- Fonderie De Ruelle
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Fonderie de Ruelle
La fonderie de Ruelle est un site industriel créé en 1753 sur la rivière Touvre, en Angoumois, sur le territoire de l'actuelle commune de Ruelle. Créée pour couler des canons pour la Marine royale, elle est aujourd'hui un site de la société DCNS (ancienne Direction des Constructions Navales).
Sommaire
La forge à canons
En 1753 fut établie sur la Touvre une forge destinée à la fabrication de canons pour la Marine du Roi. Le marquis de Montalembert avait en effet obtenu un important contrat de fourniture d'artillerie en fer coulé (c'est-à-dire en fonte) et comptait sur ce nouvel établissement, associé à diverses forges d'Angoumois et du Périgord qu'il avait prises à bail, pour remplir ce contrat.
Toutefois, en 1755, à la suite de difficultés techniques et financières, la monarchie imposa un régisseur à la tête de l'établissement et interdit de fait à Montalembert de se mêler de sa gestion. Après un long contentieux, Montalembert vendit en 1774 la forge de Ruelle au comte d'Artois, le futur Charles X, qui la céda en 1776 à son frère Louis XVI, en échange de forêts dans l'Est de la France.
Cependant, de 1755 à 1776, la monarchie avait, sinon la propriété, du moins le contrôle de la forge. Jusqu'en 1762, elle fut dirigée par le fondeur suisse Jean Maritz, agissant comme régisseur ; elle fut ensuite prise en charge par des maîtres de forges travaillant à leur propre compte, à qui l'on confiait les installations contre l'engagement de produire un certain tonnage annuel d'artillerie. Les travaux étaient surveillés par des officiers de Marine ou d'artillerie ayant le titre d'inspecteur. Cette fonction est occupée par André Fougeroux de Secval de 1775 à 1782.
Pendant cette période, la forge disposait de deux hauts-fourneaux et huit bancs de forerie, tous actionnés par des roues hydrauliques mues par la Touvre. Les hauts-fourneaux étaient alimentés en charbon de bois par la forêt voisine de la Braconne et en minerai de fer par les riches dépôts de la vallée du Bandiat et du sud de l'Angoumois. Sous la régie de Maritz, la forge se dota également d'une fonderie de bronze qui produisait principalement des pièces de machines à forer.
De la forge à la fonderie
En 1788 commencent les travaux d'une nouvelle fonderie associant hauts fourneaux et fours à réverbère, qui permettent de refondre la fonte pour la couler. Les travaux de la nouvelle fonderie se poursuivent sous la Révolution, sans d'ailleurs être achevés. Le représentant Gilbert Romme, envoyé par la Convention nationale pour activer la fabrication de l'artillerie de marine dans la région, y adjoint deux fours à réverbères supplémentaires sur le site de l'ancienne fonderie de bronze de Maritz. En 1795, la fonderie, devenue « fonderie nationale », compte deux hauts fourneaux en service, deux en construction et trois paires de fours à réverbères jumeaux.
Le système de l'entreprise, entré en vigueur en 1762, est conservé jusqu'en 1803 malgré des difficultés dues tant aux changements techniques qu'à la conjoncture politique. Le Consulat en fait alors une régie nationale.
Une grande usine pour la Marine
En 1837, Ruelle possède 2 hauts fourneaux, 12 fours à reverbères et 18 bancs de forerie. Elle fournit cette année-là 243 canons.
Voir aussi
Sources
- archives de la fonderie (conservées au service historique de la Défense (département de la Marine) à Lorient
- archives du ministère de la Marine, conservées aux Archives nationales et au servie historique de la Défense (département de la Marine) à Vincennes
- archives départmentales de la Charente
- P.M.J Conturie, Histoire de la fonderie nationale de Ruelle (1750-1940), deux tomes, Paris, 1951.
Catégorie : Histoire de la métallurgie
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