- Hélène Boucher
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Hélène Boucher (Paris, 23 mai 1908 - Guyancourt, 30 novembre 1934) est une aviatrice française. Elle a battu de nombreux records de vitesse.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Hélène Antoinette Eugénie Boucher est la fille de Léon Boucher, architecte parisien, et de Élisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçut le surnom de Léno[1]qu'elle gardera toute sa vie. À 22 ans, Hélène Boucher décide de devenir aviatrice et deviendra l'élève de Henri Farbos[2], pilote français (fondateur de l'aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan en 1928). Elle passe son baptême de l'air le 4 juillet 1930, à l'âge de 22 ans.
L'aviatrice
En 1934, elle s'engage avec les aviatrices Maryse Bastié et Adrienne Bolland dans le combat féministe[3] et devient militante pour le vote des Françaises[4] au côté de Louise Weiss.
Elle prend son premier cours de pilotage en mars 1931 et obtient son brevet de pilote en juin 1932. Dès juillet 1932, elle participe au rallye aérien Caen - Deauville, son avion mal préparé tombe en panne et elle doit dans l'urgence se poser. L'avion reste accroché dans les branches d'un arbre, mais Léno s'en sort sans blessure.
Elle poursuit ses participations aux manifestations : le raid Paris - Saïgon au début de l'année 1933, les 12 heures d'Angers en juillet 1933 (avec Edmée Jarlaud comme passagère[5]) et le 2 août premier record du monde, celui d'altitude féminin, avec 5 900 mètres.
En septembre 1933, elle se lance dans l'acrobatie aérienne. Michel Détroyat, son moniteur, déclare au terme de sa formation : « Dans quelques mois, elle sera la meilleure acrobate du monde ! »[6]
En juin 1934, Hélène Boucher signe un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault. C'est François Lehideux, patron de Renault de l'époque, qui décide de son embauche. Avec ce contrat elle obtient, outre un salaire assurant son indépendance financière, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même[7].
Le 8 août 1934, aux commandes d'un Caudron-Renault, Hélène Boucher enlève d'une part le record de vitesse sur 100 km à 412 km/h et d'autre part le record des 1 000 km à la moyenne de 409 km/h (Maurice Arnoux détenait l'ancien record avec 393 km/h). Le 11 août, elle s'adjuge le record du monde féminin à 445 km/h.
Par ailleurs, la société Renault est sous contrat avec Hélène Boucher pour promouvoir sa voiture sport de prestige, la Vivasport 6 cylindres[8]. C'est Marcel Riffard, chef du bureau d'études Caudron-Renault et concepteur du Caudron Rafale, qui a dessiné la Renault Viva Grand Sport (appelée « Vivastella Grand Sport » avant 1935).
L'accident mortel
Le 30 novembre 1934, Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt aux commandes d'un Caudron C.460 Rafale[9]. La presse évoque une perte de vitesse à l'atterrissage, l'avion accroche la cime des arbres au-dessus du bois de la croix de Magny-les-Hameaux et s'écrase.
Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury, témoins de l'accident, qui arrivent les premiers sur les lieux. Hélène Boucher, gravement blessée, est évacuée vers l'hôpital de Versailles. Elle décède dans l'ambulance dans la côte de Satory à Guyancourt.
Mémoire
Première femme à recevoir un tel honneur, une cérémonie a lieu dans la chapelle Saint-Louis-des-Invalides où son cercueil est exposé pendant 2 jours. Hélène Boucher est décorée, à titre posthume, de la Légion d'honneur[10] avec la citation suivante :
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- « Pilote aviatrice : 3 ans de pratique professionnelle. »
- « Pilote de haute classe, a mis au service de l'aviation française sa foi ardente et son audace réfléchie. »
- « A donné toute sa mesure au cours de sa brève carrière. »
- « Victorieuse de nombreuses compétitions, a ramené six records à la France, en particulier le record international vitesse toutes catégories sur 1 000 km avec 409 km/h. »
- « A donné sa vie à la cause qu'elle avait vaillamment défendue. »
- « A été citée à l'ordre de la nation. »
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Elle repose au cimetière de Yermenonville, où elle passa sa jeunesse.
Elle fut par ailleurs lauréate du Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports en 1934, considérée cette année-là comme femme à la performance sportive la plus remarquable de l’année écoulée.
La Poste française a émis, en 1972, un timbre à l'effigie d'Hélène Boucher et de Maryse Hilsz (Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports en 1936).
Hommages toponymiques
De nombreux équipements publics, voies, établissements d'enseignement portent son nom[11].
Annexes
Bibliographie
- Antoine Redier, (préface du général Victor Denain, ministre de l'Air), Hélène Boucher, jeune fille française, éd. Flammarion, 1935, 246 p.
- Jacques Mortane, Helène Boucher aviatrice, éd. Plon, Paris, 1936, 93 p.
- René Chambe, Hélène Boucher, pilote de France, Éditions Baudinière, Paris, 1937, 287 pages ; rééd. Éditions France-Empire, Paris, 1964.
- Roland Tessier (illustrations de Paul Lengellé), Hélène Boucher, coll. « Les Héros de l'air en Images », éd. Flammarion, 1943, 60 p.
- Marguerite d'Escola, Hélène Boucher – Celle qui a vaincu la peur, Éditions des loisirs, Paris, 1946, 159 p.
- Paul Thoraval (préface de Paul Codos aviateur français), Hélène Boucher, éd. Jean de Gigord, coll. « Tout pour tous », Paris, vers 1947, 126 p.
- Bernard Marck, Hélène Boucher – La fiancée de l'air, Éditions L'Archipel, Paris, 2003, 388 p. (ISBN 2-84187-523-7 et 978-2841875238)
Liens internes
Liens externes
Notes et références
- Note : Léno est l'anagramme de Léon le prénom de son père et de Noel le prénom de son frère.
- « Hélène Boucher, Aviatrice 1908-1934 – Aviatrice à 22 ans », sur le site helene-boucher.com.
- « Exposition – Les femmes s’affichent – 8 mars-14 juillet 2003 », sur le site museehistoirevivante.com.
- « Le combat des femmes sous la Troisième République (1871-1940) », sur le site thucydide.com.
- Bernard Marck, Les Aviatrices, L'Archipel, Paris, 1993.
- La fabuleuse histoire d'Hélène Boucher, « record woman » de vitesse en avion
- Antoine Rédier, Hélène Boucher, jeune fille française, p. 179.
- Hélène Boucher et la Vivasport, sur le site helene-boucher.com.
- Récit de l'accident, sur le site helene-boucher.com.
- Décret du 4 décembre 1934 paru au Journal officiel du 6 décembre 1934, ministère de l'Air.
- une avenue à Draguignan, Istres, Montesson ; une rue à Buc, Castelnau-le-Lez, Feurs, Guyancourt, Haute-Goulaine, Bourget, Marseille (dans le 8e arrondissement), à Massy, Mauguio, Orvault, Plérin, Rillieux-la-Pape, Tours, Montbéliard ; une allée à Sevran
- une école à Mantes, Colomiers, Montgeron, Montpellier ; un collège à Chartres, Voisins-le-Bretonneux ; un lycée à Paris, Somain, Thionville, Toulouse ; un lycée professionnel au Mans, à Tremblay-en-France, Vénissieux
- un parc à Marignane
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