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Ibrahim Pacha
Ibrahim Pacha (arabe : ابراهيم باشا) (1789 – 10 novembre 1848) est un général égyptien, fils adoptif de Mehemet Ali, le vice-roi d'Égypte. Ibrahim a dirigé le pays de juillet au 10 novembre 1848. C'est le père d'Ismaïl Pacha.
Sommaire
Sa jeunesse
Ibrahim Pacha est né dans la ville d'origine de son père, Kavala en Macédoine orientale.
En 1805, à l'âge de seize ans, quand son père accède au poste de vice-roi d'Égypte, il est retenu prisonnier par un amiral ottoman. Ibrahim retrouve la liberté quand son père repousse avec succès la tentative d'invasion du Royaume-Uni en Égypte menée par le général Alexander Mackenzie-Fraser.
En 1813, Ibrahim gouverne temporairement l'Égypte lorsque son père part en Arabie pour combattre les wahhabites. En 1816, il succède à son frère Toussoun au poste de commandant de l'armée égyptienne d'Arabie. Il était franc-maçon[1].
Campagne contre les wahhabites
Avec l'aide du colonel français Joseph Anthelme Sève, il introduit la discipline européenne dans l'armée égyptienne. La campagne contre les wahhabites a duré près de deux ans, elle s'est achevée avec l'anéantissement politique des wahhabites.
Il a débarqué à Yanbou, le port de Médine le 30 septembre 1816. Les villes saintes avaient été récupérées par les wahhabites, et la mission d'Ibrahim était de récupérer les villes saintes de l'Islam et de pourchasser les wahhabites dans le désert du Nejd.
La formation et l'armement de l'armée égyptienne lui donnaient la supériorité militaire sur les wahhabites. Cependant la conquête de l'Arabie fut très laborieuse, à cause de la traversée du désert de Dariya, bastion wahhabite, mais aussi à cause du courage des wahhabites qui ne craignaient pas de mourir.
Ibrahim s'est montré tenace, partageant les difficultés avec son armée et ne se laissant pas décourager par ses échecs. Vers la fin de l'année 1818, il a forcé le chef des Wahhabites, l'imam Soulaymân petit fils de Mouhammad ibn 'Abdelwahhâb, à se rendre, prenant ainsi Dariya. Il assassina l'imam Soulaymân en ordonnant à son armée de lui tirer dessus tous en même temps.
Opération en Morée
Le 11 décembre 1819, il entre triomphalement au Caire. Après son retour, Ibrahim demande au colonel Sève (Soliman Pacha) de réformer l'armée sur le modèle européen. En 1824, le sultan ottoman Mahmud II, qui souhaitait avoir l'aide de l'armée égyptienne dans la guerre d'indépendance grecque (1821-1832), nomme Mehemet Ali gouverneur de Morée.
Ibrahim est envoyé dans le Péloponnèse avec un escadron et une armée de 17 000 hommes. L'expédition part pour la Grèce le 4 juillet 1824, mais pendant plusieurs mois l'expédition est dans l'incapacité d'aller plus loin que la Crète ou l'île de Rhodes. Par crainte des brûlots grecs, les bateaux s'arrêtent en Morée. Le 26 février 1825, après la révolte de marins grecs pour le retard du paiement de leur salaire, Ibrahim débarque à Modon. Il reste en Morée jusqu'en octobre 1828, date de l'intervention des puissances occidentales dans cette guerre.
Les opérations d'Ibrahim en Morée ont été féroces; il a facilement défait les Grecs et il parvient le 24 avril 1826 à mettre fin au siège de Missolonghi qui a coûté la vie à de nombreux soldats turcs et égyptiens. Des insurgés grecs ont harcelé son armée et par vengeance il a détruit le pays et a envoyé des milliers de Grecs en Égypte pour servir d'esclaves. Ces mesures ont indigné les puissances européennes, la France, le Royaume-Uni et la Russie qui se sont liguées pour défaire les Égyptiens. Après la bataille de Navarin le 20 octobre 1827, gagnée par les Européens, l'Expédition de Morée, menée par la France, le force à capituler et il quitte le pays le 1er octobre 1828.
Campagne de Syrie
Le gouvernement ottoman, jaloux de ses succès a tenté d'empêcher ses troupes de retourner en Égypte. Les Anglais qui l'avaient rencontré à Navarin l’avaient décrit comme un homme obèse infecté et marqué par la variole. Espérant l'indépendance voire l'autonomie de l'Égypte, son père Mehemet Ali se querelle avec l'Empire ottoman et ordonne à son fils de libérer l'Égypte. Ils adhéraient pleinement au projet d'une nation qui rassemblerait tous les arabes de l'Égypte à la Mésopotamie.[2]
En Syrie il bat les Turcs, il libère Damas le 27 mai 1832, défait l'armée ottomane à Homs le 8 juillet, il bat encore l'armée ottomane à Beilan le 29 juillet, puis il envahit l'Anatolie et prend Konya le 21 décembre.
Après sa campagne il reste en Syrie où il devient gouverneur. Après la fin du traité de Koutaieh, il envoie son armée marcher sur Istanbul. Mais ses soldats ont été obligés de se replier lorsque les Britanniques et les Autrichiens ne voulant pas voir un monde arabe indépendant de l'Empire Ottoman décident d'aider les Ottomans à se débarrasser des forces égyptiennes. Il est dans l'obligation de quitter le pays en février 1841.
Sa mort
En 1846, il a effectué une visite en Europe de l'Ouest où il a été reçu avec respect. Quand son père est devenu sénile, Ibrahim a été nommé régent (juillet 1848). A sa mort, de phthisie le 10 novembre 1848, il est remplacé par Abbas réputé proche des Britanniques qui s'opposaient à l'idée d'Ibrahim de construire un État moderne en Égypte.
Références
- ↑ [1]
- ↑ Charles Saint-Prot, Le nationalisme arabe : Alternative à l'intégrisme, page 11
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