- Jugement de Salomon
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Salomon (Bible)
Pour les articles homonymes, voir Salomon.Cet article fait partie
de la série BibleContenus Thèmes connexes Exégèse et critique Salomon, fils de David et de Bethsabée, est un roi d'Israël (de 970 à 931 avant Jésus-Christ selon la chronologie biblique usuelle). Sa sagesse et sa justice sont proverbiales. Il fait construire le premier Temple de Jérusalem. Son histoire est contée dans le Premier livre des Rois.
Sommaire
Préalable
Cet article repose exclusivement sur la littérature religieuse (Bible, Midrash, Coran...).
Pour les informations historiques et archéologiques voir Données archéologiques sur David et Salomon.
Pour des informations épigraphiques voir Histoire de la recherche sur le Pentateuque.
Salomon, fils et successeur du roi David
Salomon (Shlomo) est le deuxième fils que le roi David eut de sa femme, Bethsabée, que celui-ci avait prise à Urie le Hittite.
Quand David fut vieux, son fils Adonias tenta de se faire proclamer héritier. Alors David ordonne au prêtre Sadoq d'oindre Salomon comme roi après lui. David, mourant, confie ces paroles à son fils de douze ans : « Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde à Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts, Ses commandements et Ses ordonnances, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras » (I Rois 2, 2 et 3). Après 40 ans de règne, David meurt. Salomon devient ainsi roi d'Israël.
Le jugement de Salomon
Considéré comme « Sage parmi les hommes », il se rendit populaire en début de règne par ses jugements pleins de sagesse. Il avait d'ailleurs demandé à Dieu de le munir d'un cœur qui sache écouter[réf. nécessaire]. Le Premier livre des Rois (3, 16-28) raconte ainsi le différend qui opposa deux femmes ayant chacune mis au monde un enfant, mais dont l'un était mort étouffé. Elles se disputèrent alors l'enfant survivant. Pour régler le pas d'accord, Salomon réclama une épée et ordonna : « Partagez l'enfant vivant en deux et donnez une des moitiés à la première et l'autre moitié à la seconde ». L'une des femmes déclara qu'elle préférait renoncer à l'enfant plutôt que de le voir sacrifié. En elle, Salomon reconnut la vraie mère, et il lui fit remettre le nourrisson. Alors « tout Israël apprit le jugement qu'avait rendu le roi, et ils révérèrent le roi car ils virent qu'il y avait en lui une sagesse divine pour rendre la justice ». Ce célèbre épisode de la vie du Roi Salomon a donné lieu à l'expression « jugement de Salomon ». Il peut signifier soit que face à l'impossibilité d'établir la vérité dans un litige, on partage les torts entre deux parties, soit on met ces mêmes parties devant une situation qui oblige l'une d'elles au moins à changer sa stratégie. Ce cas fait partie de ceux étudiés en théorie des jeux à somme non-nulle au même titre que la Crise des missiles de Cuba, avec laquelle elle a des affinités (mettre l'une des parties dans une position intenable, et forcer l'issue vers un arrangement gagnant-gagnant).
Un règne de paix et de prospérité
A son avènement, Salomon doit faire face à de nombreuses rivalités et révoltes au sein de son royaume. Il élimine les partisans de son demi-frère Adonias. Le prêtre Abyatar est exilé et Joab est exécuté.
Le pharaon Siamon profite de la mort de David pour organiser une expédition en Palestine. Il prend et détruit Gezer. Mais devant l’armée de Salomon, il préfère une paix de compromis. Il donne sa fille en mariage à Salomon avec pour dot Gezer. Salomon s’engage probablement à ne pas attaquer la pentapole philistine. Avec ce mariage Salomon signe un traité avec Siamon où il est autorisé à fixer, de manière permanente, les frontières méridionales de son royaume en occupant Gezer, qui dorénavant, restera une région d'Israël.
Salomon organise une expédition militaire à Hamath et Zoba pour contrôler Tadmor (Palmyre) et la route des caravanes.
Son règne marque cependant une période de paix, de prospérité et d'abondance. Le roi-bâtisseur fait ériger dans sa capitale des édifices colossaux (le Temple, le palais royal et les fortifications de Jérusalem). Il bâtit le premier Temple de Jérusalem. C'est dans sa quatrième année de règne que Salomon se mit à bâtir le temple, qui fut achevé en sept ans et demi. C'est le temple et non plus le tabernacle, qui fut alors le centre du culte public.
L'organisation du royaume de Salomon
Salomon organise l’administration de son Empire, tâche qui lui vaut la réputation de « sage » (hâkâm) :
- Comme David, il s’entoure de hauts fonctionnaires et de conseillers (prêtre, secrétaire, héraut, chef de l’armée) mais crée de nouvelles fonctions (maître du palais, chef des préfets et chef de la corvée). La famille du prophète Nathan est très influente dans ce cabinet. Salomon crée un corps de fonctionnaires (lévites), dévoués au service de l’État. Il institue des écoles pour les former.
- Le territoire israélite est divisé en douze préfectures dirigés par un préfet (nesîb), nommé par Salomon.
- Chaque préfecture devait assurer l’entretien de la cour royale pendant un mois, charge assez lourde à cause du développement du harem royal, du nombre des hauts fonctionnaires et de la charerie royale. D’autres entrées proviennent du domaine royal, géré par le maître du Palais, de cadeaux et tributs versés par les vassaux. De plus, le roi contrôle le commerce international : caravanes du désert (encens, aromates), commerce de haute mer dans des expéditions conjointes avec les Phéniciens (produits et animaux tropicaux, or), commerce avec la Phénicie (blé, huile, cèdre, cyprès, aide technique).
- Salomon nomme à la tête de l’armée l’ancien chef de la garde personnelle de David. L’effort de modernisation porte sur les chars, peu utilisés dans le passé et la construction de places fortes.
Le déclin
Selon la Bible (I Rois, 11, 3), Salomon a pris 700 épouses et 300 concubines. Il laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux » (I Rois 11, 4 et 5). L'infidélité de Salomon à garder l'alliance avec Dieu entraîna la colère divine : « Parce que tu as fait cela[1] , (...) Je t'arracherai le royaume (...) Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l'arracherai de la main de ton fils. » (I Rois 11, 9 à 13)
À la fin du règne, la levée de lourds impôts et l'institution de la corvée provoquent des révoltes qui aboutiront à la partition du royaume d'Israël après la mort de Salomon (-931).
Selon le Coran, Salomon (Soulayman) n'a jamais été mécréant et n'entraina pas la colère d'Allah :
« Et [les gens] suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Solayman. Alors que Solayman n’a jamais été mécréant mais bien les diables[2]. »Livres de Salomon
Les livres bibliques suivants sont attribués à Salomon :
- traditionnellement
- Certaines traditions attribuent le Livre de l'Ecclésiastique à Salomon[3]
Les livres apocryphes suivants sont attribués à Salomon :
- explicitement
Prophète de l'Islam
Adam Hénoch Noé Héber Shélah Abraham Loth Ismaël Isaac Jacob Joseph Job آدم ادريس نوح هود صالح ابراهيم لوط اسماعيل اسحاق يعقوب يوسف أيوب Adam Idrīs Nūḥ Hūd Sāliḥ Ibrāhīm Lūṭ Ismāʿīl Isḥāq Yaʿqūb Yūsuf Ayyūb Jethro Moïse Aaron Ézéchiel David Salomon Élie Élisée Jonas Zacharie Jean-Baptiste Jésus Mahomet شعيب موسى هارون ذو الكفل داود سليمان إلياس اليسع يونس زكريا يحيى عيسى محمد Chuʿayb Mūsā Hārūn Dhū'l-Kifl Dāwūd Sulaymān ʾIlyās al-Yāsʿa Yūnas Zakarīyā Yaḥyā ʿĪsā Muhammad Dans le Coran, c'est le 27e chapitre (sourate) qui parle le plus de Salomon (Sulayman), prophète et roi, tout comme son père David (Daoud). Son histoire avec la reine de Saba (appelée ici Bilqis) y est narrée. Dans les sourates 21e versets 81-82, 27e verset 17, 34e 12-14 et 38e 29-39, il est fait allusion aux épreuves et aux pouvoirs que lui aurait accordé Dieu, pouvoirs qui prennent dans les légendes populaires la forme magique du Sceau de Salomon.
Bibliographie
- Ernest-Marie Laperrousaz, Salomon, roi d'Israël, Hachette Éducation, 2000
- Claude Lichtert et Dany Nocquet (sous la direction de), Le Roi Salomon. Un héritage en question, Lessius (coll. Le livre et le rouleau 33), Bruxelles, 2008
Voir aussi
- Texte biblique, hébreu et français, du "Jugement de Salomon" (1 Rois 3, 16-28)
- Les Mines du roi Salomon
- Histoire du compagnonnage
- Pour une analyse juridique du jugement de Salomon, Jacques BELLICHACH, Le Jugement de Salomon est-il un jugement ?, Gazette du Palais, Recueil 2007, p. 3977-3978
- Claude Rappé , Salomon, le roi des femmes, roman publié chez Albin Michel par le journaliste-historien Claude Rappé, très documenté
Notes et références
- ↑ ici, la cause de la colère Divine n'est pas la polygamie, mais l'adoration d'autres divinités
- ↑ Le Coran, traduction de Muhammad Hamidullah, 1990, Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah), 102 sur Wikisource
- ↑ Troisième Concile de Carthage, 397
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