- Pierre Alexis Ronarc'h
-
Pierre-Alexis Ronarc'h est un marin français né le 22 novembre 1865 à Quimper et décédé le 1er avril 1940 à Paris.
Sommaire
Carrière
À 15 ans et demi, il est admis à l'École Navale. Il est lieutenant de vaisseau à 24 ans et il participe à la campagne de Chine en 1900 en tant que commandant en second d'un détachement français de 160 marins qui résiste à la révolte des boxers.
À 42 ans, il est le plus jeune capitaine de vaisseau de la marine française. En juin 1914, il accède au grade de contre-amiral et il est désigné comme commandant de la Brigade de fusiliers marins en cours de formation à Lorient. Il dirigera la brigade jusqu'à sa dissolution le 6 novembre 1915. Il est promu vice-amiral, puis chef d'état-major de la marine en 1919.
Le front de l'Yser en 1914
Après sa constitution, la brigade de fusiliers marins monte à Paris, puis en octobre 1914 elle reçoit l'ordre de se transporter en Belgique pour assister l'armée belge assiégée à Anvers par l'armée allemande. Après la réussite de l'évacuation d'Anvers, la brigade participe au repli de l'armée belge en passant par Gand jusqu'à l'Yser. Les fusiliers participent ensuite jusqu'à la fin du mois d'octobre à une défense héroïque de Dixmude aux côtés de l'armée belge et en s'opposant à des troupes ennemies bien supérieures en nombre. La position devenant critique, l'armée belge décide d'inonder la région par les écluses, ce qu'elle parvient à faire. Dixmude tombe mais l'avance allemande est enrayée.
Les pertes de la brigade sont très importantes, de l'ordre de l'effectif initial, mais la mission est maintenue par les renforts d'effectifs.
Ils se battront sur le front de Belgique jusqu'à la dissolution de la brigade en novembre 1915. Quelques volontaires vont alors constituer un bataillon de fusiliers marins (850 hommes) qui se battra avec l'armée de terre jusqu'à la fin de la guerre notamment près du Chemin des Dames à Laffaux.
La zone des Armées du Nord (ZAN) 1916-1919
Quand le front se stabilise en novembre 1914, les Allemands tentent plusieurs fois de percer les lignes. Les marines française et britannique le flanquent avec les moyens navals limités dont elles disposent (pour la Grande-Bretagne, il s'agit de la Dover Patrol de l'amiral Bacon, qui comprend quelques monitors portant de la grosse artillerie navale bien utile quand l'armée n'en a pas...). L'objectif premier de ces forces navales est de bloquer le Pas-de-Calais aux sous-marins allemands pour que les transports de troupes et de matériel de guerre venant de Grande-Bretagne puissent passer sans encombre. Les navires français dépendent initialement de la 2e escadre légère, puis du préfet maritime de Cherbourg. Rapidement, on s'aperçoit qu'il faut que le commandement soit rapproché de Dunkerque pour être efficace. Parallèlement, fin 1915, la marine a besoin d'armer une quantité énorme de petits navires (chalutiers, sloops, yachts, ...) pour lutter contre les U-Boote. La marine manque de monde. Pour récupérer du personnel, la brigade de fusiliers marins est dissoute, son personnel envoyé sur les bateaux, et Ronarc'h est libéré de ses fonctions. Ronarc'h passe ensuite quelque temps à la tête de la Direction centrale de la guerre sous-marine (il a, en 1909, beaucoup travaillé sur les mines et le dragage, qui constituent l'un des gros problèmes rencontrés près des côtes puis, en 1912, il a organisé les escadrilles de navires légers de l'armée navale, ce qui est au programme de la DCSM...). En mars 1916, c'est encore Ronarc'h qui est choisi, en raison de sa très bonne connaissance de l'armée et du général Foch qui commande les armées du Nord, pour devenir à Dunkerque le premier et unique commandant supérieur de la marine dans la "zone des Armées du Nord" (ZAN). Celle-ci s'étend sur la côte de Nieuport (Belgique) jusqu'à Antifer (nord du Havre). Il a grosso modo des prérogatives de préfet maritime pour la ZAN et y commande toutes les unités de la marine (sauf les canonniers marins, qui sont rattachés à l'artillerie lourde de l'armée à l'exception de ceux armant le front de mer de Nieuport).
En juin 1918, devant l'offensive générale allemande, Dunkerque manque d'être évacuée, et son port détruit pour ne pouvoir être réutilisé. C'est en grande partie Ronarc'h, avec l'appui de son correspondant britannique Keyes (remplaçant de Bacon) qui évite que des mesures prématurées ne soient prises. Finalement, tout le monde restera à Dunkerque et les Allemands n'y rentreront pas. En octobre 1918, les armées alliées pénètrent profondément en Belgique évacuée par les troupes germaniques. Ronarc'h étend son rôle côtier jusqu'à la frontière hollandaise. Quelques jours plus tard, c'est l'armistice. Ronarc'h est chargé de la démobilisation des navires réquisitionnés pendant la guerre. Le 1er mai 1919, la marine dans la ZAN est dissoute. Le 17 mai, le vice-amiral Ronarc'h est nommé chef d'état-major général de la marine, poste qu'il occupe jusqu'en février 1920, où il est remplacé par le vice-amiral Henri Salaün (qui a fait l'essentiel de la guerre en tant que directeur général de la guerre sous-marine, dérivé du poste occupé plus tôt par Ronarc'h).
L'amiral Ronarc'h est, semble-t-il, le seul amiral à avoir, avec ses fusiliers et un carré des équipages de la flotte, participé à Paris au grand défilé de la victoire du 14 juillet 1919, ce qui ne reflète qu'une part minime du rôle joué par la marine pendant la Grande Guerre, en particulier pendant les mois terribles du printemps 1917 marqués par les débuts de la guerre sous-marine sans restriction.
Famille
Son neveu Pierre-Jean Ronarc'h sera aussi amiral et réalisera l'exploit de faire sortir en juin 1940 de Saint-Nazaire le cuirassé Jean-Bart encore inachevé.
Références
- Dixmude, un chapitre de l'histoire des fusiliers marins, Charles Le Goffic, Librairie Plon, 1915.
- Souvenirs de la guerre, Vice-amiral Ronarc'h, Payot, 1921.
- Des demoiselles au feu, l'épopée des fusiliers marins, Roger Laouenan, Coop Breizh 2004.
Liens externes
- Portail du monde maritime
- Portail de l’histoire militaire
Catégories :- Personnalité bretonne du XIXe siècle
- Personnalité bretonne du XXe siècle
- Amiral français
- Naissance en 1865
- Naissance à Quimper
- Élève de l'École navale
- Décès en 1940
Wikimedia Foundation. 2010.