- Lakmé
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Lakmé Affiche de la création au Théâtre national de l'Opéra-ComiqueGenre Opéra Nb. d'actes 3 Musique Léo Delibes Livret Edmond Gondinet
Philippe GilleLangue
originaleFrançais Sources
littérairesRarahu ou Le Mariage de Loti de Pierre Loti (1880) Durée
approximative2 h 15 Dates de
composition1881-1882 Création 14 avril 1883
Opéra-Comique, ParisAirs - Duo des fleurs « Viens Mallika... Sous le dôme épais » (Lakmé-Mallika)
- Air « Prendre le dessin d'un bijou » (Gérald)
- Stances « Lakmé, ton doux regard se voile » (Nilankantha)
- Air des clochettes « Où va la jeune Hindoue » (Lakmé)
Lakmé est un opéra en trois actes de Léo Delibes sur un livret en français d'Edmond Gondinet et Philippe Gille d'après la nouvelle de Pierre Loti, Rarahu ou le Mariage de Loti (1880), créé le 14 avril 1883 à l'Opéra-Comique de Paris.
Sommaire
Personnages
- Gérald, officier britannique (ténor)
- Frédérick, officier britannique (baryton)
- Nilakantha, prêtre brahmane (basse)
- Lakmé, fille de Nilakantha (soprano léger et colorature)
- Mallika, servante de Lakmé (mezzo-soprano)
- Hadji, servant hindou (ténor)
- Ellen, fille du gouverneur (soprano)
- Rose, amie d'Ellen (soprano)
- Miss Benson, gouvernante d'Ellen (mezzo-soprano)
Argument
L'histoire se déroule à la fin du XIXe siècle sous la domination britannique en Inde. Beaucoup d'hindous ont été contraints par les Britanniques à pratiquer leur religion en secret.
Acte I
Un temple hindou dans la forêt, au lever du soleil.
« Blanche Dourga » (Lakmé et chœurs). Lakmé, fille de Nilakantha, un brahmane, chante une prière à la blanche Dourga accompagnée par une harpe et par les voix des Hindous dans le temple.
Duo des fleurs : « Viens Mallika... Sous le dome épais » (Lakmé et Mallika). Dans ce duo Lakmé et sa compagne s'apprêtent à aller cueillir des fleurs dans la forêt pour en orner le temple.
« Prendre le dessin d'un bijou... Fantaisie aux divins mensonges » (Gérald). En l'absence de Lakmé et de Mallika, deux officiers britanniques, Gérald et Frédéric, accompagnés par les filles du vice-roi, Ellen et Rose, et leur gouvernante Mrs Bentson, pénètrent dans l'enceinte sacrée. Plus sensible à la beauté du lieu que ses compagnons, Gérald s'attarde pour prendre le dessin d'un bracelet oublié sur l'autel et, seul, se plaît à imaginer celle qui devrait le porter.
« Pourquoi dans les grands bois » (Lakmé). Lakmé revient et Gérald se cache dans les buissons environnant le temple. Dans un air triste et doux, Lakmé exprime les aspirations confuses de son cœur naïf et pur.
« D'où viens-tu ?... C'est le Dieu » (Lakmé et Gérald). Gérald se montre conquis par la beauté de la jeune Hindoue. Effrayée, Lakmé le supplie de fuir, mais ne peut s'empêcher bientôt d'éprouver pour lui un sentiment passionné. Le duo se termine par un hymne au dieu de la jeunesse et de l'amour.
Acte II
La place du marché dans un village.
« Lakmé, ton doux regard se voile » (Nilakantha). Nilakantha a compris, aux réticences de Lakmé, que le temple a été souillé par un de ces étrangers qu'il hait. Afin de retrouver celui qu'il a voué à sa vengeance, il parcourt le village voisin du temple, déguisé en mendiant et suivi de sa fille, grâce à laquelle, pense-t-il, l'intrus se démasquera. Mais il a remarqué la tristesse de Lakmé et il en souffre.
Air des clochettes : « Par les dieux inspirée... Où va la jeune Hindoue » (Lakmé). Possédant l'attention de la foule, Nilakantha force Lakmé à chanter la légende de la fille du paria qui sauva la vie de Vishnou, en faisant tinter les clochettes de son bracelet pour le prévenir de la présence de bêtes féroces.
« Dans la forêt, près de nous » (Lakmé et Gérald). Gérald, reconnaissant Lakmé, se trahit. Nilakantha le poignarde et s'enfuit, le croyant mort. Mais Gérald vit encore et Lakmé décide de le faire transporter dans une cabane dans la forêt, où elle pourra prendre soin de celui qu'elle aime.
Acte III
Une cabane dans la forêt.
« Je me souviens... Ah! viens dans la forêt profonde » (Gérald). Gérald, convalescent, évoque la façon dont Lakmé lui sauva la vie, puis il lui chante son amour.
Finale « Tu m'as donné le plus doux rêve » (Lakmé, Gérald, Nilakantha). Comprenant que Gérald, désormais rétabli, regagnera bientôt les siens, Lakmé s'empoisonne, après avoir fait boire au jeune homme une eau magique qui assure un amour éternel. Nilakantha paraît alors, et Lakmé, mourante, lui annonce que Gérald a bu, comme elle, l'eau magique qui en fait un protégé des dieux. Nilakantha épargnera Gérald, dans les bras duquel meurt la douce Lakmé.
Numéros musicaux
- Prélude
Acte I
- N° 1 Introduction « À l'heure accoutumée » (Nilakantha)
- Prière « Blanche Dourga » (Lakmé, Nilakantha)
- N° 1 bis - Scène « Lakmé, c'est toi qui nous protèges ! » (Nilakantha, Lakmé)
- N° 2 - Duetto « Viens, Mallika... Dôme épais » (Lakmé, Mallika)
- Scène « Miss Rose, Miss Ellen » (Gérald)
- N° 3 - Quintette et couplets « Quand une femme est si jolie » (Gérald)
- Récitatif « Nous commettons un sacrilège » (Gérald)
- N° 4 - Air « Prendre le dessin d'un bijou » (Gérald)
- N° 4 bis - Scène « Non ! Je ne veux pas toucher » (Gérald, Lakmé)
- N° 5 - Récitatif et strophes « Les fleurs me paraissent plus belles » (Lakmé)
- N° 5 bis - Récitatif « Ah ! Mallika ! Mallika ! » (Lakmé)
- N° 6 - Duo « D'où viens-tu ? Que veux-tu ? » (Lakmé, Gérald)
- N° 6 bis - Scène « Viens ! Là ! Là ! » (Nilakantha, Lakmé)
Acte II
- Entr'acte
- N° 7 - Chœur et scène du marché « Allons, avant que midi sonne »
- N° 7 bis - Récitatif « Enfin ! Nous aurons du silence ! »
- N° 8 - Airs de danse
- Introduction
- Terana
- Rektah
- Persian
- Coda avec chœurs
- Sortie
- Récitatif Voyez donc ce vieillard
- N° 9 - Scène et stances « Ah ! Ce vieillard encore !... Lakmé, ton doux regard se voile » (Nilakantha, Lakmé)
- N° 9 bis - Récitatif « Ah ! C'est de ta douleur » (Lakmé, Nilakantha)
- N° 10 - Scène et légende de la fille du Paria (Air des clochettes) « Par les dieux inspirés... Où va la jeune Hindoue » (Lakmé, Nilakantha)
- N° 11 - Scène « La rage me dévore » (Nilakantha, Lakmé)
- N° 12 - Scène et chœur « Au milieu des chants d'allégresse » (Nilakantha, Lakmé)
- N° 12 bis - Récitatif « Le maître ne pense qu'à sa vengeance »
- N° 13 - Duo « Lakmé ! Lakmé ! C'est toi ! » (Lakmé, Gérald)
- N° 14 - Finale « Ô Dourga, toi qui renais » (Gérald)
Acte III
- Entr'acte
- N° 15 - Berceuse « Sous le ciel tout étoilé » (Lakmé)
- N° 15 bis - Récitatif « Quel vague souvenir alourdit ma pensée ? » (Gérald, Lakmé)
- N° 16 - Cantilène « Lakmé ! Lakmé ! Ah ! Viens dans la forêt profonde » (Gérald)
- N° 17 - Scène et chœur « Là, je pourrai t'entendre » (Lakmé, Gérald)
- N° 18 - Scène « Vivant ! » (Gérald)
- N° 19 - Duo « Ils allaient deux à deux » (Lakmé, Gérald)
- N° 20 - Finale « C'est lui ! C'est lui ! » (Nilakantha, Lakmé, Gérald)
Origines et création
Le sujet de l'opéra est suggéré à Delibes par Gondinet pour la soprano américaine Marie van Zandt que le librettiste a entendue dans Mignon. Le librettiste s'inspire également des récits de voyage de Théodore Pavie. Delibes écrit la partition entre 1881 et 1882. Comme nombre d'opéras français de l'époque (Les Pêcheurs de perles de Georges Bizet, Le Roi de Lahore de Jules Massenet, etc.), Lakmé traduit l'ambiance orientale en vogue durant la fin du XIXe siècle[1].
L'opéra est créé le 14 avril 1883 à l'Opéra-Comique de Paris. Il atteint sa 500e représentation le 23 juin 1909 et 1000e le 13 mai 1931.
Une série de représentations est donnée en 1908 au Théâtre de la Gaîté-Lyrique avec Alice Verlet, David Devries et Félix Vieuille[2].
Interprètes de la création
- Jean-Alexandre Talazac : Gérald
- Barré : Frédérick
- Cobalet : Nilakantha
- Chennevière : Hadji
- Marie van Zandt : Lakmé
- Frandin : Mallika
- Rémy : Ellen
- Molé-Truffier : Rose
- Pierron : Miss Benson
Interprètes de Lakmé à l'Opéra-Comique
- 14 avril 1883 : Marie van Zandt (première)
- 13 mai 1931 : Leila Ben Sedira (1 000e)
- 1946 : Lily Pons
- 1956 Mado Robin
- 29 décembre 1960 : Mady Mesplé (1 500e)
- 1995 : Natalie Dessay et Élisabeth Vidal.
Analyse
La forme conventionnelle et le style agréable reflétant la mode de l'exotisme, l'orchestration délicate et la richesse mélodique valent à Delibes son succès auprès du public[3]. Les passages passionnés de l'opéra sont rendus par une musique chaude et expressive ; la partition en général est marquée par de subtiles couleurs harmoniques et une orchestration habile. La couleur orientale est utilisée dans les prières, les incantations, les danses et la scène du marché[1].
Airs
L'aria de l'acte II « Où va la jeune hindoue ? » (Air des clochettes) a longtemps été l'un des airs de concert favoris des sopranos colorature.
Le « duo des fleurs » de l'acte I est fréquemment utilisé au cinéma et à la télévision. Il sert de base à l'une des séquences du film musical d'animation L'Opéra imaginaire.
Le passage chanté sur " La fille du Paria " a été repris dans la mini-série de septembre 2011 de HBO, Mildred Pierce (fin du quatrième épisode).
Article détaillé : Liste d'utilisations d'œuvres de musique classique dans d'autres domaines.Discographie sélective
- 1940 : Lily Pons (Lakmé), Armand Tokatyan (Gérald), Ezio Pinza (Nilakantha), Ira Petina (Mallika), Chœurs et orchestre du Metropolitan Opera de New York, Wilfrid Pelletier (direction) - The Golden Age (live)
- 1952 : Mado Robin (Lakmé), Libero de Luca (Gérald), Jacques Jansen (Frédéric), Jean Borthayre (Nilakantha), Agnès Disney (Mallika), chœurs et orchestre de l'Opéra-Comique, Georges Sébastian (dir.) - Decca
- 1967 : Joan Sutherland (Lakmé), Alain Vanzo (Gérald), Gabriel Bacquier (Nilakantha), Jane Berbié (Mallika), chœurs et orchestre de l'Opéra de Monte-Carlo, Richard Bonynge (dir.) - Decca
- 1970 : Mady Mesplé (Lakmé), Charles Burles (Gérald), Roger Soyer (Nilakantha), Danielle Millet (Mallika), Chœurs et Orchestre du Théâtre National de l'Opéra-Comique, Alain Lombard (dir.) - EMI
- 1998 : Natalie Dessay (Lakmé), Gregory Kunde (Gérald), José van Dam (Nilakantha), chœur et orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (dir.) - EMI (Victoire de la musique classique 1999)
Bibliographie
- Gérard Condé (dir.), Lakmé, L'Avant-scène opéra no 183, éd. Premières Loges, Paris, 1998, 110 p. (ISBN 2-84385-154-8)
- Piotr Kaminski « Lakmé » in Mille et un opéras, coll. Les Indispensables de la musique, Fayard, Paris, 2003, pp. 323-325 (ISBN 978-2-213-60017-8)
Notes et références
- H. MacDonald, « Lakmé » dans The New Grove Dictionary of Opera, Macmillan, London and New York, 1997.
- Stéphane Wolff, Un demi-siècle d'Opéra-Comique, André Bonne, Paris, 1953.
- Hervé Lacombe, The Keys to French Opera in the Nineteenth Century, University of California Press, Los Angeles, 2001.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lakmé » (voir la liste des auteurs)
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