Histoire du nicaragua

Histoire du nicaragua

Histoire du Nicaragua

Le Nicaragua

Cet article fournit un résumé de l'histoire du Nicaragua de l'époque pré-colombienne à aujourd'hui.

Le Nicaragua est un pays d'Amérique centrale. Il est limitrophe du Costa Rica au sud et du Honduras au nord. Il est aussi entouré par l'océan Pacifique et la mer des Caraïbes.

Sommaire

L'époque pré-colombienne

Les traces les plus anciennes d’occupation humaine connues remontent à 6 000 ans avant JC. Des traces restent visibles à Managua huellas de Acahualinca. Plusieurs groupes amérindiens sont répartis dans le pays: Miskitos, Siunas, Ramas, Matagalpas, Chorotegas, Chontales...

Colonisation espagnole

Au début du XVIe siècle, Christophe Colomb prend possession, au nom du roi d'Espagne, de l'embouchure du río San Juan. En 1524, le conquistador Francisco Hernández de Córdoba fonda les premières colonies européennes au Nicaragua. Deux d'entre elles sont devenues des villes importantes : Granada sur le lac Nicaragua et León à l'est du lac Managua. Le nom de Nicaragua vient du nom d'un chef indien Nicarao qui s'était allié aux conquistadors. La colonisation fut marquée par une lutte entre les conquistadors et les indiens emmenés notamment par Diriangen.

Indépendance

D'abord colonisé dans les années 1520 par l'Espagne, puis intégré à l'Empire mexicain, le Nicaragua devint ensuite indépendant (juste après la proclamation de l'indépendance par le Mexique, le 16 septembre 1821), d'abord en tant que membre des Provinces unies d'Amérique centrale en 1821. Jusqu'en 1823, les cinq pays d'Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Salvador) ont fait partie intégrante du Mexique, puis sous la forme d'une union jusqu'en 1838. Ce n'est qu'en 1838 que le Nicaragua devient un État souverain.

La position stratégique du Nicaragua et la perspective de construire un canal reliant l'océan Pacifique et l'océan Atlantique attisèrent les rivalités entre les États-Unis et l'Angleterre, qui exerçait depuis 1655 un protectorat intermittent sur la côte des Mosquitos, également connue sous le nom de "royaume de Mosquitie". L'Angleterre ayant finalement renoncé à ses droits sur cette région par le traité de Managua en 1860, le dernier roi des Mosquitos, George Augustus Frederick, dut abandonner son titre pour celui de "chef héréditaire" en 1861. L'ancien royaume put toutefois conserver une certaine autonomie jusqu'en 1894, date à laquelle il fut définitivement incorporé au Nicaragua.

Depuis l'indépendance, une grande partie de l'histoire politique du Nicaragua fut caractérisée par la rivalité entre l'élite libérale de León et l'élite conservatrice de Granada. Ces rivalités menèrent parfois à des guerres civiles. En 1855 les libéraux nicaraguayéns sollicitèrent l'aide des États-Unis dans leur lutte contre les conservateurs. L'aventurier nord-américain William Walker en profita pour se faire élire président en 1856 et restaurer l’esclavage. Le Honduras, ainsi que d'autres pays d'Amérique centrale s'allièrent pour le chasser du Nicaragua en 1857. Au cours de ces affrontements, Walker fit brûler la ville de Granada, avant d'être fait prisonnier et exécuté en 1860 au Honduras. À cette période, trois décennies de gouvernements conservateurs se succèdèrent.

José Santos Zelaya profita de dissensions chez les conservateurs pour mener une révolte libérale qui le conduisit au pouvoir en 1893. En 1894, Zelaya régla le long conflit qui opposa le Nicaragua au Royaume-Uni au sujet de la côte atlantique, et réincorpora la côte des Mosquitos au Nicaragua, restaurant ainsi la souveraineté du Nicaragua sur l'ensemble de son territoire.

Implication américaine (1909 - 1933)

Au début du XXe siècle, le président des États-Unis Theodore Roosevelt instaure la politique du gros bâton (big stick) contre le Nicaragua. En 1909, les États-Unis offrirent un appui politique aux forces rebelles menées par les conservateurs contre le président Zelaya. Les raisons d'un tel soutien de la part des États-Unis sont des divergences sur la proposition de canal de Nicaragua, la possibilité que le Nicaragua déstabilise la région et la tentative de Zelaya de réglementer l'accès des étrangers aux ressources naturelles. Le 18 novembre 1909, des navires de guerre de l'US Navy furent envoyés dans la région après que 500 révolutionnaires, parmi lesquels se trouvaient deux américains, furent exécutés conformément aux ordres de Zelaya. Les États-Unis justifièrent l'intervention en indiquant que c'était pour protéger les vies et biens de leurs concitoyens. Zelaya démissionna plus tard, au cours de la même année.

Les États-Unis accédent à la demande du président Adolfo Diaz et envoient leurs troupes dans le pays en 1912 pour rétablir l'ordre.

Les marines américains resteront au Nicaragua jusqu'en 1933 (entre 1912 et 1925, puis après une interruption de 9 mois, entre 1926 et 1933) réprimant les soulèvements qui visaient à retaurer la souveraineté du pays.

En 1914, le traité Bryan-Chamorro est signé entre le Nicaragua et les États-Unis qui définiront les relations entre ces deux nations.

Au cours de cette période, les États-Unis échangeront avec la Colombie l'indépendance du Panamá contre les îles de San Andres et Providencia situèes dans les Caraïbes.

Augusto César Sandino (1895-1934)

Entre 1927 et 1933, le général Augusto Sandino d'obédience libérale mena une guérilla, d'abord, contre le gouvernement conservateur, puis contre les forces américaines. Il fit la déclaration devenue célèbre: « Si 100 hommes aiment le Nicaragua comme je l’aime, le Nicaragua sera libre ! ». Il refusa un accord de paix proposé par les États-Unis en 1927. La guérilla força finalement les États-Unis à quitter le pays. Les troupes américaines furent remplacées par la garde nationale formée et équipée par les États-Unis qui devait remplacer l'armée et la police supprimées par les Américains. Anastasio Somoza García fur le premier dirigeant de la garde nationale.

La famille Somoza (1936 - 1979)

Anastasio Somoza García

Avec le soutien des États-Unis, Somoza fit assassiner son principal opposant politique, Sandino, en février 1934 et prit le pouvoir en 1936. Il garde le pouvoir jusqu'à son assassinat en 1956.

L'opposition libérale commença à être éclipsée par l'opposition marxiste beaucoup plus radicale et faisant usage de la violence. Le 21 septembre 1956, un jeune sympathisant marxiste, Rigoberto López Perez, s'infiltra dans une manifestation à laquelle assistait le président et lui tira une balle dans la poitrine. Le dictateur mourut quelques jours plus tard.

Anastasio et Luis Somoza Debayle

Somoza García fut remplacé à la tête du pays par ses deux fils. Luis Somoza Debayle devint le chef de l’État à la suite de l'assassinat de son père en 1956, mais Anastasio Somoza Debayle tenait en coulisse les rênes du pouvoir en tant que chef de la garde nationale. Anastasio, diplômé de la célèbre école militaire de West Point, s'était vu reprocher de mieux parler anglais qu'espagnol et d'être encore plus proche des États-Unis que son père.

La révolution cubaine renforca les révolutionnaires nicaraguayens. Sa réussite était une source d'espoir et d'inspiration pour les révolutionnaires, ainsi qu'une source de financement et d'armement. Les marxistes, basés au Costa Rica, formaient le front de libération nationale sandiniste (Frente Sandinista de Liberacion Naciona, FSLN). Leur nom vient du légendaire Augusto César Sandino. Les frères Somoza appuyés par les États-Unis réussirent à réprimer l'insurrection.

Le président Luis Somoza Debayle, sous la pression des insurgés, annonça la tenue d'élections nationales en février 1963. Les réformes électorales prévoyaient la mise en place d'un vote à bulletin secret ainsi que la supervision de la part d'une commission électorale. Luis a également introduit dans la Constitution un amendement empêchant tout membre de sa famille de lui succéder. L'opposition était très sceptique face aux promesses du président. Ils eurent finalement raison car Anastasio Somoza Debayle succéda indirectement à Luis Somoza après sa mort, survenue de manière suspecte, en 1967. En effet, le véritable successeur de Luis, René Schick Gutiérrez fut considérée à juste titre comme le pantin de Anastasio Somoza Debayle.

Tout comme son frère et son père, Anastasio Somoza Debayle, fut qualifié de kleptocrate par certains. Il possédait notamment 20 % des terres les plus fertiles du pays. Les paysans sans-terre travaillaient sur des grandes plantations pour des salaires pouvant aller jusqu'à 1 dollar par jour. Désespérés, de nombreux paysans migrèrent vers l'ouest, cherchant des terres à cultiver. En 1968, l'organisation mondiale de la santé établit que 17 % de la mortalité au Nicaragua provenait de la pollution des eaux. Les propos suivant auraient été tenu par Anastasio « J'ai une petite ferme, elle s'appelle Nicaragua » ("Nicaragua es mi finca"[1] ). De plus, il appelait les paysans les « bœufs ».

Le tremblement de terre de Managua de décembre 1972 fut un événement décisif qui occasionna 500 000 sans domicile et entre 20 et 25 000 morts. La moitié de l'aide internationale fut détournée par Somoza et la garde nationale pour être revendue à leur profit. Une grande partie du centre-ville dévasté par les tremblements de terre n'a jamais été reconstruite.

À la suite d'une prise d'otage qui s'est traduite par la mort d'un proche de Somoza, ce dernier instaura la loi martiale et la garde nationale commença à raser des villages dans la jungle soupçonnés de soutenir les insurgés. Les groupes de défense des droits de l'homme condamnèrent ses actions, mais le président des États-Unis, Gerald Ford refusa d'annuler l'alliance avec Somoza.

Insurrection sandiniste (1961-1979)

D'obédience marxiste mais se réclamant paradoxalement de la figure d'un libéral extrêmement populaire, Sandino, le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), avait été fondé en 1961 à La Havane et s'était lancé dans les années soixante dans la guérilla sur le modèle de Fidel Castro et de ses Barbudos. À partir de 1970, il avait lancé une série de vols de banques pour se financer.

Le 27 décembre 1974, le FSLN s'empara de 30 otages, dont le beau-frère du dictateur Somoza. Celui-ci accepta les demandes des preneurs d'otage et leur donna ainsi de la crédibilité. Mais grisé par le succès, le FSLN perdit son unité et se divisa en trois factions en octobre 1975 :

  • Le FSLN Proletario composé de marxistes se disant orthodoxes (TP) qui préconisaient une guérilla basée sur la prolétarisation des travailleurs
  • Le FSLN Guerra Popular Prolongada qui souhaite une guerre populaire prolongée (GPP)
  • Le FSLN Insurreccional qui favorise une approche brusque, insurrectionnelle

De 1974 à 1979, les sandinistes déclenchèrent des actions violentes contre le gouvernement fortement réprimées par la garde nationale.

Voyant l'impopularité des Somozas, les États-Unis décidèrent de les abandonner. Cette tactique échoua. Somoza conservait son influence sur le pays à travers la garde nationale qui multipliait les exactions. En juin 1979, la garde bombarda les environs du palais présidentiel à Managua et tua des milliers de personnes. L'ambassadeur des États-Unis fit parvenir un cable à la Maison blanche où il indiquait qu'empêcher le bombardement permettrait aux Sandinistes de prendre le pouvoir. Mais l'exécution par la garde nationale du journaliste américain d'ABC Bill Stewart, diffusée aux États-Unis, marque les Américains qui soutinrent de moins en moins le régime somoziste. Finalement, Jimmy Carter refusa l'aide militaire que Somoza demandait, pensant que la nature répressive du régime conduisait au soutien populaire vis-à-vis des insurgés.

Période sandiniste (1979-1990)

Drapeau du FSLN

L'offensive finale du FSLN fut déclenchée en mai 1979. Lors de la chute du gouvernement somoziste, les États-Unis apportèrent leur aide pour que Somoza et les commandants de la garde nationale prennent la fuite. Le 17 juin 1979, un gouvernement provisoire dénommé Junte gouvernementale de reconstruction nationale, (Junta de Reconstrucción Nacional) , présidé par Daniel Ortega et composé de quatre autres membres Violeta Barrios de Chamorro, Moisés Hassan, Sergio Ramírez et Alfonso Robelo.

Les États-Unis estimèrent le coût des dommages occasionnés par la révolution à 480 millions de dollars. Le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) prit la tête d'un pays dont la population souffrait de malnutrition, maladie, et de contaminations des pesticides. La guerre ne prit pas fin, car les contre-révolutionnaires (les Contras, soutenus et entraînés par la dictature argentine dans le cadre de l'Opération Charly) attaquent le régime sandiniste. Les contras regroupent des ex-somozistes, des membres de la Garde Nationale, des catholiques et des paysans déçus de la révolution. Les contras bénéficient de l'aide[2] des États-Unis qui ne voulaient pas voir un deuxième régime socialiste et anti-américain s'installer en Amérique, après la révolution cubaine.

Les sandinistes remportent les élections, organisées le 4 novembre 1984, avec 66 % des voix. Ces élections ont été qualifiées de libres par des observateurs internationaux sélectionnés par les sandinistes, issus notamment de pays européens du Bloc de l'Ouest. De nombreuses personnes, dont l'opposition et l'administration Reagan ont affirmé le contraire en critiquant les restrictions faites sur les partis d'opposition par le gouvernement.

Daniel Ortega et les chefs du FSLN purent alors mettre en application une série de réformes de type marxiste-léniniste inspirées de son programme exposé en 1969 et se rapprochèrent du bloc de l'Est. L'action gouvernementale, reprenant le programme de 1969 entendait développer notamment :

  • Révolution agraire.
  • Gouvernement révolutionnaire et intégrité administrative.
  • Respect des croyances religieuses.
  • Politique extérieure indépendante et solidarité internationale
  • Armée patriotique populaire.
  • Unité de l'Amérique centrale.

Ces axes signifiaient pour le gouvernement :

  • Révolution agraire : expropriation des terres en vue d'une redistribution qui s'avéra être une collectivisation. En fait, de très nombreuses familles de paysans sans terres reçurent environ 14 hectares. Mais l'État les regroupa en coopératives.
  • Gouvernement révolutionnaire et intégrité administrative : imprimer un mouvement vers le parti unique, ce mouvement n'a jamais fonctionné car il y a toujours eu de très nombreux partis d'opposition. D'ailleurs, 14 de ceux-ci se sont regroupés sous le nom de UNO (Unión Nacional Opositora). Pas de fédéralisme mais un État centralisé.
  • Respect des croyances religieuses : si elles sont conformes au Marxisme ; le gouvernement encouragea la Théologie de la libération. Dans cette optique les trois prêtres catholiques nommés ministres (Éducation, Affaires étrangères et Culture) étaient membres de cette mouvance[3] [4] [5] en rupture avec Rome[6].
  • Politique extérieure indépendante : indépendante vis à vis des États-Unis et alignement sur le bloc de l'Est
  • et solidarité internationale : entrée dans l'Internationale Socialiste (le FSLN en est membre)
  • Armée patriotique populaire : service militaire obligatoire
  • Unité de l'Amérique centrale : soutien au guérillas marxistes des autres pays d'Amérique Centrale (Salvador)

Le gouvernement lança une politique de fondation d'écoles qui en matière d'alphabétisation fut un succès mais fut contre-balancé par le manque d'objectivité du contenu de l'enseignement, fortement marxisé (apprentissage de la lutte des classes, présentation de la cellule familiale comme source d'inégalités).

Le journal d'opposition de Violeta Barrios de Chamorro, La Prensa, attaquant les méthodes policières du gouvernement fut censuré en juin 1986 pour 6 mois.

Les populations locales s'opposèrent aux projets du président notamment sur la collectivisation des terres ou la conscription obligatoire.

Les indiens Misquitos, déjà fortement éprouvés sous les Somozistes, entrèrent en résistance pour conserver leurs terres et 10 000 d'entre-eux (comptabilisés par l'ONU) furent déportés dans des centres de rééducation destinés à faire d'eux des citoyens socialistes, détachés de leurs traditions[7].

États-Unis et Contras

Selon un arrêt de la Cour internationale de justice[8], le Président des États-Unis a autorisé, à la fin de 1983 ou au début de 1984, le minage des ports nicaraguayens, ainsi que des eaux territoriales et intérieures, sans qu'aucune déclaration officielle ne l'annonce. Les Etats-Unis sont condamnés à verser plus de 17 milliards de dollars au Nicaragua au titre de dédommagement pour dégâts occasionnés par le financement de la Contra. Les Etats-Unis n'ont pas reconnu ce jugement. (Source http://www.perso.ch/pveyrat/histoire.htm#Extrait%20d%27articles%20de%20journaux%20CIJ)

Le 1er mai 1985, une ordonnance du Président des États-Unis instaure un embargo total sur le commerce avec le Nicaragua.

La rébellion s'étendit mais sans chef unique, elle restait très disparate ; elle regroupait tous ceux qui étaient contre le gouvernement sandiniste (de même que se donnaient le nom de sandinistes toutes sortes de courants anti-somozistes...) et reçut pour cela le nom de Contras.

Les Contras étaient notamment :

  • des groupes maoïstes, comme le MILPAS, qui étaient aussi opposés à Ortega
  • le FDN somoziste
  • les groupes indiens, Kisan, Matama et d'autres
  • des ex-sandinistes déçus comme l'ARDE, Eden Pastora

Les États-Unis, alors dirigés par le président Ronald Reagan décrétèrent un embargo et vinrent en aide aux Contras en les entraînant, les armant, les finançant et les approvisionnant à partir de 1982. Ronald Reagan exigea l'unification des Contras en 1985 mais sans réel succès.

Les affrontements firent 57 000 victimes, dont 29 000 morts (dix ans auparavant, la lutte contre Somoza avait déjà fait 40 000 victimes). Apprenant l'aide américaine, le gouvernement de Daniel Ortega porta plainte contre les États-Unis en 1984 devant la Cour internationale de justice. Le 27 juin 1986, la cour ordonna aux États-Unis de cesser d'apporter leur soutien aux opposants au régime, et pour avoir « rompu leur obligation dictée par le droit international de ne pas utiliser la force contre un autre État », les condamna à verser 17 milliards de dollars de dédommagements au Nicaragua pour les dégâts causés par les Contras. L'administration américaine refusa de se soumettre à ce jugement. L'aide aux Contras continua jusqu'en 1989 au moment où éclata le scandale de l'Irangate.

Les élections de 1990 virent la victoire de Violeta Chamorro (54,2 % des voix) sur Daniel Ortega qui, prennant acte de sa défaite, déclara qu'il continuerait à « gouverner d'en bas », déclaration qui détourna de lui les populations car elle rappelait son attitude au sein de la coalition de 1979.

L'après-sandinisme

Le 25 février 1990, les sandinistes perdent les élections au profit de l'Union nationale de l'opposition (UNO, un coalition de 14 partis) emmenée par Violeta Barrios de Chamorro, la veuve d’un directeur du journal La Prensa assassiné par les Somoza. La défaite de Daniel Ortega mit fin à l'embargo américain. Une politique économique libérale d'ajustements structurels supervisée par le FMI et la Banque mondiale, ayant pour conséquence la remise en cause de progrès sociaux de la période sandiniste, est mise en œuvre sous surveillance des États-Unis.

En 1996, Arnoldo Alemán (conservateur, ancien somoziste), dirigeant du parti centre-droit Alliance libérale, devint président de la République. En fin de mandat, de forts soupçons de corruption pesaient sur lui et il fut condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds en 2003. En 1998, l'ouragan Mitch s'abattit sur le pays et y fit de nombreux dégâts. Le parti libéral constitutionaliste conserve le pouvoir en 2001 avec l'élection d'Enrique Bolaños, ancien vice-président de Arnoldo Alemán. En 2006, l'ancien dirigeant sandiniste Daniel Ortega, soutenu par le président vénézuélien Hugo Chavez, prend sa revanche et remporte le scrutin présidentiel dès le premier tour.

Source

Notes et références

  1. Inevitable Revolutions: The United States in Central America, Walter Lafeber, 1993, Norton & Company, p.162
  2. L'affaire de l'Irangate dévoile à l'opinion publique internationale l'implication des États-Unis dans la guerre civile au Nicaragua. La vente illégale d'armes à l'Iran sert à financer les contras.
  3. http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=10164
  4. http://www.unelections.org/files/IGP_BiographyofMiguelD'Escoto_17Sep07.pdf
  5. http://www.granma.cu/frances/2008/septiembre/lun29/40reflexionesf2.html
  6. http://www.politis.fr/article1290.html
  7. LatinReporters
  8. Arrêt de la CIJ du 27 juin 1986. http://www.icj-cij.org/docket/files/70/9972.pdf
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