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Cataracte (maladie)
Cet article concerne la cataracte, une maladie des yeux. Pour d'autres significations du mot Cataracte, voir la page d'homonymie Cataracte
La cataracte est l'opacification du cristallin, lentille convergente située à l'intérieur de l'œil. Cette opacification est responsable d'une baisse progressive de la vue, au début accompagnée de gêne à la lumière (photophobie). Cette baisse de la vision peut être rapide (quelques semaines) à cause d'un traumatisme.
Sommaire
Historique
Cette maladie est connue depuis l'Antiquité (elle est observée aussi bien sur les animaux que sur l'Homme). Elle a été décrite sous diverses formes et l'on utilise souvent la peinture de Claude Monet pour illustrer comment elle peut influencer la perception des images et des couleurs (Monet a peint des séries d'un même sujet sur des années alors que sa maladie déformait progressivement sa vue). Les premiers médecins connus à pratiquer cette opération furent les médecins de l'orient, à l'aide d'une aiguille creuse, et ceci, mille ans avant que les occidentaux n'osent le faire.
Épidémiologie
La cataracte est la première cause de cécité dans le tiers monde : elle explique près de 40% des 37 millions d'aveugles de par le monde. Il s'agit donc d'un problème de santé publique majeur dans ces pays, d'autant que le traitement est connu et son application n'est limitée que par le problème de coût. Les facteurs favorisants en sont la dénutrition, la déshydratation, l'exposition au soleil. Elle survient alors chez le sujet relativement jeune.
Dans les pays "riches", la cataracte est majoritairement observée chez la personne âgée.
Types et causes
Les cataractes se différencient par leur localisation : capsulaire ou sous-capsulaire, corticale ou nucléaire, équatoriale ou polaire.
Elles se différencient aussi par leur cause:
- L'immense majorité des cataractes apparaît spontanément avec l'âge, après 70 ans, de façon très progressive, sans cause déclenchante particulière. Certains facteurs peuvent cependant jouer un rôle aggravant et précipiter l'apparition de la maladie: l'exposition prolongée aux ultraviolets, le tabagisme, l'hérédité, certains traitements comme des corticothérapies prolongées, le diabète et certaines maladies métaboliques, etc.
- La cataracte héréditaire, affection familiale, dont la découverte précoce chez le tout jeune enfant fera porter l'indication d'une intervention chirurgicale plus ou moins rapide selon l'importance de l'opacité du cristallin.
- La cataracte traumatique est d'évolution le plus souvent rapide.
- La cataracte secondaire à des affections graves de l'œil (uvéites anciennes, décollement de la rétine ancien).
Une origine moléculaire suspectée
L'origine moléculaire a été récemment découverte, pour un patient, grâce à l'examen de la membrane du cristallin par un Microscope à force atomique (AFM). Deux familles de protéines sont étudiées dans les membranes de cristallins sain et pathologique : les aquaporines et les connexons. Les aquaporines (protéines de 5 nanomètres) servent de canaux pour l'eau. Dans le tissu pathologique, le manque de connexons (qui assurent le passage des métabolites et des ions) empêche la formation des canaux assurant la communication entre les cellules. Ces modifications moléculaires expliquent le manque d'adhérence, l'accumulation de déchets dans les cellules et les défauts de transport de l'eau, des ions et des métabolites au sein de ce tissu atteint de cataracte[1].
Traitement
Le seul traitement efficace de la cataracte est la chirurgie. L’opération a été inventée par le chirurgien Franco au XVIe siècle. L'intervention consiste à enlever le cristallin opaque, et le remplacer par un cristallin artificiel (implant intra-oculaire) qui prend place dans l'"enveloppe" du cristallin (appelée capsule) laissée partiellement en place pendant l'intervention (extraction extra-capsulaire). Cette intervention est actuellement très au point, et se fait classiquement sous anesthésie de contact ou locale. L’intervention se fait généralement pour les patients jeunes (inférieur à 30 ans) sous anesthésie générale. L'intervention dure une dizaine de minutes, est indolore, et la vue revient très rapidement, sous réserve de la normalité des autres structures oculaires.
L'intervention se fait le plus souvent en ambulatoire, c'est-à-dire sans hospitalisation, ou alors avec une hospitalisation très courte, selon les cas.
L'implant peut être à focales multiples permettant une vision correcte de près comme de loin.
La complication la plus fréquente de l'intervention est la cataracte secondaire qui peut apparaître quelques jours à quelques années après l'intervention. Elle correspond à une opacification de la capsule. Cette opacification se traite par capsulotomie, le plus souvent au laser YAG. Des impacts focalisés sur la capsule vont la déchirer et rendre immédiatement une vue normale. Il arrive également que l'un des points de suture sur la cornée ne soit plus parfaitement étanche. Le chirurgien observe alors le signe de Seidel, qui traduit la fuite d'humeur aqueuse à travers la perforation. La prise en charge doit être rapide et adaptée, l'œil étant exposé à un grand risque septique.
La prudence veut qu'on ne traite jamais les deux yeux au cours de la même séance.
Dans les pays du tiers monde, l'intervention préférentielle (pour des raisons de coût) reste l'extraction intra-capsulaire du cristallin, où l'enveloppe (la capsule) est retirée en même temps que ce dernier. Les résultats sont moins bons que l'extraction extra-capsulaire.
Cataracte dans l'enfance
Les causes principales de la cataracte dans l'enfance sont :
- Dystrophie myotonique
- Xanthomatose cérébrotendineuse
Cataracte avant 60 ans
Rechercher si ce n'est pas une Dystrophie myotonique de Steinert.
Notes et références
- ↑ La cataracte observée par microscopie à force atomique, Le Quotidien du médecin , n° 8238 , 17-10-2007 , p 10
Voir aussi
- Capsulotomie
- Jacques Daviel, auteur de la première opération réussie de la cataracte en 1745.
Référence
Liens externes
- Gaëtan Gatian de Clérambault, Souvenirs d'un médecin opéré de la cataracte, Publication posthume (1935).
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