- Eugénie Sokolnicka
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Eugénie Sokolnicka (née Kutner) (1884-1934) était psychanalyste. Elle est considérée comme celle qui a introduit cette discipline en France et a été une des fondatrices de la Société psychanalytique de Paris (SPP).
Sommaire
Biographie
Eugénie Sokolnicka naît à Varsovie en 1884. Elle est issue d'un milieu juif assimilé qui, en Pologne et malgré l'antisémitisme ambiant, s'identifie au souffrances des polonais à l'esclavage. Elle est éduquée par une gouvernante française et passe un baccalauréat. Elle a eu, en tant que femme, de la difficulté à faire admettre à son entourage son droit d'aller à l'Université [1].
Elle rejoint Paris à 20 ans, où elle fera une licence en sciences et biologie (Pichon 1934[2]) à la Sorbonne et suivra aussi les cours de Pierre Janet, de Théodule Ribot et de Jean-Martin Charcot. Elle fait la connaissance du professeur Georges Heuyer grâce à son ami, l'écrivain Paul Bourget.
En 1911, elle se forme en psychiatrie; elle sera l'élève de Carl Gustav Jung. En 1913, elle choisit, pour sa cure psychanalytique, Sigmund Freud et s'installe à Munich.
En 1918, elle retourne en Pologne, désireuse d'y instaurer la pratique psychanalytique. Puis, elle rejoint Budapest et entame une nouvelle psychanalyse, cette fois avec Sándor Ferenczi. En 1921, elle rejoint de nouveau Paris, et coopère à La Nouvelle Revue française.
Sokolnicka fut pionnière de la psychanalyse des enfants. Elles se retrouva cependant isolée de la SPP, et se donna la mort en 1934. Voici ce qu'Édouard Pichon (un de ses analysants) dira en son hommage : "Avec Madame Sokolnicka nous arrive une psychologue ayant puisé ses connaissances psychanalytiques aux meilleures sources, et une technicienne capable d'appliquer effectivement la méthode à des cas concrets. Mais Madame Sokolnicka ne peut prendre contact tout de suite avec le monde médical. Ses relations (Paul Bourget) l'entraînèrent surtout vers le groupe littéraire de la Nouvelle Revue française. Jacques Rivière en particulier resta son ami jusqu'à ce qu'elle mourût. L'image déformée que André Gide a donné d'elle "Mme Sophronicka" dans son roman les "Faux monnayeurs" est le dernier lais de son activité d'alors."
Elle a aussi été la psychanalyste de Blanche Reverchon, et également de René Laforgue qui s'est ensuite rendu particulièrement désobligeant à son égard[3]. Elle a été membre fondatrice de la Société psychanalytique de Paris.
Ouvrages
- L'analyse d'un cas de névrose obsessionnelle infantile, 1920
Notes et références
- ISBN 2227473282 Claudine et Pierre Geissmann (sous la dir.): Histoire de la psychanalyse de l'enfant : Mouvements, idées, perspectives, Éditeur : Bayard; Nouv. éd. 2004, Coll.: Compact,
- Revue française de psychanalyse, t. VII, n0 4, pp. 590-603 E.Pichon: "Eugénie Sokolnicka" in
- Alain de Mijolla : Freud et la France 1885- 1945, Éditions PUF, 2010, p. 898, ISBN 9782130545156
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Michelle Moreau-Ricaud : Engénie Sokolnicka et Marie Bonaparte in Topique n0 115, Éd.: L'esprit du Temps, ISBN 9782847952056
- André Gide, Les faux monnayeurs, Gallimard, 1925.
Liens externes
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