- La Borne
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La Borne Administration Pays France Région Centre Département Cher Arrondissement Bourges Canton Henrichemont Intercommunalité Communauté de communes des Hautes Terres en Haut Berry Commune Henrichemont, Morogues Code postal 18250 Géographie Coordonnées La Borne est un hameau français situé sur le territoire des communes d'Henrichemont et de Morogues dans le département du Cher et la région Centre.
Lieu de création céramique depuis le XIIe siècle, La Borne est renommé pour sa production de poterie de grès. Environ quatre-vingts potiers et céramistes contemporains travaillent à La Borne et aux alentours.
Sommaire
Géographie
Le hameau est situé le long de la route départementale 22 en lisière des bois de La Borne et d'Humbligny, à 4,5 km au sud-est d'Henrichemont, 7 km au nord de Morogues et 32 km au nord-est de Bourges dans la région naturelle du Pays-Fort et l'ancienne province de Berry.
La Borne se partage entre les territoires des communes d'Henrichemont et de Morogues.
Le site constitue l'une des étapes de l'itinéraire touristique Jacques Cœur.
Histoire
Ancien lieu de poterie, un titre de 1260 mentionne le plus ancien four connu, le hameau bénéficie de la création du village d'Henrichemont.
Les traces écrites attestent de l'activité potière à La Borne dès le XVIe siècle[1].
Le village bénéficie d'une situation privilégiée au milieu de la forêt et sur un important filon de grès, éléments indispensables pour la cuisson au bois et l'accès à la matière première. La production traditionnelle se compose de pièces utilitaires en grès qui répondent aux besoins de la vie et des productions rurales. Vient s'y ajouter une création d'imagerie populaire recherchés par les collectionneurs.
Des noms devenus fameux tels que Talbot[2], Bedu, Bernon, Foucher illustrent l'activité des familles de potiers de La Borne.
À la fin du XIXe siècle, le hameau compte environ 700 habitants et 80 potiers[1].
La fin des années 1920 marque le début du déclin de l'activité de La Borne sous la concurrence des créations en aluminium et en verre[1].
Alors qu'en 1914, 14 fours étaient en activité et il n'en restait que quatre en 1950.
Dans les années 1960, la production est réarmorcée par le biais de la production artistique[1].
Les céramistes de grès qui renouvellent la création dans la deuxième partie du XXe siècle s’installent à La Borne dès les années 1940 à la suite de Paul Beyer : Jean et Jacqueline Lerat, André Rozay, Vassil Ivanoff, Pierre Mestre, Elisabeth Joulia, puis Yves et Monique Mohy, Jean Linard (1931-2010)[3], Claudine Monchaussé.
Alors que la poterie traditionnelle périclite, La Borne attire des céramistes de plus en plus nombreux, parmi eux des potières étrangères telles que Anne Kjaersgaard (1933-1990, Danemark), Gwyn Hansen (Australie), Janet Stedman, Christine Pedley (Grande-Bretagne).
Au cours des années 1960, Pierre Digan et Janet Stedman créent une entreprise de poteries où travaillent des tourneurs qui s’établiront lors de sa fermeture, tel Éric Astoul.
Des élèves de l’atelier de céramique de l’école des Beaux-Arts de Bourges s’installent également à La Borne et dans les alentours : Rémi Bonhert, Hildegund Schlichenmaier, Dominique Legros, François Maréchal, Claude et Jean Guillaume. Potiers influencés par l’esthétique anglaise dans la suite de Bernard Leach ou sculpteurs céramistes sortis des Beaux-Arts, leur création est vivante et se transforme avec les influences étrangères, les voyages au Japon et l’introduction des fours à bois orientaux couchés à une ou plusieurs chambres.
Les passionnés de cuisson au bois se retrouvent à La Borne autour des grands fours, lors d’évènements comme les symposiums en 1977 et 1978 ou des cuissons collectives et festives de « La Borne en feu » en 1990, et « La Borne s'enflamme » en 2007.
Patrimoine
Le hameau de La Borne comporte deux lieux de visite liés à la céramique moderne : un musée consacré à Vassil Ivanoff[4], qui occupe son ancien atelier, et le centre de création céramique[5], lieu d'exposition permanente qui présente un panorama des créations des ateliers des cinquante cinq membres de l’association du même nom et accueille des expositions internationales de céramique contemporaine.
Le musée de la poterie est consacré à la poterie traditionnelle de La Borne. Il présente une exposition permanente de pièces anciennes, utilitaires et imagières, et des expositions thématiques.
Le 18 novembre 1996, cinq fours à bois traditionnels ou d'intérêt historique ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques : le four couché de Joseph puis Jean Talbot, le four couché de la famille Talbot-Senée, de Jean, Henri Talbot et Armand Bédu, dit aussi le grand four, le four couché de Lucien Talbot, le four cubique de type Sèvres de Vassil Ivanoff, le four à globe d'Eugène Bédu[6].
Notes et références
- Week-end poterie dans le Cher » sur www.lemonde.fr, Le Monde, 24 juin 1999. Consulté le 20 octobre 2010 Patrick Martinat, «
- Ventes La dynastie des Talbot » sur www.lemonde.fr, Le Monde, 29 octobre 1994. Consulté le 20 octobre 2010 Catherine Bedel, «
- Le Figaro.fr, Jean Linard: Vend cathédrale, art brut, bel ouvrage
- Site du musée Ivanoff sur www.musee-ivanoff.fr. Consulté le 20 octobre 2010
- Centre de création céramique de La Borne sur www.ceramiclaborne.org. Consulté le 20 octobre 2010
- Ateliers et fours de potiers de La Borne, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Document d'information du centre de création céramique de La Borne, rédigé par Nicole Crestou et Jean-Pierre Gilbert.
Voir aussi
Bibliographie
- André Rozay, Grès de La Borne : histoire, technique, plan de situation, Association des potiers de La Borne, 1975, 10 p.
- Robert Chaton, Henri Talbot ; dessins : Andre Rozay ; illustration technique : Pierre Bournay, La Borne et ses potiers : un village pas comme les autres, La Charité-sur-Loire, Éditions Delayance, 1977, 199 p.
Liens internes
Liens externes
Catégories :- Céramique
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