- Histoire du mouvement libertaire en france de 1968 à nos jours
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Histoire du mouvement libertaire en France de 1968 à nos jours
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Voir aussi : Histoire du mouvement libertaire en France des origines à 1967
1968
Les 17 et 18 mars à Paris se réunissent des militants communistes libertaires. Membres de la Jeunesse anarchiste communiste (JAC), de l'Union des groupes anarchistes communistes (UGAC), de l'ex-Fédération communiste libertaire et des isolés ; ils se rencontrent à l'initiative de Georges Fontenis. La fin de l'année verra la création du Mouvement communiste libertaire (MCL) à la suite de cette rencontre.
En mai, d'anciens membres du groupe Spartacus et de la Fédération anarchiste (FA) créent à Paris le groupe Pour une critique révolutionnaire, qui se réclame tout autant de Bonnot et de Durruti que des théories situationnistes.
L'UGAC participe au Comité d'initiative pour un mouvement révolutionnaire (CIMR) aux côtés d'Alain Krivine, Daniel Bensaïd et Henri Weber de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), de militants du courant « pabliste » (trotskyste) et de militants communistes libertaire dont Georges Fontenis.
Le congrès de Carrare en Italie réunit l'Internationale des fédérations anarchistes (IFA), elle rassemble les Fédérations anarchistes française et italienne ainsi que la Fédération anarchiste bulgare en exil.
Une fraction de la FA est pour la tenue du congrès, une autre est contre. Comme la FA ne peut pas prendre de décisions, deux délégations sont envoyées à Carrare, dont l'une expliquera simplement pourquoi une partie de la FA est contre la tenue de ce congrès. Cette années voit également la naissance officielle de l'Organisation révolutionnaire anarchiste, tendance organisée au sein de la FA.
Fin 1968, on peut citer comme organisation ou revues qui se réclament du « mouvement » libertaire : la Fédération anarchiste, le Mouvement communiste libertaire, l'Union fédérale des anarchistes, l'Alliance ouvrière anarchiste, l'Union des groupes anarchistes communistes, Noir et Rouge, la Confédération nationale du travail, l'Union anarcho-syndicaliste, l'Organisation révolutionnaire anarchiste et des groupes divers (autonomes, spontanéistes, conseillistes, situationnistes…), ainsi que les Cahiers socialistes libertaires de Leval, À contre-courant de Louvet, La Révolution prolétarienne, et les revues individualistes déjà citées, d'Émile Armand.
1969
Création de la Fédération anarchiste communiste d’Occitanie (FACO) par Guy Malouvier, qui adhère à l’Organisation révolutionnaire anarchiste.
L'ORA se détache de la Fédération anarchiste et se constitue en organisation spécifique. Les anciens combattants de la guerre d'Espagne appuient la scission en offrant à l'ORA l'usage de leurs locaux du 33, rue des Vignoles (Paris 20e).
Daniel Guérin écrit Pour un marxisme libertaire.
Pour une critique révolutionnaire diffuse Le Temps des cerises, publication sérigraphiée qui fustige toutes les formes de militantisme.
L'Union des groupes anarchistes communistes s'autodissout. Son journal, Tribune anarchiste communiste (TAC) poursuivra sa parution jusque dans les années 1990.
1970
Le 31 janvier, création officielle de l'Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste (ASRAS), à Paris. Elle deviendra plus tard l'Alliance syndicaliste avec comme organe Solidarité ouvrière.
Le groupe Pour une critique révolutionnaire fait paraître à Charenton Fin de l'ère chrétienne.
1971
Le MCL et l'ORA tentent un rapprochement qui échoue malgré l'intervention et la médiation de Daniel Guérin. En juillet, un groupe du MCL rejoint l'ORA. Quatre groupes de l'ORA rejoignent le MCL et donnent naissance à la première Organisation communiste libertaire (OCL-1) lors d'un congrès constitutif à Marseille.
L'OCL a des contacts avec un groupe dénommé la Gauche marxiste autour de thèmes favorables au conseillisme.
Une Confrontation anarchiste (CA) se met en place à partir de militants de la FA, rejoints par l'UFA et quelques groupes autonomes.
Pour une critique révolutionnaire publie Le Communisme et le parti de la survie planifiée (cf. Le Communisme, catalogue de l'Institut français d'Histoire sociale, 1989, 278 ; CIRA-Lausanne, Broch f 02383).
Guy Malouvier quitte l'ORA après des désaccords portant entre autres sur la question nationale, et crée la Fédération anarchiste communiste occitane.
Du 1er au 4 août, l'Internationale des fédérations anarchistes tient à Paris son 2e congrès.
À partir de juillet, création des cercles Front libertaire qui représentent la structure d'accueil des sympathisants de l'ORA. Leur appartenance n'entraîne pas une adhésion systématique à l'ORA.
Des militants quittent l'ORA pour rejoindre l'Union communiste de France (groupe maoïste ultra-stalinien).
1972
Des groupes quittent la FA pour rejoindre Confrontation anarchiste. Cette dernière publie un bulletin, Combat anarchiste, et un périodique, Commune libre.
De 1971 à 1976, c'est la tendance non organisationnelle qui va être majoritaire dans cette « Confrontation ».
Autodissolution du groupe Pour une critique révolutionnaire, dont deux anciens membres, Roger Langlais et Bernard Pécheur, fonderont en 1978 la revue L'Assommoir (I.I.H.S. d'Amsterdam, ZK 55941).
Exclusion de militants de l'ORA qui appuyaient les « candidatures révolutionnaires uniques » aux législatives. Une minorité d'entre eux va renforcer Lutte ouvrière, tandis que la majorité rejoint la Ligue communiste.
1973
Rupture du groupe Poing noir avec la FA sur des bases organisationnelles.
Intégration des cercles FL à l'ORA.
Première fondation d'une coopérative Longo Maï, à Limans (autogestionnaire et anticapitaliste).
1974
Naissance du groupe Marge, qui cherche à rassembler tous les marginaux (délinquants, prostituées, anciens prisonniers, toxicomanes, homosexuels, travestis, squatters…).
Création du Groupe d'action et d'études libertaires (GAEL) à partir du groupe Poing noir, rejoint par d'autres libertaires non organisationnels.
Parution de La Lanterne noire, revue qui accueille des anciens du groupe et de la revue Noir et Rouge (disparue) et des libertaires d'Informations et correspondance ouvrières (ICO, bulletin du groupe éponyme qui a cessé de paraître à ce moment-là).
L'OCL éclate définitivement après sa dérive conseilliste qui date de 1971. Le reste de ses militants, renforcé par la venue de deux groupes scissionnistes de l'ORA, fonde une nouvelle organisation et revue, Rupture. Celle-ci veut contribuer à « l'élaboration du projet communiste à l'émergence d'un mouvement communiste radical ». Cette orientation ultra-gauche va les conduire vers les groupes « autonomes ». Cette organisation disparaîtra très rapidement.
Après les grèves de 1974 dans les banques, le rail et aux PTT, naît une tendance ouvriériste et syndicaliste révolutionnaire au sein de l'ORA. Cette tendance, baptisée Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), critique les dérives ultra-gauche de l'ORA (antisyndicalisme) et sa confusion politique.
5 décembre : arrestation de Jean-Marc Rouillan à Paris.
1976
Congrès de l'ORA à Orléans, qui entérine l'exclusion de la tendance UTCL, et se rebaptise Organisation communiste libertaire (OCL 2e manière). L'OCL publie Front libertaire et un premier numéro de Pour l'autonomie ouvrière et l'abolition du salariat.
En avril, les exclus de l'ORA créent un collectif pour une Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL). Ils se dotent d'un organe de presse : Tout le pouvoir aux travailleurs (TLPAT) au début de l'année 1977.
Confrontation anarchiste éclate et donne naissance à l'Organisation combat anarchiste (OCA) sous l'impulsion des organisationnels.
1977
Mai : libération de Jean-Marc Rouillan et des militants des GARI (Groupes d'action révolutionnaire internationalistes).
30 et 31 juillet : manifestation antinucléaire à Creys-Malville.
19 octobre : première réunion de l'Assemblée parisienne des groupes autonomes (APGA), suite à la mort des prisonniers de la RAF. En décembre, l'APGA publie L'Officiel de l'autonomie.
Fin octobre: Conférence nationale des travailleurs libertaires à Paris. Celle-ci est convoquée à l'initiative de l'AS, du Groupe anarcho-syndicaliste (GAS) de Rouen et de l'UTCL. La FA, la CNT et l'UAS sont présents à titre d'observateurs. À Paris, l'Union Régionale de la rue de la Tour d'Auvergne (9e) est exclue de la CNT.
Le Monde libertaire devient hebdomadaire.
1978
Parution de Matin d'un blues, revue de l'Autonomie désirante.
21 et 22 janvier : à Strasbourg, la police empêche le rassemblement prévu contre l'Espace judiciaire européen.
Les 25 et 26 février se réunit le congrès constitutif de l'UTCL. Du 23 au 27 mars se réunit à Carrare le 3e congrès de l'Internationale des fédérations anarchistes (IFA), le secrétariat IFA est désormais assuré par la FA italienne… La FA reconnaît désormais dans ses principes de base la lutte des classes.
En mars, Roger Langlais et Bernard Pécheur publient le premier numéro de la revue L'Assommoir : "La France stalinienne". Un deuxième numéro, "Le Futur accompli", paraîtra en octobre.
Au printemps, autodissolution de l'APGA.
Départ de la FA de quelques militants en désaccord sur l'intégration du concept de lutte des classes dans les principes de base qui régissent le fonctionnement de la fédération. Ils fondent l'Union anarchiste (UA) avec Le Libertaire comme organe.
En septembre se réunit à Rouen la Conférence nationale des anarcho-syndicalistes (CNAS) à l'initiative du GAS de Rouen et de l'AS. Y sont présents des groupes FA, la FA à titre d'observatrice, ainsi que la CNT (Vignolles), la CNT (Tour d'Auvergne), l'UTCL, l'UAS, le Syndicat autogestionnaire des travailleurs (SAT) de Lyon et des individus indépendants.
1979
Autodissolution de "Marge". En mars, CNAS à Lyon. Le quinzomadaire Front libertaire disparaît. Daniel Guérin puis Georges Fontenis sont admis au sein de l'UTCL.
Parution du troisième numéro de L'Assommoir : "Des progrès de l'action directe" (cf. Front libertaire des luttes de classe, 30 juillet 1979, 10 ; CPCA - Centre de propagande et de culture anarchiste -, n°5, oct.-nov. 1979 ; Le Nouvel Observateur, 19 nov. 1979).
Première apparition d'Action directe avec le mitraillage du siège du CNPF le 1er mai.
28 août : hold-up à la perception de Condé-sur-l'Escaut, dans le Nord : 16 millions de francs de butin [réf. nécessaire].
1980
Les 27 et 28 mars, 32 personnes sont arrêtées dans le cadre de l'enquête sur Action directe.
Les contacts entre l'UTCL et l'OCA aboutissent à l'intégration de cette dernière dans l'UTCL. Le journal Lutter de l'OCA deviendra par la suite le journal de l'UTCL. L'OCL publie désormais le mensuel Courant alternatif.
Le travail d'infiltration d'un indicateur de police (Gabriel Chahine) permet l'arrestation le 13 septembre d'une dizaine de militants d'Action directe (dont Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon).
1981
L'Assommoir fait paraître un quatrième numéro intitulé « Considérations sur l'état actuel de la Pologne ». « C'est pas mal expliqué et raconté comment le peuple polonais fait sa révolution contre “l'internationalisme du capital, avec sa division mondiale du travail, le seul but affirmé par les dirigeants polonais étant désormais de faire travailler les prolétaires sous la menace des chars russes pour rembourser les crédits américains, allemands ou français”. » (Delfeil de Ton, Le Nouvel Observateur, 30 mars-5 avril 1981.)
C'est le congrès de la Fédération anarchiste qui, en mai, signe l'acte de naissance de « Radio libertaire », en plein boom des radios libres.
Le 10 juin, cinq personnes accusées du hold-up de Condé-sur-l'Escaut sont arrêtées. Le 7 août, la plupart des prisonniers politiques sont amnistiés : Jean-Marc Rouillan est libéré.
22 août : début de la grève de la faim en prison de Nathalie Ménigon et des accusés du hold-up de Condé-sur-l’Escaut.
1er septembre : début des émissions de Radio libertaire.
17 et 26 septembre : Nathalie Ménigon et la plupart des prisonniers en grève de la faim sont libérés pour raison médicale
Octobre : libération du dernier prisonnier en grève de la faim.
1982
Parution du numéro 5 de L'Assommoir : « La nuit de la métamorphose », qui s'en prend aux analyses désarmantes, dans tous les sens du terme, de l'ultra-gauche (plus ou moins) pro-situationniste à propos des événements de Pologne.
1983
Création de la Coordination Libertaire Étudiante (CLE).
Le 29 août, les CRS investissent le studio de « Radio libertaire » et saisissent le matériel, le 3 septembre, une manifestation de cinq mille personnes pour la liberté d'expression obtient une fréquence pour « Radio libertaire ».
1984
Arrestation à Avignon d'Helyette Besse, militante proche d'Action directe. Apparition des premiers groupes SCALP (Section carrément anti-Le Pen). Au mois de juin, un attentat au palais des Congrès de Toulouse entraîne l'annulation du meeting prévu par Jean-Marie Le Pen.
1985
25 janvier : assassinat du général Audran (revendiqué par Action directe). Émission(s) à Paris de Radio Mouvance.
Parution du numéro 7 et dernier de L'Assommoir : « Les Habits neufs de la pensée. Nécrose des idéologies et métastases de la modernité ». Allusant à l'assassinat de Jacques Mesrine, les responsables de la revue intitulent leur texte de présentation « Le poison des prochaines années ».
1986
Émissions à Paris de Radio Pirate.
Des groupes antifascistes se réunissent pour constituer la Coordination nationale antifasciste (CNAF). Mouvements de jeunesse très liés à la scène du rock alternatif, les Scalp auront du mal à se structurer durablement et la CNAF disparaît à la fin des années 1980. Premières parutions de la revue REFLEXes, publiée par le Réseau d'études sur le fascisme et de lutte contre l'extrême-droite et la xénophobie (SCALP-REFLEX).
Le 4e congrès de l'IFA se tient à Paris les 31 octobre, 1er, 2 et 3 novembre, il réunit une quarantaine de délégations, la FA française récupère le mandat du secrétariat IFA.
À la faveur du mouvement étudiant contre Devaquet naît le Collectif jeunes libertaires (CJL) qui bientôt va s'adosser à l'UTCL.
17 novembre : assassinat du PDG de Renault, Georges Besse (revendiqué par Action directe).
1987
21 février : arrestation de quatre des principaux membres du groupe Action Directe (J.-M. Rouillan, N. Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani) dans une ferme, à Vitry-aux-Loges (Loiret). Ils seront par la suite condamnés tous les quatre à la prison à perpétuité.
1989
Création d'un collectif anticarcéral à l'occasion du bicentenaire de la prise de la Bastille : les "Sans-cravates", qui organisent une manifestation le 13 juillet au soir devant la prison de la Santé.
1990
Une centaine de militants issus de l'UTCL, de la FA, du CJL, de l'OCL et de la TAC, lancent un « Appel pour une alternative libertaire » en vue de regrouper les communistes libertaires dans une même organisation.
Premiers numéros de Apache, journal des "scalpeurs" parisiens.
1991
Congrès constitutif d'Alternative libertaire (AL), qui échoue à demi à regrouper largement les communistes libertaires. L'UTCL et le CJL s'autodissolvent et leurs militants rejoignent AL, qui publie son « Manifeste pour une alternative libertaire » et désormais le mensuel Alternative libertaire. S'inspirant des théories de Daniel Guérin, elle se revendique du communisme libertaire et du syndicalisme révolutionnaire.
1992
Après une crise identitaire et politique — l'antifascisme est nécessaire mais pas suffisant — la volonté de refonder un réseau parmi les groupes antifascistes et alternatifs se matérialise par la création du réseau No pasaran. À Paris, le groupe « Apache » quitte le SCALP. Le SCALP parisien prend le nom de "SCALP-REFLEX".
1993
Premiers numéros de Cette Semaine. À l'origine hebdomadaire, le journal paraîtra par la suite quatre fois par an.
La CNT scissionne sur la base de désaccords sur les élections professionnelles, la CNT « Vignoles » regroupe la majeure partie des militants, une minorité reste à la CNT-AIT. Création de nouvelles sections au syndicat de l'éducation de la CNT-Vignoles : la Formation action universitaire (FAU) et la Formation action lycéenne (FAL).
- 11 novembre : grand rassemblement anarchiste à Paris, place de la République. Toutes les organisations libertaires sont présentes.
- Décembre : création à Paris de la Coordination des sans-abris (CDSA) (dont bon nombre de membres se réclament de l'anarchisme et auquel se joignent les militants de l'UA et de la CNT-AIT). Pendant un mois, la CDSA campe devant le ministère des Affaires sociales.
1994
À Paris, la CDSA ouvre un squat avenue de Breteuil, dans le 7e arrondissement. Expulsée durant l'été, elle s'installe alors au 9 rue saint-Sauveur (2e). Un collectif autonome est créé à l'occasion du mouvement anti-CIP : le « MARS » (Mouvement d'action et de résistance sociale). Naissance de TCP ("Travailleurs, chômeurs, et précaires en colère") au sein de la Coordination des sans-abris. En septembre, Audry Maupin est tué à Paris au cours d'une fusillade avec la police. Sa compagne Florence Rey est arrêtée. Trouvent également la mort trois policiers et un chauffeur de taxi pris en otage par Rey et Maupin.
1995
Le 21 janvier, Jacques Chirac est pris à partie par des militants de la Fédération anarchiste au cours d'une émission de Canal+.
Campagne de TCP contre les vigiles du métro (TRAUM, Tribune de résistance active des usagers du métro). La FA exclue l'Union des Anarchistes de Radio Libertaire.
En décembre, la CNT-FAU s'allie avec l'UNEF pour contrer l'UNEF-ID à la coordination nationale étudiante [réf. nécessaire]. Le SCALP participe à la création du CAMI (Collectif d'aide aux manifestants interpellés).
Publications :
- La Dynamite, journal de la FAL, qui prend brièvement le nom de "Formation Anarchiste Lycéenne".
- Tic-Tac : sept numéros jusqu'en 1996. "T...I...C, T...A...C..., T'es ici, t'en as assez, Tic-Tac, Si t'en as ta claque de tout ce mic-mac, Sois frénétique, freine pas l'attaque, Pas fanatique mais feinte l'attaque, Sois systématique, le système attaque, Pas trop plastique et place ta claque".
1996
Autodissolution de la Coordination Des Sans-Abris et expulsion du squat de la rue Saint-Sauveur. À Paris, le collectif "Des papiers pour tous" multiplie les actions de solidarité avec les étrangers en situation irrégulière en lutte, avec notamment l'occupation du siège du RPR le 22 août, la veille de l'expulsion de l’église Saint-Bernard.
En décembre, la CNT « Vignoles » est exclue de l'Association internationale des travailleurs (AIT) au congrès de Madrid : la CNT-AIT est reconnue comme la seule section française de l'AIT.
1997
Le 5e congrès de l'Internationale des fédérations anarchistes se tient à Lyon, le mandat de secrétaire de l'IFA incombe désormais à Massimo. L'IFA regroupe la FA française, la FA italienne (FAI - Federazione anarchisti italiano), la FA ibérique (Espagne et Portugal, FAI - Federación anarquista ibérica), la Fédération libertaire argentine (FLA - Federación libertaria argentina), la FA anglaise (AF - Anarchist Federation).
Apparition éphémère d'une Coordination de résistance et de lutte anti-capitaliste (CRELAC) qui ne durera que quelques mois. Création à la CNT-Vignoles (CNT-F) d'un Comité d'action chômeurs qui participe durant l'été aux premières occupations des ANPE et des bureaux des ASSEDIC. La lutte se cristallise alors sur la question de l'augmentation du RMI.
Incarcération à Paris d'un anarchiste italien (n'ayant aucun lien avec la Fédération Anarchiste et aucun rapport avec le Massimo précédemment cité) : Massimo Passamani. Un comité se crée pour obtenir sa libération : le Comité pour la Défense de Massimo Passamani.
1998
Libération de Massimo Passamani. À Paris, l'Assemblée générale des chômeurs de Jussieu organise des actions quotidiennes dans la capitale (pillage d'un magasin Cash Converter, autoréduction au restaurant Le Fouquet's, occupation de la Bourse du commerce…). Le 30 juin, lors d'une occupation du Conseil constitutionnel, un étudiant déchire un exemplaire original de la Constitution de 1958 et écrit sur la première page : "La dictature capitaliste est abolie. Le prolétariat décrète l'anarchie et le communisme".
Création du Collectif anti-expulsion (CAE) en solidarité avec les étrangers en situation irrégulière. Le CAE intervient chaque semaine dans les aéroports, à Roissy et Orly, pour s'opposer physiquement aux expulsions de « sans-papiers ». Disparition de Apache. Parution de Karoshi, revue anti-travail contre le revenu garanti. Naissance de Tiqqun, revue de métaphysique post-situationniste.
1999
Le 23 janvier, à l'appel du CAE, 200 personnes occupent le toit de l'hôtel Ibis à Roissy, dont le premier étage est à l'époque utilisé comme centre de rétention administrative. Dans la soirée, les bars de deux autres hôtels Ibis sont pillés pour obtenir la libération des personnes arrêtées au cours de l'occupation.
2000
Premiers numéros de Tout le Monde dehors !, "Feuille d'info sur les prisonniers en lutte".
Le 5e congrès d'Alternative libertaire décide d'un « tournant vers la visibilité », après presque dix ans d'immersion dans les mouvements sociaux, au détriment de la construction d'AL. Création de l'association des Amis d'AL pour aider à en financer les projets. Le mensuel Alternative libertaire augmente son tirage et passe en distribution publique.
Création du collectif "Pour en finir avec toutes les prisons" et du journal de prisonniers L'Envolée lié à l'émission de radio du même nom qui émet sur Fréquence Paris Plurielle. Le collectif réunit notamment Act Up et le MIB (Mouvement de l'immigration et des banlieues). Le soir de la fête de la musique, un concert est organisé devant la prison de la Santé. Le 4 novembre, 500 personnes manifestent à Paris pour l'abolition des prisons.
2001
La plupart des organisations réunies dans "Pour en finir avec toutes les prisons" quittent le collectif.
Le 1er avril, à l'initiative de la CGT espagnole a lieu à Madrid une réunion internationale libertaire à laquelle assistent Alternative libertaire, No pasarán, l'OSL argentine, la FAG brésilienne, la FAU uruguayenne, Al Badil al Chooi al Taharouri (Alternative communiste libertaire, Liban), l'ORA tchèque, l'OSL suisse, l'Unicobas italienne, la SAC suédoise, le CIPO-RFM (Mexique), Apoyo Mutuo (Espagne) et la CNT-Vignoles.
Ces organisations — à l'exception de la CNT-Vignoles — décident de constituer le réseau Solidarité internationale libertaire (SIL), auquel s'associent bientôt l'OCL puis l'OLS (en 2003) françaises, la Nefac nord-américaine, la ZACF sud-africaine, la FDCA italienne et l'AUCA argentine.
Le réseau SIL se lance dans un projet de solidarité concrète avec les organisations libertaires d'Amérique du Sud, pour les doter en logistique.
Mobilisation en faveur de Werner Braeuner, un anarchiste allemand au chômage incarcéré pour le meurtre de son directeur d'ANPE : le 9 juillet, le consulat allemand de Paris est occupé.
Plus de 500 personnes signent un appel à l'unité du mouvement libertaire [1]. Cette dynamique crée un climat favorable à la rencontre des différentes organisations et à la mise sur pied d'initiatives unitaires (voir 2003).
2002
L'Union régionale du sud-ouest (URSO – Toulouse, Perpignan et Montpellier…) de la FA se défédère lors du 59e congrès de Rouen sur des désaccords organisationnels et se constitue en Coordination des groupes anarchistes (CGA). La CGA publie le mensuel Infos et analyses libertaires.
Du 19 au 28 juillet, un campement No Border est organisé à Strasbourg.
2003
Dissolution du collectif "Pour en finir avec toutes les prisons" dans une éphémère "Coordination anticarcérale européenne" qui disparait l'année suivante.
La moitié des membres du réseau No Pasaran le quitte en mai. Une partie des membres va créer quelque temps plus tard l'Offensive libertaire et sociale (OLS) et son journal trimestriel Offensive. La CGA édite ses statuts et adopte notamment le vote majoritaire aux trois quarts.
La Convergence des luttes anti-autoritaires et anticapitalistes (CLAAAC) se forme à l'initiative de la FA, d'AL, de l'OCL, de la CNT-F, la CGA, de l'OSL suisse et de No pasarán en opposition à la tenue du G8 à Évian et participe à la création du Village Alternatif, Anticapitaliste, et Antiguerre (VAAAG), qui se tient du 26 au 30 mai.
Automne : création du Réseau Libertaire de Nanterre.
Du 11 au 16 novembre, les mêmes organisations se joignent à l'initiative de la Fédération anarchiste d'organiser un forum social libertaire à Saint-Ouen en parallèle au Forum social européen de Saint-Denis. Le 15 novembre, des affrontements ont lieu avec le cortège du Parti socialiste lors de la manifestation du FSE. Le soir, 200 personnes sont arrêtées en manifestant devant la prison de la Santé à l'appel de la coordination anticarcérale.
Alternative libertaire ouvre ses locaux publics à Paris, rue d'Aubervilliers.
Publications :
- Appel : appel à la création de communautés autonomes.
- Asymétrie : "bulletin communiste pour la guerre civile".
- Macache : "Macache : expression de la négation, rien. Rien, parce que de cette société de classe il n'y a rien à vouloir, de sa démocratie rien à attendre, Rien, parce que face au capital, il n'y a rien à négocier, face à l'État rien à revendiquer. Rien, rien que la guerre sociale !"
2004
Mobilisation à Nanterre contre la politique sécuritaire de l'université.
En avril se réunit à Besançon le 7e Congrès de l'Internationale des fédérations anarchistes qui consacre l'adhésion de l'Anarchist federation (anglaise), de la CSAF (tchèque et slovaque) et de l'ADA (Association des mouvements anarchistes russes). À la suite de son congrès de Rennes en mai, plusieurs groupes de la FA (Lyon, Lille, Nantes, Saint-Brieuc) se défédèrent à leur tour. En octobre, le Monde libertaire souffle sa cinquantième bougie.
Mai : Création du groupe libertaire Place Libre et du forum du même nom.
En novembre se tient le VIIe congrès d'Alternative Libertaire, à Angers.
Décembre : Parution de Vidange : technophobie, squats, et lutte contre la répression.
2005
Parution de Outrage : bulletin édité par Action-K (collectif de propagation de contre-culture). Autodissolution du CAE.
Premier numéro du Jobar : information classiste, " diffusé en banlieue, loin des organisations libertaires...".
2006
La Convergence des luttes anti-autoritaires et anticapitalistes (CLAAAC) et anti-nucléaires continue sur sa lancée en parallèle à la manifestation anti-EPR à Cherbourg et participe à la création du VAAAN Village anti-capitaliste, autogéré et anti-nucléaire, qui se tient du 15 au 17 avril.
Le 8e congrès d'Alternative libertaire se tient en octobre à Agen.
Aujourd'hui
Aujourd'hui, le panorama libertaire est composé d'une bonne dizaine d'organisations : la FA (le Monde libertaire), et AL (Alternative libertaire) restent les deux organisations les plus structurées ; on peut y ajouter No pasarán (No pasarán), l'Organisation communiste libertaire (Courant alternatif), la Coordination des Groupes Anarchistes (Infos et analyses libertaires), Offensive Libertaire et Sociale, la CNT-AIT, le Groupement d'Action et de Réflexion AnarchoSyndicaliste (GARAS), le Syndicat Intercorporatif Anarchosyndicaliste (SIA), la Coordination anarchiste, l'Union des anarchistes…
Il faut mettre à part la CNT-Vignoles (très structurée) qui souhaite se situer exclusivement dans le champ syndical et ne plus se voir accoler l'étiquette libertaire car il est vrai que ses adhérents peuvent ne pas être des anarchistes mais quand même agir en relation avec les statuts de l'organisation. Enfin, il est important de préciser que bon nombre de libertaires ne se reconnaissent dans aucune organisation officielle. Une bonne partie préfèrent notamment se regrouper dans des collectifs autonomes comme par exemple les Black Blocks dans les rassemblements altermondialistes.
Au niveau international existent une Internationale des fédérations anarchistes (IFA), Solidarité internationale libertaire (SIL) et l'Association internationale des travailleurs (AIT).
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