- Abbaye Saint-Médard de Soissons
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Abbaye Saint-Médard de Soissons
La cryptePrésentation Culte Catholicisme Type Abbaye Début de la construction VIe siècle Fin des travaux Rasée en 1793 Protection Classé MH (1875, Crypte)
Classé MH (1921, Chapelle)[1]Géographie Pays France Région Picardie Département Aisne Ville Soissons Coordonnées modifier L’Abbaye Saint-Médard était un monastère bénédictin de Soissons dont la fondation remontait au VIe siècle. Seule sa crypte subsiste aujourd'hui.
Sommaire
Histoire
Cette abbaye fut fondée en 557 par le roi des Francs Clothaire Ier, pour y recevoir les reliques de St. Médard. Les restes de Médard fut provisoirement abrités dans un mausolée en bois. Clothaire mourut avant le parachèvement des travaux, et c'est son fils Sigebert qui inaugura l'église et la fit décorer. Les deux bâtisseurs Mérovingiens furent inhumés dans cette église (in basilicam), en face du tombeau de Médard (ante tumulum).
Sous les Carolingiens, l’abbaye continua de jouer un rôle déterminant dans les affaires du royaume. C'est ici qu'en 751 le dernier Mérovingien, Childéric III, reçut la tonsure, et c'est encore à Saint-Médard que se réunit le 13 novembre 833 le synode convoqué par Lothaire et présidé par l’archevêque Ebon de Reims, qui déposa pour la seconde fois l'empereur Louis le Pieux. Louis fut contraint de lire des aveux forcés, de rendre les armes, d'endosser le cilice, d'abdiquer et de renoncer au monde.
Parmi les abbés laïcs de Saint-Médard, on trouve les Carolingiens
- Carloman, 860-870, fils de Charles II le Chauve
- Héribert II, 907-943, comte de Vermandois
- Heribert l'Ancien, 946-980/984, son fils, comte de Meaux et comte de Troyes
L’abbaye Saint-Médard fut détruite par les Normands et les Magyars, puis reconstruite au XIe siècle. L’abbaye fut détruite en 1567 au début des guerres de religions, reconstruite en partie en 1630 avant d'être rasée jusqu'à la crypte en 1793.
L’« Évangéliaire de Saint-Médard », un manuscrit préparé dans les dernières années du règne de Charlemagne à l’École palatine d’Aix-la-Chapelle, provient du scriptorium du monastère. Par l'ampleur des moyens qui ont dû être mis en œuvre pour sa fabrication, par la démesure de sa composition (par exemple la taille des portraits des Évangélistes) et par la qualité des coloris, c’est un des spécimens les plus représentatifs de l’enluminure carolingienne du début du IXe siècle.
Otto von Corvin affirme dans son essai anticlérical intitulé « le Miroir des curés » (Pfaffenspiegel) que cette abbaye a été en son temps une espèce d'atelier de faussaires, que l’Église aurait établi pour dresser des titres de propriété qu'elle n'avait pas : « Le moine Guernon avoua sur son lit de mort qu'il avait parcouru toute la France pour fournir aux églises et monastères des actes falsifiés. Aussi n’est-il guère étonnant qu’on ait pu évaluer les biens du clergé en France à la Révolution à 3000 milliards de francs[2]! »
La crypte fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1875[1]. La chapelle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 14 février 1921[1].
L'édifice
L'historien français Eugène Lefèvre-Pontalis conclut des sources écrites que l'abbaye de Saint-Médard a été édifiée en quatre phases successives, aux VIe siècle, IXe siècle, XIIe siècle et XVIe siècle. La date de la construction de la crypte, seule partie à subsister, est contestée. Lefèvre-Pontalis la fait remonter aux années 826–841, alors que Jacobsen la date de la première moitié du XIe siècle. Il est en tout cas certain que les sources attestent pour la première fois de l’existence de la crypte en 1079. Ce ne fut ni une construction séparée ou ajoutée après-coup, mais une composante à part entière de l'abbaye, qui par sa forme est très similaire à la crypte Saint-Willibrord d’Echternach. Des trois chapelles du XIIe siècle , seule la chapelle méridionale subsiste, et a fait l'objet de réparations dans les années 1970.
L'abbaye Saint-Médard elle-même était une basilique allongée à trois nefs avec des collatéraux voûtés. Elle comportait deux tours carrées à l'extrémité du transept oriental. Côté ouest, l'entrée de la nef était constituée d'un porche monumental, assorti de deux tours carrées de part et d'autre, faisant de la façade ouest l’une des plus imposantes d'alors. La crypte s’étendait jusque sous le maître-autel oriental et est large de 30m.
Bibliographie
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Saint-Médard (Soissons) » (voir la liste des auteurs)
- E. Lefèvre-Pontalis, Étude sur la date de la crypte de Saint-Médard de Soissons, in Congrès archeologique, n°54 (1887), pp. 303-324.
- Werner Jacobsen: Die ehemalige Abteikirche Saint-Médard bei Soissons und ihre erhaltene Krypta. In: Zeitschrift für Kunstgeschichte 46 (1983), pp. 245-270.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00115940 » sur www.culture.gouv.fr.
- Otto von Corvin, Pfaffenspiegel (réimpr. 5e) [lire en ligne], p. 285
Catégories :- Monument historique classé en 1875
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