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Forêt de Haguenau
Forêt de Haguenau Localisation Pays France Département Bas-Rhin Géographie Superficie 21 000 ha Longueur 30 km Largeur 8 km Altitude 150 m Compléments Protection Natura 2000, ZPS Type Forêt domaniale La forêt de Haguenau est une forêt sur le territoire de la commune de Haguenau ; elle est la plus vaste forêt d'Alsace.
Sommaire
Caractéristiques
La forêt, avec une largeur approximative de trente kilomètres, marque une réelle césure au sein de la plaine d'Alsace. De ce fait, la partie alsacienne située au nord de cette forêt est nommée « l'Outre-Forêt » par les Alsaciens. Elle représente aujourd'hui 21 000 ha, ce qui contribue à en faire la sixième forêt de France. Au Moyen Âge, la forêt de Haguenau était encore plus étendue et couvrait 60 000 ha. L'unité la plus importante de ce massif est constituée par la forêt indivise de Haguenau (13.742 ha), à moitié domaniale et à moitié communale. Elle est gérée à ce titre par l'ONF en coopération avec la ville de Haguenau.
La forêt est très peu accidentée. Elle est installée sur des alluvions sableuses et argileuses anciennes déposées par trois rivières (dont la Sauer et l'Eberbach). C'est une forêt protégée et classée en zone de protection spéciale (ZPS) dans le cadre du Réseau Natura 2000. Elle accueille de nombreuses espèces forestières, en particulier des pins sylvestres qui présentent une forme très élancée (pins de Haguenau) et qui couvrent 48 % de la surface ainsi que des chênes pédonculés et sessiles (38 % de la surface). Ces derniers peuvent atteindre des proportions respectables : l'ONF a ainsi dénombré dans la forêt de Haguenau 800 chênes avec des diamètres de tronc supérieurs ou égaux à 1 mètre.
La Forêt Sainte
Au Moyen Âge, la forêt attirait énormément d'ermites et de nombreux couvents et églises s'édifièrent autour, notamment entre le VIe siècle et le XIIIe siècle, ce qui donna à la forêt son appellation de "Forêt Sainte". De ces temps passés ne subsistent que quelques témoins, tels le gros Chêne, ou l'aire des charbonniers.
Les ermites et le Gros chêne
Une tradition évoquée par un monument érigé en 1862 à proximité d'un gros chêne remarquable indique le fait suivant : Arbogast vécut ici en ermite au VIIe siècle. La renommée de sa vertu exemplaire lui valut d'être nommé évêque de Strasbourg en 673. En fait, Arbogast fut envoyé par le roi des Francs vers 550 pour christianiser les alamans. C'est ainsi qu'il fonda à Surbourg le premier couvent alsacien. Il traversa la forêt mais n'y séjourna jamais. En revanche, à la fin du Moyen Âge, des ermites vivaient dans la forêt et notamment près du Gros chêne.
En 1913, le chêne tomba à terre et son tronc indique bien son existence plusieurs fois séculaire. Le chêne est désormais rempli de béton et coiffé d’un chapeau en tôle. En 1955, le curé de Saint-Nicolas, F. L. Hauss (1884-1956), fit construire une petite chapelle près du tronc. Elle est le centre d'un pèlerinage célébré chaque année lors du dernier dimanche de juillet.
Les couvents
Du VIe siècle au XIIIe siècle, huit couvents furent fondés dans la forêt ou sur sa lisière : Arnulfsau, (Biblisheim, Koenigsbruck, Marienthal, Neubourg, Seltz, Surbourg et Walbourg). Arnulfsau, construit en bois en 725, fut anéanti par un incendie peu après sa fondation. Il a été reconstruit de l'autre coté du Rhin et prit le nom de Schwartzach. Au XIVe siècle, une inondation du Rhin détruisit le couvent de Seltz. La révolution française fit fermer les couvents et leurs biens furent vendus. Des paroisses aux alentours, comme celle de Saint Nicolas à Haguenau, purent ainsi acheter des statues, stalles et autres meubles liturgiques. Les sanctuaires furent ensuite détruits ou transformés en église paroissialle comme à Surbourg et Walbourg. La vitalité de la dévotion à la vierge fit que l'église de Marienthal fut totalement transformée en 1866.
Voir aussi
Bibliographie
- Le monument du chêne dans la forêt de Haguenau : une œuvre de Gloria Friedmann, une commande du centre européen d'actions artistiques contemporaines, Centre européen d'actions artistiques contemporaines, Strasbourg, 1995, 55 p. (ISBN 2-910036-11-1)
- La forêt de Haguenau sous la Révolution et sous l'Empire, Éditions du musée, Haguenau, 1961 (tiré à part de : Études haguenoviennes, nouvelle série 1958-1961, t.3, 1961, p. 146-184)
- G. Huffel, La forêt sainte de Haguenau en Alsace : notice historique et descriptive, Berger-Levrault, Nancy [etc.], 1920, 164 p.
- Carl Eduard Ney, Histoire de la forêt sainte de Haguenau en Alsace (trad. P. Leroy), Haguenau, 1982, 124 p.
- Claude Schaeffer-Forrer, Les tertres funéraires préhistoriques dans la forêt de Haguenau : I- Les tumulus de l'Age du bronze, Musée de Haguenau, Haguenau, 1926, 279 p.
- Claude Schaeffer-Forrer, Les tertres funéraires préhistoriques dans la forêt de Haguenau : I- Les tumulus de l'Age du fer, Musée de Haguenau, Haguenau, 1930, 332 p.
- Claude Schaeffer-Forrer, Les tertres funéraires préhistoriques dans la forêt de Haguenau : III- Le Carnet de fouilles de X. J. Nessel, Édition de la Société d'histoire et d'archéologie de Haguenau, Haguenau, 1982, 133 p. (ISBN 2-903218-03-X)
- Gérard Traband, S. Plouin et J.F. Piningre, La forêt de Haguenau avant l'an mil : Une histoire, un guide, des études, Valblor, Strasbourg, 1988, 104 p. (ISBN 2-903218-14-5)
- Alain Untereiner, Restauration et conservation de tourbières boisées, suivi bryologique, en forêt de Haguenau, Société d'histoire naturelle et d'ethnographie, Colmar, 2004, 11 p. (tiré à part du Bulletin de la société d'histoire naturelle et d'ethnographie de Colmar, vol. 65, 2004)
- Victor Walther, L'abbaye Bernardine de Neubourg dans la forêt de Haguenau (Basse-Alsace), V. Edler, Haguenau, 1868, 96 p.
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