- John William
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John William Nom Ernest Armand Huss Naissance 9 octobre 1922
Grand-Bassam, Côte d'IvoireDécès 8 janvier 2011 (à 88 ans)
Antibes, FranceActivité principale chanteur Genre musical Chanson française, gospel, negro spiritual Années d'activité 1952-2005 Labels Polydor, Riviera , Pathé, Trianon, Unidisc John William, de son vrai nom Ernest Armand Huss, né le 9 octobre 1922 à Grand-Bassam en Côte d'Ivoire et mort le 8 janvier 2011[1] à Antibes en France à l'âge de 88 ans, est un interprète franco-ivoirien, qui a connu un certain succès dans les années 1960 et 1970 avec sa voix grave et un répertoire à la fois religieux et profane.
Ernest Armand Huss a connu une existence tragique : enlevé à sa mère très jeune, il perdit ses deux parents, et fut déporté au camp de concentration de Neuengamme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 16 décembre 2005, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur.
Sommaire
L'enfance
D'un père alsacien, Ernest Charles Huss, colon en Côte d'Ivoire, et d'une mère ivoirienne, Henriette Amoussan, Ernest Armand Huss est né le 9 octobre 1922 à Grand-Bassam, dans un petit village de Côte d'Ivoire, au bord de la lagune Ebrié. Enlevé à sa mère dès 18 mois puis confié, à l'âge de 8 ans, à une lointaine parente d'un petit village de Seine-et-Marne, il fait ses études dans un pensionnat français. En 1939, à 17 ans, il devient apprenti ajusteur-outilleur aux usines automobiles de Boulogne-Billancourt.
Ouvrier de la Résistance
En juin 1943, réquisitionné pour le Service Civique Rural, afin de remplacer les paysans prisonniers, Ernest Armand Huss est envoyé en Charente-Maritime jusqu'en août 1943. Il est ensuite engagé à Montluçon par une usine qui fabrique des appareils détecteurs de sons pour les avions allemands.
En mars 1944, Ernest Armand Huss couvre un jeune ouvrier dans la pose d'explosifs sur du matériel destiné aux nazis. La nuit suivante, l'atelier explose. Arrêté puis incarcéré à la prison de Moulins, Ernest Armand Huss est interrogé et torturé par la Gestapo. Il ne parlera pas.
En Côte d'Ivoire sa mère est emportée par une épidémie de rougeole.
Déporté au camp de concentration de Neuengame
Déporté politique à 22 ans, Ernest Armand Huss est envoyé au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg (mars 1944 à mai 1945) sous le numéro "31103". Ses connaissances techniques lui sauvent la vie : capable de lire les plans de montage des plans industriels, il est envoyé dans une usine d'armement pour travailler comme ajusteur-outilleur. En avril 1945, environ 10 000 déportés de ce camp sont acheminés vers le port de Lubeck d'où il est transféré sur le Thielbek puis recueilli par la Croix-Rouge suédoise.
Ernest Armand Huss est l'un des rescapés des camps nazis à qui Serge Bilé a donné la parole dans son documentaire Noirs dans les camps nazis (1995).
De retour à Paris, il retrouve son père (sur le quai d'une station de métro) mais le vieil homme ne survivra à la guerre que de quelques mois, emportant tout de même dans l'au-delà la joie d'avoir retrouvé son fils.
Les débuts dans la chanson
De son expérience de déporté Ernest Armand Huss retire une grande foi en Dieu. En chantant pour réconforter ses camarades déportés, il a découvert la beauté et la musicalité de sa voix. A la Libération, incapable de retourner travailler à l'usine qui lui rappelle trop son labeur dans les camps nazis, il prend des cours de chant et se donne le pseudonyme de John William[2].
- 1949.- La mode de la musique américaine arrive en France. John William chante dans les cabarets.
- 1952.- Grand prix d'interprétation de Deauville avec la chanson Je suis un nègre.
- 1954.- Il se marie avec Liliane Pelluau qui lui donnera un fils quelques mois après leur union prénommé William, et une fille dix ans plus tard prénommée Maya (qui deviendra à son tour chanteuse). Il passera le reste de sa vie avec sa femme.
- 1961.- Coq d'or de la chanson française pour Le voyageur sans étoile pour lequel il reçut également la médaille de la Ville de Paris.
- 1966.- Prix de la meilleure vente de disque de l'année au Midem à Cannes avec la Chanson de Lara.
Les succès
John William enchaîne les succès avec des génériques de films qui feront le tour du monde dont l'inoubliable Si toi aussi tu m'abandonnes[3] chanson du film Le train sifflera trois fois, ensuite viendront : Alamo, Lawrence d'Arabie, Une île au soleil, Le Jour le plus long, et La Chanson de Lara du film Le Docteur Jivago. Son talent est reconnu dans le monde entier.
- 1969 : John William devient le premier chanteur français de gospel et de Negro spiritual en France[4].
- 1970 : John William devient le chanteur attitré du paquebot France, ce qui lui vaut un public d'Américains dont il est très apprécié.
- 1973 : John William est le chanteur principal de la comédie musicale Show Boat avec le célèbre Ol' Man River.
- 1986 : John William chante avec sa fille Maya.
- 1989 : Il devient grand-père : son fils lui donne une petite-fille (Lætitia) puis deux ans plus tard un petit-fils (Charles), en 1991.
- 1990 : Il publie une autobiographie titrée Si toi aussi tu m'abandonnes dans laquelle pour la première fois il raconte en détails sa déportation. A la suite de ce livre, déjà fortement sensible à la lutte contre l'esclavage, il se consacrera également au "travail de mémoire" en tant que rescapé de camp de concentration.
- 2005 : En mai, tournée d'adieu en Martinique qu'il lui faudra annuler en raison de problèmes de santé. En décembre de cette même année, il reçoit la Légion d'honneur.
Il décède le 8 janvier 2011 à Antibes, à l'âge de 88 ans, entouré de sa famille.
Plus de 350 titres enregistrés
- Adieu ma mère
- Ave Maria
- Avec leur musique
- Avec tes quatre enfants
- Adieu tristesse (1959)
- Big Bad John
- Black boy (1970)
- Bonjou' missie
- C'est Noé
- La chanson d'Orphée du film Orfeu Negro (1959)
- Comédie
- Day O (1957)
- Dieu n'a pas de préférence
- Donnez-nous aujourd'hui
- Drouchka
- Du haut du Sacré-Cœur (1952)
- Esmeralda
- Ezekiel dans le ciel
- Father Martin
- Golgotha
- Hé ! Jo !
- Il était une fois la révolution (1972)
- Il reviendra (1969)
- Il riait
- Ils te crucifieront
- Isadora
- J'ai prié pour toi
- Jean
- Je ne t'oublierai jamais (1962)
- Je reviendrai my love
- Je suis un nègre
- Jéricho
- Johnny, rappelle-toi
- Kaïmano
- Kalou
- L'écho de mon coeur
- L'été de la liberté (Maya William)
- L'homme le plus fort
- L'or de mon jardin
- La chanson de Lara
- La fontaine des amours, de La Fontaine des amours
- La longue marche
- La marche des compagnons de Thierry la Fronde (1964)
- La nuit sur la vallée
- La rose des sables du film Lawrence d'Arabie
- La vieille valse
- Le chemin du ciel
- Le dieu des vendanges
- Le jour le plus long, (The longest day)
- Le pont vers le soleil
- Le voyageur sans étoile, (notice BNF no FRBNF37990451r) (1961)
- Un oiseau blanc
- Comme une symphonie
- Le bleu de l'été (Green leaves of summer) du film Alamo
- Navaronne
- Les Bravados
- Les Chevaliers du ciel (1968)
- Les Conquistadors
- Les grilles de ma maison (Green green grass of home) (1967)
- Les guitares du diable (1962)
- Les yeux du diable
- Loango
- Long, long, long
- Ma maison du Kentucky
- Marie lève-toi et marche
- Mélopée
- Merci Dieu merci
- Mes frères
- Michaël
- Mississippi (Ol' man river), (notice BNF no FRBNF380910535)
- Mon livret (enregistré en duo avec son fils William, surnommé "Willy" sur la pochette de l'album, en 1966)
il enregistrera plusieurs chants de Noël sur ce même album avec son fils, tels que: "Dors petite sœur" et "Papa Noël n'oublie personne")
- Ne pleurez pas
- Notre Père
- O.K. Corral
- Où sont-elles les nuits ?
- Ouvre les yeux éveille-toi
- Paix aux pauvres gens (Go down Moses)
- Parce qu'un homme
- Paris, c'est trop grand pour moi
- Pax hominibus (1970)
- S.d.- Plays Spanish music, (notice BNF no FRBNF37809065g)
- Plus d'amour
- Pour vous je chante
- Quand la vallée s'endormira (1970)
- Quand le soleil était là (Cuando calienta el sol)
- Quatre bouts de bois
- Quatre garçons dans le vent (A Hard Day's Night)
- Qui peut savoir (Nobody knows the trouble I've feel)
- Regarde la lumière
- Revolver (1966)
- St. James Infirmary Blues
- Sayonara
- Seize tonnes (1956)
- Sentimental
- Si peu de temps (Les 55 jours de Pékin)
- Si toi aussi tu m’abandonnes..., célèbre chanson du western Le train sifflera trois fois (1952)
- Stormy weather (1970)
- Summertime
- Swing low
- Tant de nuits
- Toi dans ta chapelle[5]
- Thierry la Fronde
- Tu n'as pas le droit
- Un autre Univers
- Un certain sourire (A certain smile)
- Un monde meilleur (Sur les motifs de la 9ème Symphonie de Dvorak)
- Une île au soleil (Island in the sun)
- Va mon cœur (Deep River)
- Vaya con dios
- Vous qui partez...
- Wandrin' star (1970)
- Y'avait Fanny qui chantait (1966)
Références
- Le Figaro
- BNF no FRBNF12159580p) Notice d'autorité personne (notice
- Si toi aussi tu m'abandonnes
- BNF no FRBNF37988907c) Negro Spirituals, enregistrement sonore par John William, (notice
- Toi dans ta chapelle
Voir
Articles connexes
- Liste de chanteurs français
- Le Train sifflera trois fois (Film)
Lien externe
Bibliographie
- John William, Si toi aussi tu m'abandonnes : XXe ‑ XXe siècle : 1922-1990, Paris, Les Éditions du Cerf, 1990.(notice BNF no FRBNF350887070)
Catégories :- Chanteur français
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Naissance dans la colonie de Côte d'Ivoire
- Naissance en 1922
- Déporté-résistant
- Survivant de camp de concentration nazi
- Décès en 2011
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