial.A la même époque, un de ses proches parents était nommé commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance du Puy (18 mai 1800) et un autre (24 mai 1800) au tribunal de Lavaur; un troisième, Barthélémy Abrial, vicaire général du diocèse du puy, prêta serment en cette qualité le 14 mai 1802, conformément au concordat.
Après le 18 brumaire, Bonaparte offrit le ministère de la justice à Abrial, le 25 décembre 1799. Il travailla à dissiper le désordre et la confusion qui régnaient dans l’administration de la justice, laquelle en l’absence de codes, flottait entre les anciennes et les nouvelles lois. Avec discernement, il dirigea, par de savantes circulaires, les tribunaux vers l’unité de la jurisprudence. Plus tard, il prit une grande part à l’élaboration du Code Napoléon. Il s’employa, également, à faire rayer des noms sur la liste des Émigrés.
Le 14 septembre 1802, devenu titulaire de la sénatorerie de Grenoble, il quitte le ministère de la justice et reçoit peu après, en décembre 1803, le cordon de Grand officier de la Légion d'honneur.
En 1808, l’empereur, reconnaissant son talent d’administrateur, l’envoya en Piémont, à Gênes et à Milan, pour y organiser la justice et introduire le Code Napoléon. À sa rentrée, il fut créé comte le 26 avril 1808 et Grand croix de l'Ordre de la Réunion.
En juillet 1811, il épousa, en secondes noces, sa cousine Marie Anne Rosalie Abrial et l’empereur voulut signer au contrat.
En janvier 1812, il est Président du collège électoral du Cantal. Pendant tout le temps de l’empire, Abrial fit partie de cette majorité du sénat qui approuva toutes les mesures du maître, ce qui ne l’empêcha pas, en 1814, de voter un des premiers la déchéance de Bonaparte.
Il ne faut pas s’étonner outre mesure si, en 1814, Abrial accepta la Restauration, car il était resté, au fond, attaché aux Bourbons. Il avait connu leur gouvernement. S’il aima l’empereur qui fut son bienfaiteur et qu’il appréciait personnellement, il n’aima jamais le régime impérial; le gouvernement personnel et militaire n’allait pas avec son caractère de légiste.
Louis XVIII, à sa rentrée en France, s’empressa de nommer Abrial Pair de France le 4 juin 1814 et c’est pour ce motif que l’empereur à son retour de l’Île d'Elbe, le laissa de côté. Redevenu Pair de France après les Cent jours, Abrial fut un des membres ardents de la majorité royaliste. Son nom figure parmi les 139 membres de la Chambre haute qui votèrent la mort du Maréchal Ney en 1815.
Vers la fin de l’année 1819, il devint presque aveugle mais ne cessa pas néanmoins d’assister aux séances de la Chambre et son opération de la cataracte, bien réussie, semblait lui assurer quelques années de bonheur. Il décéda à Paris, le 14 novembre 1828.
André Joseph Abrial était un esprit froid, lucide et circonspect. On a dit, non sans raison que sa prudence allait parfois jusqu’à la pusillanimité[2]. D’un talent un peu grave, il fut surtout un savant jurisconsulte et un grand administrateur.
Précédé par André Joseph Abrial Suivi par Jean-Jacques Régis de Cambacérès Ministre français de la Justice Claude Ambroise Régnier Sources
- Archives départementales de l'Ardèche
- Google books
- Dictionnaires des ministres
Notes et références
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