- Isidore de Lynch
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Isidore de Lynch, né à Londres le 7 juin 1755, mort le 4 août 1841, est un officier anglais puis général français.
Officier anglais, il prend part à la campagne des Indes, puis combat aux côtés de Français pour la guerre d'indépendance des États-Unis. Il est ensuite maréchal de camp puis lieutenant général (général de division) sous la Révolution, et inspecteur divisionnaire sous le Consulat et l'Empire.
Sommaire
Biographie
Isidore de Lynch, ou Isidore Lynch, est issu de la branche des Lynch de Lydican, qui n'a pas quitté l'Irlande.
Études en France
Une carrière étant difficile dans sa patrie, à cause de sa religion catholique, ses parents l'envoient de bonne heure en France, et il fait ses études à Paris, au collège Louis le Grand.
Officier dans la campagne des Indes
Ses études sont interrompues en 1770, par la guerre dans l'Inde où, à 15 ans, il est emmené par un de ses oncles maternels, colonel commandant du régiment de Clare. Lynch y obtient une sous-lieutenance.
Guerre d'indépendance américaine
II fait les campagnes de 1771 à 1772, et ensuite est du nombre des officiers français pour toute la guerre des États-Unis. Mais, avant de rejoindre l'armée du général de Rochambeau, il avait fait partie de l'expédition sous les ordres du comte d'Estaing. Ce fut alors, et au siège de Savannah qu'il se distingua par l'action si valeureuse ainsi racontée par le comte de Ségur :
« M. d'Estaing, dans le moment le plus critique de. cette sanglante affaire, étant à la tète de la colonne de droite, charge Lynch de porter un ordre très urgent à la troisième colonne, celle de gauche. Les colonnes se trouvaient alors à portée de mitraille des retranchements ennemis ; de part et d'autre on faisait un feu terrible, Lynch, au lieu de passer par le centre ou la queue des colonnes, s'avance froidement au milieu de cette grêle de balles, de boulets, de mitraille que les Français et les Anglais se lançaient mutuellement. En vain M. d'Estaing et ceux qui l'entourent lui crient de prendre une autre direction : il continue sa route, exécute son ordre et revient par le même chemin, c'est-à-dire sous une voûte de feu, où l'on croyait à tout moment qu'il allait tomber en pièces.- Morbleu ! lui dit le général en le voyant arriver sain et sauf, il faut que vous ayez le diable au corps. Eh ! pourquoi avez-vous pris ce chemin où vous deviez mille fois périr? - Parce que c'était le plus court, répondit Lynch. Après ce peu de mots, il alla tout aussi froidement se mêler au groupe le plus ardent de ceux qui monteraient à l'assaut. »
— le comte de Ségur, Mémoires, souvenirs et anecdotes[1]
En quittant les États-Unis, Lynch fit la campagne de 1783 au Mexique, et revint à Paris, où il fut nommé colonel au 2e régiment de Walsh et reçut la croix de Saint-Louis. Lorsqu'il n'était pas sous les drapeaux, il passait sa vie dans la plus haute société de la capitale.
Général sous la Révolution française et l'Empire
Lors de la Révolution française, ses compagnons d'armes d'Amérique se trouvant à la tête des affaires, il continua son service. Nommé maréchal de camp le 1er février 1792, il passa bientôt après lieutenant général, et se trouva en cette qualité à Valmy. La Révolution ne pouvait cependant s'accommoder longtemps des principes de Lynch ; il fut suspendu le 20 septembre 1793, et incarcéré comme officier de l'ancien régime, lorsqu'il traversait Dijon pour se rendre dans la retraite qu'il s'était choisie. Sorti de prison quelques mois après le 9 thermidor, il fut rappelé à l'activité en juin 1795. Lors de la création du corps des inspecteurs aux revues, il fut nommé inspecteur divisionnaire ; et, quelque dissemblables que fussent ces nouvelles fonctions à toute sa vie antérieure, il y apporta pendant quinze ans l'application et l'exactitude qui l'avaient toujours distingué. Une des premières pensées de Napoléon Ier, à son retour de l'île d'Elbe, fut d'ordonner son renvoi, comme parent de l'ancien maire de Bordeaux. Malgré le retour de Louis XVIII, Lynch fut mis à la retraite en février 1815. Il mourut le 4 août 1841, âgé de 83 ans.
Famille
Avec lui, et par la perte de ses cousins les deux frères Jean-Baptiste Lynch et Thomas-Michel Lynch, cette famille se trouve éteinte en France, après la mort des veuves du comte et du chevalier de Lynch ; elle subsiste encore dans le comté de Galway.
Source bibliographique
- « Isidore de Lynch », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Notes et références
- 1827, p. 460. Le comte de Ségur, Mémoires, souvenirs et anecdotes, Paris,
Catégories :- Personnalité française de la Guerre d'indépendance des États-Unis
- Général de la Révolution ou du Premier Empire
- Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Naissance en 1755
- Décès en 1841
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