- Leonor Fini
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Leonor Fini, née à Buenos Aires, Argentine, le 30 août 1908, et morte à Paris le 18 janvier 1996, est une artiste peintre surréaliste, décoratrice de théâtre et écrivaine, d'origine italienne[1].
Sommaire
Biographie
Née d'une mère italienne et d'un père argentin, son enfance et son adolescence se passent à Trieste en Italie, auprès de sa mère et de sa famille maternelle. Elle n'a pas connu son père, très tôt disparu. Dans un milieu bourgeois, très cultivé, elle acquiert une culture cosmopolite. Elle quitte sa famille à 17 ans pour s'installer à Milan et commence à peindre, adoptant le classicisme et la peinture tonale à l'exemple de Carrà.
En 1937, elle quitte l'Italie pour Paris et rencontre André Breton et les surréalistes. S'inspirant de leurs théories, elle expérimente le « dessin automatique ». Elle se lie d'amitié avec Georges Bataille, Victor Brauner, Paul Éluard et Max Ernst sans jamais intégrer le groupe, n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni les manifestes. C'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique mettant en scène des personnages aux yeux clos (des femmes le plus souvent). Des jeunes gens, un peu androgynes, alanguis face à des sphinges protectrices évoluent ou rêvent dans un climat de fête cérémonielle où l'érotisme flirte avec la cruauté. Chez elle, la femme est sorcière ou prêtresse, belle et souveraine.
Sa première exposition monographique a lieu à New York, en 1939[2].
Leonor Fini a réalisé de nombreux portraits Jacques Audiberti, Jean Genet, Anna Magnani, confectionné des costumes pour le théâtre, le ballet et l'opéra et illustré des textes de Marcel Aymé (« La Vouivre »), d'Edgar Poe, du marquis de Sade (« Histoire de Juliette », 1945).
De nombreux poètes, écrivains, peintres et critiques lui ont consacré des monographies, essais ou poèmes dont Jean Cocteau, Giorgio De Chirico, Éluard, Ernst, Alberto Moravia...
Quoique de façon parfois critique, des peintres comme Ivan Chtcheglov, Roger Langlais ou Le Maréchal se sont intéressés à certaines de ses œuvres, notamment ses paysages fantastiques.
Leonor séjournait souvent retirée du monde, mais non sans festivités, ayant eu des maisons en Loire, en Corse (couvent saint François près de Nonza).
Leonor Fini adorait les chats, elle a peint de nombreux tableaux et dessiné plusieurs esquisses et aquarelles en hommage aux chats. En 1977, elle consacra même un livre entièrement dédié à sa passion pour les félidés, Miroir des Chats.
Elle meurt dans un hôpital de la banlieue parisienne, sans jamais avoir cessé de peindre et d'écrire[3].
De 1939 à sa mort, on a recensé plus de 45 expositions personnelles en Europe et aux États-Unis[3].
Neuf films ont été consacrés à son œuvre dont « La Légende Cruelle » (1951) de l'écrivain et cinéaste lettriste Gabriel Pomerand.
Œuvres
- Peintures
- Portrait de Leonora Carrington, 1940, huile sur toile, collection particulière, 65,2 x 54 cm[4]
- La Vie idéale, 1949, huile sur toile, collection particulière, São Polo, 92 x 65 cm[5]
- Autoportrait, 1943, huile sur toile, collection particulière[6]
- Le Bout du monde, 1948, huile sur toile, collection particulière, Suisse, 35 x 28 cm[7]
- Dans la tour, 1952
- La Peine capitale, 1969
- Les Mutantes, 1971, huile sur toile, collection particulière, Belgique, 95 x 147 cm[8]
- Narcisse incomparable, 1971, huile sur toile, collection particulière[9]
- Dessins
- « Lendemain de fête » pour la Société française des papiers peints
- Écrits
- Pauline Réage " Histoire d'O ", illustré par Léonor Fini, Tchou Éditeur, 1968
- Sorcières 5 : odeurs, 1975, essai[10]
- Mourmour, Conte pour Enfants Velus, récit, Éditions de La Différence, Paris, 1976. Réédité aux Editions la tour verte, 2010
- Le Miroir des chats, avec des photographies de Richard Overstreet et une préface de Jacques Audiberti, Éditions de la Différence, Paris et Guide du livre, Lausanne, 1977
- Le Roman de la Rose, lithographies en couleurs, Club du Livre, Philippe Lebaud Éditeur, Paris, 1977
- L'Onéiropompe, récit, Éditions de La Différence, Paris, 1978[11]
- Rogomelec, récit, Stock, Paris, 1979, Belin, Paris, 1983
- Les Chats de madame Helvetius, textes et gravures, Éd. Enrico Navarro, Paris, 1985
- Décors de théâtre
- Le Roi Pêcheur de Julien Gracq, 1945
- Une visite de Noces d'après Alexandre Dumas,1953, Théâtre Saint-Georges
- La Volupté de l'honneur de Luigi Pirandello, 1953, Théâtre Saint-Georges
- Un nommé Judas de Claude-André Puget et Pierre Bost, 1954, Comédie Caumartin
- Balmaseda de Maurice Clavel, 1954, Théâtre Hébertot
- Il est important d'être aimé d'Oscar Wilde, adaptation Jean Anouilh, 1954, Comédie des Champs-Elysées
- Le Mal court de Jacques Audiberti, 1955, Théâtre La Bruyère
- Les Amants puérils de Fernand Crommelynck, mise en scène Tania Balachova, 1956, Théâtre des Noctambules
- Requiem pour une nonne adaptation d'Albert Camus d'après William Faulkner, 1956, Théâtre des Mathurins
- La Mégère apprivoisée de William Shakespeare, 1959
- Les Bonnes de Jean Genet, 1961
- Lucrèce Borgia de Victor Hugo, 1964 et 1965, Théâtre du Vieux-Colombier, Festival du Marais, Grand Théâtre romain Lyon, Festival de Montauban et Théâtre des Galeries Bruxelles
- Le Balcon de Jean Genet, 1969
- Costumes de film
- 1969 : A Walk with Love and Death (de John Huston)
- Décors de téléfilm
- 1970 : Reportage sur un squelette ou Masques et bergamasques (de José Bergamin), téléfilm de Michel Mitrani
Correspondance
- Leonor Fini, André Pieyre de Mandiargues, L'ombre portée. Correspondance 1932-1945, Le Promeneur, 2010
Bibliographie
- Adam Biro & Serge Passeron (sous la direction) « Dictionnaire du surréalisme et de ses environs », Office du livre, Fribourg, Suisse et Presses universitaires de France, Paris, 1982, page 196
- Georgiana Colvile « Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes », Jean-Michel Place, Paris, 1999, page 101 et suivantes, avec un portrait réalisé par la photographe Lee Miller en 1939.
- Constantin Jelenski « Leonor Fini », Clairefontaine, Lausanne, 1968
- Peter Webb « Métamorphoses d'un art », Actes Sud, 2007, ISBN 978-2742770878
Notes et références
- Colvile, p. 100
- À la Julien Levy Gallery, Colvile, op. cité.
- Colvile, op. cité
- Colvile, p. 102
- Colvile, p. 103
- Colvile, p. 104
- Colvile, p. 106
- Colvile, p. 105
- Colvile, p. 107
- Colvile, p. 108
- Colvile, p. 109
Liens externes
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