- Jean-Baptiste Lynch
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Jean-Baptiste Lynch, né le 3 juin 1749 à Bordeaux, mort le 15 août 1835 à Dauzac en Médoc, est comte de l'Empire, maire de Bordeaux, pair de France.
Magistrat puis président aux requêtes au parlement de Bordeaux sous Louis XVI, Lynch s'oppose à la Révolution française et est emprisonné sous la Terreur.
Nommé en 1808 maire de Bordeaux, Lynch est d'abord dévoué à Napoléon. Mais en 1813 il contacte les agents royalistes ; en 1814 il livre la ville aux anglais. Louis XVIII le fait pair de France.
Sommaire
Biographie
Les débuts
Jean-Baptiste Lynch est né en 1749, fils de « Thomas Lynch, écuyer, et de dame Pétronille Drouillard »[1], issu d'une famille d'origine anglaise, anciennement établie en Irlande dans la région de Galway. D'ancienne mais petite noblesse, les Lynch catholiques ont dû fuir les persécutions et se réfugier à Bordeaux au XVIIe siècle[1],[2]. Le grand-père de Jean-Baptiste ne réussit pas son intégration commerciale, mais le père de Jean-Baptiste, Thomas Lynch, fait un riche mariage[2] en épousant la fille du trésorier Pierre Drouillard ; il reçoit de Louis XV des lettres de naturalisation, et en 1755 des lettres de reconnaissance de noblesse[3]. Un frère de Jean-Baptiste, Thomas-Michel Lynch, est plus tard député de tendance royaliste au Conseil des Cinq-Cents en 1796-1797[1].
Jean-Baptiste Lynch est reçu en 1771 conseiller au parlement de Bordeaux. Il épouse la fille de M. de Berthon, premier président au parlement, et devient ensuite président aux requêtes[4].
Lorsque son beau-père est élu député aux États généraux de 1789, il l'accompagne à Paris et professe hautement ses opinions, qui lui valent d'être emprisonné pendant la Terreur. Il est libéré après Thermidor[1],[4].
Maire de Bordeaux
Nommé conseiller général sous le Consulat, Jean-Baptiste Lynch est nommé par l'Empereur maire de Bordeaux en 1808. Il devient ensuite comte de l'Empire et chevalier de la Légion d'honneur[1]. Il est dévoué à Napoléon qui parle de lui comme l'un de ses meilleurs magistrats[2].
Lynch livre la ville
Lynch choisit de rallier les Bourbons et de n'être pas fidèle à Napoléon, en reniant les serments[2] qu'il lui a faits comme maire de Bordeaux et comme membre de la Légion d'honneur. Il entre en contact à Paris et à Bordeaux, en 1813, avec plusieurs royalistes dont Taffard de Saint-Germain, un agent de Louis XVIII[1],[4]. En mars 1814, les Anglais approchent de Bordeaux. Après avoir laissé des appuis sûrs à l'hôtel de ville, Lynch va au-devant du général anglais, abandonne son écharpe tricolore pour une écharpe blanche et rentre dans Bordeaux, présente les Anglais comme des alliés et entraîne la population aux cris de « Vive le Roi ! »[4]. Le 12 mars, il publie une proclamation invitant à voir en Louis XVIII un « monarque père du peuple »[1] ; le jour même, le duc d'Angoulême débarque à Bordeaux.
Le duc de Wellington renie plus tard l'approbation anglaise pour une Restauration, le gouvernement anglais préférant traiter avec Napoléon, titulaire du pouvoir en place. Les bordelais doivent assumer seuls leur attachement à la maison de Bourbon : le maire, le comte Lynch se rétracte donc à propos du soutien de l'armée anglaise mais continue à soutenir les Bourbon. Le drapeau blanc flotte notamment sur la mairie[5].
Louis XVIII reçoit ensuite Lynch aux Tuileries et l'élève à la dignité de Grand-Croix de la Légion d'honneur. Pendant les Cent-Jours, Lynch s'enfuit en Angleterre[1] : Napoléon revenu annonce qu'il pardonne à tous, excepté à ses deux « pires ennemis », Lynch et Lainé[4].
Lynch revient en France à la seconde Restauration ; Louis XVIII le crée Pair de France. À la Chambre haute, il vote pour la mort du maréchal Ney et soutient la politique du gouvernement jusqu'en 1830. Il se retire alors sur ses terres du Médoc, mais sort de sa retraite pour soutenir les anciens ministres de Charles X mis en accusation[1]. En Médoc, il possède avec son frère le domaine viticole constituant les actuels Château Dauzac, Château Lynch-Bages et Château Lynch-Moussas.
Jean-Baptiste Lynch meurt sur sa terre de Dauzac en Médoc (Gironde) le 15 août 1835[1],[4].
Écrits
- De l'Esprit du siècle, s.l.n.d.
- Correspondance au sujet des événements qui ont eu lieu à Bordeaux, dans le mois de mars 1814, août 1814.
- Rapport sur les événements de Bordeaux de mars 1815, Versailles, 1815.
- Notice sur le baron de Montesquieu, 1824.
- Simple vœu, 1831.
- Quelques considérations politiques, 1833.
Armoiries
Figure Blasonnement Armes du comte de Lynch et de l'Empire (décret du 15 août 1810, lettres patentes du 22 octobre 1810, signées à Fontainebleau) D'azur au chevron d'or, accompagné de trois trèfles du même et surmonté d'un comble d'argent, à trois rosesde gueules, feuillées de sinople, chargé d'un croissant de sable posé au point d'honneur : « franc-quartier » des comtes maires.[6]
Armes du comte Lynch, pair de France (17 septembre 1815, comte et pair héréditaire le 31 août 1817[7]) D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois trèfles du même, au chef d'argent, chargé de trois roses de gueules, au croissant de sable, brochant sur la cime du chevron et sur le chef.[8],[9]
Sources bibliographiques
- « Lynch (Jean-Baptiste, comte) » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] , tome IV, p. 205.
- Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne..., Paris, Thoisnier Desplaces, 1843-1865, tome 25, pages 556-558.
- « Lynch (Le comte Jean-Baptiste) », dans Gerrit Van Lennep, Pierre Louis Pascal Jullian, Philippe Lesbroussart, Galerie historique des contemporains, ou Nouvelle biographie, tome 6, Aug. Wahlen et Cie, 1819, pp. 348-349 [lire en ligne].
- Bibliothèque nationale de France, Catalogue général.
Notes et références
- Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] , tome IV, p. 205. « Lynch (Jean-Baptiste, comte) » , dans
- lire en ligne]. Van Lennep et autres, Galerie historique des contemporains, ou Nouvelle biographie, tome 6, Aug. Wahlen et Cie, 1819, pp. 348-349 [
- Michel Figeac, Destins de la noblesse bordelaise (1770-1830), Fédération historique du Sud-Ouest, 1996, p. 860.
- Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne..., Paris, 1843-1865, tome 25, pp. 556-558.
- Mémoires du Prince de Talleyrand, tome II, édition 1891, p. 143.
- BB/29/968 page 54., Titre de comte accordé par décret du 15 août 1810, à Jean Baptiste Lynch. Fontainebleau (22 octobre 1810). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011
- 18 juillet 1828, lettres patentes en 1830 non scellées Transmission à son cousin Jean Armand Louis de Calvimont-Saint-Martial par ordonnance du
- (en) Jean-Baptiste Rietstap, armorial général (tome 1 et 2), Gouda, 1884-7
- (en)François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers sur www.heraldica.org, 27 septembre 2005. Consulté le 25 mai 2011
Articles connexes
Précédé par Jean-Baptiste Lynch Suivi par Laurent Lafaurie de Montbadon (1809-1815) Jacques-Barthélémy Gramont de Castéra Catégories :- Maire du Premier Empire
- Maire de Bordeaux
- Pair de France sous la Restauration
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Naissance à Bordeaux
- Naissance en 1749
- Décès en 1835
- Comte de l'Empire
- Pair de France sous la Monarchie de Juillet
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