- Nithard
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Pour le Père Nithard, voir Johann Eberhard Nithard.Pour le prince-évêque de Liège, voir Nithard de Liège.
Nithard[1] (vers 800 - † 844 / 845 ou 858 / 859), petit-fils de Charlemagne, est un historien franc.
Sommaire
Biographie
Fils naturel de Berthe, une des filles de Charlemagne, et du poète Angilbert surnommé l'« Homère de la cour », il appartient à la noblesse franque et est le cousin germain des fils de Louis le Pieux. Il semble avoir été élevé au palais. En 843 il est nommé comme son père abbé commendataire (abbé laïc) de Saint-Riquier : il n’est pas homme d’église (l’abbé régulier étant Ricbodon, fils d’une sœur de sa mère). C’est un des principaux conseillers du jeune Charles le Chauve, pour qui il accomplit des missions diplomatiques, ainsi qu’un homme de guerre, qui prend part aux guerres entre Charles le Chauve et Lothaire Ier : à la bataille de Fontenoy en 841, il défend avec succès une aile de l’armée.
La date de sa mort est sujette à controverse. Il aurait été tué :
- soit au cours d'une bataille contre Pépin II d'Aquitaine le 14 juin 844[2] près d'Angoulème,
- soit le 15 mai 845 contre les Vikings[3].
- soit en 858 ou 859[4] en luttant contre les Vikings lors de leurs ravages en Neustrie et Amiènois[5].
D’après la Chronique de l’abbaye de Saint-Riquier d’Hariulf, il est enseveli à Saint-Riquier aux côtés de son père.
Œuvre
Il est un des rares historiens de son époque avec Éginhard qui ne soit pas homme d'Église. À la demande de Charles le Chauve, il entreprend en 841 de « fixer par écrit, pour la postérité, le récit des événements de son temps : ses Histoires en latin, en quatre livres, vont de la mort de Charlemagne en 814 jusqu’en 843. Il traite d'événements dont il a été témoin oculaire et participant. Son œuvre tend à justifier la politique de Charles le Chauve : ce dernier n’a aucune responsabilité dans les troubles de l’époque, qui résultent des faiblesses de Louis le Pieux et des machinations de Lothaire Ier.
Le premier livre fait un éloge de Charlemagne, puis décrit l’impuissance de Louis le Pieux à maintenir l’empire ; le second livre raconte les luttes ouvertes entre les trois frères et s’achève sur la bataille de Fontenoy, victoire pour Louis le Germanique et Charles le Chauve, contre leur frère Lothaire Ier. Le troisième et le quatrième livres sont consacrés aux manœuvres diplomatiques après la bataille de Fontenoy-en-Puisaye, jusqu’aux préliminaires du traité de Verdun où Nithard joue un rôle important.
C’est dans le troisième livre que Nithard transcrit les serments de Strasbourg, échangés le 14 février 842 entre ses cousins germains Louis et Charles, tous deux fils de Louis le Pieux, qui constituent le plus ancien exemple connu d'écrit en langue romane (les prémices de la langue d'oïl).
Notes et références
- Nithard sur le site Foundation for Medieval Genealogy
- Le monde féodal, 1934, p. 142 Joseph Calmette,
- Dictionnaire des Biographies (1958). Publié sous la direction de Pierre Grimal Page 1091 dans
- Nithard (IXe s.) Brève biographie de Nithard sur le site de la BNF
- Mémoires. Documents inédits concernant la province de Picardie, 1880, p. 242 Société des antiquaires de Picardie,
Bibliographie
- Franz Brunhölzl, Histoire de la littérature latine du Moyen Âge. Tome 1, vol. 2, L’Époque carolingienne, Brepols, 1991, p. 152-155.
- Robert Bossuat et Françoise Gasparri, « Nithard », in Robert Bossuat, Louis Pichard et Guy Raynaud de Lage (dir.), Dictionnaire des lettres françaises, t. 1 : Moyen Âge, éd. entièrement revue et mise à jour sous la dir. de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris, Fayard, 1992, p. 1105-1107
Liens externes
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