Grand Trianon

Grand Trianon
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Grand Trianon
Le Grand Trianon vers 1700.
Le Grand Trianon vers 1700.
Présentation
Architecte Jules Hardouin-Mansart
Date de construction 1687
Destination initiale palais
Propriétaire État français
Destination actuelle musée
Protection  Classé MH (1862)
 Patrimoine mondial (1979)
Site web www.chateauversailles.fr/grand-trianon
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département français Yvelines
Localité Versailles
Coordonnées 48° 48′ 53″ N 2° 06′ 17″ E / 48.814722, 2.10472248° 48′ 53″ Nord
       2° 06′ 17″ Est
/ 48.814722, 2.104722
  

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Grand Trianon

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Grand Trianon

Le Grand Trianon ou Trianon de marbre est un palais que Louis XIV fait construire en 1687 par Jules Hardouin-Mansart à proximité de Versailles en France, au sein du parc du château de Versailles[1]. L’extérieur du bâtiment est construit en marbre rose qui lui confère le nom de « Trianon de marbre », par opposition au Trianon de porcelaine qui l'a précédé au même emplacement[1].

Le Grand Trianon est composé d'une cour, d'un palais, et d'un ensemble de jardins et de bassins : il comporte à son entrée une grande cour dénommée la Cour d'honneur, encadrée par un bâtiment divisé en deux ailes reliées par une galerie à colonnes portant le nom de « péristyle ». L'aile droite est prolongée par une aile perpendiculaire appelée Trianon-sous-Bois. Le bâtiment donne sur un ensemble de jardins à la française et de bassins, dont le bassin Plat fond, le bassin dit « à oreilles » et le bassin du Fer-à-cheval.

Il a été le lieu de résidence ou de séjour de plusieurs figures royales françaises ou étrangères, dont Louis XIV, Pierre Ier de Russie ou encore Marie Leszczyńska, épouse de Louis XV. Plus récemment y ont séjourné le Général de Gaulle, ou des chefs d'État étrangers en visite officielle en France, comme le président américain Richard Nixon en 1969, ou la reine britannique Élisabeth II en 1972.

Classé avec le palais de Versailles et dépendances au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêté du 31 octobre 1906[2], il est également inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. L'ensemble est aujourd'hui ouvert au public dans le cadre du musée national du Château de Versailles et des Trianons.

Sommaire

Histoire

Le Trianon de porcelaine

Reconstitution de la façade du Trianon de porcelaine.
Article détaillé : Trianon de porcelaine.

En 1663 et 1665, Louis XIV achète aux moines de l'Abbaye Sainte-Geneviève de Paris les terres et le village de Trianon (nommé Triarnum dans une bulle de 1163), que les agrandissements progressifs du domaine, au nord-ouest du parc de Versailles, ont fini par enclaver[3],[4],[5]. L’église et les bâtiments sont rasés et un premier jardin est rapidement dessiné. Deux ans plus tard, en 1670, le roi demande à Louis Le Vau les plans d’un petit château destiné à son usage exclusif. Le Vau, qui meurt le 11 octobre de la même année, laisse un projet qui est mené à bien par son gendre et successeur François II d'Orbay. Achevé en 1672 (en moins d'un an), le premier château de Trianon, dit « Trianon de porcelaine », va demeurer quinze ans. En faïence[Note 1] très fragile, il subit rapidement l’usure du temps et cesse de plaire au roi qui ordonne sa démolition en 1686, peu après la visite des ambassadeurs du roi de Siam, pour faire édifier à sa place une demeure plus vaste et d’un style résolument différent[n 1].

Construction

Le Grand Trianon côté cour.

Le Trianon de Marbre est reconstruit sur les gravats de l'ancien Trianon de porcelaine[6], Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du Roi, est chargé de sa construction. Le projet est établi en juin-juillet 1687. Louis XIV est de facto l'auteur de tous les choix architecturaux[6], c'est lui qui refuse les grands toits à la française que lui proposait Hardouin-Mansart et opte pour les toitures basses qui disparaissent derrière le couronnement, à l'italienne, et même les souches de cheminées n'en dépassent pas[6]. Il est également l'auteur du « péristyle », si le dessin de l'arcade est de Robert de Cotte, l'idée de la percée centrale qui permet de voir le jardin est de Louis XIV, les arcades sont prévues pour être fermées par des menuiseries, mais la décision de ne pas les poser a été prise alors que Jules Hardouin-Mansart était allé prendre les eaux[6]. La tradition voulait qu'on adaptât la qualité de la pierre à la nature de la partie traitée, Louis XIV impose l'emploi d'une seule pierre pour l'unité de couleur[6].

Le roi se rend régulièrement sur le chantier, où il gère les affaires du Royaume, installé sous une tente[7] tout en inspectant l'avancement des travaux[6]. Attentif au moindre détail et ayant une idée précise en tête, il fait abattre des murs déjà montés, car les plans ne lui conviennent pas[n 2]. Saint-Simon rapporte[8],[Note 2] que le Roi est le seul à avoir vu le défaut d'une fenêtre, plus petite que les autres. Louvois niait qu'une erreur si grossière se soit produite, alors le roi demanda à André Le Nôtre de vérifier ces impressions par des mesures précises de géomètre. Ces dernières donnèrent raison au roi, obligeant Louvois à s'excuser[7],[Note 3].

Le chantier progressant rapidement, Louis XIV y prend son premier dîner le 22 janvier 1688[7], le gros œuvre et quelques aménagements intérieurs sont en place[6]. Le Grand Trianon, ou Trianon de marbre, est inauguré à l’été 1688 par Louis XIV et Madame de Maintenon, qui en font leur résidence privée. Le Roi aime Trianon, comme le rapporte Madame de Maintenon : « Le roi a toujours Trianon en tête »[n 3].

Vie à Trianon sous Louis XIV

Le Grand Trianon vu des parterres par Jean Cotelle

Les premières années, le Roi ne s'y rend que durant la journée. Il faut attendre le 11 juillet 1691 pour qu'il puisse y dormir, la résidence étant enfin meublée[7]. Si l'extérieur est de marbre, en raison des difficultés financières, le Royaume étant alors en pleine guerre de la Ligue d'Augsbourg, les aménagements intérieurs sont moins luxueux[7]. En revanche, plusieurs milliers de fleurs en pot seront disposées, ces dernières pouvant être changées jusqu'à deux fois par jour en raison du bon vouloir des occupants et pour maintenir une floraison constante[6] ; « jamais on ne voit de feuilles mortes ni arbrisseaux qui ne soient en fleur » (Le Nôtre)[7]. Pour compléter la décoration intérieure, une commande de 24 tableaux est faite en 1687 dont 21 au seul Cotelle[7] ; ils sont disposés dans la galerie des Cotelle[j 1].

De 1691 à 1705, l'aménagement intérieur est continuellement modifié[7]. Si initialement le Roi occupe la partie sud du Trianon, avec vue sur le Grand Canal, il l'abandonne en 1703 au profit de son fils et s'installera dans l'aile nord, attiré par sa fraîcheur[7]. Cette installation se fait en lieu et place du théâtre.

Aller à Trianon ne se faisait que sur invitation royale[n 3], souvent pour la journée. Le Roi y organisait régulièrement des dîners dont la finalité était de contrôler la Cour[7]. Peu d'invités y couchaient, cela en raison du nombre limité de logements[7]. À la fin de son règne, Louis XIV ouvre plus largement Trianon[n 3].

Les lambris des salons ont accueilli de nombreux princes de la maison royale : le Grand Dauphin, la duchesse de Bourgogne, le duc de Berry et duchesse de Berry, le duc de Chartres, la duchesse de Bourbon et la duchesse d'Orléans, Madame Palatine.

Le palais après Louis XIV

Louis XV se désintéresse totalement du lieu, mais y vient pour chasser. Il y éloigne donc la reine Marie Leszczyńska, qui y réside dès août 1741. D'après Jérémie Benoît, l'idée a pu venir au roi quand les parents de la reine y ont logé en 1740[a 1]. La reine, bien qu'y habitant, ne peut entretenir convenablement ce grand palais. En avril 1747, Charles Lenormant de Tournehem et Ange-Jacques Gabriel y font des constatations qui aboutissent à une modernisation des toitures et un remplacement de certains éléments architecturaux délabrés[a 2].

Ne possédant plus de lieu de retraite, et poussé par sa favorite, la marquise de Pompadour, Louis XV décide de reprendre possession du palais de Trianon en 1749[a 2]. Il y fait bâtir le Pavillon Français, dôté d'une basse-cour, et le jardin français, ordonné par Bernard de Jussieu. Le pavillon frais complète l’ensemble en 1753. Enfin, la construction du Petit Trianon, entre 1761 et 1768, donne son nouveau nom au Trianon de marbre, le Grand Trianon[a 3].

Marie-Antoinette préfère de loin le Petit Trianon au Grand ; elle y donne malgré tout quelques représentations dans la galerie des Cotelle. Pendant la Révolution, les deux Trianon (particulièrement le Petit Trianon) sont occupés et dégradés par une succession de bals et fêtes[4].

Il faut attendre le Premier Empire pour que le domaine reprenne de l’importance. En 1805, Napoléon Ier ordonne la restauration des deux domaines. On commence par ravaler les façades et boucher les lézardes[9]. Dès 1808, on réalise de plus gros travaux. Un projet de doubler l'aile à droite de la cour d'honneur n'aboutit pas, pas plus que la réunion des deux Trianons[9]. En revanche, le péristyle est fermé de vitres, afin d'éviter à l'Impératrice les courants d'air, et tout l'intérieur est remis en état, des cheminées aux carrelages et des parquets aux lambris. De 1809 à 1810, le château est remeublé. L’Empereur fait de nombreux séjours à Trianon entre 1809 et 1813. Afin de garantir sa sécurité et de faciliter un accès direct à Trianon sans passer par le grand château, il fait ériger la grille d’entrée de l’avant-cour et les deux pavillons réservés à sa garde personnelle d'une cinquantaine d'hommes.

Sous Louis XVIII, aucun changement n’est effectué au château, seuls les symboles impériaux sont enlevés. Le 31 juillet 1830, Charles X s’y arrête quelques heures sur la route de son exil. De 1830 à 1848, Marie-Amélie de Bourbon-Siciles confie à Frédéric Nepveu[4] le soin de mettre le château au goût du jour pour y résider, et y marie sa fille, Marie d'Orléans, avec le Alexandre de Wurtemberg, le 18 octobre 1837[4]. Comme son prédécesseur, Louis-Philippe Ier fait halte à Trianon sur la route de l'exil, le 24 février 1848[4].

Le palais des Républiques

En 1873, le procès de François Achille Bazaine devant le conseil de guerre présidé par Henri d'Orléans se tient au sein de la galerie. Le maréchal est accusé d'avoir manqué aux devoirs et d'avoir livré à l'armée allemande près de 150 000 soldats et une place de guerre de premier ordre[10].

Après le Traité de Versailles et le Traité de Saint-Germain-en-Laye, signés en 1919, et avant le Traité de Sèvres signé en août 1920, le Traité de Trianon, qui redécoupe les Balkans, est signé au Grand Trianon par les puissances belligérantes de la Première Guerre mondiale le 4 juin 1920.

Dès 1959, le Général de Gaulle pense à faire du Grand Trianon une résidence présidentielle. Seulement, les frais à engager pour cela sont très importants : l’estimation de 1961 fait état d'un montant nécessaire de 20 millions de francs français pour restaurer bâtiment et mobilier[a 4],[Note 4]. Une loi-programme de restauration est votée le 31 juillet 1962[a 4] et, à partir de 1963, le bâtiment est restauré par Marc Saltet[11] et remeublé par Gérald Van der Kemp[12]. Il sert de cadre aux réceptions officielles de la République, dont le sommet du G7 de 1982, les invités présidentiels résidant dans l’aile du Trianon-sous-bois.

Le Grand Trianon en 2009.

Plan et architecture

Plan détaillé annoté du Grand Trianon à la fin du règne de Louis XIV.

Dessiné par par Jules Hardouin-Mansart suivant les ordres de Louis XIV, et construit sous la supervision de Robert de Cotte et du roi lui-même[n 4], le Grand Trianon est de style classique français mêlé d’italianisme[Note 5], à dominante rose. Dès le XVIIIe siècle, le Grand Trianon est qualifié d'élégant et considéré comme un modèle de composition[Note 6].

On entre dans la cour par une grille basse : à droite, se trouve le bâtiment nord ; à gauche, celui du midi. L’ensemble est couvert d’un toit plat masqué par une balustrade. Le matériau qui habille les murs est une pierre blonde, la pierre de Saint-Leu ; les pilastres sont en marbre incarnat de Caunes-Minervois. Au fond de la cour, une loggia soulignée par huit colonnes de marbre de campan[15] vert et rouge, relie les bâtiments du Nord et du Midi ; cette ouverture fut voulue dès l’origine par Louis XIV et prit, dès l’élaboration du projet, par volonté royale[n 5], sa dénomination de « péristyle », bien qu’en termes d’architecture, cette appellation soit inappropriée. Entre 1687 et 1701, la loggia était fermée du côté de la cour par de hautes portes-fenêtres. La Cour des Offices se situe derrière l’aile du Midi. Le mur de gauche dissimule le Jardin du roi qui bordait l’appartement de Madame de Maintenon et le troisième appartement que Louis XIV occupa à Trianon à partir de 1703. L’aile du nord est prolongée par une aile perpendiculaire, orientée est-ouest, abritant une galerie. Enfin, une aile perpendiculaire faisant suite à celle de la galerie est appelée Trianon-sous-Bois et a subi un traitement architectural résolument différent du reste du bâtiment. Cette aile abritait une suite d’appartements.

Appartement de l’Impératrice

Chambre de l’Impératrice

Salon des Glaces

C'est la Salle du Conseil de Louis XIV. Situé à l'angle de l'aile gauche, il offre une vue sur la branche transversale du Grand canal du parc du château[5]. La décoration du salon est composée de boiseries et glaces enchâssées dans des guirlandes[16].

Salon de la Chapelle

Situé dans l'aile gauche, le salon de la chapelle (bénite le 29 août 1688) possède encore aujourd'hui des peintures représentant Louis XV et Marie Leckzinska, peints en pieds, par Jean-Baptiste van Loo[4]. Le renfoncement visible en face de la fenêtre du milieu indique l'endroit où se situait l'autel, aujourd'hui disparu[4].

Péristyle

Le Grand Trianon avec le péristyle dans sa partie centrale.

Le péristyle[Note 7] du Grand Trianon est la galerie à colonnades reliant l'aile droite et l'aile gauche du Grand Trianon, mais aussi la cour aux jardins. Elle est formée d'arcades ouvertes sur la cour et d'une colonnade sur le jardin. Le surnom « Trianon de marbre » du Grand Trianon est notamment dû à ce péristyle dont les pilastres sont faites de cette roche[17].

Originellement, le projet de Jules Hardouin-Mansart prévoyait de menuiser les arcades sur la cour, ce qui faisait qu'on ne devinait pas le jardin depuis la cour, mais Louis XIV décida en cours de chantier[Note 8] de les laisser libres, mettant en relation visuelle la cour et les jardins[6]. Les arcades portent les traces de cette hésitation. Le péristyle fut vitré par Napoléon Ier en 1810, ajouts supprimés un siècle plus tard, en 1910[17].

Le maréchal François Achille Bazaine y fut jugé par un tribunal militaire à la fin 1873[17].

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Grand appartement

Salon rond

Également nommé « Salon des colonnes » à cause des huit colonnes qu'il abrite, il est situé dans l'aile droite et donne accès au péristyle central. Il est réaménagé par Ange-Jacques Gabriel en 1750, puis servira de chapelle sous Louis XVI[4]. Sous l'Empire, il deviendra une salle de garde, avant d'être utilisé en tant que salon des huissiers sous Louis-Philippe[18].

Salon de musique

Ce salon a servit d'antichambre pour le premier appartement de Louis XIV. Le roi y prenait son dîner, en musique. Installés dans un entresol au-dessus des portes, les musiciens pouvaient être suivant le bon vouloir du roi, visibles ou non grâce un des jeux de volets[j 2].

Pendant le règne de Napoléon Ier, il est utilisé comme salon pour les officiers et sous Louis-Philippe comme salle de billard. On y trouve des remarquables boiseries ainsi que des chaises parsemées de tapisserie de Beauvais[19].

Salon de famille de Louis-Philippe

Salon de famille de Louis-Philippe.

Salon des Malachites

Salon frais

Galerie des Cotelle

Galerie des Cotelle.

La galerie des Cotelle, située dans l'aile nord, comporte onze portes-fenêtres et cinq fenêtres et est reliée au salon des jardins. Elle tient son nom du peintre Jean Cotelle le Jeune, portraitiste et miniaturiste de Louis XIV qui réalise vingt et une des vingt-quatre toiles qui y sont accrochées[19]. Ces tableaux témoignent de l'état des bosquets du jardin, tels qu'ils étaient en 1687, certains ayant aujourd'hui disparu. Napoléon Ier, peu adepte de ces nymphes et putti, souhaite les faire disparaître et les remplacer par des tableaux à sa gloire, mais n'en a pas le temps[j 1]. Louis-Philippe Ier les transfère à Versailles. Ce n'est qu'en 1913 que les œuvres retrouvent leur galerie d'origine. Le traité de paix avec l'Autriche-Hongrie y est signé le 4 juin 1920.

Salon des jardins

Petit appartement de l’Empereur

Chambre de l’Empereur.

Napoléon Ier fait aménager par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine une suite de cinq pièces situées dans l’aile nord, côté cour[j 3]. L'occupation des lieux est supervisée par l'impératrice Joséphine de Beauharnais jusqu'à son divorce en 1809. Ce dernier s'installe alors à Trianon pour une période transitoire, où, le 12 juillet 1811, il ordonne le remeublement du château de Versailles afin d'y installer sa cour[j 3].

Des cinq pièces (antichambre, chambre, cabinet particulier, salon de Déjeun et salle de bains), seul le cabinet particulier fut réaménagé suivant le goût de l’époque, les autres pièces restant un mélange du style Empire et des décors floraux chers à Louis XV[j 3].

Chambre de l’Empereur

Antichambre de l’Empereur

Cabinet topographique de l’Empereur

Cabinet particulier de l’Empereur

Salon du Déjeun

Salle de bains de l’Empereur

Trianon-sous-Bois

Trianon-sous-Bois[21] est l'aile nord du Grand Trianon[22]. Construit à l'origine pour pallier un manque de place[22], cette aile est construite peu avant 1708 et est occupée par Madame Palatine, belle-sœur du roi Louis XIV, et sa famille[22]. Elle est constituée, non pas d'une enfilade de pièces comme cela se faisait à l'époque, mais d'un couloir, côté jardins, desservant l'ensemble des pièces.

Le salon du billard est transformé en chapelle sous Louis-Philippe Ier[22]. Le mariage de Marie d'Orléans, fille de Louis-Philippe, avec Alexandre de Wurtemberg y a lieu le 17 octobre 1837[22]. Des colonnes dans la chapelle proviennent du bosquet des Dômes[22] et un vitrail représentant L’Assomption de la Vierge d’après Pierre-Paul Prud'hon est une commande de la Manufacture nationale de Sèvres[22].

En 1963, Charles de Gaulle fait remettre en état les lieux pour en faire une résidence du Président de la République[22],[1] et de ses invités. Il y place son bureau, surnommé « bureau du général »[22]. Les cuisines modernes sont du même modèle que celles du France[réf. nécessaire]. L'accueil de personnalités invitées par la présidence ou le ministère des affaires étrangères a ainsi eu lieu jusqu'en 1992, et en 2009, ces espaces ont été rétrocédés à l'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles[n 8].

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Aménagement intérieur

Les peintures

Clytia changée en héliotrope de Charles de La Fosse, 1688

L'aménagement du Grand Trianon a donné lieu à l'une des plus importantes commandes de peintures de chevalet effectuées par Louis XIV puisqu'entre 1688 et sa mort, il fera peindre près de 160 tableaux à destination du palais[23].

La moitié de ces œuvres sont des tableaux mythologiques, une cinquantaine sont des paysages, une trentaine des tableaux de fleurs et cinq des tableaux religieux[24].

Parmi les artistes ayant travaillé à l'élaboration de ces tableaux se trouvent François Verdier, René-Antoine Houasse, Antoine Coypel, Jean Jouvenet, Charles de La Fosse.

Les jardins

Vue des parterres.

Dès la construction du Trianon de porcelaine, Louis XIV fait appel au jardinier Michel II Le Bouteux, dont les parterres sont ornés de plantes en pots enterrées afin de pouvoir être changées tous les jours, à volonté, créant un spectacle fleuri et embaumé permanent et totalement unique, parfois gênant pour les visiteurs[n 9]. En 1743, Ange-Jacques Gabriel rappelle au roi Louis XV que plus de 900 000 pots de terre étaient utilisés ou en réserve pour l’ornement des parterres[25] ; d'après Le Nôtre, le nombre monte jusqu'à deux millions[26]. 96 000 plantes sont ainsi maintenues pour la variété du spectacle et l’agrément du Roi. Ce « jardin de Flore », comme l’appellent les contemporains du Trianon de porcelaine[n 9], introduit notamment le marronnier d'Inde, une essence exceptionnelle pour les jardins de l'époque[12], tandis que les orangers sont cultivés en terre (un exploit pour l'époque[26]), leur mise à l’abri hivernale étant faite par une châsse en verre, démontée quand reviennent les beaux jours[n 9].

Lors de la construction du Trianon de marbre, André Le Nôtre trace dans les jardins des figures géométriques compartimentées en salles de verdure treillagées, préservant partiellement quelques parterres de Michel II Le Bouteux. Les jardins sont achevés après sa mort, en 1700, par Jules Hardouin-Mansart qui, en 1702, les agrémente, entre autres, d’un buffet d’eau et crée des bosquets et des salles de verdure. Seule la fierté de Le Nôtre, le jardin des Sources, situé dans le creux de la galerie des Cotelle et Trianon-sous-Bois sera préservé[n 7].

Les jardins du Grand Trianon sont des jardins à la française, ordonnés et géométriques. Ils couvrent actuellement 23 hectares, enclos de 2,2 km de murs et parcourus par 8 km d’allées[27]. Ils sont un jardin en réduction, au dessin délicat, à l’intérieur du parc de Versailles. Contrairement à ce dernier, les jardins de Trianon n’ont conservé que très peu de jeux hydrauliques, à l’exception notable du buffet d’eau. Ils sont essentiellement, et c’est leur principale caractéristique, un aménagement paysager formé d’allées, de végétation et de sculptures. Entièrement closes de murs, les perspectives ne sont cependant pas coupées : on expérimente les premiers saut-de-loup et ha-ha[n 3].

Comportant peu de structures artificielles, ils ont souffert beaucoup plus que les jardins de Versailles de l’abandon progressif et du manque d’entretien. La végétation domestiquée qui les constituait a repris ses droits et la tempête de 1999 a achevé de jeter à bas les rares vestiges des plantations initiales.

Leur récente restauration, qui se déroule depuis 2003, reconstitue, à partir des nombreux documents d’époque, la succession des salles, des chambres et des antichambres de verdure qui formaient le plan initial. Une multitude de formes géométriques - triangle, hémicycle, octogone - sont articulées entre elles par des allées bordées de charmilles.

La salle triangulaire, qui fut l’une des premières à être restaurée, comporte une double haie de charmilles entaillées de « fenêtres », offrant des vues variées sur les orangers en pots qui l’habillaient à la belle saison.

La reconstitution, soignée, ne donne cependant qu’une lointaine idée de la variété des paysages originaux. Il faut alors imaginer les multiples plantes fleuries en pots, les structures éphémères de toiles, les meubles et statues, transportés et installés pour la journée, qui habillaient les salles de verdure pour se faire une idée de ces pièces naturelles richement ornées.

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Lieu de séjour

Le Grand Trianon dans la culture

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On parle de « trianon » pour évoquer un pavillon excentré par rapport à une résidence royale.

Le Grand Trianon est le décor de plusieurs films tournés au domaine de Versailles[30],[Note 9] :

Notes

  1. La distinction entre faïence et porcelaine n'était pas faite à l’époque.
  2. Comme bien souvent dans ses mémoires, il n'était pas présent[n 2].
  3. Saint-Simon rapporta alors que Louvois, en tant que secrétaire d'État de la Guerre, planifia un conflit afin de détourner le roi de ses préoccupations architecturales et pour remonter dans son estime[8]
  4. Il en coûtera en réalité 50 millions de francs jusqu'en 1966[a 4]
  5. « Nous remarquons que nos Architectes français ont néanmoins beaucoup varié sur la hauteur qu'ils ont donnée à leurs couvertures ; que souvent même ils les ont supprimées tout à fait, et que dans d'autres occasions ils les ont rendues si peu apparentes qu'il semble que leurs bâtiments soient couverts en terrasse, ce qu'on appelle à Paris, bâtir à l'Italienne. […] au château de Versailles du côté des Jardins, au château de Trianon, […] les faîtages sont si peu élevés qu'ils n'ont de hauteur que les deux cinquièmes de leur base. »[13]
  6. « […] la décoration extérieure du Château de Trianon, par exemple, peut être considérée comme une Architecture élégante, quoique l'ordre ionique seul y préside ; parce que la disposition générale de ses bâtiments, la colonnade qui les unit, la richesse des matières dont on s'est servi, et la distribution des ornements qu'on y a employés, la caractérisent telle, & qu'il n'y manque peut-être que la substitution de l'ordre composite, pour en faire un modèle parfait en ce genre. »[14]
  7. Il s'agit en réalité d'une Loggia, mais Louis XIV lui-même employait ce terme[n 6]
  8. Ou, suivant les sources, les laissa monter et les fit retirer quelques années plus tard[n 7].
  9. La date donnée est celle du tournage.

Références

Références bibliographiques

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  1. p. 133
  2. a et b p. 134
  3. p. 136
  4. a, b et c p.  247
  1. p. 99
  2. a et b p. 101
  3. a, b, c et d p. 105
  4. p. 100
  5. pp. 102–103
  6. op. cit. p. 102-103
  7. a et b p. 103
  8. op. cit. p. 106
  9. a, b et c p. 98
  • Nicolas Jacquet, Versailles secret et insolite, Parigramme & Château de Versailles, mars 2011, 206 p. (ISBN 978-2-84096-664-7)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  1. a et b op. cit. p. 170
  2. op. cit. p. 167
  3. a, b et c op. cit. p. 172

Autres références

  1. a, b et c Le Grand Trianon sur chateauversailles.fr. Consulté le 30 juin 2011
  2. Notice no PA00087673, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  3. Pierre de Nolhac, « Trianon de porcelaine », dans Revue de l’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, vol. 3, 1901, p. 1-16 .
  4. a, b, c, d, e, f, g et h De Lescure, Les palais de Trianon : Histoire - Description - Catalogue des objets exposées sous les auspices de la Majesté l'Impératrice, Paris, Plon, 1867, 247 p. [lire en ligne (page consultée le 1er juillet 2011)] 
  5. a et b Alphonse Joanne, Versailles et les deux Trianons, Hachette, 1857, 125 p. [lire en ligne (page consultée le 1er juillet 2011)], « Palais et Jardins des Trianons », p. 114-122 .
  6. a, b, c, d, e, f, g, h et i Jean-Marie Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française : De la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès/Éditions du Patrimoine (réimpr. 1995, 2003) (1re éd. 1989), 511 p. (ISBN 2-8562-0374-4), « Versailles et la constellation versaillaise », p. 295-297 
  7. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k François Bluche, Dictionnaire du grand siècle, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de l'histoire », 1990 (édition revue et corrigée 2005), 1640 p. (ISBN 2213621446), p. 1536-1537.
    notice de Jean-François Solnon
     
  8. a et b Saint-Simon, Mémoires, t. 12 – chap. XVI – Extrait, lire en ligne.
  9. a et b Annick Heitzmann, « Le domaine de Trianon sous le premier Empire », dans Versalia, no 7, 2004, p. 112–127 (ISSN 1285-8412) 
  10. G. Lebre, Nos grands avocats, A. Chevalier-Marescq, 1883, 353 p. [lire en ligne] 
  11. http://www.academie-des-beaux-arts.fr/membres/actuel/architecture/saltet/fiche.htm
  12. a et b David Gauthier, Histoire des jardins de Trianon, lire en ligne
  13. Jacques-François Blondel, Cours d'architecture, ou Traité de la décoration, distribution et construction des bâtiments, t. 3, Paris, Veuve Desaint, 1772, 460 p. (notice BNF no FRBNF30115156) [lire en ligne (page consultée le 1er juillet 2011)], p. 252 .
  14. Jacques-François Blondel, Cours d'architecture, ou Traité de la décoration, distribution et construction des bâtiments, t. 1, Paris, Desaint, 1771, 478 p. (notice BNF no FRBNF30115156) [lire en ligne (page consultée le 1er juillet 2011)], p. 415 .
  15. Pierre Toussaint de La Boulinière - Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises : jadis territoires du Béarn, du Bigorre, des Quatre-Vallées, du Comminges, et de la Haute-Garonne, t. 2, Édition Librairie de Gide Fils, 1825 - A lire
  16. Salon des glaces sur insecula.com
  17. a, b et c Péristyle sur chateauversailles.fr. Consulté le 30 juin 2011
  18. Salon rond sur insecula.com
  19. a et b Le Grand Appartement, sur chateauversailles.fr
  20. Jean-Aimar Piganiol de La Force, Nouvelle description des chasteaux et parcs de Versailles et de Marly, contenant une explication historique de toutes les peintures, tableaux, statues, vases et ornemens qui s'y voyent, leurs dimensions et les noms des peintres et des sculpteurs qui les ont faits, avec les plans de ces deux maisons royalles, dédié à S.A.S le comte de Toulouse - source
  21. Ou, pour Jean-Aimar Piganiol de La Force, « Trianon sur Bois »[20]
  22. a, b, c, d, e, f, g, h et i Trianon-sous-Bois sur chateauversailles.fr. Consulté le 30 juin 2011
  23. Antoine Schnapper, Tableaux pour le trianon de marbre, Paris, Réunion des musées nationaux, 2010, 239 p. (ISBN 978-2-7118-5537-7), p. 17 
  24. Antoine Schnapper, op. cit., p. 189
  25. Alain Baraton et Jean-Pierre Coffe, La véritable histoire des jardins de Versailles, Plon, 2007, p. 175.
  26. a et b Dominique Garrigues, Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle, Époques, octobre 2001, ISBN 2876733374 (Voir sur Google Books), p. 140 et suivantes
  27. Alain Baraton et Jean-Pierre Coffe, La véritable histoire des jardins de Versailles, Plon, 2007, p. 179.
  28. Le Président Richard Nixon au Grand Trianon sur ina.fr. Consulté le 30 juin 2011 [vidéo]
  29. Premiere journee Elizabeth II sur ina.fr. Consulté le 30 juin 2011 [vidéo]
  30. Liste des films tournés au domaine de Versailles

Annexes

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Articles connexes

Bibliographie complémentaire

  • Robert Danis, La première maison royale de Trianon, Paris, 1926 
  • Bertrand Jestaz, « Le Trianon de marbre ou Louis XIV architecte », dans Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1969, p. 259-286 
  • Ragnar Josephson, « Le Grand Trianon sous Louis XIV d’après des documents inédits », dans Revue de l’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Paris, 1927, p. 5-24 
  • Fiske Kimball, « La transformation des appartements de Trianon sous Louis XIV », dans Gazette des Beaux-Arts, Paris, février 1938, p. 87-110 
  • De Lescure, Les palais de Trianon, Paris, Plon, février 1867, 247 p. [lire en ligne] 
  • Alfred et Jeanne Marie, Versailles au temps de Louis XIV, Troisième partie : Mansart et Robert de Cotte, Paris, Imprimerie nationale, 1976, p. 3-185 
  • Gérald van der Kemp, Versailles, le grand Trianon, Éditions des Musées nationaux, 1966, 156 p. 

Liens externes


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