- Harlem Désir
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Harlem Désir Harlem Désir, en mai 2010.Mandats Premier secrétaire délégué du Parti socialiste[1] 30 juin 2011 – 16 octobre 2011 Député européen Actuellement en fonction Depuis le 20 juillet 1999 Élection 13 juin 1999 Réélection 12 juin 2004
Législature Ve, VIe et VIIe Biographie Nom de naissance Harlem Jean-Philippe Désir[2] Date de naissance 25 novembre 1959 Lieu de naissance Paris (France) Nationalité Française Parti politique Génération écologie puis Parti socialiste Diplômé de Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne modifier Harlem Désir, né le 25 novembre 1959 à Paris, est un homme politique français. D'abord connu, dans les années 1980, en tant que militant associatif et président de SOS Racisme, il s'engage sur le plan électoral au début de la décennie suivante et intègre le Parti socialiste. Il est député européen depuis 1999.
Sommaire
Biographie
Enfance, études et famille
Fils d'un père martiniquais et d'une mère métropolitaine, Harlem Désir fait ses études à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il obtient une licence de philosophie en 1983. Il a deux enfants. Il travaille notamment comme animateur de radio, salarié dans une maison d'édition, gérant d'un mensuel et collaborateur d'un réseau européen de logements destinés aux jeunes.
Engagement associatif
Au début des années 1980, il s'engage dans le syndicat étudiant UNEF-ID au sein duquel il fait partie du bureau national. Proche de Julien Dray, il devient à partir de 1984, le président de l'association SOS Racisme, poste qu'il occupe jusqu'en 1992. Son charisme personnel et sa forte médiatisation lui permettent de devenir à l'époque une personnalité majeure du mouvement associatif. Pierre Bergé, sponsor de SOS Racisme, déclare alors : « Harlem Désir est un des moments de la conscience humaine. Il est aussi un des moments de l'honneur de la France »[3]. Sous la présidence de Harlem Désir, SOS Racisme est un mouvement très présent dans les médias, habitué des manifestations à grand spectacle[4] - notamment des concerts de musique - et pratiquant un discours principalement basé sur des « valeurs de sympathie »[5]. Initialement axé sur la promotion du métissage culturel, le discours d'Harlem Désir évolue avec les années vers une défense des droits de l'homme plus classiquement républicaine[6]. En 1987, il est l'invité vedette de l'émission L'Heure de vérité, à laquelle il assure un succès d'audience, sa prestation étant considérée comme un « carton » en termes de communication politique[7]. La notoriété d'Harlem Désir lui permet, un temps, d'être présenté dans certains médias comme une sorte de « porte-parole de la jeunesse »[8]. En 1990, il pousse SOS Racisme à prendre position contre la guerre du Golfe, ce qu'il considère a posteriori comme une erreur[9].
Engagement politique
Après avoir quitté SOS Racisme en 1992, Harlem Désir fonde un éphémère parti politique appelé d'abord Le Mouvement[10], puis Mouvement action égalité, qui se transforme quelques mois plus tard en club de réflexion lorsqu'Harlem Désir adhère à Génération écologie[11]. Harlem Désir se présente sous les couleurs de Génération écologie aux élections législatives de 1993[12]. Il rejoint ensuite le Parti socialiste dont il intègre le bureau national en 1994[13]. Il est alors membre du courant Gauche socialiste. En 2003, il est nommé responsable national pour l'Europe, rejoignant aux côtés de Julien Dray, la majorité du parti.
Parallèlement, il est nommé membre du Conseil économique et social, de 1989 à 1994 puis de 1997 à 1999.
Il fait campagne comme candidat à l'élection législative partielle d'Aulnay-sous-Bois en 1997, sans succès. En 1999, il obtient son premier mandat, comme député européen. En 2001, il est élu conseiller municipal d'opposition, à Aulnay-sous-Bois. En 2004, il conduit la liste du PS pour la région Île-de-France dans le cadre des élections européennes de 2004 ; il est réélu et promu vice-président du groupe parlementaire du Parti socialiste européen.
Au cours de son mandat de député européen, il s'investit et se spécialise sur les questions de mondialisation. Il se rend chaque année au Forum social mondial et est à l'origine (en tant que président de l'intergroupe « taxation du capital » au Parlement européen) d'un amendement en faveur d’une taxe Tobin qui stipule que le Parlement européen « invite les participants au Sommet sur le développement durable à étudier les possibilités d’instaurer une taxe sur les transactions financières, afin, entre autres, de donner des moyens financiers supplémentaires aux pays en développement de lutter contre la pauvreté et de soutenir des mesures favorisant leur développement social et économique ». Cet amendement est alors rejeté de 17 voix (176 voix pour, 193 contre et 15 abstentions), dont en grande majorité des élus des groupes de droite PPE et libéraux et de quelques élus d'extrême gauche).
Favorable au « oui » lors du référendum interne au PS puis national du 29 mai 2005, Harlem Désir critique avec véhémence les partisans du « non » et l'association ATTAC dont, sans être membre, il a été l'un des relais parlementaires. Pour autant, il ne rompt pas les liens noués avec le mouvement altermondialiste mais s'éloigne de sa composante néo-communiste/souverainiste, que représentait à ses yeux la direction d'ATTAC.
Lors du congrès de Reims du Parti socialiste de 2008, Harlem Désir soutient la candidature de Bertrand Delanoë. Après l'élection de Martine Aubry. à la fonction de première secrétaire, il est nommé secrétaire national chargé de la coordination, un poste considéré comme celui de « numéro deux » du PS. Il est, cependant, nettement moins médiatisé que dans les années 1980[14].
En 2009, il conduit à nouveau la liste du PS dans la circonscription Île-de-France ; il est réélu député européen (sa liste recueille 13,58 % des voix, soit 11 points de moins qu'en 2004).
Après l'annonce de la candidature à la primaire socialiste de la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, Harlem Désir, no 2 du parti, est nommé le 30 juin 2011 premier secrétaire délégué du PS par le conseil politique. Il assume dès lors la direction opérationnelle du parti jusqu'à la fin de la primaire, le 16 octobre 2011[15].
Justice
De novembre 1986 à octobre 1987, alors qu'il est président de SOS Racisme, il est également salarié par l'« Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants », basée à Lille en tant que « formateur permanent » et il perçoit pour cet emploi fictif, un salaire mensuel net 8 900 francs[16]. Cela lui vaut d'être condamné, le 17 décembre 1998, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux[17].
Harlem Désir aurait également bénéficié de la clémence de François Mitterrand : une amnistie concernant une dette de 80 000 francs au Trésor public, relative à des amendes de stationnement (décision de justice du 9 mai 1992) alors qu'il était président de SOS Racisme[18].
Publications
- 1985 : Touche pas à mon pote, Grasset, 148 p. (ISBN 2-246-36421-3).
- 1987 : SOS Désirs, Calmann-Lévy, 181 p. (ISBN 2-7021-1670-1).
- 1994 : La situation et le devenir des associations à but humanitaire, rapport du Conseil économique et social présenté par Harlem Désir, Direction des Journaux officiels, 254 p. (ISBN 2-11-073636-4).
- 1997 : De l'immigration à l'intégration : Repérages (avec Jean-Louis Bianco, Stéphane Hessel et le Club du mardi), Actes Sud, 76 p. (ISBN 2-7427-1214-3).
- 1997 : Pour la république sociale : La gauche socialiste dans ses textes (collectif), L'Harmattan, 69 p. (ISBN 2-7384-5514-X).
- 2000 : Sept jours dans la vie d'Attika (avec Julien Dray, Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Luc Mélenchon), Ramsay, 155 p. (ISBN 2-84114-508-5).
- 2010 : D'où je viens, où l'on va, Jean-Claude Gawsewitch, 256 p. (ISBN 978-2-35013-216-7).
Notes et références
- Martine Aubry pendant la candidature de cette dernière à la primaire citoyenne Il assure les fonctions de
- Gérard Miller, « Harlem Désir « dans une autre vie j'aurais pu être batteur » », dans La Vie, no 3045, 8 janvier 2004 [texte intégral].
- Éric Raoult, SOS Banlieues, L'Harmattan, 2000, page 73
- Adil Jazouli, Les années banlieues, Seuil, 1992, page 101
- Gérard Namer, Mémoire et projet du mouvement lycéen-étudiant de 1986-1988, L'Harmattan, 2000, page 81
- Thomas Ferenczi, Chronique du septennat : 1981-1988, La Manufacture, 1988, page 98
- Serge Albouy, Marketing et communication politique, L'Harmattan, 2000, page 217
- Hacène Belmessous, L'avenir commence en banlieue, L'Harmattan, 2003, page 120
- Qu'est-ce que SOS Racisme ?, Archipel, 2006, page 13
- Revue française de science politique, Volume 51, Fondation nationale des sciences politiques, page 135
- Revue politique et parlementaire, Volume 95, Armand Colin, 1993, page 8
- Guillaume Sainteny, L'introuvable écologisme français, Presses universitaires de France, 2000, page 385
- Marie-Odile Mergnac, Histoire familiale des hommes politiques français, Archives & culture, 1997, page 83
- Le Nouvel Observateur, 21 octobre 2010. « Harlem Désir et les médias »,
- AFP, « Harlem Désir devient Premier secrétaire par intérim du PS » sur leparisien.fr, 30 juin 2011. Consulté le 30 juin 2011.
- procureur de la République, « ces salaires ne correspondaient à aucune activité réelle ». Hugues Beaudouin, « Les salaires embarrassants de Harlem Désir », Libération, 6 novembre 1998. Pour le
- Les hommes politiques condamnés et réélus », L'Express, 22 juin 2009. Juliette Cua et Catherine Gouëset, «
- Albin Michel, 1993, 209 p. (ISBN 2-226-06493-1), pp. 21 sq. Didier Gallot, Les grâces de Dieu : Le scandale des grâces présidentielles,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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