- Louise Weiss
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Louise Weiss née en 1893 à Arras et décédée en 1983 à Magny-les-Hameaux[1] est une journaliste, écrivain, féministe et femme politique française
Sommaire
Biographie
Elle est d'origine alsacienne. Son père, Paul Louis Weiss (1867-1945), ingénieur des mines est un protestant alsacien dont les parents originaires de La Petite-Pierre se sont installés à Phalsbourg. Son grand-père, Georges-Émile Weiss, notaire, démissionna après l'annexion de l'Alsace-Lorraine en 1871. Paul Louis Weiss fera toute sa carrière dans l'industrie minière, dirigeant successivement plusieurs sociétés et finissant président de l'Union des mines. Sa mère, Jeanne Félicie Javal est la fille de l'ingénieur et médecin Émile Javal, un des inventeurs de l'orthoptique. La famille de sa mère, la famille Javal est une riche famille alsacienne Allemande et Tchèque d'origine Juive[2], installée à Seppois-le-Bas et très engagée dans la vie publique. Louise Weiss est l'ainée de cinq enfants (sa sœur benjamine Marie Jenny Émilie sera connue comme psychanalyste et pédiatre; son frère Jacques polytechnicien, inspecteur des finances, directeur de société de charbon et traducteur de livres spiritualistes). Elle passera sa jeunesse à Paris, et est notamment élève au lycée Molière. Contre l'avis de son père, peu favorable à l'éducation des filles, Louise Weiss devient agrégée de lettres à 21 ans et diplômée d'Oxford. Elle refuse le poste d'enseignant qui lui est proposé et se tourne vers le journalisme. Elle fréquente alors les exilés tchèques et slovaques à Paris, Tomáš Masaryk, Edvard Beneš et Milan Stefanik et s'intéresse alors aux relations internationales.
Elle s'engage comme infirmière pendant la guerre dans un hôpital pour soldats à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord) où sa famille s'était réfugiée.
Femme de convictions et marquée par l'horreur du premier conflit mondial, elle cherche à rapprocher la France et l'Allemagne. Elle fonde et dirige notamment la revue L'Europe nouvelle entre 1920 et 1934. Elle fait partie de l'entourage d'Aristide Briand, qu'elle a rencontré à Genève, lorsque celui-ci obtient l'adhésion de l'Allemagne à la Société des Nations. Elle quitte L'Europe Nouvelle suite à l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne qui marque l'échec de son projet européen et à cause des dissensions au sein de l'équipe de la revue, certains souhaitant encore une coopération avec l'Allemagne.
Elle va alors s'engager dans le combat féministe et devenir militante pour le vote des Françaises, elle se présente aux élections législatives de 1936 dans le 5e arrondissement de Paris et mène des actions spectaculaires destinés à attirer l'attention de la presse. Elle fonde l'association "La Femme nouvelle" qui comptera plusieurs dizaines de milliers d'adhérentes. En 1936, elle aurait refusé un poste ministériel proposé par Léon Blum en lui répondant "j'ai lutté pour être élue pas pour être nommée" mais surtout Léon Blum, craignant leur vote clérical, n'est pas favorable au vote des femmes.
En 1934, elle épouse José Imbert, un architecte dont elle divorce deux ans plus tard en 1936, ce que certains jugeront comme un mariage de convenance.
En 1939, elle est nommée secrétaire générale du Comité chargé d'accueillir les réfugiés d'Allemagne et d'Europe Centrale. Lors de l'invasion allemande, elle fuit à New York ne revenant qu'en 1941. Après avoir brièvement soutenu Pétain, elle rentre dans la résistance dans le réseau Patriam Recuperare mais y jouant un rôle sans doute moins actif qu'elle l'a déclaré par la suite.
En 1945, avec Gaston Bouthoul, fondateur de la polémologie, elle fonde l'Institut de polémologie, qu'elle fera rentrer à l'université de Strasbourg dans les années 1960. Elle couvre le procès de Nuremberg comme journaliste. Elle va alors commencer à parcourir le monde, réalisant de nombreux films documentaires. En 1971, elle fonde à Strasbourg l'Institut des sciences de la paix.
Elle tentera par deux fois en 1975 d'être élue à l'Académie française. Elle s'est engagée dans les premiers projets d'une union européenne et a été membre lors de la création du Parlement européen. À 86 ans, elle y prononcera, au titre de doyenne, un discours d'ouverture historique lors de la première session de ce nouveau parlement à Strasbourg en 1979.
Possédant une maison à Conflans-Sainte-Honorine, elle est à l'origine de la création, en 1966, du Musée d'intérêt national de la batellerie de cette ville.
En 1981, elle fait don à la ville de Saverne de ses collections historiques et ethnographiques. Une section Louise Weiss sera ouverte dans le musée du château des Rohan dans cette ville. Elle lègue l'ensemble de sa correspondance et de ses manuscrits à la Bibliothèque nationale et ses livres à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. En effet, la cour intérieure du parlement européen se situant à Strasbourg porte son nom.
Louise Weiss meurt en 1983, à l'âge de 90 ans.
Actions féministes
- 1936 : les membres de l'association « La femme nouvelle » lâchent des ballons rouges, lestés de tracts, dans le stade de la finale de la Coupe de France de football.
- 1er juin 1936 : elles distribuent aux députés des myosotis, fleur qui signifie symboliquement « Ne m'oubliez pas ».
- 2 juin 1936 : elles offrent aux sénateurs des chaussettes avec l'inscription : « Même si vous nous donnez le droit de vote, vos chaussettes seront raccommodées ».
- 28 juin 1936 : elles investissent la pistes du champ de course de Longchamps, lors du Grand Prix, avec des pancartes portant l'inscription : « La Française doit voter ».
- 10 juillet 1936 : elles s'enchaînent les unes aux autres et empêchent la circulation, rue Royale, à Paris.
Œuvres de Louise Weiss
Ouvrages politiques
- La République Tchécoslovaque, 1919
- Milan Stefanik, Prague 1920
Ouvrages biographiques
- Souvenirs d'une enfance républicaine, Paris, 1937
- Ce que femme veut, Paris, 1946
- Mémoires d'une Européenne, Paris 1968-1976
Romans
- Délivrance, Paris 1936
- La Marseillaise, TI et II Paris, 1945; T. III Paris 1947
- Sabine Legrand, Paris 1951
- Dernières Voluptés, Paris, 1979
Pièces de théâtre
- Arthur ou les joies du suicide
- Sigmaringen ou les potentats du néant
- Le récipiendaire
- La patronne
- Adaptation des Dernières Voluptés
Récits de voyage
- L'or, le camion et la croix, Paris, 1949
- Le voyage enchanté, Paris, 1960
- Le Cachemire, Les Albums des Guides Bleus, Paris, 1955
- Tempête sur l'Occident Albin Michel (1976)
Essai sociologique
- Lettre à un embryon, Paris 1973
Art, archéologie et folklore
- Contes et légendes du Grand-Nord, Paris, 1957
La fondation
En 1971, elle crée une fondation qui porte son nom qui chaque année prime les auteurs ou les institutions ayant le plus contribué à l'avancement des sciences de la paix, à l'amélioration des relations humaines et aux efforts en faveur de l'Europe. Parmi les lauréats, on compte Helmut Schmidt, Médecins sans frontières, Anouar el Sadate.
Honneurs
Elle a été faite Grand officier de la Légion d'honneur en 1976, troisième femme seulement à recevoir ce grade dans cette décoration. En 1999, le nouveau bâtiment du Parlement européen à Strasbourg est nommé Louise Weiss en son honneur.
Hommages
Chaque année est décerné le prix du journalisme Louise Weiss créé en 2005[3].
Toponymie
Une rue porte son nom à La Roche sur Yon, en Vendée, ainsi qu'à Paris, dans le XIIIe arrondissement et à Armentières dans le Nord.
Biographie - Documentaire
- Louise Weiss, par Célia Bertin, éd. Albin Michel, 1999 (ISBN 2226107762)
- Louise Weiss, une femme d'influence, documentaire télévisé d'Alain Jomy, 2003
Liens externes
- www.louise-weiss.org
- L'Association des Journalistes Européens (section française) organise chaque année depuis 2005 un Prix Louise Weiss du Journalisme européen.
- Interview de Louise Weiss à la radio en 1936
- Vidéo: Louise Weiss en 1974, une archive de la Télévision suisse romande
Notes et références
- (fr)Biographie de Louise Weiss sur www.magny-les-hameaux.fr. Consulté le 7 juillet 2010.
- (fr)Louise WEISS 1893 - 1983 par Charles REICH sur judaisme.sdv.fr. Consulté le 7 juillet 2010.
- (fr)Cafebabel vous présente le prix Louise Weiss du journalisme européen sur coffeefactory.cafebabel.com. Consulté le 7 juillet 2010.
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