- Jaz Coleman
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Jaz Coleman (né Jeremy Coleman à Cheltenham, Royaume-Uni, le 26 février 1960) est un musicien, chanteur, auteur-compositeur et producteur de musique néo-zélandais d'origine britannique[1]. Il est surtout connu pour son rôle de chanteur et leader charismatique au sein du groupe de post-punk / metal / metal industriel Killing Joke. Il a en outre composé des œuvres pour orchestre symphonique et produit divers groupes, comme par exemple Oceania et Čechomor.
Sommaire
Jeunesse
Coleman est né de père anglais et de mère indienne, tous deux enseignants. Il commence à prendre des leçons de piano et de violon à l'âge de six ans, et sera à l'époque membre de plusieurs ensembles de chorale en Angleterre. Durant son adolescence, il gagne plusieurs prix de violon puis, jeune homme, étudie l'opéra, la composition musicale et l'orchestration. Il partira en Suisse pendant trois ans pour étudier les systèmes bancaires internationaux.
Killing Joke
Article détaillé : Killing Joke.En 1979 il fonde le groupe Killing Joke avec le batteur Paul Ferguson à Notting Hill, quartier londonien. Leur premier single sort en octobre 1979 et leur premier album en 1980. Grâce aux talents de Coleman en tant que chanteur et claviériste, et à l'addition de Geordie Walker comme guitariste, le groupe s'impose comme pionnier du son post-punk et précurseur du Metal industriel et du metal. Coleman, connu pour promouvoir des opinions politiques et sociales radicales et subversives, voit sa vie publique fortement teintée par son rôle au sein de Killing Joke. Il est de fait parfois difficile de séparer les faits réels de la légende. Il est également connu pour son extraordinaire présence scénique, souvent visuellement agressive, et transforme en rituels ses apparitions sur scène[2]. Il est toujours impliqué dans l'expérience Killing Joke, tant en studio qu'en tournée.
Influences et travaux musicaux
Coleman a étudié et joué des musiques originaires de nombreuses cultures. Il a étudié la musique arabe au conservatoire du Caire et a une passion pour les musiques traditionnelles tchèque et māori, entre autres. L'une de ses pièces en langue et musique māori s'appelle Second Symphony for Maori Voice and Orchestra.
Avec la collaboration d'Anne Dudley du collectif Art of Noise, il coécrit et joue sur l'album Songs form the Victorious City, sorti en 1990 et fortement teinté de musique moyen-orientale. Le titre fait référence à la ville du Caire, en Égypte. En 1995 il sort le premier de ses trois albums de musique rock symphonique : Us and Them: Symphonic Pink Floyd. Suivra, en 1997, Kashmir: the Symphonic Led Zeppelin. Les deux albums sont écrits et produits par ses soins, avec, à la direction du London Philharmonic Orchestra, le chef d'orchestre Peter Scholes. En 1999 il arrange pour orchestre et produit un album basé sur les thèmes musicaux les plus célèbres des Doors, sorti en 2000 : Riders on the Storm : the Doors Concerto. Il a travaillé plusieurs fois avec le New Zealand Symphony Orchestra, l'Auckland Philharmonic, et est compositeur résident de l'orchestre symphonique de Prague.
On lui doit l'ajout d'un couplet en langue māori à l'hymne national de la Nouvelle-Zélande[3]. Cette version est celle qui a été chantée par l'artiste māori Hinewehi Mohi lors des matchs disputés par les All Blacks pendant la coupe du monde de rugby de 1999. Après une controverse nationale, le couplet a finalement été ajouté officiellement.
Le 27 septembre 2010, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Casino de Paris, Jaz Coleman a été décoré de l'ordre de Chevalier des Arts et des Lettres, qui lui a été remis par Francis Bardot[4],[5].
Filmographie
En 2002, Coleman a joué son propre rôle dans le film tchèque de Petr Zelenka, Rok Ďábla (Year of the Devil). Le film a reçu plusieurs prix prestigieux en République tchèque. Changeant à nouveau de domaine artistique, il a récemment co-dirigé un film fiction-documentaire intitulé The Death and Resurrection Show, du même titre que l'un des morceaux de l'album éponyme de Killing Joke de 2003. La sortie de ce film est prévue pour la fin 2006.
Killing Joke, Coleman et le monde de l'occulte
Si les textes de Killing Joke penchent souvent vers le millénarisme, c'est principalement à cause de la grande culture mystique que s'est forgée Coleman au cours de sa vie. Il est féru d'occultisme et a étudié la divination et la numérologie. Les allusions à des événements à venir, à des lieux chargés de spiritualité et à des textes sacrés (comme les prophéties d'Ezechiel[6]) sont légion dans les albums de Killing Joke et ce depuis les origines.
Coleman évoque très souvent la fin du monde, bien qu'il semble qu'il faille entendre par là une fin de la civilisation telle qu'on la connaît actuellement plutôt qu'une disparition pure et simple de la race humaine. C'est suite à la révélation de l'imminence d'un tel cataclysme que Coleman s'est réfugié en Islande, vite rejoint par Geordie Walker, au début des années 1980. En 1988, lors de l'écriture de l'album Outside the Gate, il utilise les principes de la numérologie antique pour caler le tempo de ses compositions. Il se dira ensuite troublé par le déroulement de l'actualité de l'époque, qui semble coller de près avec les intuitions ou prémonitions qui lui sont transmises durant l'enregistrement. Il aurait ainsi pressenti, peu de temps à l'avance, l'attentat de Lockerbie[7].
De nombreux textes contiennent des éléments troublants et d'une façon peut-être plus visible pour les non-initiés, comme par exemple America qui semble faire référence aux événements du 11 septembre 2001. Il convient bien sûr de noter qu'à la façon des prophéties de Nostradamus, les paroles laissent une bien trop grande liberté d'analyse subjective pour offrir une garantie d'exactitude.
Coleman ne se pose que depuis récemment en transmetteur de sa culture occulte et en parle de plus en plus ouvertement. Il semble profondément influencé par l'héritage occulte d'Aleister Crowley et son Hermetic Order of the Golden Dawn (voir Ordre hermétique de l'aube dorée). Il ne voit pas les prestations scéniques de Killing Joke comme de simples concerts, mais comme une célébration, une communion mystique entre le groupe et son public[8]. Coleman joue volontiers avec la symbolique religieuse, comme lorsque, dans le DVD du concert au Shepherds Bush Empire, il brandit une croix latine au-dessus du public.
Dans le même ordre d'idées, liant intimement musique et spiritualité, son apparition dans le film Rok Ďábla révèle sa façon de concentrer les énergies, d'éveiller la créativité, et de lier un groupe de personnes par d'autres moyens que la simple amitié. Il emmène ainsi les membres du groupe tchèque Čechomor dans un lieu isolé, vide de tout repère, et officie comme maître de cérémonie pour leur faire partager une expérience mystique dans le but d'améliorer leur façon de jouer ensemble. Dans cette scène, il fait usage de substances psychotropes pour éveiller l'esprit aux forces occultes. C'est là un autre point commun avec Crowley, qui, dans un carnet, s'était employé à noter les effets de la consommation de cocaïne sur son corps et son esprit, augmentant régulièrement les doses jusqu'à atteindre une forme d'extase.
En résumé, Coleman prône l'acceptation des penchants animaux de l'homme, et leur utilisation à « bon escient » plutôt que leur diabolisation. Il conseille ainsi de « laisser sortir les démons » pour mieux les utiliser. Le texte d'Exorcism, sur l'album Pandemonium, fait clairement référence à cette façon de laisser l'inconscient s'exprimer : « Rise from the unconscious let it rise - Get it out - Watch it bubble to the surface - Wash it away » - « Laissez [le démon] sortir de l'inconscient - Faites[-le] sortir - Regardez-le faire des bulles à la surface - Balayez-le ».
Il ressort de quelques entretiens accordés à la presse que Coleman croit à la panspermie, base importante de nombre de ses croyances[9].
Convictions politiques
De bon nombre des chansons écrites pour Killing Joke, depuis America en 1986, ainsi que des propos que Coleman tient en interview, il ressort une forte opposition de sa part à la politique internationale des États-Unis ainsi qu'à l'ultralibéralisme. Il s'en prend ainsi régulièrement aux grandes entreprises, souhaitant attirer l'attention sur le déséquilibre entre les grands profits réalisés par ces groupes et les conditions de vie difficiles dans lesquelles une partie de la population est maintenue. Selon Coleman, sa musique se base sur une « identité européenne[10] » nécessaire pour contrebalancer les pouvoirs américain et chinois sur la scène mondiale. Il espère ainsi que l'Europe va s'affirmer comme un vrai contre-pouvoir politique et économique au fil des années, tout en critiquant l'alignement du Royaume-Uni sur la politique américaine, principalement au moment de la Guerre d'Irak. C'est l'attitude du gouvernement de Tony Blair qui l'a convaincu de renoncer définitivement à la nationalité britannique pour adopter la nationalité néo-zélandaise, pays dans lequel il s'est établi[1].
Discographie & filmographie
Albums et collaborations
- L'album Outside the Gate, sorti en 1988, est à l'origine un travail personnel de Coleman. C'est le label avec lequel Jaz Coleman et Killing Joke étaient tous deux sous contrat qui a décidé de sortir l'album sous l'estampille Killing Joke.
- Songs from the Victorious City - 1990, composé en collaboration avec Anne Dudley.
- Us and Them: Symphonic Pink Floyd - 1995.
- Kashmir: the Symphonic Led Zeppelin - 1997.
- Riders on the Storm : the Doors Concerto - 2000.
- Proměny, compositions de Jaz Coleman interprétées par le groupe Čechomor et l'Orchestre national de Prague - 2001.
Avec Killing Joke
Article détaillé : Killing Joke.Filmographie
- Rok Ďábla, film de Petr Zelenka - République tchèque - 2002 : Jaz Coleman tient son propre rôle.
Liens externes
Notes et références
- interview pour Premonition, paragraphe « Démocratie ? ». Voir cette
- interview pour Premonition, paragraphe « Live ». Voir cette
- interview pour Premonition, paragraphe « Îles et prophéties ». Voir cette
- http://www.liberation.fr/culture/0101576126-jaz-coleman-distingue
- http://www.radiometal.com/article/jeremy-coleman-un-chevalier-parmi-nous,8135
- Killing Joke de 2003. cf. texte de the Death and Resurrection Show, sur l'album
- Le récit de cette expérience est livré par Jaz Coleman dans le livret de l'album the Courtauld Talks.
- Voir à ce sujet l'entrevue en français référencée dans la section liens externes.
- Interview de Coleman à Paris sur disturb.org, en janvier 2006, offrant un bon éclairage sur ses croyances en matière d'occultisme, et sur l'influence de celles-ci sur l'écriture de certains de ses textes.
- (en) We're all gonna die!, entretien avec Jaz Coleman pour Prague.tv.
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