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Hans-Joachim Marseille
Pour les articles homonymes, voir Marseille (homonymie).Hans-Joachim Marseille Surnom Jochen,
Der Stern von Afrika (« L'Étoile d'Afrique »)Naissance 13 décembre 1919
Berlin, AllemagneMort au combat 30 septembre 1942 (à 22 ans)
Sidi-Abd-el-Rahman, ÉgypteOrigine Allemand Allégeance Troisième Reich Arme Luftwaffe Grade Hauptmann Service 1939 - 1942 Conflits Seconde Guerre mondiale Faits d’armes Bataille d'Angleterre,
Guerre du désertDistinctions Chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants
Croix de ferHans-Joachim « Jochen » Marseille, né le 13 décembre 1919 à Berlin et mort le 30 septembre 1942 au sud de Sidi-Abd-el-Rahman en Égypte, était un pilote de chasse allemand avec le grade de Hauptmann et un as de l'aviation durant la Seconde Guerre mondiale. La propagande l'avait surnommé « Der Stern von Afrika » (« L'étoile d'Afrique »). Titulaire de 158 victoires aériennes remportées au dessus de la Manche et, surtout, au dessus de l'Afrique du Nord. Il est considéré comme étant le principal as allemand de la Jagdgeschwader 27.
Sommaire
Biographie
Descendant d'immigrés français huguenots installés en Allemagne, Hans-Joachim Marseille était le fils d'un Generalmajor de la Luftwaffe. Après avoir terminé sa scolarité à l'âge de 17 ans au lycée "Prinz-Heinrich-Gymnasium" à Berlin, il entra en 1938 dans l'armée de l'air, la Luftwaffe. Dès sa formation, son talent pour le pilotage était une évidence, mais il avait des problèmes avec la discipline militaire, le respect qu'il devait à ses supérieurs et avec la rigueur prussienne alors en vigueur au sein de la Wehrmacht. Il ne respectait par exemple pas les altitudes minimales de vol. Un jour, il avait même atterri sur une route pour satisfaire un besoin naturel.
De plus, un certain côté taciturne lui valut une certaine méfiance de la part de ses coéquipiers.
Combat et indiscipline
Après sa formation de pilote, Marseille fut muté en août 1940 dans l'escadre d'entraînement no 2 (« Lehrgeschwader 2 ») stationnée sur la côte de la Manche, après avoir servi brièvement dans la Staffel 4 du JG-52 (Jagdgeschwader 52), où il a eu ses premiers contacts avec l'ennemi. Durant la bataille d'Angleterre il obtient sa première victoire le 24 août 1940 lors de sa première journée de combat. Lors de sa deuxième journée de combat il a abattu son deuxième appareil ce qui lui vaut d'être décoré avec la Croix de fer de 2e classe. Seulement trois jours plus tard, il obtient déjà la Croix de fer de 1re classe après sa cinquième victoire. Toutes ces victoires l'ont été contre des Spitfire, le mythique chasseur britannique de la Seconde Guerre mondiale. Lors de son séjour au bord de la Manche, il est encore puni deux fois (une fois à cinq jours d'arrêt) pour indiscipline.
Malgré ce début fulgurant, Marseille est un pilote aventureux et individualiste en combat aérien qui se préoccupe peu des tactiques de combat de la Luftwaffe. Cette absence de tactique de combat fera qu'il sera lui-même abattu trois fois durant la bataille d'Angleterre.
En mars 1941, Marseille est finalement muté au Jagdgeschwader 27, commandée par l'Oberleutnant Gerhard Homuth, officier de grande tradition qui appréciait peu la désinvolture de son subordonné.
C'est avec cette escadrille que Marseille est envoyé en Afrique du nord en avril et rapidement engagée dans la région de Tobrouk, en Libye. Il obtient sa première victoire dès sa première mission au-dessus de la Libye, sur un Hawker Hurricane britannique, et, dans les semaines qui suivirent, il rajoute encore d'autres victoires à son score sur des Curtiss P-40 et Hawker Hurricane. Il s'attire néanmoins la désapprobation de son supérieur hiérarchique direct, le lieutenant Gerhard Homuth, car Marseille avait la fâcheuse habitude de quitter sa formation dès qu'il aperçevait un avion ennemi pour l'attaquer, sans en avoir reçu l'ordre. Ceci était en contradiction totale avec les règles du combat aérien. Cela déplaisait également à son chef de groupe, le « Gruppenkommandeur » Hauptmann Neumann, qui reconnaissait cependant le grand talent de Marseille.
Obéissance et récompense
Il est promu au grade de Leutnant (sous-lieutenant) en juin 1941, après sa treizième victoire. Peu de temps après, alors que son avion avait été sévèrement atteint par des projectiles ennemis, il doit atterrir dans le « no man's land » et ne parvient à rejoindre indemne les lignes allemandes qu'après une longue marche dans le désert. Dans les mois qui suivirent, Marseille prit de plus en plus conscience de ses devoirs de soldat et d'aviateur. Durant les combats aériens il restait plus proche de ses camarades et acceptait les règles militaires élémentaires. Le 24 septembre, vingt-quatre Messerschmitt Bf 109 de son unité entrèrent en contact avec deux escadrons de chasseurs britanniques. Sans avoir à déplorer de pertes, les allemands abattirent six avions, dont quatre furent portés à l'actif de Marseille. Il est nommé Rottenführer (chef de groupe) et, durant ses nombreuses missions son tir devint de plus en plus précis. En décembre de la même année il obtint la "Croix allemande" en or (Deutsches Kreuz in Gold).
En février 1942 Marseille obtient sa 50e victoire, ce qui en fait le pilote le plus titré de son escadre. Il est récompensé par la croix de chevalier de la Croix de fer et par une promotion au grade d'Oberleutnant (lieutenant). Lorsque Homuth devient chef de son groupe au mois de mai, Marseille est nommé chef d'escadrille. Dans les mois qui suivirent il obtient en moyenne de deux à cinq victoires par combat aérien. Marseille n'était pas seulement devenu une célébrité en Allemagne mais également chez ses ennemis. Les pilotes britanniques auraient même reçu l'ordre de ne plus l'attaquer ou alors seulement en groupe. Les britanniques ont ensuite pris Marseille en chasse avec des pilotes d'élite, dont Clive Caldwell qui parvint à abattre plusieurs membres de l'unité de Marseille mais qui ne le rencontra jamais lui-même en combat.
En juin 1942 le lieutenant Marseille a abattu six ennemis en seulement onze minutes. Le même mois, après sa 75e victoire, il obtient les feuilles de chêne pour sa croix de chevalier de la Croix de fer. Il est le 2e pilote de son unité et le 97e soldat au total à se recevoir cette décoration. Le 17 juin le JG-27 annonçe la 100e victoire de Marseille. Il est alors le premier pilote à atteindre ce score sur le front de l'ouest. Il se rend à Berlin pour recevoir sa croix de chevalier de la Croix de fer avec glaives et feuilles de chêne. Il est alors le douzième soldat à obtenir cette haute décoration.
Lorsqu'il est de retour au sein de son unité, Marseille retrouve une situation complètement différente de celle qu'il avait connue avant son voyage à Berlin. En effet, la Luftwaffe est maintenant sur la défensive en Afrique; les pilotes allemands font face à un ennemi six fois supérieur en nombre, ce qui augmente les pertes subies par son escadre.
Dès son premier jour de mission, il parvient à abattre 10 avions ennemis et, le 1er septembre 1942, il obtient 17 victoires confirmées au cours de trois missions. Le nombre total de ses victoires s'éleve alors à 121. Après avoir abattu 5 avions supplémentaires dès le lendemain, il reçoit les brillants pour sa croix de chevalier de la Croix de fer avec feuilles de chêne et glaives. Il était alors le quatrième soldat seulement à obtenir cette décoration. Dans les jours qui suivirent il ajoute encore d'autres victoires à son palmarès, ce qui lui valu d'être mentionné nominativement pour la cinquième fois dans le rapport de la Wehrmacht (« Wehrmachtsbericht »). Le 11 septembre il avait à son actif 144 avions ennemis abattus. Quatre jours plus tard, après un rude combat, il en revendique sept de plus. Il était alors le troisième pilote allemand (mais le seul sur le front de l'ouest) à atteindre 150 victoires.
Avarie mécanique fatale
Le 16 septembre 1942 il obtient à 22 ans le grade de Hauptmann (capitaine) ce qui en fait alors le plus jeune capitaine de la Luftwaffe. Mais la suprématie de l'ennemi et la fréquence des missions qui en découlent laissent également des traces chez Marseille. Il était souvent très fatigué et tendu, ce qui lui valu de se faire proposer une permission par le Generalfeldmarschall Rommel lui-même qui lui demanda de l'accompagner à Berlin et de se tenir à ses côtés lors d'un discours d'Hitler. Marseille refusa car il ne voulait pas quitter son unité et parce qu'il souhaitait se rendre auprès de sa fiancée à Noël.
Le 30 septembre 1942, le jour même du discours du « Führer » dans le palais des sports de Berlin, son escadrille rentre d'une mission sans avoir combattu lorsque l'appareil de Marseille, un Messerschmitt Bf 109 G-2, est victime d'une fuite dans une canalisation d'huile qui déclenche un incendie dans le moteur. Le pare-brise est recouvert d'huile, Marseille est alors guidé vers les lignes allemandes par ses co-équipiers. Lorsqu'une épaisse fumée finit par envahir l'habitacle, Marseille décide de s'extraire de son avion. Malheureusement pour lui, celui-ci ne se trouvait pas dans la bonne position : il heurte l'empennage arrière avec sa tête en sautant, ce qui lui vaut d'être tué sur le coup avant d'avoir pu actionner son parachute.
Il fut enterré quelques jours plus tard avec les honneurs militaires à Derna; une petite pyramide fut érigée sur les lieux de l'accident par la 3e escadrille et des camarades italiens. Sur la plaque en bronze qui ornait la pyramide était inscrit : « Ici mourut invaincu le capitaine H.J. Marseille ». Après la guerre sa dépouille fut transférée dans le mémorial de l'Afrikakorps à Tobrouk.
En 1989 une nouvelle pyramide fut érigée à la même place par ses anciens camarades avec la même inscription en arabe, en allemand et en italien.
Le capitaine Hans-Joachim Marseille avait obtenu 158 victoires, dont 151 sur le front d'Afrique du Nord, au cours de 388 missions de combat. Marseille est alors le troisième pilote allemand à franchir la barre des 150 victoires mais est le premier à les avoir toutes remportés contre les talentueux pilotes de l'Empire britannique. La Luftwaffe de la Bundeswehr d'après-guerre honora elle aussi ce pilote de chasse exceptionnel en donnant son nom à une caserne.
Voir aussi
Références bibliographiques
- Christian-Jacques Ehrengardt, "La Guerre Aérienne, 1939-1945", Éditions Tallandier, Paris, 1996
- Général Galland, "Jusqu'au bout sur nos Messerschmitt", Éditions Robert Laffont, 1957
- Franz Kurowski,Hans-Joachim Marseille, The Life Story of "The Star of Africa", Editions Schiffer Military History, 2007
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