- Huile de lin
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L'huile de lin ou « huile de graines de lin » est une huile de couleur jaune d'or, tirée des graines mûres du lin cultivé, pressées à froid et/ou à chaud; parfois elle est extraite par un solvant, en vue de l'usage industriel ou artistique, principalement comme siccatif, ou huile auto-siccative.
Les utilisations de l'huile de lin dérivent de sa richesse en acides gras polyinsaturés, en particulier en acides linolénique et linoléique, qui lui doivent leur nom.
Huile de lin Général No CAS No EINECS Propriétés chimiques Indice d’iode 170 – 204[1] Indice de saponification 188 – 196[1] Matières non saponifiables environ 1,5 %[1] Propriétés physiques T° fusion 10 à 21 °C[1] Propriétés optiques Indice de réfraction 1,4786 – 1,4815[1] Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Sommaire
Propriétés de l'huile de lin
L'huile de lin polymérise spontanément à l'air, avec une réaction exothermique : un chiffon imbibé d'huile peut ainsi, dans certaines conditions, s'enflammer spontanément.
Pour ses propriétés de polymère, l'huile de lin est employée seule, ou mélangée à d'autres huiles, résines et solvants, et est utilisée en tant que:
- Imprégnateur et protecteur des bois à l'intérieur comme à l'extérieur : protection contre l'humidité, les champignons et insectes, et contre la poussière par son caractère antistatique ;
- Composant de certains vernis de finition ;
- Liant de broyage pour la peinture à l'huile ;
- Agent plastifiant du mastic de vitrier ;
- Agent durcisseur de diverses préparations ;
- Agent de cohérence et liant dans la fabrication du linoléum.
Fabrication et production commerciale
L'huile de lin est extraite des graines de lin récoltées à maturité, séchées puis triturées et pressées.
D'ordinaire, le lin fait l'objet d'une extraction par pression-dissolution tout comme le colza. L'huile de lin obtenue par cette méthode est utilisée à des fins industrielles.
Pour obtenir une huile propre à la consommation humaine, le lin est d'abord pressé à froid. Ensuite, une pression à chaud, avec ou sans solvant permet de recueillir de l'huile supplémentaire destinée à des applications industrielles.La production mondiale d'huile de lin, en 2001-2002, était de 634 000 tonnes mais l'utilisation d'huile de lin a diminué au cours des dernières décennies parallèlement à l'accroissement de l'utilisation des résines alkydes de synthèse, qui sont similaires, mais moins coûteuses, et réputées jaunir moins rapidement.
Elle reste appréciée pour ses qualités environnementales.Composition
La composition en acides gras des triglycérides de l'huile de lin est la suivante[2],[3]:
- acide α-linolénique: 45 - 70 %
- acide linoléique : 12 - 24 %
- acide oléique: 10 - 21 %
- acides gras saturés : 6 - 18 %
L'analyse nutritionnelle, pour 5 ml d'une huile de lin alimentaire typique (source), est la suivante:
Énergie Protéines Lipides Glucides 42 Cal 176 kJ
0 g 4,7 g dont Acides gras
- saturés : 0,4 g
- monoinsaturés : 0,8 g
- polyinsaturés : 3,5 g
- linoléique : 0,6 g
0 g Alimentation
Tandis que l'huile d'olive est propre au bassin méditerranéen, l'huile de lin a constitué, pour les populations plus septentrionales d'Europe, une des sources principales de matières grasses végétales, tout comme l'huile de colza et l'huile de chanvre.
Contenant plus de 70 % de son poids en acides gras polyinsaturés, l'huile de lin est prisée dans certaines options diététiques, en particulier par les personnes recherchant des apports importants en oméga-3 et faibles en oméga-6.
En juillet 2006, l'AFSSA avait émis deux avis sur l'utilisation de l'huile de lin dans les compléments (saisine 2004-sa-0213) et dans les aliments courants (saisine 2004-sa-0409). Après plusieurs années de délibérations, l’huile de lin fut autorisée dans les compléments alimentaires, en précisant toutefois que la teneur en acides gras - trans de l’huile doit être diminuée de 2 à 1 % des acides gras totaux. L’huile de lin est également autorisée dans les aliments courants, pour un usage cru ou en mélange avec des huiles d’assaisonnement ou des matières grasses tartinables.
L'huile de lin est très fragile et rancit facilement; elle doit être conservée au réfrigérateur, et consommée rapidement. Par ailleurs, elle deviendrait même toxique si elle était trop dégradée; il ne faut pas l'utiliser si une odeur désagréable s'en dégage. Elle doit donc être utilisée très fraîche.
En 2009, l'AFSSA a donné un avis positif à l'utilisation de l'huile de lin [4] en cuisine. L’huile de lin présente un intérêt nutritionnel pour l’apport en acide α-linolénique (oméga-3). D’autre part, elle est un produit commercialisé depuis longtemps dans de nombreux pays (Allemagne, Canada, Chine,…), sans que des effets néfastes aient été mis en évidence. Il convient cependant que des mesures de conditionnement, de conservation et d’utilisation soient plus restrictives que les mesures existant pour les huiles végétales plus classiques, afin de limiter l’oxydation du produit; elles consistent en :
- une traçabilité des lots, de la pression des graines jusqu’au conditionnement, pour optimiser le contrôle de la durée de vie (ne pas dépasser un an, consommation comprise) ;
- un volume de conditionnement maximal de 250 mL ;
- un inertage à l’azote avant d’obturer la bouteille ;
- un conditionnement dans du matériau opaque ;
- une durée limitée d’utilisation optimale, inférieure à 9 mois.
L’AFSSA recommande enfin des mentions d’étiquetage de l'huile de lin pour une information adéquate aux consommateurs :
- réserver à l’assaisonnement ;
- ne pas chauffer l'huile de lin ;
- conserver à l’abri de la chaleur avant ouverture ;
- conserver au réfrigérateur après ouverture ;
- ne pas conserver plus de 3 mois après ouverture ;
- ne convient pas aux enfants de moins de 3 ans.
Par arrêté du 12 juillet 2010 (modifiant l’arrêté du 4 décembre 2008)[5], la commercialisation en France de l’huile de lin vierge en tant qu’huile alimentaire est désormais autorisée.
Peinture
Liant des couleurs à l'huile
L'huile de lin, appréciée pour sa siccativité est la plus utilisée, en tant que liant de broyage, pour mettre au point les couleurs à l'huile, ceci depuis l'époque de Jan Van Eyck. Selon Watin, "Elle est sans contredit la meilleure de toutes"[6]. Les autres huiles utilisées, en moindre mesure sont : l'huile de carthame, l'huile d'œillette et l'huile de noix.
L'acide linoléique s'oxyde au contact de l'air chaud en acide oxylinoléique, appelé aussi linoxine. Les acides linolénique (3 insaturations) et linoléique (2 insaturations) confèrent à l'huile de lin sa forte siccativité, avec un indice d'iode supérieur à 170[7].
Pour favoriser l'oxydation, et donc accélérer la siccativité de l'huile de lin, on la mélange à chaud avec de la litharge ou du minium (toxique et interdit dans certains pays).
Composant des médiums et vernis
L'huile de lin rentre dans la composition des différents médiums à peindre et vernis. Elle peut aussi être utilisée pure par le peintre.
- L'huile de lin pressée à froid peut être ajoutée à la couleur afin d'en améliorer sa consistance, sa fluidité et d'augmenter sa brillance et sa transparence.
- L'huile de lin raffinée, la plus utilisée, améliore la consistance de la pâte et ralentit le séchage.
- L'huile de lin Standolie est une huile de lin cuite. Elle est alors plus lourde, plus onctueuse et donc plus agréable à travailler. Elle durcit aussi plus vite et donne un film dur et émaillé. Elle est ainsi très utilisée pour réaliser les glacis en fin de travail et pour mettre au point son médium à peindre. Sa couleur est en revanche plus prononcée.
- L'huile de lin clarifiée, décolorée ou blanchie est ainsi traitée afin d'obtenir une couleur moins prononcée.
Imprimerie
L'huile de lin est également employée comme siccatif des encres végétales utilisées en imprimerie offset.
Protection du bois
Mélangée avec de l'essence de térébenthine (on suggère habituellement la proportion de 50/50), elle est employée pour le traitement du bois en général, et des planchers ou parquets en particulier.
Autres utilisations
- Pour nourrir les animaux, avec les tourteaux de lin
- En tant que mastic pour le calfatage et l'étanchéité
- Pour la fabrication du linoleum
- Pour le traitement des cuirs
- Pour nourrir les sabots des chevaux
- Pour saturer la matière en huile des ardoises
- Pour mettre au point le savon noir
- Pour protéger la patine des bronzes anciens, des pièces de monnaie, et même de l'acier rouillé, après dessalinisation.
Sources et références
- Imprimerie, impression encres végétales & emballage alimentaire
- Avis AFSSA compléments alimentaires
- Avis AFSSA alimentation courante
- Fabricant de vernis de toute espèce par A. Romain au éditions Baudouin. ISBN 2-86396-028-8
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Notes et références
- (en) Alfred Thomas, Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Release 2002, 6th Edition, Fats and Fatty Oils, Wiley-VCH Verlag GmbH & Co
- http://cerig.efpg.inpg.fr/memoire/2000/encres-vegetales.htm
- Page sur les composés bioactifs du lin, sur le site Agriculture et Agroalimentaire Canada
- http://www.lin-itl.com/Upload/medias/sgdoc_n84509.pdf
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022502747
- Watin, L'Art du peintre, doreur, vernisseur, Paris. 1755
- indice d'iode. La siccativité d'une huile, c'est-à-dire son aptitude à sécher en présence de l'oxygène de l'air, est d'autant plus marquée que le nombre d'insaturations présentes dans la structure moléculaire de l'huile est élevé. Le contenu en insaturations se mesure par l'
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