- Jean Linard
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Jean Linard Naissance 11 juin 1931
La MarcheDécès 17 février 2010
BourgesNationalité Français Activité(s) céramiste - artiste peintre - sculpteur - bâtisseur Formation Graveur modifier Jean Linard (11 juin 1931 à La Marche - 17 février 2010 à Bourges) était un céramiste, sculpteur, peintre et bâtisseur français.
Sommaire
Biographie
Après avoir étudié à l’école Estienne, section gravure, de 1947 à 1951, il exerce le métier de graveur dans des imprimeries parisiennes. Il épouse à Paris en 1953 Andrée Thumerelle (divorce en 1962). Ils sont les parents du verrier Joël Linard (1954-2003).
Il s’installe comme potier à La Borne en 1959. Depuis son adolescence, il s’intéresse à la terre et va régulièrement visiter les artisans et artistes de ce village, centre de poterie depuis cinq siècles. En 1961, il achète une ancienne carrière de silex à Neuvy-Deux-Clochers, dans le hameau des Poteries. Avec la céramiste Anne Kjaersgaard (1933-1990) qu’il épouse en 1964 (divorce en 1973), ils construisent ensemble une grande partie de la maison d’habitation et des ateliers, utilisant presque uniquement des matériaux de récupération : poutres, chevrons, huisseries, tuiles, pierres issus de démolitions, briques de four de potier.
En 1974 il épouse Anne-Marie, qui sera sa compagne jusqu’à sa mort.
Parcours artistique
Il est à la fois potier, sculpteur, peintre et bâtisseur. Il crée des bols, des assiettes, des coupes aux émaux clairs et lumineux, allant du crème, au rose et jusqu’au noir en passant par de tendres bleus et céladons ; dès les années soixante, il sculpte avec la terre ses premiers personnages tels « la vierge et l’enfant », la « pin-up », ses premiers oiseaux et machine à écrire.
En 1975, il crée son premier chat en grès (inspiré par Moustique, le chat de la maison) et va peu à peu enrichir son œuvre de toute une variété d’animaux aux regards étonnamment humains et aux drôles de « tronches » tour à tour étonnées, espiègles, rêveuses ou malicieuses. Des oiseaux, des chats, des vaches, des chouettes et des éléphants viendront enrichir une production artistique toujours renouvelée, toujours surprenante. Des anges un peu démons, des monstres moins effrayants que drôles et des buissons de roses d’où émergent des visages témoignent de cette inventivité inépuisable.
Tout au long de sa vie, il célèbrera ainsi chats, oiseaux, chouettes, vaches et éléphants, anges et monstres, évoluant sans cesse dans la forme et le choix des matériaux ; les premiers seront en grès puis viendra le raku, le fer et la mosaïque en passant par le ciment. Parmi les créations de ses dix dernières années, certaines seront monumentales tels ses grands personnages de 2 à 3 m de haut en fer et mosaïque qu’il appellera « les gardiens du temple ».
Quant à son œuvre picturale sensible et colorée, elle est faite de paysages du Berry, de marines, de portraits, de bouquets de fleurs et de peintures abstraites.
Bâtisseur infatigable, il remodèlera sa maison, créant de nouvelles pièces, transformant et refaisant les toitures qu’il agrémentera de tuiles de couleur et de tuiles-personnages de sa fabrication, décorant les cheminées, le tour des portes et des fenêtres de mosaïques aux couleurs éclatantes.
En 1981 il construit la « tour Rocard » et tout un espace attenant, avec les briques d’un ancien four qui appartenait au scientifique Yves Rocard, admirateur des créations de Jean Linard.
En 1984 il commence ce qu’il a d’abord appelé une chapelle, puis une église et qui deviendra la Cathédrale. Il y consacrera une grande partie de ses 26 dernières années. C’est une œuvre sculpturale unique, majestueuse et paisible, mystérieuse dans la brume, lumineuse sous le soleil, aussi colorée que les ailes de l’ange dans les Annonciations de Fra Angelico et qualifiée régulièrement de magique par les nombreux visiteurs.
De triangle en triangle, accompagnés par la musique de ses « planètes-musiciennes » dont le vent règle la mélodie, le visiteur découvre gravé sur la mosaïque les noms de Jésus, Mahomet, Bouddha, Bahá'u'lláh, Gandhi, Martin Luther King, Sœur Emmanuelle, Mère Teresa, Picassiette, Gaudí, Picasso et autres personnages que Jean Linard affectionnait particulièrement. Un chemin de croix s’y termine avec une croix de résurrection aux couleurs éclatantes. Et tout au fond de l’ancienne carrière, en s’asseyant sur son théâtre-gradins, témoin de nombreux spectacles de tout genre (théâtre, musique, récital de chansons et même un défilé de mode), les visiteurs apprécient la paix et la sérénité du lieu.
Jean Linard est décédé le 17 février 2010 et l'avenir de ce lieu est en suspens…
Bibliographie
- Jean Linard, Im Garten deines Herzens...: Dans le Jardin de ton cœur, Carouge, Éditions Heuwinkel, 2006
- John Maizels, Mondes imaginaires, Paris, Taschen, 2007
Édition originale : John Maizels & Deidi von Schaewen, Fantasy Worlds, Taschen, London, 1999
- Antoinette Faÿ-Hallé, Cinquante ans de céramique française (1955-2005). Une collection nationale, Paris, RMN, 2005
p. 161-187
- Claude Arz, La France Insolite, Paris, Hachette, 1997
Annexes
Articles connexes
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