- Giulio Andreotti
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Giulio Andreotti Mandats 59e, 62e, 71e président du Conseil des ministres italien 17 février 1972 – 12 juin 1973 Président Giovanni Leone Gouvernement Andreotti I Législature VIe législature Majorité Démocratie chrétienne Prédécesseur Emilio Colombo Successeur Mariano Rumor 29 juillet 1976 – 31 mars 1979 Président Giovanni Leone
Alessandro PertiniGouvernement Andreotti III Législature VIIIe législature Majorité Démocratie chrétienne Prédécesseur Aldo Moro Successeur Francesco Cossiga 22 juillet 1989 – 24 avril 1992 Président Francesco Cossiga Gouvernement Andreotti VI Législature Xe législature Majorité Démocratie chrétienne Prédécesseur Ciriaco De Mita Successeur Giuliano Amato Biographie Date de naissance 14 janvier 1919 Lieu de naissance Rome (Italie) Nationalité italienne Parti politique Démocratie chrétienne Conjoint Livia Danese
Présidents du Conseil italien modifier Giulio Andreotti, né le 14 janvier 1919 à Rome, est un homme politique italien, chef de sept gouvernements.
Membre de la Démocratie chrétienne (DC), membre de la Consulta Nazionale en 1945, il a été élu député pour la première fois en 1946 et réélu jusqu'aux élections législatives de 1987. Il a démissionné de ses fonctions de député en 1991, après sa nomination comme sénateur à vie.
Son exceptionnelle longévité politique, et l'influence qui lui est prêtée, ont contribué à lui donner le surnom de Il Divo Giulio (« Le Divin Jules »), à l'image de Jules César.
Giulio Andreotti est l'un des plus célèbres hommes politiques contemporains italiens avec Silvio Berlusconi, Romano Prodi et Oscar Luigi Scalfaro.
Sommaire
Vie politique de Giulio Andreotti
Président du Conseil de la République italienne (1972-1973, 1976-1979 et 1989-1992)
Il a exercé les fonctions de président du Conseil des ministres italien à sept reprises :
- du 17 février 1972 au 26 février 1972, succédant à Emilio Colombo,
- du 26 juin 1972 au 12 juin 1973, se succédant à lui-même (après une crise gouvernementale de 4 mois), et étant à son tour remplacé par Mariano Rumor (4e gouvernement),
- du 29 juillet 1976 au 16 janvier 1978, succédant à Aldo Moro (après une crise gouvernementale de 3 mois),
- du 11 mars 1978 au 31 janvier 1979, se succédant à lui-même (après une crise gouvernementale d'un mois et demi),
- du 20 mars 1979 au 31 mars 1979, se succédant à lui-même (après une crise gouvernementale de 7 semaines), et étant à son tour remplacé par Francesco Cossiga (1er gouvernement) au terme d'une nouvelle crise ayant duré 4 mois,
- du 22 juillet 1989 au 29 mars 1991, succédant à Ciriaco De Mita (après une crise gouvernementale de 7 semaines),
- du 12 avril 1991 au 24 avril 1992, se succédant à lui-même, après une crise gouvernementale « courte », et étant à son tour remplacé par Giuliano Amato.
Ministre à plusieurs reprises (entre 1954 et 1989)
Giulio Andreotti, surnommé « l'Inoxydable », a par ailleurs exercé diverses autres grandes responsabilités ministérielles à 21 reprises, parmi lesquelles on peut citer :
- Ministre de l'Intérieur en janvier-février 1954
- Ministre des Finances de juillet 1955 à juillet 1958
- Ministre du Trésor de juillet 1958 à février 1959
- Ministre de la Défense de février 1959 à février 1966
- Ministre de l'Industrie et du Commerce de février 1966 à décembre 1968
- Ministre de la Défense de mars à novembre 1974
- Ministre du Budget, de la Programmation économique et de la Caisse pour le Mezzogiorno de novembre 1974 à juillet 1976
- Ministre des Affaires Étrangères d'août 1983 à juillet 1989
Le 24 octobre 1990, il révèle devant la Chambre des députés l'existence du réseau Gladio.
Sénateur à vie (depuis 1991)
En 1991, il a été nommé sénateur à vie par le président de la République Francesco Cossiga. À l'issue des élections générales italiennes de 2006, il s'est présenté, sans succès, à la présidence du Sénat. Il a ensuite déclaré avoir voté la confiance au gouvernement de Romano Prodi, comme tous les six autres sénateurs à vie.
En 2008, il se présente à la présidence du Senato della Repubblica. Mais c'est Renato Schifani qui devient trois jours plus tard nouveau président du Sénat.
Candidat au Quirinal
Après une longue carrière politique, Giulio Andreotti a toujours fait partie des candidats sérieux pour briguer la présidence de la République italienne, poste honorifique mais très respecté. Candidat en 1985, il n'obtient que 3 voix. En 1992, l'ancien président du Conseil n'est pas élu, avec 2 voix.
En 1999, Andreotti obtient 10 voix, dès le premier tour, mais s'incline devant l'ancien président du Conseil et directeur de la Banque d'Italie, Carlo Azeglio Ciampi.
Et enfin, en 2006, Andreotti rassemble sur son nom 2 bulletins.
Procès
Sa carrière politique « active » (au-devant de la scène) a toutefois été interrompue en 1992, après l'ouverture d'une information judiciaire pour des liens supposés avec la mafia, puis une accusation d'avoir commandité le meurtre du journaliste Mino Pecorelli en 1979.
Un premier jugement l'avait acquitté de cette accusation de meurtre, le 24 septembre 1999, mais fut infirmé le 17 novembre 2002 par la Cour d'appel de Pérouse, qui le reconnut coupable et le condamna à 24 ans de prison. Du fait de son immunité parlementaire, la peine infligée n'a jamais été exécutée. Le jugement fut annulé quelques mois plus tard par la Cour de Cassation.
Dans l'affaire des liens supposés avec la mafia, la sentence de première instance, du 23 octobre 1999, l’avait acquitté pour insuffisance de preuves mais la sentence en appel, rendue le 2 mai 2003, a séparé le jugement des faits antérieurs à 1980 de ceux successifs, et a établi qu’Andreotti avait « commis » le « délit de participation à l’association de malfaiteurs » (Cosa Nostra), « concrètement reconnaissable jusqu’au printemps 1980 », qui cependant est « éteint pour prescription ». Pour les faits postérieurs au printemps 1980, Andreotti a été acquitté. L’accusation et la défense présentèrent un recours en cassation, la première contre la partie qui acquittait Andreotti, la seconde pour effacer la conclusion infamante de la sentence d’appel. Mais la Cour de Cassation le 15 octobre 2004 a confirmé la sentence d’appel. Dans la motivation, on peut lire en page 211 : « Donc la sentence saisie, au-delà de ses affirmations théoriques, a reconnu la participation au délit d’association non dans les termes réducteurs d’une simple disponibilité, mais dans ceux plus vastes et juridiquement significatifs d’une concrète collaboration (...) ».
Si la sentence définitive était arrivée avant le 20 décembre 2002 (terme de la prescription), Andreotti aurait été condamné sur la base de l’article 416, c’est-à-dire association « simple », car l’association qualifiée de type mafieux (416 bis) ne fut introduite dans le code pénal qu’en 1982, avec la loi Rognoni-La Torre.
La conclusion de ce procès historique ne fut cependant pas reportée fidèlement par les médias qui parlèrent d’une manière générale d’absolution.
Cinéma
- Il Divo, film de Paolo Sorrentino sorti en 2008, retrace une partie de la carrière politique de Giulio Andreotti.
- Il a inspiré, entre autres, le personnage de Don Licio Lucchesi (homme politique lié à la mafia) dans le film Le Parrain 3 sorti en 1990.
Honneurs
Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université Jagellon de Cracovie en 1992[1].
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- (fr) Jean-Louis Briquet, « L’histoire au tribunal. Jugement pénal et jugement politique dans le procès Andreotti », Laboratoire italien, Politique et société, 2001/2, ENS Editions.
- (fr) Patrick McCarthy, L'Italie dans la tourmente, Paris, Presses de la FNSP, 1995.
- (it) Pino Arlacchi, Il processo. Giulio Andreotti sotto accusa a Palermo, Milan, Rizzoli, 1995.
- (it) Franco Rizzo, Andreoti, Moro ... e gli altri, Rome, Lanua, 1990.
Liens externes
- Philippe Foro, « Les procès Andreotti en Italie »
- Jean-Claude Zancarini, « Quand les juges écrivent l'histoire : le cas italien » (retour sur les affaires Sofri et Andreotti)
Précédé par Giulio Andreotti Suivi par Emilio Colombo Président du Conseil des Ministres 17 février 1972 - 12 juin 1973 Mariano Rumor Aldo Moro Président du Conseil des Ministres 29 juillet 1976 - 31 mars 1979 Francesco Cossiga Ciriaco De Mita Président du Conseil des Ministres 22 juillet 1989- 24 avril 1992 Giuliano Amato Précédé par Giulio Andreotti Suivi par Charles Haughey Président du Conseil européen
1er juillet 1990 - 31 décembre 1990Jacques Santer Catégories :- Naissance à Rome
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