- Jean Maritz
-
Jean Maritz, né à Berthoud en 1680 et mort en 1743, est un mécanicien suisse appelé en France au poste de Commissaire des Fontes à Strasbourg[1]. Il y mit au point une machine à aléser verticale, puis une machine à aléser horizontale. Ces inventions révolutionnèrent la fabrique des canons dans la France du XVIIIe siècle, en tant que composant stratégique du système Vallière, et étape décisive vers le système Gribeauval ultérieur. Elles constituent un chaînon technologique dans le développement de la machine-outil.
Sommaire
Biographie
Jean Maritz mit au point sa première machine à aléser verticale pour forer les canons en France en 1713[2],[3]. Il s'écartait ainsi des méthodes des Keller, qui tâchaient d'obtenir la perce du canon dès l'étape de fonte par interposition d'un noyau réfractaire en argile cassé en fin de refroidissement, mais avec une précision qui restait aléatoire[4]. L'idée de Maritz était naturellement d'utiliser le poids du canon pour le maintenir au contact de l'outil de perce (le mandrin)[5] Mais la technique d'alésage vertical, qui supposait une rotation lente et bien contrôlée du fût, n'était cependant pas sans difficultés, et était d'une grande lenteur[6].
C'est pourquoi Maritz s'efforça de développer une deuxième technique pour l’alésage horizontal des canons vers 1734[4],[7]. L’amélioration par rapport au procédé Keller fut cette fois décisive : la perce était presque parfaitement rectiligne, épousant avec une précision suffisante le diamètre des boulets, et accroissant par conséquent l'efficacité du tir par un meilleur guidage[4]. Dans le procédé d’alésage horizontal de Maritz, le canon brut de coulé était mis en rotation dans un bâti, tandis que le mandrin était statique, comme cela s'effectue dans un tour à bois[6].
Le fils de Jean Maritz, Jean Maritz II, qui avait collaboré dans sa jeunesse aux recherches de son père, sera nommé Inspecteur Général des fonderies de canon en 1755[4].
Le procédé Maritz joua un rôle décisif dans l'émergence du système Gribeauval[1],[8].
Notes et références
- André Corvisier, Dictionnaire d'art et d'histoire militaires, PUF, coll. « Grands dictionnaires », 1988 (réimpr. 1992, 2e), 896 p. (ISBN 2-13-040178-0) [lire en ligne], p. 331 Cf.
- De Pyrotechnia de Vannoccio Biringuccio, éd. Dover D'après Cyril S. Smith et Martha Gnuci, note p.223 de leur édition du
- Ian McNeil, An Encyclopaedia of the History of Technology [lire en ligne], p. 396 Cf.
- William Weir, 50 Military Leaders Who Changed the World [lire en ligne], p. 132 Cf.
- Cf. Daumas p. 260 ; Daumas estime d'ailleurs que l'idée de percer les canons de cette façon est antérieure aux constructions de Maritz.
- James S. Pritchard, Louis XV's Navy, 1748-1762, Montréal, McGill-Queen's Press, 1987, 285 p. [lire en ligne], p. 151-152 Cf.
- Charles Foulkes, The gun-founders of England [lire en ligne], p. 17 Cf.
- (en) René Chartrand, Napoleon's Guns 1792-1815: Heavy And Siege Artillery, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », 2003 (ISBN 1-84176-458-2) [lire en ligne], p. 6. Cf.
Annexes
Voir également
Bibliographie
- André Corvisier, Dictionnaire d'art et d'histoire militaires, PUF, coll. « Grands dictionnaires », 1988 (réimpr. 1992, 2e), 896 p. (ISBN 2-13-040178-0) [lire en ligne], p. 331
- Bertrand Gille (historien) (dir.), Histoire générale des techniques, vol. 2, P.U.F., coll. « Quadrige », 1964 (réimpr. 1996) (ISBN 2-13047-862-X), « Le machinisme industriel (2e partie, livre 2, chap. 1) »
- (en) René Chartrand, Napoleon's Guns 1792-1815: Heavy And Siege Artillery, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », 2003 (ISBN 1-84176-458-2) [lire en ligne]
- (en) James S. Pritchard, Louis XV's Navy, 1748-1762, Montréal, McGill-Queen's Press, 1987, 285 p. [lire en ligne], p. 151-152
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jean Maritz » (voir la liste des auteurs)
Catégories :- Artillerie
- Naissance en 1680
- Naissance dans le canton de Berne
- Décès en 1743
- Métallurgiste
- Histoire de la métallurgie
Wikimedia Foundation. 2010.