- Leidrade
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Leidrade (en latin Laidradus, ou son autographe Leidrat) né vers 743-745 à Nuremberg, dans l'ancienne Norique et mort le 28 décembre 816 à l'abbaye Saint-Médard de Soissons. Il est un lettré et homme d'Église du temps de Charlemagne, essentiellement connu pour avoir été archevêque[1] de Lyon.
Sommaire
Biographie
Enfance et début de carrière religieuse
Né en Norique vers 743 ou 745[2], sûrement issu d'une famille aristocratique, Leidrade est diacre de l'église de Freisingen avant de devenir un des lettrés dont le roi Charlemagne aime s'entourer à sa cour. Il est attaché à l'école du Palais après 782, où il devient le disciple préféré d'Alcuin et peut-être le bibliothécaire de Charlemagne[3]. Il sera également le doyen du chapitre de Zurich pendant 11 ans.
Sa mission comme missi dominici
En 797-798, il est envoyé par Charlemagne comme missus dominicus en Septimanie en compagnie de Théodulphe puis en Espagne (où il est en rapport avec Benoît d'Aniane) pour citer l'évêque Félix d'Urgel, alors accusé d'adoptianisme. Leidrade prend une dimension supérieure avec cette affaire : il envoie en effet l'évêque s'expliquer au concile d'Aix en 800 et s'occupe lui-même de corriger les fautes de Félix dans l'évêché d'Urgel.
Sa carrière à Lyon
À la même époque, Adon, archévêque de Lyon, meurt et Charlemagne nomme Leidrade à sa succession vers 798, avant qu'il ne soit élu à l'unanimité par le clergé et le peuple[4]. Il ne prendra véritablement les rênes de l'Archidiocèse de Lyon qu'après sa mission en Septimanie et peut-être même après son retour d'Espagne seulement, c'est-à-dire fin 799[5].
Dès son arrivée dans l'archidiocèse de Lyon, Leidrade institue des écoles de lecteurs et des écoles de chantres (dans le cadre de l'admonitio generalis) et veille progressivement à l'uniformisation et la réforme des pratiques religieuses aux dépens des traditions locales (aidé notamment par un chanoine messin, disciple de Chrodegand) et à la diffusion de textes « fiables », en développant la copie de livre par les clercs formés. Pour s'aider dans sa tâche, il crée la fonction de chorévêques, tenue par deux personnes, chargés de porter son autorité dans les campagnes du diocèses[6].
Il procède également à un ambitieux programme de restauration des divers établissements religieux de Lyon (et des environs comme à l'Île Barbe et Saint-Rambert-en-Bugey), dont la plupart avaient été détruits par les invasions sarrasines[7]. Il réédifie les églises de Saint-Nizier, Sainte-Marie[8], Saint-Paul, Saint-Georges et le monastère féminin de Saint-Pierre. Le complexe épiscopal est toutefois au centre de ses préoccupations[9]. Il fait remettre à neuf Saint-Jean, restaure le toit de Saint-Étienne, restaure les maisons épiscopales, construit un cloître pour les clercs.
Il luttera aussi beaucoup contre les spoliations des biens de l'Église par les laïcs, sans grands résultats[6].
Appelé à Aix-la-Chapelle en 811, il est l'un des témoins signataires du testament de Charlemagne. En 813, alors que ses problèmes de santé s'aggravent, il fait d'Agobard (qu'il a découvert et fait prêtre en 804) son coadjuteur et renonce définitivement à ses fonctions épiscopales deux ans après la mort de l'empereur, proposant lui-même Agobard à sa succession. Il se retire alors en 816 pour finir sa vie à l'abbaye Saint-Médard de Soissons, où il meurt un 28 décembre, non pas en 816 ou 817, comme on le lit souvent, mais au plus tôt en 821, date d'une lettre de l'abbé Théodemir à Claude de Turin qui le donne pour encore vivant[10]. Il reste de Leidrade quatre écrits dont une lettre adressée à Charlemagne et un court traité sur ce dernier, De sacramento baptismi, fortement inspiré de Tertullien[11].
Voir aussi
Bibliographie
- A.Coville, Recherches sur l'histoire de Lyon du Ve au IXe siècle (450-800), Paris, 1928.
- A. Péricaut, Notices sur Leidrade, Agobard et Ardon, archevêques de Lyon, 1825.
- Dictionnaire des spiritualités, Beauchesne, 1976.
- Jacques Gadille, René Fédou, Henri Hours, Bernard de Vrégille (s.j.), « Le diocèse de Lyon », dans Histoire des diocèses de France, tome 16, Beauchesne, 1983, 350 p., (ISBN 2-7010-1066-7)
Notes et références
- lire en ligne] L'évêché de Lyon a été élevé au rang d'archevêché au IIIème s. a.p. J.C., www.catholic-hierarchy.org, consulté le 09/11/2008 [
- Pierre Larousse indique 736 mais il est peu probable qu'il soit né si tôt. Le Grand dictionnaire universel du XXe siècle de
- Le titre de bibliothécaire n'existait pas auparavant, ce qui motive certaines controverses au sujet de ce rôle possible de Leidrade, qu'aucune source connue n'a pu confirmer pleinement.
- archevêque de Lyon selon Poullin de Lumina dans l' Histoire ecclésiastique de Lyon mais le 46ème selon Colonia dans l' Histoire littéraire de Lyon. Il devient alors le 42ème
- archevêché est alors assurée par Eldoïnus. L'administration intérimaire de l'
- Le diocèse de Lyon », dans Histoire des diocèses de France, tome 16, p. 56 «
- 810-811, dont on peut lire une traduction et une analyse dans Eglise et sociétés – d'Agobard à Valdès de Michel Rubellin. Ces diverses évolutions sont rapportées dans la lettre qu'il écrit à Charlemagne, vers
- renommée Notre-dame de la Saunerie.
- Le diocèse de Lyon », dans Histoire des diocèses de France, tome 16, p. «
- nécrologie de l'église de Lyon où sa mort est indiquée au cinquième jour des calendes de janvier, c'est-à-dire le 28 décembre. (Edition E. Dümmler, MGH, Epist., IV, 1895, p. 605, 18-23). Si l'année de sa mort n'est pas certaine, le jour l'est grâce à la
- Étienne Baluze dans son Recueil des œuvres d'Agobard et les deux autres par Jean Mabillon dans ses Analecta. Deux de ces écrits ont été publiés par
Précédé par Leidrade Suivi par Adon Évêque de Lyon Agobard Catégories :- Archevêque de Lyon
- Naissance à Nuremberg
- Date de naissance inconnue (VIIIe siècle)
- Décès en 816
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