- Greenpeace
-
Greenpeace International Contexte général Champs d’action Écologisme, protection de l'environnement Zone d’influence Monde Fiche d’identité Forme juridique Organisation non gouvernementale internationale Fondation 1979 suite à l'union des bureaux européens, américains et ceux du Pacifique Siège central Amsterdam (Pays-Bas) Personnage(s) clé(s) Kumi Naidoo (directeur international) Président(e) Lalita Ramdas Méthode Non-violence, désobéissance civile, lobbying, expertise Employés 1 500 employés Membres 3 millions d'adhérents(-donateurs) Site web www.greenpeace.org modifier Greenpeace (de l'anglais : paix verte) est une organisation non gouvernementale de protection de l'environnement présente dans plus de quarante pays à travers le monde. Fondé après le mouvement Don't Make a Wave Committee (en) visant à résister aux essais nucléaires aux États-Unis[1], Greenpeace est un groupe de plaidoyer luttant contre les plus grandes menaces pour l’environnement et la biodiversité sur la planète[2],[3].
Sommaire
Organisation
Greenpeace naît à Vancouver en 1971 quand un groupe de quatorze militants pacifistes et écologistes (David McTaggart, John Cormack, Jim Bohlen, Paul Watson, Bill Darnell, Patrick Moore, Lyle Thurston, Dave Birmingham, Terry Simmons, Richard Fineberg, Bob Hunter, Ben Metcalfe, Bob Cummings et Bob Keziere) embarquent à bord d'un vieux chalutier, le Phyllis Cormack, pour empêcher les essais nucléaires américains sur le site d'Amchitka en Alaska. Dès 1972, les États-Unis cessent leurs essais nucléaires atmosphériques.
Très vite, le groupe cherche un nom évocateur de sa double préoccupation : environnement et pacifisme. Les termes green (vert) et peace (paix) sont ceux qui résument le mieux leur démarche.
En 1979, Greenpeace devient une organisation internationale quand les bureaux d’Europe, du Pacifique et d’Amérique se réunissent pour constituer Greenpeace International. Depuis 1989, l'organisation a son siège basé à Amsterdam (Pays Bas), d'où sont définies et coordonnées les campagnes de l'ONG.
Adhérents
En 2010, l'organisation compte 3 millions d'adhérents-donateurs et emploie 1 500 salariés, pour un budget global d'environ 200 millions d'euros. Ses recettes proviennent exclusivement des dons de ses adhérents (notamment à travers des campagnes dites de street fundraising[4]) et de fondations[5].
Valeurs fondamentales
- Le principe de non-violence :
Le principe de non violence est un élément fondamental de la démarche de Greenpeace et est au cœur même de ses actions. Jamais de dégradation de matériels, jamais de violence envers qui que ce soit. Cette tactique d'interposition des volontaires de Greenpeace pour empêcher une nuisance, imposer un temps d'arrêt pour poser le débat, forcer le positionnement des acteurs, a été inaugurée par les fondateurs du mouvement qui se placèrent dans la zone d'essai de la bombe atomique américaine en Alaska.
- Indépendance financière et politique :
Pour garder son indépendance, Greenpeace refuse les subventions publiques et les contributions d’entreprises et est financée à 100% par les dons de ses adhérents-donateurs. Cette indépendance politique et financière assure à Greenpeace une liberté totale d’expression et d’action en tout lieu et en toute circonstance.
- Un contre-pouvoir :
Greenpeace mobilise l’opinion publique, construit des rapports de force et oblige les décideurs politiques et économiques à prendre en compte les problèmes environnementaux.
- L’application du principe de précaution :
L’identification d’un risque pour l’environnement ou la santé publique doit imposer la prudence et conduire à ne pas entamer ou poursuivre l’activité générant ce risque.
- Enjeux internationaux :
Greenpeace concentre son attention sur les problèmes globaux qui menacent l'environnement au sens large et qui constituent des enjeux planétaires : changements climatiques, consommation énergétique, prolifération nucléaire, dégradation de la biodiversité, pollutions génétiques, dissémination des produits toxiques...
Méthode
La méthode de Greenpeace repose en partie sur des actions directes non-violentes parfois très médiatisées, qui ont fait sa renommée. S'appuyant sur les retombées de ces actions pour informer les médias et le public, l'organisation agit aussi en tant que lobby auprès des autorités politiques et des dirigeants d'entreprises afin de promouvoir les changements appropriés. Derrière les actions spectaculaires de Greenpeace, il y aussi le travail essentiel d'expertise, d'investigations techniques et scientifique, de construction d'argumentaires qui fonde les campagnes de l'organisation. Greenpeace a ainsi contribué activement à l'élaboration de plusieurs traités internationaux qui protègent l'environnement.[réf. nécessaire]
Greenpeace est très connue pour l'utilisation de bateaux lors de ses campagnes de protestation et d'intervention directe. L'un d'entre eux, le Rainbow Warrior I, est devenu célèbre en 1985 dans ce qui a été appelé en France « l'affaire du Rainbow Warrior » ou « l'affaire Greenpeace » : les services secrets français l'ont fait couler avec deux mines magnétiques placées sous sa coque par des plongeurs de l'armée française dans le port d'Auckland alors que celui-ci se préparait à une croisière de protestation contre les essais nucléaires français de Moruroa. Au cours de cet attentat organisé par le gouvernement français, le photographe Fernando Pereira a été tué par l'explosion de la seconde mine magnétique.
La flotte Arc-en-Ciel
Dès sa création l'organisation a utilisé des navires pour mener des campagnes à travers toutes les mers du globe. S'il lui arrive d'affréter des bateaux, elle en a également acheté qu'elle transforme pour mener à bien ses missions. Le plus emblématique est certainement le Rainbow Warrior coulé en 1985 dans un attentat des services secrets français . En 2011, la flotte comprend trois navires :
- le Rainbow Warrior III inauguré le 14 octobre 2011 ;
- le MV Arctic Sunrise ;
- le MV Esperanza.
Anciens navires de la flotte :
- le Rainbow Warrior I coulé en 1985 ;
- L'Argus / Moby Dick ;
- le Beluga II ;
- le Rainbow Warrior II cédé à une ONG du Bangladesh en 2011[6].
Campagnes
Après avoir consacré ses premières années à la lutte contre les essais nucléaires et à la défense des espèces (en particulier contre l'extinction des baleines), elle se consacre à de nombreux thèmes. Greenpeace demande :
- une lutte efficace contre la pollution chimique (notamment par l'élimination des substances chimiques toxiques) ;
- la protection des forêts anciennes et la lutte contre la destruction de l'Amazonie ;
- une lutte efficace contre le réchauffement climatique ;
- la préservation des mers et du milieu marin ;
- la fin de la course aux armements, condition nécessaire à la paix ;
- l'abandon de la culture des OGM en plein champ ;
- la sortie du nucléaire (civil et militaire) ;
- l'interdiction de l'immersion des déchets radioactifs ;
- la promotion d'un modèle de développement durable.
Elle soutient les énergies renouvelables et relaie les campagnes de sensibilisation sur l'application du protocole de Kyoto, en particulier aux États-Unis. Greenpeace milite également pour la sauvegarde de la biodiversité, contre les rejets toxiques et les organismes génétiquement modifiés.
Greenpeace soutient le Chef Raoni dans son combat contre le Barrage de Belo Monte au Brésil.
Greenpeace s'est également opposé à la filière nucléaire des réacteurs à neutrons rapides : voir à ce sujet Superphénix, réacteur en démantèlement sur le site nucléaire de Creys-Malville.
Principales actions de Greenpeace
1971 : Suite à la première action de Greenpeace, les États-Unis stoppent leur campagne d'essais nucléaires à Amchitka, en Alaska[7].
1978 : Les actions de Greenpeace mettent fin au massacre des phoques, chassés pour leurs peaux, dans les Orcades, en Écosse[réf. nécessaire].
1982 : À la suite des actions directes menées en mer contre les baleiniers, la Commission Baleinière Internationale adopte un moratoire sur la chasse commerciale. [1].
1983: Moratoire sur le rejet en mer (dumping) de déchets radioactifs voté par la convention du dumping de Londres[8].
1989 : Adoption par les Nations Unies d’un moratoire sur l'utilisation des filets dérivants. Greenpeace avait révélé le caractère destructif de cette méthode de pêche[réf. nécessaire].
1991: Signature du traité de l'Antarctique interdisant l'exploitation minière pour 50 ans[8].
1994 : La convention de Bâle interdit l’exportation de déchets toxiques, des pays OCDE vers des pays non OCDE[réf. nécessaire].
1995 : Shell se résigne à ne pas couler la plateforme pétrolière de Brent Spar en Atlantique après les actions de Greenpeace[8].
1997 : Après une longue campagne initiée en 1988 avec d'autres ONG, les ministres des pays industrialisés adoptent le Protocole de Kyoto qui doit permettre de limiter les émissions de gaz à effet de serre[réf. nécessaire].
2000 : Après plusieurs années de pression, le groupe St Gobain – Lapeyre s’approvisionnera à 100% fin 2005 en produits FSC (conseil de bonne gestion forestière)[réf. nécessaire].
2002 : Suite à dix années de campagne en Amazonie, l'exploitation de l'acajou fait enfin l'objet d'un moratoire, et est inscrit à la CITES (la convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction). Cette inscription permettra d'assurer la survie de cet arbre, son commerce étant mieux contrôlé[réf. nécessaire].
2001-2006 : En avril 2001, suite aux actions de Greenpeace, un accord est conclu avec le gouvernement de Colombie-Britannique et les exploitants forestiers pour protéger 20 vallées de forêts primaires et suspendre temporairement les coupes dans 68 autres vallées. Début 2006, ce sont plus de 2 millions d’hectares de forêts primaires qui sont enfin protégées[9].
2006 :
- Première publication du Guide to Greener Electronics (guide pour une électronique plus verte), destiné à évaluer les impacts environnementaux des principales entreprises des secteurs de l'électronique et de l'informatique.
- Les multinationales du soja ont adopté un moratoire de deux ans sur l’achat de soja provenant de zones nouvellement déforestées en Amazonie[réf. nécessaire].
2007: Apple accepte de retirer la plupart des substances toxiques contenues dans ses ordinateurs[8].
2010 :
- Nestlé rompt son partenariat avec Smart, auprès duquel il s'approvisionnait en huile de palme[10].
- L’Association des produits forestiers du Canada (FPAC) et neuf organisations environnementales, dont Greenpeace, ont annoncé la signature d’un accord sans précédent sur la conservation de la forêt boréale canadienne. Cet accord porte sur 72 millions d’hectares de forêts publiques, actuellement sous concession des membres de la FPAC. Une fois pleinement mis en œuvre, il permettra de préserver une grande partie de l’immense forêt boréale canadienne, de protéger le caribou des bois (espèce en voie d’extinction) et de fournir un avantage compétitif aux entreprises signataires.[réf. souhaitée]
Réseaux
Greenpeace a rejoint le collectif "Stop-EPR" qui s'oppose aux projets d'un réacteur pressurisé européen à Olkiluoto (Finlande) et à Flamanville (Manche).
Personnalités
- Bob Hunter
- David McTaggart
- Kumi Naidoo
- Patrick Moore
- Paul Watson
- Ben Metcalfe[11]
Greenpeace France
Greenpeace France est une association. Elle est issue de la fondation en 1977 d'un bureau français de Greenpeace, qui avait dû fermer entre 1987 et 1989[12], après la polémique consécutive à l'affaire du Rainbow Warrior. Elle compte 140 000 adhérents en 2011 et 65 salariés[13]. Son budget annuel est d'environ 12 millions d'euros en 2010, et ses ressources proviennent intégralement et exclusivement de donateurs privés. Elle ne perçoit donc aucune subvention ni de l'État, ni d'entreprise. Greenpeace France indique que le nombre de ses donateurs privés est passé de 23 000 en 1998 à 140 000 en 2011[14].
Le directeur général de Greenpeace France est depuis 2005 Pascal Husting. Robert Lion a succédé en novembre 2008 à Katia Kanas à la présidence de l'association. Il quitta ses fonctions un an plus tard pour rejoindre Europe Ecologie. Greenpeace France est depuis présidée par Céline Rodriguez.
En décembre 2009, Greenpeace s'est introduit en force à l'Assemblée nationale pour peser sur les débats des députés à quelques jours du lancement du sommet de Copenhague. L'action suscitera de nombreuses réactions[15].
Critiques
Dans son livre Qui a tué l’écologie ?[16] Fabrice Nicolino dénonce l'évolution de Greenpeace vers une organisation capitaliste dirigée essentiellement par des professionnels et non plus par des militants. Il donne l'exemple de l'actuel Directeur Général de Greenpeace France, Pascal Husting[17], qui a longtemps travaillé dans le monde de la finance.
Les "recruteurs d'adhérents" ne sont pas tous des bénévoles ni nécessairement des adhérents de Greenpeace, mais des salariés formés et rémunérés directement par Greenpeace[18]. Néanmoins très impliqués, ils sont formés en interne, ne passant pas par des prestataires de services comme la majorité des associations.
Notes et références
- (en) The Greenpeace Story
- ISBN 978-0-7923-6804-5), p.123 : « While most manufacturers were sceptical of greenfreeze, Greenpeace's influential advocacy won support from consumers, government, and scientists who, in turn, exerted pressure on the industry. » Ken Green, Peter Groenewegen, Peter S. Hofman, Ahead of the curve: cases of innovation in environmental management, 2001 (
- ISBN 978-0-379-00891-3), p. 134 : « Greenpeace is an advocacy organization dedicated to combating the most serious threats to the planet's biodiversity and environment. » Donald J. Musch, Terrorism: documents of international and local control, Volume 73, Oceana Publications, 2006, (
- http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/36/52/80/PDF/THESESylvainLefevre.pdf
- Greenpeace International Annual Report 2009
- Farewell to the Rainbow Warrior II, greenpeace.org, August 16, 2011
- http://aprn.org/2007/08/30/greenpeace-sails-to-amchitka-36-years-after-controversial-nuclear-bomb-test/
- Greepeace victories sur http://www.greenpeace.org
- Historique des négociations sur http://www.greenpeace.org
- Greenpeace, Nestlé et les orang-outans sur Les Échos, le 19 mars 2010
- Ben Metcalfe, the Founder of Greenpeace, Is Dead at 83 » sur The New York Times, 18 octobre 2003 Wolfgang Saxon, «
- Histoire & succès. Consulté le 29 janvier 2011 « Le bureau français, lui, ouvre en 1977. Mais en 1987, deux ans après l'attentat contre le Rainbow Warrior et suite à la campagne de désinformation orchestrée par la France, il doit fermer ses portes. Greenpeace France rouvre finalement deux ans plus tard, en 1989. » :
- Connaître Greenpeace France. Consulté le 16 décembre 2008
- Site de Greenpeace France
- http://www.developpementdurable.com/politique/2009/12/A3665/action-a-lassemblee-nationale-greenpeace-se-defend.html
- Qui a tué l'écologie? sur Éditions Les Liens qui Libèrent
- Pascal Husting
- http://www.greenpeace.org/france/fr/jobs/emplois/direct-dialogue/
Voir aussi
Ce fichier audio a été réalisé à partir de la version du 17 septembre 2006, et ne reflète pas les changements ayant eu lieu depuis.
(Aide pour les sons)→ D'autres articles audio
Greenpeace
Bibliographie
- Pierre Gleizes, Rainbow Warrior mon amour : Trente ans de photos aux côtés de Greenpeace, Paris, Editions Gléna, collection Hommes et océans, 2011 (ISBN 978-2-7234-8455-8)
- Robert Hunter, Les combattants de l'arc-en-ciel : La première expédition de Greenpeace, Paris, Editions Gallmeister, collection NAT WRITING, 2007 (ISBN 2-3517-8009-4)
- Philippe Lequenne, Dans les coulisses de Greenpeace, Paris, L'Harmattan, 1997 (ISBN 2-7384-5358-9)
- Olivier Vermont, La face cachée de Greenpeace, Paris, Albin Michel, 1997 (ISBN 2-226-08775-3)
- Pierre Kohler, Greenpeace - Le vrai visage des guerriers verts, Paris, Presses de la Cité, 2008 (ISBN 2-258-07354-8)
Article
- (en) Patrick Moore, « Why I Left Greenpeace », The Wall Street Journal, 22 avril 2008. Consulté le 16 décembre 2008
Liens externes
- (en) Site officiel de Greenpeace International
- (fr) Greenpeace France
- (fr) Greenpeace Canada
- (fr) Greenpeace Suisse
- (fr) Greenpeace Belgique
- (fr) Greenpeace : Opération Plutonium : un documentaire en cinq épisodes sur les coulisses de Greenpeace (format DVD)
- (en) Financement de Greenpeace par la Rockefeller Brothers Fund
- Portail de la conservation de la nature
- Portail de l’environnement et du développement durable
- Portail de l’humanitaire et du développement
- Portail de l’altermondialisme
- Portail des cétacés
Wikimedia Foundation. 2010.