La Ferté-Loupière

La Ferté-Loupière
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47° 53′ 47″ N 3° 14′ 10″ E / 47.8964, 3.2361

La Ferté-Loupière
Image illustrative de l'article La Ferté-Loupière
Administration
Pays France
Région Bourgogne
Département Yonne
Arrondissement Arrondissement d'Auxerre
Canton Canton de Charny
Code commune 89163
Code postal 89110
Maire
Mandat en cours
Jean Ravisé
2002-2008
Intercommunalité sans
Démographie
Population 561 hab. (1999)
Densité 18 hab./km²
Gentilé La-Fertoi(se)s
Géographie
Coordonnées 47° 53′ 47″ Nord
       3° 14′ 10″ Est
/ 47.8964, 3.2361
Altitudes mini. 132 m — maxi. 233 m
Superficie 30,48 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

La Ferté-Loupière est une commune française, appartenant au territoire de Puisaye, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne. Ses habitants sont appelés les La-Fertois.

Vue de l'église vers 1910.

Sommaire

Géographie

La Ferté-Loupière est située à 27 km d'Auxerre, à 126 km de Paris et à 150 km de Dijon. Elle est traversée par le Vrin et par le ru de Bellefontaine.

Histoire

De nombreuses villes qui étaient des places de guerre, des places fortes, ont gardé ce nom de “Ferté” qu’on leur donna au Moyen Âge (du latin feritatem ou firmitatem qui signifiait “lieu fortifié”.

Quant au mot “Loupière”, il semble s’apparenter à lupus, le loup, et s’expliquer par l’abondance en ces lieux, dans les temps anciens, de ces bêtes sauvages.

Situé à la porte septentrionale de la Puisaye, à 17 km de Joigny, le village de La Ferté-Loupière est implanté au creux de la vallée du Vrin, adossé aux plateaux boisés. Le village fut fortifié dès le Haut Moyen Âge et le cours d’eau a été dévié pour assurer une protection naturelle au pied des murs d’enceinte.

Le Vrin contourne toujours le village et le traverse même en certains endroits. Les vestiges des fortifications qui subsistent au pied de la colline rappellent la prospérité passée du bourg. Le comte Pierre de Courtenay y fit d’ailleurs élever un château, à la fin du XVe siècle, dont le donjon est le seul vestige qui nous soit parvenu: coiffé d’un toit en poivrière, il conserve une fenêtre au linteau en accolade, des latrines en encorbellement et des meurtrières.

Le château de La Vieille Ferté est bâti sur les hauteurs, au lieu-dit qui doit son nom à la “forteresse” primitive du XIIe siècle. Sa façade classique rappelle le château de Bontin, tout proche.

Le village conserve une disposition urbaine héritée de l'époque médiévale. Protégé par sa muraille, il est centré sur la place principale où se font face l'église et la halle, concrétisant le rapport étroit entretenu au Moyen Âge entre le pouvoir spirituel et le pouvoir économique. Construits avec les matières premières locales, les bâtiments reflètent la diversité des matériaux bourguignons: pierre calcaire, briques moulurées ou formant des motifs géométriques pour agrémenter des façades, pans de bois et torchis pour les bâtiments plus modestes, crépis ocrés jaunes ou rouges, tuiles bourguignonnes.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
2001 2008 Jean Ravisé    
2008   Jean Ravisé    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1] et Cassini[2])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 160 1 196 1 153 1 137 1 308 1 329 1 287 1 352 1 348
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 441 1 406 1 428 1 391 1 368 1 270 1 299 1 325 1 220
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 190 1 134 1 082 932 937 906 838 809 777
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006    
735 638 602 630 540 561 572    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Histogramme
(Évolution de la population de La Ferté-Loupière - 1793-2006)

Lieux et monuments

Bas-côté de l'église St-Germain
La charpente apparente du clocher repose sur quatre piliers de bois encastrés dans la maçonnerie à la croisée du transept.

L’église Saint-Germain

L’église Saint-Germain de La-Ferté-Loupière dépendait du prieuré des chanoines des Augustins du Mont-aux-Malades-de-Rouen. Elle est construite à l’est du village, en bordure des anciens fossés qui le protégeaient.

  • Construite au début du XIIe siècle, l’église comportait une nef unique, un transept saillant et une abside semi-circulaire accostée de deux absidioles orientées.
  • Au XVe siècle, l’église fut remaniée par la famille de Courtenay dans un style gothique flamboyant. De cette époque date l’ouverture des grandes fenêtres, on peut encore relever les armes des Courtenay sur la verrière de la chapelle nord.

Dans le chœur et les chapelles latérales, les départs d’une voûte inachevée témoignent de projets non réalisés.

  • Au XVIIe siècle, l’église connaît une troisième campagne de travaux. La voute de la nef est mise dans l’état actuel, les bas-côtés sont surélevés pour être au niveau de la nef[3] et sont percés de fenêtres en plein cintre. Les voutes du chœur et des deux chapelles sont remplacées par des voutes en berceau. Ces deux chapelles sont fermées par des retables de pierre.

Le superbe escalier de bois à vis qui dessert le clocher date de cette époque.

  • L'église bénéficie d'une importante campagne de restauration. Après le clocher (2001) et les toitures du chœur, la campagne 2006/2007 concerne la charpente et la couverture de la nef. Les parties supérieures des murs sont également reprises à cette occasion. le budget des travaux, partiellement financés par les fonds européens, atteint près de un million d'euros TTC.

Peintures murales

Dict des trois morts et des trois vifs.
reproduction d'un fragment de la fresque de l'église St Germain.

L’église abrite une des rares Danses Macabres existant en France.
Elle est précédée d'un Dict des Trois Morts et des Trois Vifs. Cette représentation murale montre trois jeunes gentilshommes interpelés dans un cimetière par trois morts qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme.
Sous cet ensemble, qui occupe tout le mur nord, ont été représentés un saint Michel terrassant le Dragon et une Vierge de l’Annonciation.
Les quatre peintures remontent à la fin du XVe siècle et au XVIe siècle.
La Danse Macabre se développe sur 25 mètres de long et met en scène 42 personnages.
Le récitant est assis et écrit sur son parchemin. Il présente le branle en chaîne ouverte[4] dansé par les personnages et rythmé par trois squelettes musiciens. Le cortège suit, formé de 19 couples de Vivants escortés par leur mort. Cet ensemble de clercs et de laïcs représente toutes les conditions sociales. Les Vivants se détachent sur le fond blanc vêtus de costumes colorés aux harmonies d’ocres, de terres, de verts, de roses et de violets.
Le souci du détail a guidé l’artiste. L’expression des visages reflète la peur des Vivants face à leur mort grimaçante. Ses attitudes gesticulantes rendent plus légère la terreur dramatique de la scène.
La Danse Macabre prend tout son sens dans un triple précepte : La mort est inattendue, inévitable et rétablit l’égalité entre les hommes.

Vue d'ensemble de la peinture.

En France, on ne recense officiellement que huit danses macabres, mot à rapprocher de Judas Macchabée et ses frères, martyrisés par Antiochus Epiphane, au IIe siècle av. J.‑C..

Retable latéral de la nef.

Ce sont les danses macabres de :

  • Strasbourg, au Temple neuf des Protestants
  • Ker Maria dans les côtes d’Armor
  • Mesnay-le-Grenet en Eure et Loir
  • Brianny, près de Semur-en-Auxois, en Côte d’Or
  • La-Ferté-Loupière dans l’Yonne
  • Avrieux 73
  • Chapelle du Château de Bourbilly, en Côte d’Or
  • Kernascleden en Morbihan

Des gravures populaires sur le même thème sont publiées dès 1485 par deux éditeurs parisiens, Guyot Marchant et Verard et diffusées dans toute l’Europe. On les retrouve dans le Manuscrit de Blois, au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale.

Actuellement en mauvais état, les peintures devraient faire l'objet de restaurations.

Façade ouest, église St-Germain.
Escalier à vis du clocher. XVIIe siècle

Personnalités liées à la commune

  • Pierre de Courtenay (1429-1504)
  • Louis Tirman, (1837-1899) qui fut notamment président du Conseil Général des Ardennes et Gouverneur Général de l'Algérie, y est décédé le 2 août 1899

Les légendes

La légende veut que la Ferté-Loupière, peu après que les tours furent bâties, fut attaqué par une meute de loups. Chassés de leur village, les La-Fertois s'abritèrent dans les collines environnantes, puis, après avoir repris des forces, chassèrent les bêtes féroces de leur village.

Le développement du village

Idéalement située à proximité de la première sortie bourguignonne de l'autoroute A6 en provenance de Paris, La Ferté-Loupière bénéficie d'un important apport de population urbaine désireuse de retrouver le rythme de vie d'un village de province. La municipalité gère adroitement ce développement en évitant la banlieurisation du bourg et en limitant la pression foncière.

Déjà forte de son festival art et culture qui se tient au printemps, de ses expositions de prestige de l'été, de sa boutique de dépôt-vente ouverte toute l'année réunissant des œuvres d'artistes et des livres d'auteurs de la région, la Ferté-Loupière ambitionne de devenir un village d'artistes qui soit à la fois un lieu de production, d'exposition et de vente d'œuvres d'art.

Jardin du Prieuré. Ce jardin de curé est privé mais son propriétaire en laisse l'accès libre aux visiteurs.

Prix et concours

  • 2006: Le Jardin du Prieuré obtient le Premier prix Parcs et Jardins[5].

Bibliographie

  • P.Megnein, La danse macabre de La Ferté-Loupière, 1938

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Articles connexes

Notes

  1. La Ferté-Loupière sur le site de l'Insee
  2. La Ferté-Loupière sur le site de Cassini
  3. Le sol de l'église a connu 3 surélévations successives, attestées par la superposition des pavages. Ce remblaiement semble provenir de la remontée progressive du sol du village par l'apport de matériaux entraînés par les eaux de ruissellement des collines environnantes. Le pavage le plus ancien, sur lequel reposent les bases des colonnes, se trouve à 2 mètres sous le sol actuel.
  4. Le Branle Ouvert est une danse médiévale.
  5. Ancien jardin du petit prieuré (28 ares), restauré par le maire Jean Ravisé.

Liens externes


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