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Kertch
Kertch Керч Pays Ukraine Subdivision Crimée Maire Oleh Ossadtchyï Fondation VIIe av. J.-C. Première mention Statut Ville depuis 1821 Ancien(s) nom(s) Population 152 564 hab. (2005) Densité 1 413 hab./km2 Altitude 10 m Superficie 108 km2 Indicatif téléphonique +380 6561 Code postal 98300 — 98399 Site officiel www.kerchrada.gov.ua [[Image:|290px|]] Liste des villes d'Ukraine (carte) Kertch (en ukrainien : Керч ; en russe : Керчь, en tatar de Crimée : Keriç, en vieux slave oriental : Корчев) est une ville de la république autonome de Crimée, en Ukraine. Elle est située à l'extrémité orientale de la péninsule de Kertch, à 197 km au nord-est de Simferopol. Sa population s'élevait à 152 564 habitants en 2005, dont 80 pour cent de Russes.
Sommaire
Histoire
Le nom de la ville provient de l'ancien slave oriental къркъ, qui signifie « gorge », par allusion au détroit du même nom, qui fait face à la ville et que les anciens Grecs nommaient Bosphorus. Kertch est l'une des plus anciennes villes d'Ukraine. Les fouilles archéologiques effectuées à Mayak, village proche de la ville, ont prouvé que la zone avait déjà été habitée du XVIIe au XVe siècle av. J.-C..
L'histoire de Kertch en tant que ville commence au VIIe siècle av. J.-C., lorsque des colons grecs venus de Milet fondèrent une ville-état nommée Panticapée, ce qui signifie « route du poisson », sur la rive du détroit de Kertch. La ville fut bâtie au sommet du mont Mitridates, sur le site de la ville actuelle de Kertch. Après avoir soumis les cités voisines, elle devint en 480 av. J.-C. une capitale du royaume de Bosporus. Plus tard, durant le règne du roi Mithridate VI Eupator, Panticapée fut, pendant une courte période, la capitale du royaume du Pont, beaucoup plus vaste et puissant.
La ville était située à l'intersection des routes commerciales entre l'Asie et l'Europe et connut une croissance rapide. Les principales exportations de la ville étaient les céréales, le poisson salé et le vin. Panticapée frappait sa propre monnaie. Une grande partie de la population était ethniquement scythe et plus tard sarmate, ce qu'attestent les fouilles archéologiques de Koul-Oba (« la Colline de cendre » en tatar).
Au Ier siècle de notre ère, Panticapée et le Royaume du Bosphore subirent des raids des Ostrogoths, puis la ville fut dévastée par les Huns en l'an 375. À partir du VIe siècle, la ville fut sous la domination de l'Empire byzantin. Sur ordre de l'empereur Justinien, une citadelle nommée Bospor y fut construite. Elle était le centre d'un diocèse, qui se développa sous l'influence de la chrétienté grecque. En 576, elle résista à un siège des Köktürks commandés par Bokhan.
Au VIIe siècle, les Khazars prirent le contrôle de Bospor et la ville fut renommée Kartcha ou Tcharcha. Le chef du gouvernement local était à cette époque le tudun. Le christianisme fut la religion principale à Kertch à l'époque de la domination khazare. L'église de Saint-Jean Baptiste fut fondée en 717, ce qui en fait la plus ancienne église d'Ukraine. L' « Église des Apôtres » existait à la fin du XVIIIe siècle et au début du IXe siècle, selon la Vie de l'apôtre André d'Epiphanus.
Après la chute de la Khazarie face à la Rus' de Kiev, à la fin du Xe siècle, Kertch devint le centre d'un nouvel État. Son chef, Georgius Tzul, fut déposé par un expédition des Byzantins et de la Rus', en 1016. À partir du Xe siècle, la ville était une colonie slave du nom de Kortchev, qui appartenait à la principauté Tmutarakan. Kortchev était au centre du commerce entre la Rus', la Crimée, le Caucase et l'Orient.
Au XIIIe siècle, Kortchev et toute la Crimée furent envahies par les Mongols. La ville devint ensuite la colonie gênoise de Cerco (Cherkio), en 1318, et servit de port de mer. Les habitants travaillaient dans les sauneries ou étaient pêcheurs. La ville passa en 1475 sous la domination de l'Empire ottoman et tomba en décadence, servant de marché d'esclaves. Elle subit les raids répétés des Cosaques Zaporogues.
En réponse au renforcement des forces militaires russes dans la région d'Azov, les Turcs construisirent en 1706 la forteresse de Yeni Kale, près de la ville, face au détroit de Kertch. En 1771, l'armée russe envahit la Crimée et, par le traité de Kutchuk-Kaïnardji, signé en 1774, Kertch et Yeni Kale furent cédées à la Russie. En conséquence, les possessions turques furent presque complètement anéanties. En 1790, les forces navales russes sous le commandement de l'amiral Fiodor Ouchakov infligèrent une défaite à la flotte turque lors de la bataille du détroit de Kertch.
En raison de son emplacement, Kertch devint un important port de commerce et de pêche. Le musée d'État de l'Antiquité et divers établissements d'enseignement furent ouverts dans la ville. Une usine sidérurgique fut construite en 1846, alimentée par un énorme gisement de minerai de fer trouvé dans la péninsule de Kertch.
Au cours de la guerre de Crimée, la ville fut dévastée par les forces britanniques en 1855.
À la fin du XIXe siècle, Kertch accueillit des industries mécaniques et des cimenteries ainsi que des conserveries et des usines de tabac. En 1900, la ville fut reliée au chemin de fer et le chenal du détroit de Kertch fut approfondi et élargi. La population atteignait alors 33 000 habitants.
Kertch connut une période de déclin pendant la Première Guerre mondiale et la guerre civile russe, puis reprit sa croissance à la fin des années 1920, grâce au développement de diverses industries, minerai de fer et métallurgie en particulier. En 1939, la population atteignait 104 500.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1945, Kertch fut le théâtre de violents combats entre l'Armée rouge et les forces nazies. La ville fut d'abord prise par les Allemands en novembre 1941. Le 30 décembre 1941, les Soviétiques la reprirent grâce à une opération de débarquement naval, mais en 1942, les forces allemandes parvinrent à occuper la ville. L'Armée rouge perdit plus de 160 000 hommes, tués ou prisonniers, au cours de la bataille de la péninsule de Kertch. Le 31 octobre 1943, les forces navales soviétiques lancèrent une autre opération de débarquement, mais Kertch ne fut finalement libérée que le 11 avril 1944.
Durant l'occupation de Kertch, l'armée allemande tua quelque 15 000 habitants de Kertch et en déporta 14 000. Des preuve des atrocités commises par les Allemands à Kertch furent présentées au procès de Nuremberg. Après la guerre, la ville reçut le titre de Ville héroïque. Les catacombes (mines) d'Ajimouchkaï dans la banlieue de Kertch servirent de refuge à des milliers de soldats et de réfugiés, qui prirent part à des opérations de guérilla contre l'occupant. Beaucoup d'entre eux périrent sous terre, à la suite d'attaques au gaz toxique. Par la suite, un mémorial fut élevé sur le site.
Population
Évolution démographique [1] 1840 1863 1897 1911 1926 1939 9 900 21 400 33 300 55 800 66 700 104 500 1959 1970 1979 1989 2001 2005 99 000 128 000 156 827 174 365 157 007 152 564 Économie
Le port de Kertch est le 8e port d'Ukraine, avec un trafic de 4 417 400 tonnes en 2005 [2]
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
- ↑ Population Statistics [1] World Gazetteer [2]
- ↑ Statistiques officielles
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