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François Lehideux
François Lehideux (30 janvier 1904 Paris - 21 juin 1998 Paris) est un industriel et homme politique français
Biographie
Fils de Jacques Lehideux, banquier, et de Suzanne Simon, il fait des études de lettres et de droit, et obtient le diplôme l'École libre des sciences politiques. En 1929, il épouse Françoise Renault, fille de Fernand Renault et nièce de Louis. En 1934, il entre chez Renault dont il devient directeur général.
En 1939, il est officier dans un régiment d'auto-mitrailleuses, puis travaille dans l'équipe du ministre de l'armement, Raoul Dautry[1]. Après la signature de l'armistice en 1940, il fut décoré de la Francisque par la maréchal Pétain, qui le nomme Délégué à l'Équipement national, puis secrétaire d'État à la Production industrielle, dans le gouvernement de l'amiral François Darlan du 18 juillet 1941, succédant ainsi à Pierre Pucheu. Il quitte ce poste au retour de Pierre Laval, le 18 avril 1942.
A la Libération, il est arrêté et emprisonné et libéré en 1946. Le 17 février 1949, il bénéficie d'un non-lieu par la Haute Cour de justice pour charges insuffisantes et faits de résistance[2]: il avait en effet protégé des membres de l'Organisation civile et militaire (OCM)[3].
Après la guerre, François Lehideux travailla à la société Ford, dont il fut membre du conseil d'administration, et le directeur de 1950 à 1953[1]. Administrateur de la société de cimenterie Poliet & Chausson, il fut membre du Conseil économique et social de 1959 à 1961[1].
Il a présidé l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain et fut l'objet de poursuites avec Maître Jacques Isorni à la suite de la parution dans Le Monde le 13 juillet 1984 d'un encart publicitaire intitulé: « Français, vous avez la mémoire courte »[4],[5]: après avoir été condamné en première instance, condamnation confirmée par la Cour d'appel de Paris, et la cour de cassation[6], il s'adressa à la Cour européenne des droits de l'homme, qui estima, dans un arrêt rendu le 23 septembre 1998, que condamner une personne ayant présenté sous un jour favorable les actions du maréchal Pétain constituait une violation du droit à la liberté d'expression, tel que défini par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. La CEDH condamna ainsi la France à verser à MM. Lehideux et Isorni la somme de 100.000 francs[7].
Sa nièce Martine Lehideux est vice-présidente du Front national, son neveu Bernard Lehideux est membre important du Mouvement démocrate.
Ouvrage
- François Lehideux, Jacques-Alain de Sédouy, Emmanuel Le Roy Ladurie : De Renault à Pétain, Pygmalion, 2001.
Notes et références
- ↑ a , b et c Biographie sur le site des Annales des mines
- ↑ Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, tome 2, 1972. Voir p.297 où sont énumérées les décisions de la Haute cour de justice relatives à l'épuration.
- ↑ Le capitaine Marc O'Neill, membre du réseau, avait demandé sa libération en 1944 auprès du ministre de l'intérieur André Le Troquer, pour l'aide que F.Lehideux lui avait fournie en l'aidant à faire passer du matériel en Zone libre.
Voir à ce sujet Histoire orale. Inventaire analytique des sous-séries 3K et 4K, tome 1, p.100 et 102, disponible sur le site du Ministère de la Défense. - ↑ Présentation sur la site de l'ADMP
- ↑ Le titre de l'encart fait référence à une phrase, restée célèbre, de l'allocution du maréchal Pétain le 17 juin 1941
- ↑ « CEDH: trois arrêts récents sur la liberté d'expression et d'information », sur le site de l'Observatoire européen de l'audiovisuel
- ↑ Publication de l'arrêt sur le site de l'ADMP
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