- Front de l'Yser
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Le front de l'Yser a été ouvert en octobre 1914 et tiendra jusqu'à l'offensive alliée de 1918.
Sommaire
La prise de commandement d'Albert Ier de Belgique
Exerçant une prérogative constitutionnelle, le roi des Belges prend personnellement le commandement des armées. Tenant bon à Anvers, il gêne l'offensive de la Marne mais les Allemands veulent gagner la mer à tout prix et Albert Ier se voit en danger d'encerclement. Il décide alors d'évacuer la ville et pousse les troupes vers l'ouest avec l'idée d'utiliser un fleuve côtier, l'Yser, qui servira de défense.
Le repli sur l'Yser
Le 18, le maréchal sir John French ordonne au corps expéditionnaire britannique d'avancer sur Menin, en Belgique, et sur Lille, en France, dans la première phase de la bataille de l'Yser.
Ce mouvement est anticipé par les Allemands qui avaient entamé une lente avancée quelques jours auparavant dans l'intention de capturer les ports sur la Manche, utilisés par les Britanniques. Le général Erich von Falkenhayn commandant l'armée impériale avait dépêché des renforts massifs sur le front de Belgique.
Dans leur secteur, les Britanniques, avec l'aide des Français, arrivent à résister à l'attaque allemande, mais à un terrible prix. Les forces belges se battent sur leur secteur avec l'énergie du désespoir pour contenir l'avancée allemande qui pilonne Anvers. Très occupés dans les autres secteurs, les français ont du mal à trouver des troupes de renfort pour aider les belges. Ils expédient d'urgence une division territoriale (la 87e) et la brigade de fusiliers marins nouvellement constituée et commandée par l'Amiral Ronarc'h. Après l'évacuation d'Anvers, les restes de l'armée belge se replient jusqu'à Gand où les attendent les renforts français. Gand ne pouvant tenir, ils effectuent ensemble un deuxième repli stratégique jusqu'à l'Yser où ils mettent la ville renforcée de Dixmude au centre du dispositif. Sur cette ligne renforcée ils arrêtent l'avance de l'armée allemande en lui infligeant des fortes pertes.
C'est le 15 octobre 1914 que l'ordre est donné. L'attitude est fixée comme suit : "La ligne de l'Yser constitue notre dernière ligne de défense en Belgique et sa conservation est nécessaire pour le développement du plan général des opérations. Cette ligne sera donc tenue à tout prix".
Le dispositif de défense
Le 18 octobre, le dispositif de l'armée belge est le suivant :
- A l'est de l'Yser, 7 km au sud-est de Dixmude, la 1e Division de Cavalerie assurant la liaison du flanc sud avec les Français
- Le long de l'Yser, du nord au sud :
- La 2e Division d'Armée avec une tête de pont devant Nieuport sur la rive est,
- La 1e Division d'Armée
- La 4e Division d'Armée
- La tête de pont de Dixmude tenue par une brigade de la 3e Division d'Armée et les Fusiliers Marins français sous le commandement de l'amiral Ronarc'h
- Une brigade de la 5e Division d'Armée s'étendant du sud de Dixmude à Fort de Knocke (embranchement du canal de l'Yser à Ypres)
- A l'ouest de l'Yser, du nord au sud, en 2e ligne :
- La 3e Division d'armée (moins une brigade)
- La 6e Division d'Armée
- La 5e Division d'Armée (moins une brigade)
- En 3e ligne, à Coxyde, la 2e Division de Cavalerie
Le dispositif d'attaque
En face se trouvaient les allemands de l'armée von Beseler comprenant le troisième corps de réserve qui venait de faire tomber Anvers grâce à une très puissante artillerie. Le commandant en chef Erich von Falkenhayn de l'armée allemande était bien décidé à gagner la course à la mer en dépassant l'Yser. Pour cela il prit la décision de restructurer secrètement la quatrième armée allemande qui avait participé à la bataille en Lorraine sous les ordres du duc Albert de Wurtemberg et qui était affaiblie. Une nouvelle quatrième armée, toujours confiée au Duc de Wurtemberg, comprenait quatre corps d'armée nouvellement constitués dans l'est de l'Allemagne :
- 22e corps de réserve,
- 23e corps de réserve,
- 26e corps de réserve,
- 27e corps de réserve.
De plus cette armée fut dotée d'une puissante artillerie.
La quatrième armée fut transportée secrètement en Belgique du 11 au 18 octobre 1914. Elle était constituée de jeunes volontaires provenant en majorité des universités et des écoles de l'est de l'Allemagne, qui étaient parfois accompagnés dans leur engagement patriotique par les professeurs. Cette armée n'avait pu suivre qu'une instruction militaire très courte, elle avait une réelle ferveur patriotique mais elle n'était pas aguerrie. En dépit de la différence numérique, la quatrième armée ne parvient pas à enfoncer la ligne de défense.
L'ouverture des écluses
Néanmoins, la situation devenait intenable du fait de la différence des effectifs en présence. L'éclusier Henri Geeraert suggère à l'état-major un moyen d'inonder la plaine pour stopper définitivement l'avancée de l'armée allemande. Il s'agit d'ouvrir des vannes des écluses à marée montante et de les refermer à marée descendante. Du fait du déséquilibre des effectifs en présence, constatant que la ligne de défense ne pourra tenir indéfiniment, le roi Albert Ier de Belgique approuve l'opération qui est menée par le général Dossin.
L'ingénieuse proposition de l'éclusier a permis à l'armée franco-belge de s'établir solidement sur la rive occidentale du fleuve et de stopper l'avance de l'adversaire vers un objectif de grande valeur stratégique : Dunkerque. À l'exception de deux offensives sur Tervaete rapidement repoussées les 22, 23 et 24 octobre 1914, la ligne de l'Yser restera infranchissable pour l'armée allemande jusqu'à la fin des hostilités en 1918.
Le 19 octobre, le 1er corps britannique sous les ordres du général sir Douglas Haig, nouvellement arrivé, lance une contre-offensive contre l'armée allemande depuis ses positions dans les environs de la ville belge d'Ypres.
Catégories :- Histoire de Belgique
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- Bataille ou opération de la Première Guerre mondiale
- 1914 en France
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