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Amir Khadir
Amir Khadir Nationalité Québec Naissance 1961
Téhéran, IranProfession Médecin Carrière Parti(s) Québec solidaire Plus haut poste (Québec) Député de Mercier à
l'Assemblée nationale du Québec
2008Prédécesseur Daniel Turp Successeur
Amir Khadir est un physicien, un médecin spécialisé en microbiologie-infectiologie et un politicien québécois. Il est, avec Françoise David, l'un des deux porte-parole du parti politique de gauche Québec Solidaire, formé en 2006. Il a été élu député de la circonscription de Mercier lors de l'élection générale québécoise de 2008.Khadir était auparavant l'un des candidats vedettes de l'Union des Forces Progressistes (UFP).
Amir Khadir a pour épouse Nima Machouf. Ils ont trois enfants[1].
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Amir Khadir naît à Téhéran, en Iran, en 1961. À dix ans, il émigre au Québec[1].
Alors qu'il est un jeune adolescent, il s'intéresse à la poésie, à la littérature, ainsi qu'à la philosophie. Cependant, ses parents se préoccupent davantage de sciences et d'économie. Afin de concilier ses intérêts et ceux de ses parents, Amir décide de ne pas entreprendre d'études dans le domaine des arts et des lettres et de se tourner vers la physique.
« En physique on retrouve l'aspect philosophique et même beaucoup de poésie. Avant l'avènement de la science moderne, la physique s'appelait d'ailleurs "philosophie de la nature". Une certaine poésie transcende également la physique, que ce soit par la symétrie qu'on y retrouve ou par la recherche de vérités simples pour décrire la complexité des choses. La physique cherche à trouver des réponses simples, englobantes, qui résument en quelques mots ou en quelques phrases mathématiques de grandes vérités[2]. »Engagement social
À la fin de ses études collégiales au Cégep du Vieux Montréal[réf. nécessaire], il se prépare à continuer ses études en physique à l'Université lorsque éclate la révolution iranienne. Rapidement, les islamistes s'approprient la contestation populaire[2].
Amir Khadir est alors impliqué au sein d'un mouvement d'étudiants iraniens hors-Iran qui luttent contre la dictature du Chah Mohammad Reza Pahlavi qui se mettent alors à lutter contre le régime de l'Ayatollah Ruhollah Khomeiny[3]. L'implication d'Amir pour cette cause se fait en parallèle avec la réalisation de son baccalauréat en physique. Cependant, la répression de la République islamique que subissent les moudjahidines le force à interrompre ses études pour s'y consacrer entièrement. Il est pendant deux ans à la tête du réseau des étudiants iraniens au Canada[2] et s'implique au sein du Comité pour la défense des Droits Humains en Iran[3].
Il est l'un des fondateurs du Centre culturel et communautaire des Iraniens en 1985 et en sera le coordonnateur pendant trois ans. Cet organisme, qui prétendait venir en aide aux réfugiés, était, selon le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), une façade à une organisation terroriste d'allégeance marxiste soutenue par Saddam Hussein, l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI). Khadir et sa famille furent surveillés plusieurs années par le SCRS. En juin 2003, le jeune frère d'Amir, Omar Khadir, a été arrêté près de Paris, en France, lors d'une opération des services secrets contre la base française de l'OMPI[4].
Études de médecine et militantisme humanitaire
En 1985, il achève sa maîtrise en physique à l'Université McGill. Il décide finalement de se réorienter vers la médecine afin de pouvoir aider son prochain et entre à l'Université Laval en 1986. Il obtient son diplôme en 1990 et se spécialise en microbiologie-infectiologie. Pendant un an, il s'implique à l'intérieur de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ). En 1997[2], il est engagé par le Centre hospitalier Pierre-Le Gardeur, qui est situé à Lachenaie, au nord de Montréal[1].
Amir Khadir s'implique au sein de la campagne Outils de paix et de la caravane Québec-Cuba. De 1986 à 1989, il anime le groupe Santé-Tiers-Monde. Il participe à divers projets au Nicaragua, au Zimbabwe et en Inde, respectivement en 1987, en 1990 et en 1997. Il est membre du groupe de citoyens montréalais Objection de conscience. Au début de l'année 2000, il prend part à une délégation humanitaire à laquelle participe, entre autres, Françoise David, envoyée en Irak pour critiquer les effets des sanctions économiques sur la population. Enfin, il devient le président du conseil d'administration de Solidarité-Union-Coopération (SUCO)[3], « un organisme québécois qui vise à promouvoir la solidarité entre les peuples en vue d'un développement durable dans les pays du Sud »[3]. Amir Khadir est aussi impliqué au sein de Médecins du monde, section Canada, et au sein de la Coalition des Médecins pour la Justice Sociale[3].
Engagement politique
Lors de sa fondation en 1997, Amir Khadir devient membre du Rassemblement pour l'alternative progressiste (RAP), l'un des ancêtres de l'UFP[5]. Suite à la demande du Bloc québécois, formulée aux membres de la communauté arabo-musulmane de se présenter sous sa bannière, Amir Khadir fait le saut dans l'arène politique et se présente dans la circonscription d'Outremont lors de l'élection fédérale canadienne de 2000. Il remporte 11 151 voix, derrière le ministre libéral Martin Cauchon qui obtient 18 796 voix[6].
Ensuite, Amir Khadir devient porte-parole de l'Union des forces progressistes et se présente dans Mercier aux élections de 2003, où il remporte près de 18 % des voix[5]. Selon Amir Khadir, des organisateurs libéraux de la circonscription l'aurait informé que, à une semaine du scrutin, la course n'opposait en fait que deux joueurs : le candidat péquiste Daniel Turp et lui-même et que ceux-ci étaient à égalité. Seulement, puisque personne n'était au courant de cette information et que plusieurs ne voulaient pas voir les libéraux remporter la victoire, une partie de l'électorat de l'UFP avait finalement voté pour le Parti québécois le jour du scrutin général[7].
À l'automne 2005, Amir Khadir signe, avec Françoise David et une trentaine d'autres personnalités, le Manifeste pour un Québec solidaire qui s'oppose aux thèses avancées par le manifeste Pour un Québec lucide[8]. Par la suite, la fusion de l'UFP avec le parti Option citoyenne a abouti le 4 février 2006 sur la création du parti Québec Solidaire.
C'est pour ce parti que Khadir se présente à l'élection générale québécoise de 2007. Il recueille environ 29 % des votes, terminant deuxième avec une avance de 10 points de pourcentage sur la candidate libérale Nathalie Rochefort et derrière le péquiste Daniel Turp, qui a recueilli un peu plus du tiers des votes[9]. Mme Rochefort avait été élue dans la même circonscription lors d'une élection partielle en 2001 pour ensuite être défaite en 2003 par le candidat péquiste[10],[4].
Amir Khadir est élu député de Mercier lors de l'élection générale québécoise de 2008 avec 38,06% des voix[11]. Il avait reçu l'appui notamment de l'ex-ministre péquiste et ancien député de Mercier, Robert Perreault, quelques jours auparavant[12]. Lors de son assermentation, il a critiqué l'obligation de prêter serment à la reine Elisabeth II, parlant de «vestiges archaïques de la monarchie britannique» et souhaitant l'avènement d'«une république moderne et démocratique[13]».
Controverses
En entrevue à La Presse en 2006, Amir Khadir a déclaré qu'il n'était pas convaincu de l'explication officielle des États-Unis concernant les attentats du 11 septembre 2001 et se disait en faveur d'une enquête internationale, au regard de la théorie du complot concernant ces attaques.[14]
Le député nouvellement élu de Québec solidaire dans Mercier a également été critiqué[15] pour avoir lancé des chaussures sur une effigie du président des États-Unis, George W. Bush, lors d'une manifestation tenue le 20 décembre 2008 à Montréal[16], en réaction au geste du journaliste irakien Muntadhar al-Zeidi, qui avait lancé des chaussures au président lors d'une visite de ce dernier en Irak, quelques jours plus tôt. Gilbert Gagnon, un enseignant du Cégep de Sainte-Foy, a porté plainte contre Khadir au président de l'Assemblée nationale du Québec. Pour sa défense, Khadir a affirmé qu'il s'en est pris aux symboles représentant le président, et non pas à la personne de George W. Bush. « Si M. Bush, lui même, avait été là en personne, je ne lui aurais jamais lancé un soulier à la figure »[17].
Notes
- ↑ a , b et c Radio-Canada. 2007. « Les partis et les chefs : Québec solidaire », Élections Québec 2007, 2007.
- ↑ a , b , c et d LAPOINTE, Danielle. 2002. « Le Dr Amir Khadir : Iranien musulman, médecin et fier de l'être », Association des médecins de langue française du Canada. En ligne.
- ↑ a , b , c , d et e Union des forces progressistes, L'équipe de rédaction. « Notice biographique du Dr Amir Khadir, candidat dans Mercier », Union des forces progressistes, 8 mars 2003. En ligne.
- ↑ a et b Fabrice De Pierrebourg, « Amir Khadir espionné » sur Canoe.com, 12 février 2008, Le Journal de Montréal. Consulté le 9 décembre 2008.
- ↑ a et b Québec solidaire. 2007. « Amir Khadir, porte-parole », Québec solidaire. En ligne.
- ↑ OUTREMONT, Québec (1966 - ) sur www.parl.gc.ca, 12 décembre 2008, Historique des circonscriptions depuis 1867, Parlement du Canada. Consulté le 12 décembre 2008
- ↑ KHADIR, Amir. Tout le monde en parle, 25 février 2007.
- ↑ LCN. « Pour un Québec solidaire : La gauche réplique au manifeste Pour un Québec lucide », LCN, 1er novembre 2005.
- ↑ DIRECTEUR GÉNÉRAL DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC. Résultats officiels, Élections générales du 26 mars 2007.
- ↑ ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC. Nathalie ROCHEFORT, Assemblée nationale du Québec.
- ↑ http://www.monvote.qc.ca/fr/resultatsPreliminaires.asp?circ=386
- ↑ « L'ex-ministre Robert Perreault appuie Amir Khadir ».
- ↑ Robert Dutrisac, « Khadir prête serment d'allégeance aux «mal pris» », dans Le Devoir, 18 décembre 2008 [texte intégral (page consultée le 18 décembre 2008)]
- ↑ Amir Khadir : Militant, médecin et député, Florent Daudens, Radio-Canada, 15 décembre 2008.
- ↑ Esprit de bottine, Richard Martineau, Journal de Montréal, 24 décembre 2008.
- ↑ Des manifestants lancent des souliers au consulat américain, La Presse Canadienne, La Presse, 20 décembre 2008.
- ↑ Amir Khadir défend son geste contre George W. Bush sur cyberpresse.ca, 28 décembre 2008, La Presse canadienne. Consulté le 8 janvier 2009.
Liens externes
- (fr) Site officiel de Québec solidaire ;
- (fr) Site officiel de Québec solidaire de la circonscription de Mercier.
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