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Fleury François Richard
Fleury François Richard (dit parfois Fleury-Richard), né le 25 février 1777 à Lyon et mort le 14 mars 1852 à Écully, est un peintre de l'École de Lyon, élève de Jacques-Louis David et l'un des précurseurs, avec son ami Pierre Révoil, du style troubadour.
Sommaire
Biographie
Fils d'un magistrat, Fleury François Richard étudie au collège de l'Oratoire de Lyon puis à l'école de Dessin où il a pour professeur Alexis Grognard et où il rencontre Pierre Révoil. En 1796 il rejoint l'atelier de Jacques-Louis David à Paris. Fort du succès de ses premières créations, il fréquente l'intelligentsia parisienne, où son style troubadour est très en faveur, et devient le peintre de prédilection de l'impératrice qui acquiert plusieurs de ses tableaux alors que la renommée européenne de ses premières œuvres est saluée par Madame de Staël.
En 1808 il installe son atelier au palais Saint-Pierre à Lyon où il jouit d'une grande réputation : son atelier lui est offert par la ville en remerciement pour la renommée dont il fait bénéficier la cité. Il est introduit dans la Loge écossaise d'Isis en 1809, épouse Blanche Menut, fille d'un banquier en 1814 et est élevé au grade de chevalier de la Légion d'honneur en 1815.
En quête d'inspiration, il visite Genève, Milan, Turin mais aussi le Dauphiné. Il est nommé professeur à l'École des beaux-arts de Lyon où il exerce de 1818 à 1823. En 1851 il s'installe à Écully où il se consacre à l'écriture. Il rédige ses Souvenirs, des notices sur les peintres et un ouvrage où il expose Quelques réflexions sur l'enseignement de la peinture dans les villes de second ordre.
Esthétique
Si Fleury Richard reçoit ses premières leçons à Lyon, tournées vers la Fabrique, c'est dans l'atmosphère néo-classique de l'atelier de Jacques-Louis David que se déroule l'essentiel de sa formation. Comme bien des artistes anglais et allemands de cette époque, Fleury Richard, passionné d'histoire, est fasciné par la chevalerie du Moyen Âge et par la Renaissance. Sa visite du Musée des monuments français où se trouve exposé le tombeau de Valentine de Milan lui inspire sa première grande œuvre dans le style utopique et mélancolique des peintures de style troubadour.
Ce style, né au sein même de l’atelier de David, va imposer un courant historiciste puisant chez les maîtres des XIVe et XVe siècles une iconographie plus anecdotique que véritablement historique. François-René Martin présente cette tendance comme « un repli sur la sphère privée[1] ». Richard est notamment émerveillé par les œuvres attribuées au roi poète, le « bon Roi René », et plus particulièrement par son traité d'histoire de l’art : Le Cuer d’amours espris.
Au retour à Lyon, il cultive son amitié pour Pierre Révoil avec lequel, en compagnie d'un petit cénacle, il découvre la nature et les vestiges des environs lyonnais, de Fourvière, de Saint-Just ou de l'Île Barbe. C'est avec ce décor en arrière-plan que Révoil, en 1798, les représente tous deux dans un dessin qu'il offre à son « frère ». À l'historicisme des peintres troubadours se mêle « une poétique de la nature » et « la recherche du révolu, du lointain ou de la solitude[2] ». Ainsi, la crypte abandonnée de Saint Irénée à Saint-Just servira à Fleury-Richard dans ses études pour Un Chevalier en prière dans une chapelle, se préparant au combat ; la construction utilisée dans La Jeune Fille à la fontaine est un sarcophage romain de l'Île-Barbe ; on retrouve encore l'Île-Barbe, associée au cloître de Notre-Dame-de-l'Isle à Vienne dans L'Ermitage de Vaucouleurs.
Alors que l'on cherche, au début du XXe siècle, à le rattacher à l'école lyonnaise malgré sa formation parisienne, sa carrière nationale et sa peinture dont le genre historique n'est pas spécifique à Lyon, son exécution est parfois qualifiée de méticuleuse et sèche[3].
On trouve dans les écrits critiques de Fleury-Richard une réflexion préfigurant son rattachement avant l'heure au mouvement symboliste :
« La peinture n’est pas une imitation de la réalité. C’est un symbole, un langage figuré qui présente l’image de la pensée ; et la pensée s’élevant jusqu’à la source de la beauté infinie y trouve ces formes archétypes signalées par Platon, dont les êtres créés ne sont que des copies[4]. »Œuvre
- Valentine de Milan (Richard)|Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d'Orléans, assassiné en 1407 par Jean sans Peur, duc de Bourgogne (vers 1802), musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
- Charles VII écrivant ses adieux à Agnès Sorel (1804) musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, Rueil-Malmaison
- Un Chevalier en prière dans une chapelle, se préparant au combat (1805), musée des beaux-arts de Lyon
- La Mort de saint Paul ermite (1810) musée Gassendi Digne
- Tannegui du Chastel sauvant le Dauphin (1819) musée national du château de Fontainebleau
- L'Ermitage de Vaucouleurs (1819), musée du Louvre, Paris
- Le Petit Chaperon rouge (vers 1820), musée du Louvre, Paris
- Le Tasse en prison visité par Montaigne (1821), Lyon
- Vert Vert (1821) Lyon
- La Mort du prince de Talmont (vers 1822), musée de Brou, Bourg-en-Bresse
- La Chartreuse de St Bruno (1822) musée de Grenoble
- Jeune fille à la fontaine (1825) Lyon
- Comminges et Adélaïde au couvent de La Trappe (1844), Lyon
- Intérieur de couvent (Couvent des Cordeliers de l'Observance), Lyon
- Scène dans une chapelle ruinée, Lyon
- Entrée de couvent, Lyon
- Jacques de Molay, grand maître des Templiers, Rueil-Malmaison
- Madame Elisabeth dans son jardin de Montreuil, musée national du château et des Trianons, Versailles
Bibliographie
- Fleury Richard et Pierre Révoil : la peinture troubadour, Marie-Claude Chaudonneret, Arthéna, Paris (1980) 217 p. [1]
- Le Temps de la peinture, Lyon 1800-1914, sous la direction de Sylvie Ramond, Gérard Bruyère et Léna Widerkher, Fage éditions, Lyon (2007) 335 p. (ISBN 978-2-84975-101-5)
Notes et références
- ↑ « À l’exaspération des thématiques publiques et de la vertu héroïque, dont la peinture davidienne est l’expression la plus aboutie, aurait succédé, au moins chez les Lyonnais, le culte du sentiment, le désir de s’approcher de la vie privée des personnages historiques » François-René Martin, Historicisme et utopie à Lyon au XIXe siècle, dans Le Temps de la peinture, op. cit., p. 152.
- ↑ François-René Martin, ibidem.
- ↑ Alphonse Germain, cité par Pierre Vaisse, Le Temps de la peinture, op. cit. p. 21.
- ↑ Cité par Stephen Bann, Le Temps de la peinture, op. cit., p. 57.
Sources
- Le Temps de la peinture - Lyon 1800 - 1914, op. cit. p. 305-306, 6 et ss.
- Base Joconde
- Musée des beaux-arts de Lyon
Liens externes
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