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Histoire de Vienne (Autriche)
Pour l’article homonyme, voir Histoire de Vienne.L'histoire de Vienne, capitale de l'Autriche, remonte au IIe millénaire av. J.-C. Sa situation au bord du Danube entre les préalpes (Wienerwald) et la Pannonie font de la métropole actuelle en fait un espace privilégié pour les agglomérations précoces, et grâce à sa position stratégique et son commerce, Vienne se développe en une ville importante au cœur de l'Europe.
Sommaire
Vienne préhistorique
Des fouilles archéologiques dans le XIIIe arrondissement (dans la Titlgasse) fournissent les preuves de premières habitations à l'époque paléolithique. Des fouilles dans l'espace urbain et aux alentours montrent une habitation continue du bassin de Vienne à l'époque néolithique. La situation climatique favorable et les sols fructueux de Vienne offrent aux agriculteurs du néolithique un territoire prospère.
L'industrie lithique se développe grâce à la chaille qui peut être trouvée dans les alentours[1]. Des objets de l'âge du cuivre ont également pu être mis au jour[2]. Les témoignages de l'âge du bronze sont nombreux, surtout les sépultures[3] mais des traces d'habitation ont également pu être découvertes[4]. Les manipulations des crânes à des fins cultuelles sont caractéristiques à cette époque. Ainsi, dans une décharge présumée, les archéologues ont trouvé un os mandibule dont on avait enlevé l'os temporal[4].
La civilisation de Hallstatt de l'âge du fer est représentée par les tumulus encore visibles de nos jours[5] ainsi que par des vestiges d'habitations[6]. Des fouilles au Leopoldsberg témoignent d'une habitation dès l'âge du bronze et surtout à partir de l'âge du fer tardif, dit Hallstatt. L'oppidum est daté de l'âge du fer récent, du temps des Celtes.
Vers le début de notre ère, Vienne est conquise par les Romains qui fournissent les premières sources écrites de l'histoire de Vienne. À l'emplacement de la ville de Vienne actuelle se trouve alors une petite habitation celtique appelée Vedunia.
Vindobona
Article détaillé : Vindobona.Au Ier siècle de notre ère, les Romains occupent le territoire du centre-ville actuel près du Danube et y établissent un camp romain pour la sécurisation des frontières de la province de Pannonie. Annexée au camp romain se trouve une petite habitation civile du nom de Vindobona[7]. De nos jours, on peut toujours distinguer les anciens murs romains qui entouraient l'agglomération. Le mur du camp romain se situait le long des rues Tiefer Graben, Naglergasse, Graben, Kramergasse, Rotgasse et Rabensteig, de façon parallèle au Salzgries. À cause du cours du Danube, le modèle carré caractéristique des camps romains ne peut être utilisé à cet endroit. Le camp de Vindobona avait une largeur de 455 m ainsi qu'une longueur de 500 m au maximum.
La construction du camp romain de Vindobona commence en 97 de notre ère. Les casernes découvertes au Judenplatz sont dans en premier temps des constructions en bois. Entre les casernes se trouve une route pavée avec des gouttières des deux côtés. Vers 150, ces bâtiments sont remplacés par des constructions en pierre. Les fondations et murs intérieurs sont élevés à l'aide de mortier. Le torchis est utilisé pour la construction des murs de séparation. Les sols sont en loam ou en enduit de mortier.
L'empereur Marc Aurèle meurt à Vindobona en 180 de notre ère lors d'une campagne contre les Marcomans.
En 212, Vindobona est élevée au rang de municipium ce qui renforce sa position face à Carnuntum, capitale de la province de Pannonie qui venait de recevoir le titre de colonia.
Vienne reste entre les mains des Romains jusqu'au Ve siècle.
Vienne au Moyen Âge
Le Haut Moyen Âge
L'habitation celtique de Vedunia ainsi que le camp romain de Vindobona se situent aux frontières à l'Est de l'Empire romain et deviennent rapidement victimes des migrations germaniques. On a retrouvé des traces d'un incendie catastrophique du Ve siècle, cependant le camp n'est pas abandonné.
Les rues et maisons de Vienne au haut Moyen Âge suivent les murs romains, et l'on peut donc supposer qu'une partie du fort est encore intact à cette époque. Dans l'Innere Stadt actuelle, on a retrouvé des pièces byzantines à plusieurs reprises, datant du VIe siècle, le commerce fleurit. Le centre de la ville est le Berghof[8]. Des excavations dans cet espace ont mis au jour des tombeaux du VIe siècle. Les Lombards dominent l'espace viennois, suivis des Slaves et Avars.
La première mention écrite de Vienne au Moyen Âge se trouve dans les annales de Salzbourg de 881 où il est question d'une bataille apud Weniam contre les Magyars. Cependant, il n'est pas certain si Weniam désigne le fleuve ou la ville. Le roi Otton Ier de la Francie orientale bat les Magyars en 955 lors de la bataille du Lechfeld. C'est ainsi que commence l'histoire de Vienne au Moyen Âge.
La maison de Babenberg
Article détaillé : Maison de Babenberg.En 976 les Babenbergs fondent le margraviat d'Ostarrichi dans lequel se trouve, proche de la frontière hongroise, la ville de Vienne. Dès le XIe siècle Vienne devient une place commerciale de première importance. Dans le traité de Mautern entre l'évêque de Passau et le margrave Léopold IV, Vienne est mentionnée pour la première fois comme civitas. En 1155, Henri Jasomirgott fait de Vienne sa capitale. En 1156, Ostarrichi devient un duché par le biais du privilegium minus, Vienne devient le siège du nouveau duc. La fondation du Schottenstift date également de cette époque.
Les événements de la troisième croisade au cours de laquelle Richard Cœur de Lion est fait prisonnier par Léopold V en 1192 à Erdberg près de Vienne rapportent une rançon énorme de 50.000 Mark d'argent[9]. À Vienne, un atelier de fabrication de monnaie est établi et vers 1200 les murs de Vienne sont érigés dont des ruines sont encore visibles de nos jours près de la station de métro Stubentor. Léopold V est excommunié par le pape Célestin III pour avoir fait prisonnier Richard Ier, un croisé protégé. Léopold V meurt par la suite d'un gangrène. Sur son lit de mort il se repentit et promet de repayer la rançon.
En 1221 Vienne reçoit le droit de ville et le Ius emporii. Ce dernier droit exige des commerçants traversant Vienne de s'arrêter et d'offrir leurs marchandises. Grâce au Ius emporii, le commerce intermédiaire se développe et Vienne entretient des relations commerciales de première importance le long du Danube jusqu'à Venise.
Pour les Viennois, leur montée en pouvoir est difficilement conciliable avec le fait que Vienne n'a pas d'évêque, celui-ci se trouvant à Passau. On sait que Frédéric II a négocié pour établir un évêché à Vienne, on présume que c'était également le cas sous Ottokar II Přemysl.
En 1276, la ville se retrouve en flammes. Après les incendies du 28 mars et du 16 avril, un troisième incendie du 30 avril cause de graves dommages. Les églises, monastères et la résidence ducale sont touchés. L'église Saint-Étienne perd et son toit et son clocher. Environ deux tiers de la ville sont détruits après la catastrophe. La reconstruction est soutenue par le roi Ottokar II[10].
L'arrivée des Habsbourgs
Article détaillé : Habsbourgs.Vienne à l'époque moderne
Les guerres ottomanes
Article détaillé : Guerres ottomanes.Le XVIIIe siècle
Le XXe siècle
Première Guerre mondiale et Ire République
L'État fédéral 1934 - 1938
Le « Troisième Reich »
Vienne pendant la Seconde Guerre mondiale
Guerre aérienne
Offensive de Vienne
Vienne récente
L'après-guerre
Article détaillé : Occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale.Comme à Berlin, Vienne fut comme toute l'Autriche, occupée entre 1945 et 1955, en application de la Conférence de Potsdam, par les forces alliées. La répartition des secteurs d'occupation entre eux se fit par districts, dans limites administratives que la ville connaissait avant 1937.
- Un régime administration commune aux quatre forces d'occupation était appliqué pour le 1er district (Innere Stadt : « la ville intérieure), celles-ci changeaient par roulement tous les mois.
- Secteur américain était constitué par les : 7e, 8e, 9e, 17e, 18e et 19e districts ;
- Secteur britannique était constitué par les : 3e, 5e, 11e, 12e et 13e districts ;
- Secteur français était constitué par les : 6e, 14e, 15e et 16e districts ;
- Secteur soviétique était constitué par les : 2e, 4e, 10e, 20e, 21e et 22e districts.
Les districts viennois créés postérieurement à 1938 (à partir du 23ème district) se trouvaient donc en dehors des limites de la ville et dépendaient ainsi de la zone d'occupation soviétique.
Vienne depuis 1955
Maires de Vienne de la IIe République Rudolf Prikryl 12- 14 avril 1945 Theodor Körner 14.2.1946 - 18.6.1951 Franz Jonas 22.6.1951 - 1.6.1965 Bruno Marek 10.6.1965 - 17.12.1970 Felix Slavik 21.12.1970 - 5.7.1973 Leopold Gratz 5.7.1973 - 10.9.1984 Helmut Zilk 10.9.1984 - 7.11.1994 Michael Häupl 7.11.1994 - présent Le métro gagne en importance, le premier tracet ouvre ses portes en 1978. Dans les années 1970 on fait construire le troisième siège de l'ONU, l'« UNO-City ». À la fin du XXe siècle, Vienne possède sa propre skyline avec les « gratte-ciel » de l'Andromeda-Tower et du Millenium-Tower aux bords du Danube (XXe et XXIe arrondissements). Des projets ont existé pour l'emplacement de la gare de Wien Mitte, cependant, ces projets auraient risquer de mettre en danger le statut du Ier arrondissement en tant que patrimoine mondial de l'UNESCO et sont en conséquence rejetés.
Lors des élections communales de 2001, les sociaux-démocrates obtiennent la majorité absolue qu'ils savent défendre en 2005. Après la défaite du Forum libéral il ne restent que quatre partis au conseil communal.
Vienne et Munich sont les premières métropoles germaniques qui soutiennent le système Linux. Depuis fin janvier 2005, Linux est employé sur les ordinateurs des autorités viennoises, une distribution Linux propre dite Wienux est spécialement développée à cet effet.
Sources
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Geschichte Wiens ».
- (fr) Jean-Paul Bled, Histoire de Vienne, Fayard, Paris, 1998 (ISBN 2213599262)
- (de) Wolfgang Börner, Sigrid Strohschneider-Laue, Archäologie macht Schule – Schule macht Archäologie, Römerzeit. Materialien zur Geschichtsdidaktik, Conférence sur la didactique de l'histoire, Autriche, 2/98, 18–37.
- (de) « Fundort Wien » in Berichte zur Archäologie, no 1/98 (ISBN 3-9500492-2-3)
- (de) Alexander Glück, Marcello La Speranza, Peter Ryborz, Unter Wien - Auf den Spuren des Dritten Mannes durch Kanäle, Grüfte und Kasematten, Christoph Links Verlag, Berlin, 2001 (ISBN 3-86153-238-7)
- (de) Christine Ranseder e.a., « Michaelerplatz. Die archäologischen Ausgrabungen. » in Wien Archäologisch 1, Vienne, 2006 (ISBN 3-901232-72-9)
- (de) Sigrid Strohschneider–Laue,
- « Steinzeitliches Wien » in Lorbeer 2/1996, 2–3.
- « Urgeschichte. » in Historisches Lexikon der Stadt Wien de Felix Czeike (dir.), vol. 5, Vienne, 1997, 518–519.
- « Steinzeit. » in Historisches Lexikon der Stadt Wien de Felix Czeike (dir.), vol. 5, Vienne, 1997, 331.
- « Eisenzeit. » in Historisches Lexikon der Stadt Wien de Felix Czeike (dir.), vol. 5, Vienne, 1997, 740–741.
- (de) Otto H. Urban, « Der Leopoldsberg - Archäologische Forschungen auf dem Wiener Hausberg » in Wiener Archäologische Studien 2, Vienne, 1999 (ISBN 3-9500492-5-8)
Notes et références
- ↑ Des gisements de chaille se trouvèrent au Roter Berg (XIIIe arrdt.) et à Mauer-Antonshöhe (XXIIIe arrdt.).
- ↑ Notamment dans le VIe arrdt. à la station de métro Gumpendorferstrasse de la ligne U6 ainsi qu'au XIIIe arrdt. (Ober St. Veit–Gemeindeberg), au XXIe arrdt. (Eipeldauerstrasse, Stadlau) et au XXIIe arrdt. (Aspern).
- ↑ XIXe arrdt. (Höhenstrasse/Leopoldsberg).
- ↑ a et b XXIIIe arrdt., Sulzengasse.
- ↑ XXIe arrdt., Siemensstrasse/Julius-Ficker-Gasse.
- ↑ Xe arrdt., Fontanastrasse ; XIXe arrdt., Leopoldsberg.
- ↑ Les ruines de Vindobona se trouvent surtout dans le IIIe arrdt. actuel.
- ↑ Le bâtiment n'existe plus aujourd'hui, il se situait dans la Salvadorgasse actuelle, une rue adjacente à la Marc-Aurel-Strasse.
- ↑ 50.000 Mark d'argent correspondent à environ 12 tonnes d'argent, un tiers des revendications de l'empereur pour la libération de Richard Ier, qui y était transféré en 1193.
- ↑ Keindel, Österreich (ISBN 3-902397-49-7).
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire de l'Autriche
- Histoire de la Basse-Autriche
- Offensive de Vienne
- Autriche occupée de l'après-guerre
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