- Jean-Marie Domenach
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Jean-Marie Domenach (Lyon, 13 février 1922 - 5 juillet 1997[1] à Paris dans le XIVe arrondissement[2]) est un résistant, écrivain et intellectuel français catholique.
Sommaire
Biographie
Né à Lyon en 1922, Jean-Marie Domenach étudie au lycée Saint-Marc puis entre en classe préparatoire littéraire au lycée du Parc. D'une famille originaire d'Olette en Catalogne française, son grand-père ingénieur Louis Domenach (1888 - 1968), s'est fixé à Lyon où il était directeur technique des cables.
En 1941-1942, il anime la résistance des étudiants de l'Université de Lyon avec son ami Gilbert Dru. Stagiaire à l'École des cadres d'Uriage, il rejoint plus tard, en août 1943 le maquis du Vercors. Il dirige en 1945 la revue des Forces françaises de l'intérieur, Aux armes !.
Secrétaire, de 1946 à 1957, de la revue personnaliste Esprit, fondée par Emmanuel Mounier, il en reprend la direction après le décès de Mounier et de son successeur Albert Béguin, de 1957 à 1976. Avec Mounier, il soutient en 1949 la parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. À partir des années 1950, la revue contribue à la création d'une gauche modérée (anti-communiste) en France, soutenant en particulier les dissidents du bloc de l'Est. Les critiques à l'égard de l'URSS n'empêchent cependant pas Domenach de s'opposer à la communauté européenne de défense, se plaçant ainsi en porte-à-faux vis-à-vis du MRP démocrate-chrétien dont il est par ailleurs proche. Esprit fait connaître en France, après mai 68, Ivan Illich, et ses idées d'autonomie, d'écologie politique, de convivialité.
Militant au lendemain de la guerre dans le Mouvement de la paix, Domenach lutte pour la décolonisation en Indochine et en Algérie, soutenant de Gaulle. Il témoigne en 1951 lors des procès de l'Organisation spéciale (OS), affiliée au MTLD de Messali Hadj, où la défense avait allégué la pratique de la torture pour extorquer des aveux[3].
Il crée le 8 février 1971 avec Michel Foucault et Pierre Vidal-Naquet le Groupe d'information sur les prisons. Il participa, en 1974, aux « Assises du socialisme » organisées par le Parti socialiste. En 1975, il soutient les boat-people vietnamiens, avec, notamment, Raymond Aron et Jean-Paul Sartre.
Directeur des études du Centre de formation des journalistes de 1978 à 1980, il est ensuite, de 1980 à 1987, professeur de sciences sociales à l'École polytechnique, où il dispense notamment un cours intitulé « Approches de la modernité ».
Il y fonde en 1982 avec Jean-Pierre Dupuy, sur la base de réflexions préliminaires de Jean Ullmo, un centre de recherches en sciences cognitives et épistémologie, le CREA, dont une partie des travaux seront consacrés à la pensée de René Girard.
Il a tenu des chroniques dans plusieurs revues dont le magazine canadien MacLean, L'Expansion, et France catholique. Il a participé au club « Politique autrement ».
Il meurt à 75 ans, le 5 juillet 1997 d’une crise cardiaque[4]. Il a été inhumé à Saint-Beauzire (Haute-Loire)[2].
Il est le père de Jean-Luc Domenach et de Nicolas Domenach.
Bibliographie
- La Propagande politique. Paris, Presses universitaires de France, vers 1950. 8e édition mise à jour, 1979, «Que sais-je ?» numéro 448.
- Barrès par lui-même. Paris, Éditions du Seuil, 1954.
- Le Retour du tragique. Paris, Éditions du Seuil, 1967. Coll. Esprit: «La condition humaine». Réédition: Éditions du Seuil, 1973. Coll. Points.
- Emmanuel Mounier. Paris, Éditions du Seuil, 1972. «Écrivains de toujours».
- Le Christianisme éclaté. En collaboration avec Michel de Certeau. Paris, Éditions du Seuil, 1974.
- Le Sauvage et l'ordinateur. Paris, Éditions du Seuil, 1976. Coll. Points.
- Ce que je crois. Paris, Grasset, 1978.
- Enquête sur les idées contemporaines. Paris, Éditions du Seuil, vers 1981. Réédition: Éditions du Seuil, 1984. Coll. Points numéro 157.
- Lettre à mes ennemis de classe. Paris, Éditions du Seuil, 1984.
- Des idées pour la politique. Paris, Éditions du Seuil, 1988.
- Ce qu'il faut enseigner: pour un nouvel enseignement général dans le secondaire. Paris, Éditions du Seuil, 1989.
- Europe: le défi culturel. Paris, La Découverte, 1990.
- À temps et à contretemps. Paris, Éditions Saint-Paul, 1991.
- Une morale sans moralisme. Flammarion, 1992.
- La Responsabilité : essai sur le fondement du civisme. Paris, Hatier, 1994.
- Approches de la modernité, Paris, Ellipses, 1995 (ISBN 2-72989-564-7).
Texte de ses leçons à l’École Polytechnique..
- Le Crépuscule de la culture française ? Paris, Plon, 1995.
- Regarder la France : Essai sur le malaise français, Paris, Éditions Perrin, 1997, 204 p. (ISBN 2-26201-314-4).
- Beaucoup de gueule et peu d'or. Journal d'un réfractaire (1944-1977). Paris, Éditions du Seuil, 2001.
Références
- Notice d'autorité personne sur le site du catalogue général de la BnF
- Claude Liscia, Le Maitron [lire en ligne], « DOMENACH Jean-Marie » D'après
- L'avocat et sa cause en milieu colonial. La défense politique dans le procès de l'Organisation spéciale du Mouvement pour le triomphe des libertés en Algérie (1950-1952), Politix, 2003, Volume 16, n°62, pp. 65-91 Sharon Elbaz,
- Aimé Savard, « Rebelle par conviction », dans La Vie, no 2706, 10 juillet 1997 [texte intégral]. D'après
Autres sources
- Bibliographie commentée sur le site de France culture.
- Numéro de juillet 1998 de la revue Esprit : « L'esprit Jean-Marie Domenach, 1922-1977 ».
- Dossier sur Jean-Marie Domenach dans l'encyclopédie de l'Agora
- Site de la revue Esprit
Liens externes
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