If commun

If commun
Aide à la lecture d'une taxobox If commun
 Taxus baccata
Taxus baccata
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Coniferophyta
Classe Pinopsida
Ordre Taxales
Famille Taxaceae
Genre Taxus
Nom binominal
Taxus baccata
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Pinales
Famille Taxaceae
 Fleurs mâles

Fleurs mâles

Statut de conservation UICN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

Retrouvez ce taxon sur Wikispecies

D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons

L’If commun ou If (Taxus baccata) est un petit arbre, de 12 à 15 mètres de hauteur, de la famille des Taxacées. Très longévif, poussant lentement, c’est un arbre qui se prête bien à la taille.

Un peuplement d'If est appelé « Ivaie ». Ces peuplements sont devenus rares. Ils sont protégés au titre d'Habitat prioritaire en Europe. Les ivaies sont parfois ripicoles et certaines étaient ou sont encore (en Algérie par exemple) des bois sacrés[1].

Sommaire

Description

Fleur d'If mâle
Fruit (arille) d'un pied femelle

L'if est un arbre qui peut atteindre 20 mètres de haut, mais la plupart des individus sont généralement plus petits. La forme est variable avec une cime irrégulière et un tronc court et noueux d'où partent des branches à quelques centimètres du sol. Les formes en buisson sont également fréquentes. L'écorce de l'arbre va du brun à un brun rougeâtre (parfois très foncé voire pourpre).
L'écorce est assez fine et se détache généralement en fines écailles. Les feuilles sont des aiguilles souples, plates de couleur vert foncé dessus et vert plus clair dessous. Elles mesurent généralement entre 2 et 4 cm. Les aiguilles sont insérées en spirale autour des pousses.

L’if est une espèce dioïque : les fleurs des pieds mâles, jaunâtres produisent un pollen jaune au printemps. Les fleurs des pieds femelles sont verdâtres et forment des fruits charnus, rouge vif ; les « arilles ». La chair du fruit n'est pas toxique. Sucrés, les fruits sont consommés par les oiseaux qui en rejettent la graine dans leurs excréments, ce qui contribue à la diffusion et à la reproduction de l'espèce. La graine, toxique comme tout le reste de la plante, n'est pas digérée par les animaux.

La toxicité de l'If est due à un mélange d’alcaloïdes : taxoïdes, diterpènes cycliques estérifiés par des acides banals et par des acides aminés ou des composés voisins eux-mêmes amidifiés : taxine A, B, C, paclitaxel, 10-désacétylbaccatine III, taxiphilline, cephalomannine, etc. Un seul glucoside a été isolé, la taxicatine.
La sève de l'If contient une huile irritante pour le tube digestif.
En définitive, une centaine de composés ont été isolés chez l'If. La taxine qui est la substance la plus anciennement isolée est en général considérée comme responsable de la toxicité, mais il est vraisemblable que d'autres substances le soient également plus ou moins.

Étymologie et histoire

Article détaillé : if (botanique).

Origine, distribution

L’espèce est originaire d’Europe, d’Afrique du Nord et du nord de l’Iran.

En France, l'if est présent localement en sous-bois de hêtraie principalement, chênaie humide, plus rarement en sapinière. Il se rencontre en plaine dans le nord en Bretagne, Normandie, Vosges et plus souvent en basse et moyenne montagne dans le sud et en Corse où quelques ivaies ont survécu. Il se rencontre en peuplements reliques dans les massifs calcaires de Provence, principalement à la Sainte-Baume (1 148 m) à l'est de Marseille; en ubac dans la hêtraie accompagné du houx. Il peut y atteindre 17 m de hauteur et un âge de 800 ans. En moindre mesure à l'ubac de la Sainte-victoire (1 011 m) et des monts Auréliens (879 m), dans la forêt domaniale des Morières, et le long des cours d'eau.

Dans les gorges du Verdon, où il est encore abondant, certains sujets auraient plus de 1 000 ans d'âge.

On peut trouver des ifs vénérables dans certaines communes, cimetières ou parcs de châteaux. À titre d'exemple, un if de la commune de Foulbec (département de l'Eure) a plus de 1 000 ans. De nombreux spécimens très anciens sont répertoriés en Allemagne.

État des populations, menaces et protection

Quelques reliques de peuplements d'ifs subsistent tant en Europe occidentale (en Belgique, peuplement de Barbençon) qu'en Europe de l'Est (ici dans la réserve naturelle de Cisy Staropolskie en Pologne) ou par exemple à Plavno en Slovaquie

Malgré une tolérance exceptionnelle à l'ombrage, c'est une essence peu compétitive dont la régénération naturelle est considérée comme de plus en plus difficile (peut-être en raison d'une augmentation des populations d'ongulés suite aux plans de chasse et à la disparition de leurs prédateurs naturels, et en raison d'un appauvrissement de la diversité génétique des populations d'ifs, et d'une dérive génétique au sein des petites populations isolées, bien qu'il y ait habituellement plus de plants femelles que mâles dans ces populations et plus encore dans les petites populations (une étude suisse ayant porté sur 14 peuplements a noté que le nombre de femelle augmentait proportionnellement dans les petites populations (62 % en moyenne dans les peuplements de moins de 150 individus), que dans les populations de plus de 200 individus où l'on ne trouve que 53 % de femelles)[2].

Protection

  • L'Union européenne considère maintenant ses peuplements comme habitat prioritaire.
  • En France, l’if fait l'objet d'une réglementation pouvant interdire « le ramassage ou la récolte et la cession [...] de ces végétaux »[3]. Cette réglementation est notamment mise en place dans le département des Hautes-Alpes[4]. Ses peuplements sont l'un des habitats prioritaires en Corse où il était autrefois très présent en accompagnement du pin laricio dans les forêts insulaires, mais où il a été presque éradiqué en raison de sa toxicité présumée pour le bétail. Il n'y reste plus que des reliques de peuplements dont certains sont menacés par le pâturage et les incendies. Il fait l'objet en Corse d'un plan de restauration (Programme Life) en forêt territoriale du Fium’Orbu où les ifs sont bien conservés et en forêt territoriale de Tova où sa régénération semble encore difficile[5].
  • En Suisse, la fragmentation et l'éparpillement de petites populations a des impacts mesurés sur la diversité génétique de l'espèce qui ont été étudiés en Suisse[2].

Utilisation

Ifs en topiaire dans les jardins du château de Villandry.

L'If était planté dans les jardins et les cimetières (ce qui lui a probablement évité l’extinction au cours du Moyen Âge), soit en pied isolé, soit sous forme de haies. Il en existe de nombreuses variétés ornementales. Une des plus répandues est l’if fastigié ou if d’Irlande, à port en colonne étroite.
Il se prête très bien à l’art topiaire, permettant de constituer toutes sortes de formes, cônes, boules, formes animales...

Le bois d'If était très utilisé au Moyen Âge pour la confection des arcs et des arbalètes. Ce bois, rouge foncé et très dur, était et est encore apprécié pour la fabrication de petits objets et pour le placage décoratif. On l'utilise également dans la fabrication de meubles (notamment en Angleterre), des balustres de balcon (Suisse, comme bois à tourner (pièces de jeu d'échecs), pour imiter par teinture l'ébène (Allemagne) et comme piquets de clôture imputrescible.

Les glucosides extraits de l'If sont utilisés en oncologie pour traiter certains cancers mais avec beaucoup de précautions car ils sont très irritants.

L'arbre était vénéré par les Celtes. Les feuilles étaient cuites pour en extraire un poison. Le médecin grec Dioscoride, chirurgien des armées de Néron, avait même peur d'être empoisonné en dormant sous ses feuilles.

Variétés horticoles

  • Taxus baccata 'Adperssa', feuilles très petites, de moins de 1 cm de long.
  • Taxus baccata 'Adperssa aurea', feuillage plus jaune.
  • Taxus baccata 'Amersfoort'.
  • Taxus baccata 'Cavendishii'.
  • Taxus baccata 'Compacta', forme naine.
  • Taxus baccata 'Dovastonii Aurea'
  • if fastigié ou if d'Irlande). Forme élancée
  • Taxus baccata 'Fastigiata Aurea'
  • Taxus baccata 'Fastigiata Aureomarginata'
  • Taxus baccata 'Horizontalis', croissance horizontale.
  • Taxus baccata 'Lutea', fruits jaunes.
  • Taxus baccata 'Mt. Peel'
  • Taxus baccata 'Nutans'
  • Taxus baccata 'Overeynderi'
  • Taxus baccata 'Repandens'
  • Taxus baccata 'Semperaurea'
  • Taxus baccata 'Silver Spire'
  • Taxus baccata 'Standishii'

Galerie d'image

Notes et références

  1. Bernard Boullard; Dictionnaire des plantes et des champignons, Ed : Estem, mai 2000 (voir p 436)
  2. a et b Karin Hilfiker, Marcus Ulber, Felix Gugerli, Peter Rotach,, Patrick Bonfils et Rolf Holderegger Comment promouvoir et régénérer l’if en Suisse ? Sylviculture ; La Forêt 1/04 ; waldwissen
  3. Arrêté du 13 octobre 1989 relatif à la liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l'objet d'une réglementation préfectorale permanente ou temporaire
  4. Arrêté Préfectoral du 22 novembre 1993
  5. Page du programme Life Pin Laricio (Consultée 2009 05 08)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article If commun de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • commun — commun, une [ kɔmœ̃, yn ] adj. et n. m. • 842; lat. communis I ♦ Adj. 1 ♦ (XIIe) Qui appartient, qui s applique à plusieurs personnes ou choses. Ces choses ont un usage commun. Un puits, un passage commun. Terres communes (⇒ communal) . Maison… …   Encyclopédie Universelle

  • commun — commun, une (ko mun, mu n ; au singulier masculin, l n se lie devant une voyelle ou une h muette : un commun intérêt, dites : un ko munn intérêt ; d autres, ne conservant pas à la syllabe un la nasalité, disent : un ko mu n intérêt) adj. 1°   Qui …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • commun — COMMUN, UNE. adj. Dans l acception la plus générale, il se dit Des choses à quoi tout le monde participe, ou a droit de participer; et c est dans ce sens qu on dit, que Le Soleil, l air, les élémens sont communs. La lumière est commune à tous les …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • commun — Commun, Communis, Vulgatus, Vulgaris, Ce dont on use communéement et pour le plus. Foüillous en la venerie, La race des chiens fauves fut premierement commune au temps du Roy François pere des veneurs, c est à dire en usage à tous, usitée de tous …   Thresor de la langue françoyse

  • Commun — steht für Grand Commun, Bauwerk in Versailles Transport en Commun, belgische Verkehrsgesellschaft Siehe auch Chem. Commun. Kommun Commune …   Deutsch Wikipedia

  • Commūn — (v. lat.), 1) gemeinschaftlich, s. Communis; 2) gemein, in der Handlungsweise; 3) (Commune), Gemeinde, s.d. Daher Communal, einer Gemeinde gehörig, od. betreffend, s. Gemeinde; so Communalverfassung, so v. w. Gemeindeverfassung; Communalbeamte,… …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Commun — (lat. communis), gemeinschaftlich; Commune, Gemeinde, Communal, einer Gemeinde angehörig …   Herders Conversations-Lexikon

  • Commun — Porté en Picardie (02, 80), le nom a désigné au moyen âge un bourgeois, mais il peut aussi s agir d un toponyme avec le sens de bien communal …   Noms de famille

  • commun — obs. pa. pple. of come …   Useful english dictionary

  • COMMUN — UNE. adj. Dans l acception la plus générale, il se dit Des choses auxquelles tout le monde participe, ou a droit de participer. Le soleil, l air, sont communs. La lumière est commune à tous les hommes. Dans une acception moins étendue, il se dit… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • COMMUN, UNE — adj. Qui sert, qui peut servir à tout le monde ou seulement à plusieurs personnes. La lumière est commune à tous les hommes. Un puits commun. Une cour commune. Passage, escalier, chemin commun. Cela est commun à tout le bourg, commun aux deux… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”