Amir Khadir

Amir Khadir
Amir Khadir
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Mandats
Député de Mercier à
l'Assemblée nationale du Québec
Actuellement en fonction
Depuis le 8 décembre 2008
Élection 8 décembre 2008
Législature 39e législature du Québec
Prédécesseur Daniel Turp
Biographie
Date de naissance 12 juin 1961
Lieu de naissance State Flag of Iran (1925).svgTéhéran, Iran
Parti politique Québec solidaire
Diplômé de Université McGill
Université Laval
Profession Médecin
Résidence Montréal

Amir Khadir (Téhéran, 12 juin 1961) est un physicien, un médecin spécialisé en microbiologie-infectiologie et un homme politique québécois. Il est, avec Françoise David, l'un des deux porte-parole du parti politique de gauche Québec Solidaire, formé en 2006. Il a été élu député de la circonscription de Mercier lors de l'élection générale québécoise de 2008.

Khadir était auparavant l'un des candidats vedettes de l'Union des forces progressistes (UFP).

Amir Khadir a pour épouse Nima Machouf. Ils ont trois enfants[1].

Sommaire

Biographie

Amir Khadir naît à Téhéran, en Iran, en 1961. À dix ans, il émigre au Québec[1].

Alors qu'il est un jeune adolescent, il s'intéresse à la poésie, à la littérature, ainsi qu'à la philosophie. Cependant, ses parents se préoccupent davantage de sciences et d'économie. Afin de concilier ses intérêts et ceux de ses parents, Amir décide de ne pas entreprendre d'études dans le domaine des arts et des lettres et de se tourner vers la physique.

« En physique on retrouve l'aspect philosophique et même beaucoup de poésie. Avant l'avènement de la science moderne, la physique s'appelait d'ailleurs "philosophie de la nature". Une certaine poésie transcende également la physique, que ce soit par la symétrie qu'on y retrouve ou par la recherche de vérités simples pour décrire la complexité des choses. La physique cherche à trouver des réponses simples, englobantes, qui résument en quelques mots ou en quelques phrases mathématiques de grandes vérités[2]. »

Engagement social

À la fin de ses études collégiales au Cégep du Vieux Montréal[3], il se prépare à continuer ses études en physique à l'université lorsque éclate la révolution iranienne. Rapidement, les islamistes s'approprient la contestation populaire[2].

Amir Khadir est alors impliqué au sein d'un mouvement d'étudiants iraniens hors-Iran qui luttent contre la dictature du Chah Mohammad Reza Pahlavi qui se met alors à lutter contre le régime de l'Ayatollah Ruhollah Khomeiny[4]. L'implication d'Amir pour cette cause se fait en parallèle avec la réalisation de son baccalauréat en physique. Cependant, la répression de la République islamique que subissent les moudjahidines le force à interrompre ses études pour s'y consacrer entièrement. Il est pendant deux ans à la tête du réseau des étudiants iraniens au Canada[2] et s'implique au sein du Comité pour la défense des Droits Humains en Iran[4]. Il est l'un des fondateurs du Centre culturel et communautaire des Iraniens en 1985 et en sera le coordonnateur pendant trois ans. Cet organisme était un centre d'accueil pour réfugiés. Il assurait accompagnement et soutien et il facilitait l'intégration des réfugiés au sein de la société québécoise.

Amir Khadir a confirmé son soutien passé à l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI) un organisme islamique socialiste voué au renversement du gouvernement de la République islamique d'Iran. Il était, selon lui, le principal animateur des opposants au régime des mollahs et de l'ayatollah Khomeiny[5]. En désaccord avec le recours à la violence de l'OMPI, Amir Khadir a pris ses distances avec l'organisme dans le milieu des années 1980. Il s'est montré critique après l'attentat contre l'ambassade d'Iran à Ottawa en avril 1992[5]. L'OMPI a été désigné une organisation terroriste en 2005 au Canada. Le service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a surveillé l'OMPI, Amir Khadir et sa famille à cause du soutien apporté par ceux-ci.

En juin 2003, le jeune frère d'Amir, Omar Khadir, a été arrêté puis libéré sans accusation près de Paris, en France, lors d'une opération des services secrets contre la base française de l'OMPI[5] .

Études de médecine et militantisme humanitaire

En 1985, il achève sa maîtrise en physique à l'Université McGill. Il décide finalement de se réorienter vers la médecine afin de pouvoir aider son prochain et entre à l'Université Laval en 1986. Il obtient son diplôme en 1990 et se spécialise en microbiologie-infectiologie. Pendant un an, il s'implique à l'intérieur de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ). En 1997[2], il est engagé par le Centre hospitalier Pierre-Le Gardeur, qui est situé à Lachenaie, au nord de Montréal[1].

Amir Khadir s'implique au sein de la campagne Outils de paix et de la caravane Québec-Cuba. De 1986 à 1989, il anime le groupe Santé-Tiers-Monde. Il participe à divers projets au Nicaragua, au Zimbabwe et en Inde, respectivement en 1987, en 1990 et en 1997. Il est membre du groupe de citoyens montréalais Objection de conscience. Au début de l'année 2000, il prend part à une délégation humanitaire à laquelle participe, entre autres, Françoise David, envoyée en Irak pour critiquer les effets des sanctions économiques sur la population. Enfin, il devient le président du conseil d'administration de Solidarité-Union-Coopération (SUCO)[4], « un organisme québécois qui vise à promouvoir la solidarité entre les peuples en vue d'un développement durable dans les pays du Sud »[4]. Amir Khadir est aussi impliqué au sein de Médecins du monde, section Canada, et au sein de la Coalition des Médecins pour la Justice Sociale[4].

Engagement politique

Amir Khadir en 2006

Lors de sa fondation en 1997, Amir Khadir devient membre du Rassemblement pour l'alternative progressiste (RAP), l'un des ancêtres de l'UFP[6]. À la suite de la demande du Bloc québécois formulée aux membres de la communauté arabo-musulmane de se présenter sous sa bannière, Amir Khadir fait le saut dans l'arène politique et se présente dans la circonscription d'Outremont lors de l'élection fédérale canadienne de 2000. Il remporte 11 151 voix, derrière le ministre libéral Martin Cauchon qui obtient 18 796 voix[7].

Ensuite, Amir Khadir devient porte-parole de l'Union des forces progressistes et se présente dans Mercier aux élections de 2003, où il remporte près de 18 % des voix[6]. Selon Amir Khadir, des organisateurs libéraux de la circonscription l'aurait informé que, à une semaine du scrutin, la course n'opposait en fait que deux joueurs : le candidat péquiste Daniel Turp et lui-même et que ceux-ci étaient à égalité. Seulement, puisque personne n'était au courant de cette information et que plusieurs ne voulaient pas voir les libéraux remporter la victoire, une partie de l'électorat de l'UFP avait finalement voté pour le Parti québécois le jour du scrutin général[8].

À l'automne 2005, Amir Khadir signe, avec Françoise David et une trentaine d'autres personnalités, le Manifeste pour un Québec solidaire qui s'oppose aux thèses avancées par le manifeste Pour un Québec lucide[9]. Par la suite, la fusion de l'UFP avec le parti Option citoyenne a abouti le 4 février 2006 sur la création du parti Québec Solidaire.

C'est pour ce parti que Khadir se présente à l'élection générale québécoise de 2007. Il recueille environ 29 % des votes, terminant deuxième avec une avance de 10 points de pourcentage sur la candidate libérale Nathalie Rochefort et derrière le péquiste Daniel Turp, qui recueille un peu plus du tiers des votes[10]. Mme Rochefort avait été élue dans la même circonscription lors d'une élection partielle en 2001 pour ensuite être défaite en 2003 par le candidat péquiste[11],[5].

Recevant plusieurs appuis, dont celui de l'ex-ministre péquiste et ancien député de Mercier Robert Perreault[12], Amir Khadir est élu député de Mercier lors de l'élection générale québécoise de 2008 avec 38,06 % des voix[13]. Lors de son assermentation, il critique l'obligation de prêter serment à la reine Élisabeth II, parlant de « vestiges archaïques de la monarchie britannique » et souhaitant l'avènement d'« une république moderne et démocratique »[14].

En juin 2010, il demande à l'Assemblée nationale de condamner l'arraisonnement, par Israël d'un navire qui cherche à casser le blocus autour de Gaza[15].

En novembre 2010, Khadir soutient une pétition électronique lancée par le Mouvement citoyen national du Québec et demandant la démission du premier ministre du Québec Jean Charest[16]. Hébergée par le site de l'Assemblée nationale du Québec, la pétition engendre une affluence record sur le site, recueillant 100 000 signatures en un peu moins de 48 heures[17]. Passant le cap des 200 000 signatures en moins d'une semaine, elle devient la pétition virtuelle officielle la plus signée de l'histoire du Québec[18],[19].

En décembre 2010, il présente une motion de réhabilitation dans le cadre des dix ans de l'Affaire Michaud[N 1],[20]. Le même mois, un sondage réalisé par la firme Léger Marketing pour le compte des quotidiens Le Devoir et The Montreal Gazette révèle que Khadir est le politicien le plus populaire parmi les 125 députés et ex-députés de l'Assemblée nationale, récoltant 45 % des votes parmi les citoyens consultés[21].

Actualité

En entrevue à La Presse en 2006, Amir Khadir se disait en faveur d'une enquête internationale concernant les attentats du 11 septembre 2001 sans rejeter du revers de la main la théorie du complot concernant ces attaques. Il notait toutefois que les résultats d'une telle enquête concluraient sûrement qu'Oussama ben Laden était l'instigateur des attentats[22],[23].

Le député nouvellement élu de Québec solidaire dans Mercier a également été critiqué[24] pour avoir lancé des chaussures sur une effigie du président des États-Unis George W. Bush lors d'une manifestation tenue le 20 décembre 2008 à Montréal[25], en réaction au geste du journaliste irakien Muntadhar al-Zeidi, qui avait lancé des chaussures au président lors d'une visite de ce dernier en Irak, quelques jours plus tôt. Gilbert Gagnon, un enseignant du Cégep de Sainte-Foy, a porté plainte contre Khadir au président de l'Assemblée nationale du Québec. Pour sa défense, Khadir a affirmé qu'il s'en est pris aux symboles représentant le président, et non pas à la personne de George W. Bush. « Si M. Bush, lui-même, avait été là en personne, je ne lui aurais jamais lancé un soulier à la figure. »[26]

Le 17 décembre 2010, Amir Khadir participe à une manifestation organisée par Palestiniens et Juifs unis[27] afin de dénoncer la vente de produits israéliens faite par un commerçant de la rue Saint-Denis[28].

Le 15 mai 2011, alors qu'une marche symbolique en support avec la 3e Intifada avait lieu à Montréal à la sortie de la station de métro Mont-Royal, Amir Khadir s'est présenté sur les lieux pour faire un discours où il a explicitement accusé le Québec de faire subir un régime d'apartheid aux Premières Nations en plus de porter ces mêmes accusation à l'endroit de l'État d'Israël (envers les Palestiniens). Ce discours n'a pas été relaté par les grands médias, mais a tout de même été filmé par une caméra amateur[29].

Notes et références

Notes

  1. Texte de la motion : « Que l'Assemblée reconnaisse avoir commis une erreur le 14 décembre 2000, en condamnant M. Yves Michaud, dont l'intervention aux États généraux de la langue française, la veille, ne comportait pas de propos offensants à l'égard de la communauté juive. »

Références

  1. a, b et c Radio-Canada. 2007. « Les partis et les chefs : Québec solidaire », Élections Québec 2007, 2007.
  2. a, b, c et d LAPOINTE, Danielle. 2002. « Le Dr Amir Khadir : Iranien musulman, médecin et fier de l'être », Association des médecins de langue française du Canada. En ligne.
  3. http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/khadir-amir-25/biographie.html, consulté le 1er février 2011
  4. a, b, c, d et e Union des forces progressistes, L'équipe de rédaction. « Notice biographique du Dr Amir Khadir, candidat dans Mercier », Union des forces progressistes, 8 mars 2003. En ligne.
  5. a, b, c et d Fabrice De Pierrebourg, « Le SCRS a perdu son temps » sur Canoe.com, Le Journal de Montréal, 12 février 2008. Consulté le 26 décembre 2009.
  6. a et b Québec solidaire. 2007. « Amir Khadir, porte-parole », Québec solidaire. En ligne.
  7. OUTREMONT, Québec (1966 - ), Historique des circonscriptions depuis 1867 sur www.parl.gc.ca, Parlement du Canada, 12 décembre 2008. Consulté le 12 décembre 2008
  8. KHADIR, Amir. Tout le monde en parle, 25 février 2007.
  9. LCN. « Pour un Québec solidaire : La gauche réplique au manifeste Pour un Québec lucide », LCN, 1er novembre 2005.
  10. DIRECTEUR GÉNÉRAL DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC. Résultats officiels, Élections générales du 26 mars 2007.
  11. ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC. Nathalie ROCHEFORT, Assemblée nationale du Québec.
  12. Denis Lessard, « L'ex-ministre Robert Perreault appuie Amir Khadir » sur http://www.cyberpresse.ca, La Presse, 3 décembre 2008
  13. Directeur général des élections du Québec
  14. Robert Dutrisac, « Khadir prête serment d'allégeance aux « mal pris » », dans Le Devoir, 18 décembre 2008 [texte intégral (page consultée le 18 décembre 2008)] 
  15. Amir Khadir dénonce le blocus de Gaza et la répression contre la flottille de la paix
  16. Pétition : Demande de démission du premier ministre du Québec., Assemblée nationale du Québec, 15 novembre 2010
  17. Daphnée Dion-Viens, « Pétition pour la démission de Jean Charest: un buzz à haute vitesse » sur http://www.cyberpresse.ca, Le Soleil, 17 novembre 2010
  18. Marie-Josée Nantel, « Pétition virtuelle anti-Charest: la plus signée de l'histoire du Québec » sur http://www.cyberpresse.ca, Le Soleil, 21 novembre 2010
  19. La Presse canadienne, « En bref - 213 000 noms », Le Devoir, 22 novembre 2010
  20. Réhabilitation d'Yves Michaud - Le PQ refuse la motion de Khadir sur http://www.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, 3 décembre 2010
  21. « Le baromètre Léger Marketing-Le Devoir-The Gazette - Khadir, le politicien le plus populaire », Le Devoir, 13 décembre 2010
  22. Amir Khadir : Militant, médecin et député, Florent Daudens, Radio-Canada, 15 décembre 2008.
  23. Amir Khadir n’écarte pas la théorie du complot, Katia Gagnon, La Presse, 7 septembre 2006.
  24. Esprit de bottine, Richard Martineau, Journal de Montréal, 24 décembre 2008.
  25. Des manifestants lancent des souliers au consulat américain, La Presse Canadienne, La Presse, 20 décembre 2008.
  26. Amir Khadir défend son geste contre George W. Bush sur cyberpresse.ca, La Presse canadienne, 28 décembre 2008. Consulté le 8 janvier 2009.
  27. PAJU - Palestiniens et Juifs unis sur http://www.pajumontreal.org, 2010
  28. Commerçant «harcelé» par Amir Khadir sur http://tvanouvelles.ca, TVA nouvelles, Quebecor Media, 17 décembre 2010
  29. Amir Khadir: le Québec pratique l'apartheid contre les premières nations

Liens externes

Précédé par Amir Khadir Suivi par
Daniel Turp
Parti québécois
Député de Mercier
Québec solidaire
Assemblée nationale du Québec
2008-(actuellement)
(actuellement en poste)

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Amir Khadir de Wikipédia en français (auteurs)

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